TRUST live à Blois – le Chato d’O, le 18 mars 2017 (avec David Sparte)

La grande salle du Chato d’O de Blois affiche complet pour cette date blésoise du Au nom de la rage tour de Trust. Le mythique groupe français, une nouvelle fois réuni autour de Bernie et Nono, fête le quarantième anniversaire de sa formation avec cette tournée entamée en 2016 et qui se soldera par un double événement en fin d’année: la sortie d’un nouvel album chez Verycords, et une série de 5 concerts donnés dans différentes salles de la capitale entre le 6 et le 10 novembre prochains (dans l’ordre: Bus Palladium, Maroquinerie, Bataclan, Trianon et Elysée Montmartre avec, pour les plus assidus, un pass pour les 5 dates à moins de 180€). On peut imaginer que les différentes parties de la tournée actuelle servent à reconquérir le public et à se réapproprier un répertoire vaste afin de proposer des setlists différentes à Paris. Rendez-vous est pris pour la fin d’année, mais d’ici là, c’est fête ce soir!

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Nono est le premier à monter sur scène pour présenter le groupe de première partie, David Sparte. « C’est mon fils, et c’est son premier concert » annonce-t-il, non peu fier avant d’ajouter un avertissement quant à la musique, différente, et que chacun pourra apprécier ou pas. Un homme averti en valant deux, l’attention est d’autant plus grande. Le chanteur et sa petite troupe proposent une musique qui emprunte à de nombreux styles. Le rap est bien présent, certes, symbole d’une génération, et l’on trouve également de belles traces de reggae, typé Jamaïque de Bob Marley ou Jimmy Cliff naturellement, ainsi que du rock. Le public écoute avec attention, et accueille le jeune homme d’une bonne trentaine d’années avec bienveillance. Une jolie prestation qui s’améliorera avec l’assurance de plus nombreux concerts. Ce soir, avec environ 40′ de temps de jeu, David est parvenu à séduire, se détendant au fil des minutes.

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Après une pause, le public – plus proche des sexagénaires que d’autre chose – se rassemble devant la scène. Les roadies finissent d’installer le matériel, se charriant, occupant les quelques minutes de retard avant qu’enfin la salle soit plongée dans le noir.

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On le sait, Trust, c’est avant tout la sulfureuse union qui lie depuis plus de 40 ans Bernie et Nono. On aurait bien voulu que le duo intègre de nouveau Vivi, et l’on est en droit de se demander qui sera derrière les fûts. Les batteurs, il y en a tant eu chez Trust qu’on ne les compte plus et, surtout, on ne s’offusque plus de voir une nouvelle tête. Sauf que la première surprise vient de celui qui pose ses fesses sur le tabouret. Un gamin à peine sorti de l’adolescence. Y aurait-il une seconde première partie? Eh bien, non! Les lumières s’éteignent, Nono balance les premiers accords d’un morceau qui m’est inconnu. Info prise, il s’agit de L’archange, un nouveau titre au riff aiguisé. Le public est attentif, mais explose dès la chanson suivante, un Au nom de la race qui ouvre les portes à une séries de classiques. Les musiciens sont précis, Bernie et Nono semblent très en forme, et complices. Clairement, à part quelques échappées, Iso Diop reste cantonné dans son espace côté cour et, en dehors de jouer, ne sert pas vraiment à grand chose. David Jacob, le bassiste revenant de la période Europe et haine et Ni dieu ni maître (album parfaitement oublié aujourd’hui, malheureusement), difficilement reconnaissable, est à peine moins discret. Trust est clairement le groupe de Bernie et Nono qui font le show. Le chanteur marque par son attitude désinvolte, sa gestuelle et son verbe rapés, une influence plus prégnante que jamais. Les classiques sont revisités, et, une fois la surprise passée, ce lifting étonnant s’avère intéressant.

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Le vocaliste est aussi particulièrement affable, et ne rate pas une occasion de dire ce qu’il pense et remettre le public à sa place. Dès la fin de Marche ou crève, Bernie demande au public d’avoir la gentillesse d’éteindre les téléphones. « Ca fait des images de merde, ça a un son de merde. Et si vous venez ici, c’est pas pour regarder à travers un écran… » et l’on ne saurait que lui donner raison. A celui-ci qui le somme de jouer, il répond tranquillement « c’est moi qui suis sur scène et si j’ai envie de parler deux heures, je parlerais deux heures », à ceux qui manifestent leur désapprobation d’un faux départ, il rétorque que ça arrive à tout le monde, à celui-là qui, alors que Bernie demande au public de répéter une simple phrase du nouveau morceau F-Haine, lui dit « pas de politique dans le rock »… Je vous laisse imaginer la réponse! En tout cas, que penser de cette remarque d’un soit-disant fan? Trust sans engagement politique, c’est une blague… Ils sont loin d’être les seuls (en vrac: Tagada Jones, Lofofra, Mass Hysteria, Vulcain, No One Is Innocent, Noir Désir, Abinaya… combien sont-ils, rien qu’en France, à exprimer leurs idées? La politique a bien sa place dans le rock!) En tout cas, ce soir, Bernie aura eu tant de mal à faire chanter les Blésois « la haine est une blonde qui surfe sur une vague marine » qu’il sera intéressant de scruter les résultats locaux des prochaines élections!

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Si les nouveautés présagent d’un nouvel album engagé, les classiques démontrent une nouvelle fois que la musique de Trust est intemporelle. Si l’on regrette de n’avoir pas eu droit à, allez, en vrac, L’élite, Bosser 8 heures, Idéal, Par compromission (de mémoire, d’ailleurs, aucun extrait du quatrième album n’était ce soir au programme. dommage, l’album mérite amplement d’être réhabilité), Ton dernier acte parmi d’autres, les Police milice, Le mitard (que certains « connaisseurs » ce soir – dont le journal local ! – appellent « Mesrine »  font leur effet. Mais ce public a besoin d’être recentré alors que Trust revient rapidement pour le rappel; Bernie s’empare du micro avec une nouvelle super triste qu’on vient de lui annoncer: la mort de Chuck Berry. Interrompu par certains, il clame même être tellement dégoutté qu’il n’a qu’une envie: se barrer. Accompagné sur les premiers accords, reconnaissables entre mille, d’Antisocial. Besoin d’être coaché par deux roadies pour donner de la voix afin que cet hymne vienne clore le concert.

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Même si l’on peut exprimer certains regrets, une chose est certaine: Trust, si Nono et Bernie parviennent à véritablement enterrer la hache de guerre, va nous offrir quelques belles prestations. C’est avec impatience que nous les retrouverons au Hellfest et à Paris sur au moins une des cinq dates annoncées!

Ah, au fait, le nouveau batteur de Trust. Nono présente les musiciens et annonce « on a adopté un bébé. Il a 21 ans, à la batterie, Christian Dupuy! » qui reçoit une salve d’applaudissement juste avant les rappels.

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Merci à Veryshow – Sabrina, Mehdi, Maxime – d’avoir rendu ce report possible.

Interview: HEADCHARGER

Entretien Headcharger. Rencontre avec Sébastien Pierre (chant) et Romain Neveu (basse). Propos recueillis au Hard Rock Café de Paris le 16 février 2017

Headcharger

 

C’est au Hard Rock Café du boulevard Montmartre à Paris que les Normands de Headcharger sont venus rencontrer les médias pour parler de Hexagram, leur nouvel album que vient de sortir Verycords. Les gaillards sont en forme, fier de ce sixième disque et, lien de cause à effet ?, très bavards. Si on ne nous avait pas arrêtés, nous y serions sans doute encore !

 

Metal-Eyes : Si vous le permettez, nous allons commencer avec un retour en arrière, et revenir à Slow Motion disease qui a marqué un véritable tournant dans la carrière de Headcharger. Pouvez-vous revenir sur les raisons qui vous ont motivés à suivre cette orientation ?

Romain : L’envie d’évoluer, en fait. Avant cet album, il y en a eu trois autres, et même avant Headcharger, avec Doggystyle, qui était beaucoup plus hardcore. C’est moi qui composais à l’époque, le groupe se mettait en place… On a voulu intégrer les influences de chacun, ce qui a pris un ou deux albums. Le premier, éponyme, et le suivant, Watch the sun encore assez typé chant saturé, grosses guitares, rentre dedans. Les influences de chacun ont vraiment pu se mettre en place à partir de The end starts here, qui, pour nous est un peu le tournant musical du groupe, et qu’on a vraiment poussé avec Slow motion disease, où on est parti sur quelque chose de plus rock : le chant gueulé était encore présent mais de moins en moins. Les influences de chacun se sont imbriquées, affinées, parce qu’on se connait depuis longtemps. Et c’est la musique qui nous plaisait au fond de nous, c’est pour cette musique que nous étions fait, pas pour faire du gros hardcore. Du gros rock, du gros son, mais pas quelque chose de bourrin…

Sébastien: On a pour habitude de dire que si tu écoutes le premier et le dernier album de Headcharger, tu as un côté schizophrène qui se dégage, alors que si tu prends le premier album, puis le second, le troisième, le quatrième… il y a une réelle évolution sur chaque album et l’ensemble parait plus cohérent et compréhensible.

Metal-Eyes : C’est une évolution naturelle.

Romain : Oui, et c’est vrai que tu écoutes le dernier et ensuite le premier, tu te demandes « c’est quoi ce bazar ? C’est pas le même groupe ! ». On en est totalement conscient, mais c’est vrai que si tu écoutes tout, pas tout d’affilée parce qu’il faut un peu de temps, le procédé est, là, procédé d’assagissement, ou plutôt d’affinement de style…

Metal-Eyes : Depuis trois albums, on a vraiment l’impression que le style Headcharger est trouvé.

Sébastien: Indiscutablement, et je pense que c’est encore plus vrai avec Hexagram.

Metal-Eyes : Nous allons en parler. Mais avant : trois années séparent Black diamond snake et Hexagram, ce qui n’est pas inhabituel chez vous. Comment occupez-vous votre temps entre deux albums ? Il y a les tournées, bien sûr…

Sébastien: Tournées, et la composition. Tu sais, on a tout le temps un processus de composition assez naturel. On ne se force jamais à composer, ça vient au fil du temps… Il se trouve que pour cet album, Hexagram, le maître mot était d’être complètement décomplexés.

Romain : Se faire plaisir, faire vraiment exactement ce que l’on veut.

Sébastien: Que nous fassions un album qui nous plaise à nous avant tout.

Metal-Eyes : Ce qui est le principal.

Sébastien: Oui, mais ce n’est pas toujours évident  dans la phase de composition.

Metal-Eyes : pourquoi ?

Sébastien: Parce que tu peux être influencé par les gens que tu rencontres sur une tournée, qui te disent que ce qu’ils ont aimé sur tel album c’est tel morceau et pourquoi, et machin, et tu te dis que c’est peut-être là que le groupe peut être tiré dans ses qualités… Et je pense que Black diamond snake est encore un peu comme ça, un peu « le cul entre deux chaises » : il a un côté qui commence à s’affiner, à s’assumer, mais pas encore à 100%.

Metal-Eyes : Justement: je rapproche Hexagram bien plus de Slow motion disease de Black diamond snake à plus d’un titre : d’une part, la pochette, malgré des couleurs différentes, et la présence de rochers et d’animaux, est plus claire, plus lumineuse et rappelle les grands espaces américains. Musicalement, aussi, et vous vous éloignez du concept qu’il y avait sur l’album précédent…

Sébastien: Exactement, il n’y a pas de concept. Il y a une ligne directrice qui est la musicalité mais il n’y a clairement pas de concept album.

Metal-Eyes : Avec le recul, que pensez-vous de Black diamond snake ?

Sébastien: C’était un album de transition, et le pense que c’était assez bien vu de ta part, entre Slow motion et Hexagram. On était vraiment à une étape : d’abord, l’album a été composé sans batteur – Rudy bous a rejoints à 4 mois de l’enregistrement de Black diamond, il a donc été juste un exécutant…

Romain : Il n’a pas eu le temps d’ajuster son jeu à nous, ni nous de nous adapter à son jeu, or, pour nous, la batterie est l’élément le plus important…

Metal-Eyes : A partir du moment où la rythmique est là, la structure est en place, on peut faire tout ce qu’on veut autour.

Sébastien: C’est exactement ça.

Romain : Et pour finir avec ce que Seb disait, il y avait encore ce petit côté influençable, avec ces choses qu’on pouvait nous dire. Il y a des harmonies de guitares, des choses qu’on aime beaucoup, mais on a peut-être trop cherché à faire ce genre de chose. Du coup, c’est un album qu’on adore, mais il y a des petites choses… On n’avait sans doute pas assez recentré le débat. Avec Hexagram, on a réussi à revenir à ce que doit être Headchargher, à ce que nous devons être aussi.

Sébastien: Et Hexagram a cette force que n’a pas Slow motion qui est l’ouverture. Ouverture sur la composition, sur la production… Un truc qui fait un peu… Tu parlais de grands espace, c’est ça, un truc où tu respires, tu te dis que le groupe est bien dans ses baskets, il a envie de passer un message te tu les sens sereins dans ce message. Ils ne se posent pas de questions. Je pense que sur Hexagram, on y est. Sur Slow motion, on le sentait venir. Je pense que c’est pour ça qu’il a été aussi bien accueilli, tout le monde sentait le potentiel  qui pouvait s’en dégager et sur Hexagram, on y est.

Metal-Eyes : Donc je ne dis pas que des conneries. J’ai réécouté Black diamond snake avant de venir et je l’ai trouvé beaucoup plus sombre, moins facile d’accès.

Romain : Oui, oui, c’est vrai. Mais, le son est plus brut de décoffrage, la production est moins lisible, moins claire, et c’est vrai que c’est la grosse différence. Du coup, tu as raison, Slow motion et Hexagram, les productions sont plus claires, plus propres, plus… « à l’américaine », avec ce gros son épais mais tout est distinct. Slow motion est un peu plus brut, on voulait quelque chose de plus organique, sans trop retravailler des choses derrière.

Metal-Eyes : Comment expliquez-vous le fait de passer d’un son clair et gras, sur Slow motion, à quelque chose de plus sombre avec Black diamond, pour revenir à du son plus gras ?

Romain : Justement, on s’est toujours dit que ce serait génial de pouvoir enregistrer un album live comme à l’époque, ce que Led Zep ou plein d’autres groupes pouvaient faire.

Metal-Eyes : Si c’était le cas, vous en sortiriez deux par an…

Romain : Oui, oui, mais ce ne serait plus drôle, ce serait de la chaîne ! ce serait dommage…

Sébastien: A moins d’être au stade de génie, ce que sont ces groupes…Led Zep, Elton John, ce sont des génies. On n’est pas des génies.

Romain : Sur Black diamond, on a voulu essayer parce que, si la prod de Slow motion était grosse, il y avait aussi plus de travail de production derrière. Il aurait fallu aller un peu plus loin pour trouver cette production qu’on souhaitait, mais il nous manquait ce petit côté un peu organique. Au final, on est partis un peu trop sur Black diamond snake mais qui est cool, sombre comme tu disais. La prod d’Hexagram, c’est ce qu’on voulait : gros, épais, fat, c’est distinct, c’est  clair, mais il y a quand même ce côté organique qu’on voulait. On n’a pas eu besoin de beaucoup retravailler.

Sébastien: Et on a appris. D’abord, on a appris de nos erreurs. Ensuite, un album, c’est juste un instantané, d’un moment T. C’est un peu comme une photo, un album

Metal-Eyes : C’est ce que vous êtes aujourd’hui.

Sébastien: Exactement, et comme aujourd’hui Hexagram est un album dont on est particulièrement fier- on en est fiers tout simplement parce qu’il est assumé.

Romain : On s’était bien préparés aussi en amont.

Metal-Eyes : Justement, comment avez-vous abordé la conception d’Hexagram.

Romain : Une partie des morceaux d’Hexagram est composé de petites chutes de Black diamond. Je ne te parle pas de morceaux complets, simplement de riffs qu’on trouvait cool à l’époque mais on n’avait pas réussi à en faire ce qu’on voulait, Seb en terme de chant, nous en terme de compositions globales…

Sébastien: Et qui ne rentraient pas forcément dans l’histoire qu’on voulait raconter sur Black diamond. Tu vois, il y a des titres qu’on met de côté, pas que ce soit de mauvais titres… C’est juste que par rapport à ce qu’on voulait dire, ça ne correspondait pas. Je crois qu’il y a deux titres… On les a repris, en se disant « tiens, si on faisait ça » ; et c’est venu naturellement. Le morceau sonne différemment, et voilà !

Romain : C’est un nouveau morceau

Sébastien: Il devient cohérent, logique et fidèle au message qu’on veut donner.

Metal-Eyes : Il y avait l’idée, mais ce n’était pas le bon moment.

Sébastien: Exactement.

Romain : C’est exactement ça. Après il y a aussi les autres morceaux qui sont arrivés, on a beaucoup bossé en pré-production ; maintenant, grâce aux nouvelles technologies, on peut faire plein de choses, on s’envoie les morceaux, on peut bidouiller des choses, on écoute… 6 mois avant, on avait 13, 14 morceaux, on les a gardés jusqu’à notre arrivée en studio et il y en a d’autres… Ça se trouve, ce sera pour le septième album… Mais on savait exactement avant ce qu’on voulait. On est arrivés en studio, on savait globalement le son qu’on voulait, les arrangements qu’on voulait – à la limite même de savoir quel matériel on voulait utiliser, avec l’aide de notre ingénieur du son live et celui du studio… On a eu qu’à enregistrer et apporter quelques arrangements supplémentaires et se faire plaisir. On savait exactement, tous, ce qu’on devait jouer et ça nous a apporté une liberté… pas complète mais presque. On a pris un mois pour vraiment tout faire

Sébastien: un album, on le prend un peu comme un écrivain ou un peintre qui fait des crioquis… Là, pour un album comme Hexagram, il y a dû y avoir quelque chose comme 40 ébauches. Et d’un seul coup, tout devient clair dans ta tête, tu te dis « non, celui-ci on en le garde pas parce qu’il ne correspond pas, celui-ci on le garde mais il faudrait… » D’un seul coup, tu rentres dans un processus qui est naturel, tu es sur des rails. Le maitre mot était de rendre un ensemble cohérent, je pense que c’est la force d’Hexagram.

Romain : C’est onze titres différents mais qui marchent ensemble.

Sébastien: On parlait de Slow motion et de Black diamond ? Hexagram a cette force qui le rend plus cohérent que ces deux albums.

Metal-Eyes : Alors que les titres sur Slow motion s’enchainent bien, il y a une vraie cohérence.

Romain : Il y a une cohérence, mais il y a des titres un peu plus rentre dedans parfois…

Sébastien: Et il y a peut-être une monotonie sur Slow motion que tu ne retrouves pas sur Hexagram qui a un côté – on est très fans de cinéma – un côté un peu road movie. Tu passes d’un truc plus speed et frontal à quelque chose de plus posé, tu prends le temps de regarder les paysages. Tout ça, c’est des images… Tout d’un coup, tu arrives sur quelque chose de plus happy… L’album a été composé en pensant à ces images-là.

Metal-Eyes : Vous parliez tout à l’heure d’évolution, ce qui est tout à fait naturel pour un groupe, d’autant plus avec ce résultat-là – pardon, mais « tout flatteur vivant aux dépends de celui qui l’écoute », j’en profite (rire général)…

Romain : Ouais ! Continue, c’est bien ça !

Metal-Eyes : Vos copains de Klone viennent de sortir un album entièrement acoustique. Est-ce que vous envisagez, à un moment de votre carrière, de faire quelque chose comme ça ?

Sébastien: On n’a pas barrières. Je pense à, simplement parce qu’on en avait envie il y a un an environ, on a sorti une reprise de Black Sabbath en acoustique. Children of the grave en version acoustique et totalement réarrangé…

Romain : Acoustique, et semi électrique. Une réadaptation complète du morceau.

Sébastien: Pour le moment, on n’a pas cette envie parce qu’on est sur Hexagram, mais pourquoi pas ? Ce n’est pas un truc qu’on trouve ridicule, et, en plus, j’ai eu l’occasion de jeter une oreille attentive sur l’album de Klone et c’est super ! Ils ont fait un super boulot. Ca pourrait aussi, pourquoi pas, être un album entier de nouvelles compositions, mais je ne sais pas le message qu’on voudra faire passer. Mais c’est un projet qu’on peut assez facilement envisager.

Romain : Sachant qu’on l’a déjà fait il y a quelques années : Sur The end starts here, il y avait un morceau acoustique, sur Slow motion le dernier morceau est acoustique avec des petites pointes électriques et on avait deux ou trois dates en set acoustique avec cinq ou six titres… Après, ça demande beaucoup de boulot, et on est avant tout un groupe électrique.

Metal-Eyes : Klone aussi…

Romain : Oui, aussi, et c’était certainement le moment où ils ont eu envie de le faire.

Metal-Eyes : Ils ont évolué aussi…

Romain : Oui, et ils font aussi une musique avec des atmosphères qui marchent très bien aussi. Pour nous, comme le dit Seb, aucune porte n’est fermée, et ça peut être très plaisant.

Metal-Eyes : Revenons à vous, quand même. On n’est pas là pour faire la pub de Klone !

Romain : Oh, on peut, c’est très bien !

Sébastien: On a d’ailleurs eu un batteur en commun sur des tournées, Morgan (Berthet).

Metal-Eyes : Je voudrais savoir le pourquoi de ce titre, Hexagram, et le rapport qu’il y a entre le titre et la pochette : commençons par le titre, Hexagram qui dénote dans le monde du metal qui ne jure que par le pentagramme…

Sébastien: On parlait à l’instant de ligne conductrice pour cet album. Et la ligne conductrice du thème de l’album ça a été la dualité depuis le début. Sur la pochette, la dualité est évidente avec ces deux buffles qui s’entre choquent. Ensuite, il y en a une qui est moins évidente entre ce côté primaire du choix de l’animal, qui est un bœuf musqué et le logo, qui est un hexagramme, un peu plus moderne dans ses formes rectilignes. Et, ensuite, l’hexagramme en soi est aussi une dualité, entre le Yin et le Yang, une question de combinaison de signes et autres de la culture chinoise. Du coup, on trouvait très intéressant de traiter, ce que tu retrouves aussi dans les textes, la dualité sous toutes ses formes.

Metal-Eyes : Avez-vous pensé au côté linguistique, étymologique : hexa signifie six, et c’est votre sixième album ?

Sébastien: Ecoutes, on n’y avait absolument pas pensé, mais une de tes collègues nous parlait de l’hexagone pour le côté français… On a l’habitude dans les textes de laisser un double degré de lecture, de la place pour l’interprétation, et là, c’en est la preuve, on est en plein dedans ! Après, la définition que je viens de te donner, c’est le message que nous avons apporté à tout ça. C’est pas forcément le bon message – il n’y a pas de bon message – et chacun y voit ce qu’il veut.

Romain : Et c’est esthétique, ça colle bien. C’est déclinable sur plein de choses. On n’a jamais eu un logo très fort, comme un AC/DC ou un Metallica, et c’est quelque chose assez caractéristique. Mais il ne faut pas non plus chercher trop loin : l’esthétique est bien, ça colle bien avec l’imagerie et les idées qu’on veut véhiculer.

Metal-Eyes : Si vous deviez chacun ne retenir qu’un titre pour illustrer ce qu’est Headcharger aujourd’hui, lequel serait-ce ?

Sébastien: (sans hésiter) Coming back to life.

Romain : Pareil. Ça représente bien ce qu’est le groupe en terme de son et de composition. Et c’est un morceau mid tempo, up tempo, là où on se place vraiment bien.

Sébastien: Il a un côté assumé. C’est le genre de morceau que tu ne peux pas faire si tu ne l’assumes pas.

Romain : Ce n’est pas le tube metal, c’est une chanson, qui nous représente. C’est pour ça qu’on la mise en premier.

Metal-Eyes : Une toute dernière chose : quelle est la meilleure question qu’on vous ait posée aujourd’hui ?

Sébastien: Euh… Qu’est-ce que vous voulez manger ? (rires)

Romain : C’était pas mal… Et c’était quoi où j’ai répondu un gremlins ?

Metal-Eyes :

Sébastien: C’était « qu’est-ce que tu aimerais être si tu n’étais pas ce que tu es ? »

Romain : Oui, je pense que c’était un animal ou quelque chose comme ça, et j’ai dit Gremlins.

Sébastien: Et ça te correspond bien…

 

DEAD BY APRIL: Worlds collide

dead by april 2017Suède, Metal (Spinefarm, 2017)

Très moderne dans l’esprit, Dead By April propose un judicieux mélange de metal passe partout, basé sur des mélodies imparables, et d’intensité guitaristique et ryhmique alliée à une certaine rugosité vocale. Une recette somme toute assez commune aujourd’hui, mais exploitée avec talent par le chanteur (partagé avec Christoffer Andersson) guitariste et compositeur Pontus Hjelm, qui, accessoirement produit ce disque. Worlds collide n »est pas la première production du groupe. Les amateurs de la formation suédoise connaissent sans doute ses trois précédents méfaits (premier album éponyme en 2009, Incomparable en 2011 et Let the world know en 2014), tous trois remarqués pour leur modernité. Simplement, si le metalcore a eu son heure de gloire, le genre semble amené à se faire plus discret. Dead By April en a conscience et s’en démarque par des mélodies accrocheuses, du genre qui, par leurs accents popisants, visent, parfois, les passages radio. Les onze chansons forment un ensemble agréable, compact, et s’adressent à un public plutôt jeune. Worlds collide est à la fois accrocheur, sans être trop racoleur, et puissant. Du bon travail.

Note: 7,5/10

ANTHRAX et The Raven Age live à Paris (Elysée Montmartre, le 16 mars 2017)

anthrax europe 2017

L’annonce de ce concert a fait son effet… Pensez-vous, pouvoir écouter, en live, Among the living afin de célébrer son 30ème anniversaire, ça ne se refuse pas! D’autant plus que je ne garde qu’un souvenir moyen des deux prestations qu’Anthrax a donné l’été passé au Download et, bien que en meilleure forme, du Hellfest. Ajoutez à cela le fait que je n’ai pas eu l’opportunité de retourner à l’Elysée Montmartre depuis sa réouverture, et qu’en plus je vais pouvoir voir, après les avoir rencontrés pour une interview, ce que donne The Raven Age en conditions live, tous les éléments sont réunis pour passer une bonne soirée.

La salle rénovée est lumineuse, propre et très accueillante. Intérieurement, la configuration me semble identique, exception faite du vestiaire et d’un espace salon où l’on trouve le merch. Le concert n’est pas complet et, alors qu’il se murmure qu’il y a un peu de retard, The Raven Age monte sur scène avec un peu d’avance. Les Anglais donnent ce soir le dernier concert de la tournée européenne et ça se sent: Michael Burrough, le chanteur, n’est pas en place, sa vois est limite, et ses acolytes ont du mal à faire bouger un public qui reste poli. George Harris est malheureusement dans l’ombre, s’en échappant à de trop rares occasions.  Dan Wright (guitare) et Matt Cox (basse) ont beau se démener, il manque quelque chose. Musicalement, les morceaux sont ce soir moins denses et moins attirant que sur album… Bref, sans être raté, ce rendez-vous avec le public parisien n’est simplement pas des plus mémorables.

Avec Anthrax, on entre dans une autre dimension. Dès Among the living, le groupe est à fond,  Joey Belladona est en voix, Scott Ian toujours au taquet, et Frank Bello est partout! Le son est aussi puissant que les lights, ce qui participe entièrement à la réussite de ce concert exceptionnel. Le public slame dès les premiers morceaux en un flot continu qui ne cessera qu’à la fin du concert. Musicalement, c’est un défilé de classiques: la première partie du concert célèbre donc le trentième anniversaire de Among the living, album phare et culte interprété dans son intégralité. Ian clame même que A skeleton in the closet était son morceau favori il y a 30 ans, et qu’il le reste encore aujourd’hui. Efilnikufesin (N.F.L) est suivi d’un solo de guitare d’un Jonathan Donais parfaitement intégré. For all kings, dernier album en date, est représenté par deux titre en seconde partie (Breathing lightning et Blood eagle wings), le reste du set étant composé d’un choix assez évident allant de Madhouse à Antisocial qui marque un point final. La première fois que je les ai vus, Anthrax ouvrait pour Metallica au zénith de Paris, mettant les Horsemen en danger (mais pas très longtemps!). Ce soir, le groupe a été tout aussi impérial, et simplement magistral. Superbe soirée!

Merci à Valérie Reux et Nuclear Blast

Note: Disque dur HS… Il est malheureusement impossible aujourd’hui de vous proposer quelques photos de ce concert. Promis: dès que (si) je récupère les données, je vous offre un florilège de clichés live!

NEXT STEP: Legacy

NEXT STEP 2017Hard rock, Espagne (Rock Estatal records, 2017)

Voici un bout de temps que je ne me suis pas plongé dans l’univers du hard rock espagnol. Si Baron Rojo, Angeles Del Infierno ou, plus récemment, Magö de Oz sont incontournables, j’ai toujours bien aimé Lujuria, Saratoga, Obus ou, dans des styles opposés Los Suaves ou Angelus Apatrida, parmi d’autres. Dommage que cette scène n’ait jamais réussi à s’exposer autant que les Allemands, parce qu’il y existe un grande variété de genres, et une indéniable qualité. Aujourd’hui, Next Step pourrait inverser la donne. Le quatuor, composé de Guillermo Garcia (chant et guitare), Irene Génova (guitare), Jesus Hernandez (basse) et Diego Solana (batterie), propose Legacy, un premier album qui sent bon le metal à la fois moderne et traditionnel. Moderne par son son actuel, un usage modéré de double grosses caisses et quelques grognements qui viennent compléter un chant clair efficace et attirant. Traditionnel par ses lignes mélodiques musicales et vocales. Les compositions sont carrées, la ballade monte en puissance et les références variées. La plus évidente est, sans aucun doute possible, un Volbeat presque omniprésent dans les mélodies et le chant, un chant parfois aussi emprunté à James Hetfield ou des lignes de guitares qui évoquent les grandes heures du hair metal, Mötley Crüe en tête. Avec de telles références, on a envie d’en savoir plus. Et l’album défile à belle allure. malgré quelques faiblesses inhérentes à la jeunesses du combo, on sent tout de même la naissance de ce qui pourrait devenir un futur grand. Si seulement Next Step se défait de ces influences pour explorer et imposer sa véritable personnalité et si le marché international lui ouvre les bras. C’est cette seconde partie qui est la plus délicate…

Note: 7,5/10

 

MADJVE: Buisiness first

madjiveHard rock, France (Autoproduction, 2017)

« On va enfin pourvoir voir Madjive! » sont les paroles qui introduisent ce Business first, nouvel album de Madjive. Madjive? Inconnu chez moi, et pourtant… Le groupe, qui vient de l’est de la France, a déjà plusieurs enregistrements à son actif (3 Ep et 2 albums) et donné de nombreux concerts un peu partout en Europe. Distillant un hard rock joyeusement bordélique, Madjive évoque à la fois le punk irrévérencieux et je m’en foutiste que le rock fun et déjanté d’un Royal Republic. Pas sérieux, ne pas s’abstenir, svp! C’est marrant, direct et ça envoie bien le bois sur fond de critique ouverte, acerbe et corrosive du monde des affaires. 12 chansons où énergie rime avec bonne humeur. ça commence par un Ignition programme sous forme de narration de ce qui va suivre. Et ce qui suit est constitué à la fois de rock et de chansons à boire. Un vrai folklore d’amusement. C’est le mot qui semble le mieux résumer, expliquer l’esprit de ce groupe qui ne se prend pas une seconde au sérieux et , dans cet esprit, parvient à nous entraîner dans son délirant sillage. Le verso est bien pensé, aussi, puisque chaque titre bénéficie d’une ligne explicative. Claire, nette et précise. Un album à écouter entre potes autour d’un bon apéro. APÉRO?

Note: 7,5/10

THE RAVEN AGE: Darkness will rise

THE-RAVEN-AGE_Darkness-Will-RiseMetal, Royaume uni (BMG, 2017)

Si The Raven Age va faire parler de lui, c’est, déjà, parce que cette jeune formation a intensivement tourné en ouverture, entre autres, d’Iron Maiden, avec un simple Ep à son actif, mais également parce que l’un de ses guitaristes n’est autre que le (l’un des) fils de Steve Harris, George. Rien de surprenant que papa prenne ses ouailles sous son aile, Maiden l’a fait plus d’une fois (Lauren Harris, sur deux tournées, et le Rise To Remain d’Austin Dickinson). Simplement, maintenant qu’un album est là, il semblerait judicieux d’oublier le « fils de » afin de mieux se centrer sur la musique. Tirant son nom d’une légende populaire disant que les ténèbres s’abattront sur Londres lorsque les corbeaux de la Tour de Londres disparaîtront, le quintette nous offre 13 chansons taillées dans le metal passe partout. Le chant est harmonieux et puissant, tandis que les mélodies se font rapidement chantantes et entraînantes. La production est, dans l’ensemble correcte, et l’on sent, malgré quelques lignes qui évoquent « le groupe de papa », que The Raven Age veut créer son identité sonore. Une identité puisée au sein des influences évidentes que sont, par exemple, Killswitch Engaged ou Avenged Sevenfold, génération oblige. Simplement, malgré une évidente bonne volonté et un savoir faire indéniable, le groupe ne parvient guère à maintenir l’attention. Dès The merciful one, je commence à décrocher. C’est plaisant mais il manque une raison d’accrocher, chose qui, à n’en pas douter, sera corrigé à l’avenir car on a envie de chantonner et de bouger. Et si BMG parie sur The Raven Age, ce n’est pas seulement pour des raisons filiales. Peut-on imaginer…

Note: 7,5/10

STEEL PANTHER: Lower the bar

SteelPanther_2017mHard Rock, USA (Steel Panther Inc., 2017)

Quand Michael Starr et sa bande vont-ils arrêter leurs pitreries? 3 ans après un All you can eat exemplaire en presque tout, le quatuor parodisiaque (quoi? un mélange de « parodie » et « aphrodisiaque » ça ne vous plait pas?) nous propose un Lower the bar qui porte bien son nom. Car si l’esprit est toujours le même – un hard rock carré et des paroles réservées aux adultes – le niveau général du nouvel album de Steel Panther est bien en deçà de ce que l’on pouvait espérer des Américains. Se lasseraient-ils de chanter en dessous de la ceinture? De répéter à l’envi des riffs à la Van Halen, de singer Ratt, Mötley Crue et consort? Le chant de Michael Starr, s’il est toujours puissant, manque de cette conviction narquoise et de ces intonations outrageuses. Les guitares de Satchel ne s’enflamment pas comme hier… La basse de Lexxi Foxx est efficace sur Now the fun starts, un des titres qui se distinguent par une approche très groovy et bluesy. Mais rien ne fait tilt. La recette utilisée auparavant est ici identique, mais en deçà. Même l’illustration de l’album manque d’humour potache. C’est pas de sexe qu’il a envie, ce gars, c’est bien de boire… Là où celle de All you can eat était provocatrice et pleine d’humour, celle-ci semble avoir été faite à l’arrache…Musicalement, il n’y a pas trace ici d’un 17 girls in a row ou de Party like tomorrow is the end of the world. Même les ballades semblent peu inspirées.Un album sympathique mais loin de ce à quoi Steel Panther nous avait habitués. Il est sans doute temps de se renouveler. Attendons le  Hellfest et la tournée pour voir s’il y a du changement visuel…

Note: 6/10

Sortie 24 mars 2017

 

HEADCHARGER: Hexagram

HEADCHARGER 2017Hard rock, France (Verycords, 2017)

Il aura fallu trois ans à Headcharger pour proposer un successeur à Black diamond snake (2014). Aujourd’hui, Hexagram vient aujourd’hui conclure, ou simplement continuer, une trilogie magnifique entamée avec Slow motion desease (2012) avec lequel on pourra faire plusieurs parallèles. Tout d’abord, ces buffles de la couverture nous replongent dans les paysages sauvages américains qui illustraient déjà la pochette de Slow motion desease. Musicalement, et c’est le principal, Hexagram s’en rapproche également, s’éloignant du thème de l’histoire abordé avec Black diamond snake. Les guitares grasses, le chant embué, les ambiances… On ne trouve plus trace ici d’un metalcore qui permit pourtant aux Caennais de s’imposer sur la scène française. Je leur préfère – et de loin – ce hard rock, heavy aux guitares fulgurantes, à la grandiloquence exemplaire, cette maîtrise du rythme et de l’énergie qu’on ne retrouve que chez les plus grands. Parfaitement mis en son, Headcharger entraîne l’auditeur dans une furia maîtrisée aux sonorités variées (l’entraînant Coming back to life, le furieux Gusty move, le groovy A long wait…) Ici, l’énergie mise à part, pas un titre ne ressemble à un autre, plaçant l’ennui en dehors de l’équation. La basse imposante de Name your price domine les guitares furieuses que l’on retrouve avec un plaisir non feint sur The one you want to be. On se surprend même à entendre des guitares évoquant ici Maiden (Dirty like your memories), là Priest ou encore les 70’s (Load the dice). Une nouvelle fois, Headcharger nous propose un album réussit qu’on écoute comme on boit un bon calva: en le dégustant. Pour ce qui concerne les oreilles: sans modération!

Note: 9/10

STORM ORCHESTRA: Bite the bullet

VISUEL EP STORM-ORCHESTRA-Bite-The-Bullet-CoverHard rock, France (Autoproduction, 2017)

Storm Orchestra est un trio parisien composé de 3 ingénieurs du son. On y trouve Maxime Goudard (chant et guiare), Adrien Richard (basse) et Marc Familari (batterie). Déjà auteur d’un So?  qui m’est inconnu, c’est avec une certaine curiosité que j’écoute ce nouvel essai, Bite the bullet. Ce Ep propose 4 titres mêlant hargne et énergie, fureur et calme, metal et intonations modernes. Ce disque débute avec When I touch your et El Tyranno, deux chansons résolument hard rock, directes et puissantes. Survival est plus moderne, avec des influences rap/neo metal  et un groove efficace. Blown apporte une conclusion sous forme d’une rage contenue grâce à une basse qui ronfle et gronde. Si Storm Orchestra propose un metal moderne, bien fichu et réfléchi, il se trouve cependant face à une difficulté de taille: comment se démarquer de la masse? Ils sont nombreux, sur ce créneaux. Pourtant, ce trio est plein de belles promesses. On le sait, un Ep, outil à la mode, permet d’être régulièrement présent. Alors, maintenant, il faut persévérer et confirmer!

 

Note: 7/10