WHISKEY MYERS Live à Paris (Les Etoiles, le 31 mai 2017)

Ils n’étaient pas annoncés ( à part sur le flyer à peine diffusé…), mais les Anglais de Buffalo Summer ont été forcés d’annuler leurs concerts prévus en première partie de Whiskey Myers sur les dates allemandes, hollandaises et française. La faute à une panne de camion les empêchant de facto de circuler. Ils n’étaient pas annoncés, mais c’est dommage quand même…

Ce désistement laisse donc la possibilité aux Texans de Whiskey Myers de proposer un concert de plus de deux heures. Ce n’était sans doute pas prévu, et c’est une bonne chose tant le dernier album en date, Mud, a marqué votre serviteur. C’est la première fois que je me rends aux Etoiles, salle parisienne proche de la gare de l’Est, sa capacité est d’environ 300 personnes. Ce soir, Les Etoiles, ou plutôt Whiskey Myers, affiche complet. Faut-il croire que le public parisien attendait cette première apparitions des Américains dans la capitale avec impatience! Car, oui, c’est le premier concert que donnent Whiskey Myers à Paris. C’est également la dernière date de la tournée européenne.

La scène est aussi étroite que profonde. Devant, le trio de guitaristes. Derrière, le batteur est entouré du claviériste/saxophoniste/violoniste et, relégué au fond, du bassiste. Forcément, autant de monde sur une scène aussi petite, ça limite la mobilité. Mais les deux heures qui suivent sont roots. Simplement. Whiskey Myers se concentre naturellement sur le superbe Mud, son dernier album en date dont sont extraits plusieurs morceaux (In the river, Mud, Frogmand, Stone...). Bien qu’il manque un peu de communication avec le public, ce concert est chaleureux, terrien, plein de feeling et de jolis moments d’impro.

Whiskey Myers s’impose live, même si l’on regrette quelques moments un peu faibles (sans doute une ballade de trop qui a casé un rythme enlevé), et l’on attend maintenant un retour en nos contrées dès que possible. Une belle soirée, roots et rock comme on aime!

 

HYPERDUMP: The weak man

Metal, France (Send the wood music, 2017)

Hyperdump, c’est quoi? Le groupe nordiste – ou, plus actuel, des Hauts de France – s’est formé en 2007, alternant Ep et albums et développe aujourd’hui un concept discographique et visuel.

The weak man, ça donne quoi? Basé sur une histoire concoctée par le chanteur Ws, The weak man est un concept album qui puise dans une certaine folie. On imagine volontiers des espaces orientaux (Awaken, Departure) qui seraient mêlés à des enfers plus occidentaux, et ce dès Awaken. Folie qui évoque souvent Faith No More ou Mr Bundle (l’univers barré de Mike Patton trouverait parfaitement sa place ici) ou la rugosité rythmique d’un Slipknot. L’univers de Hyperdump est – volontairement – oppressant et inquiétant, qui rappelle, aussi, la dinguerie de 6:33. Il émane pourtant une certaine forme de lumière grâce à des morceaux plus « abordable. La force de ce disuqe est telle qu’on n’est guère surpris de voir une flopée d’invités de marque, parmi lesquels Blaze Bailey, Guillaume Bideau (Scars, Mnemic, One Way Mirror) ou Arno Strobl (qui, tiens donc, a collaborer au projet 6:33…). Pas forcément toujours facile d’accès, souvent déjanté, The weak man est cependant un projet ambitieux qui n’a rien à envier à certaines grosses pointures internationales.

Note: 8,5/10

THE DEFIBRILATORS: Electric fist

Hard rock, France (Autoproduction, 2017)

The Defibrilators, c’est qui? Formé en Haute Savoie en 2009, The Defibrilators se fait remarquer sur de nombreuses scènes grâce à son rock hard à la AC/DC et punk à la Pistols ou Iggy Pop. APrès avoir remporté le tremplin Guitare en Scène en 2012, le groupe ouvre sur quelques dates de la tournée de Burning Heads. Après 2 Ep parus en 2013c et 2015, The Defibrilators publie en 2016 son premier album The truth about the Defibrilators, justement remarqué.

Electric fist, ça donne quoi? Volontairement crades et décalés, les 11 titres de Electric fist sont du genre à écouter au fond d’un bouge enfumé. ça rote, ça crache, c’est insolent et rien n’est jamais vraiment plus sérieux qu’une folle envie de s’amuser, de tout, de rien. Riff for glory met les choses au clair: The Defibrilators ne fait pas dans la dentelle, et pas dans la finesse non plus. Ca riffe sec, ça groove juste ce qu’il faut et, surtout, ça fait taper du pied en allant droit au but. Et l’humour potache s’invite tout au long du disque: Monster girl, Adultery, Chemical gas, Prostitute (bonne idée d’inverser les rôles, au passage), Dentist blues sont autant de déclaration à la necessité de mener une vie de déconne. Alors, oui, si musicalement The Defibrilators ne casse pas trois patte à un canard manchot, ce Electric fist mérite d’être simplement écouté entre potes, autour d’une chopine ou deux, dégustant un bon bbq. Ou dans un bouge enfumé, aussi…

Note: 7/10

THE DEAD DAISIES: Live & louder

USA, Hard rock (SPV, 2017)

The Dead Daisies, c’est qui? Oh, oh! Il y a peu, groupe à géométrie variable en fonction de la disponibilité de ses membres, The Dead Daisies semble désormais devenir un groupe stable. John Corabi, Marco Mendoza, Brian Tichy et David Lowy ayant accueilli au sein de leur formation Doug Aldrich et ayant largement tourné en 2016 publient aujourd’hui leur premier album live.

Live & louder, ça donne quoi? Un CD live et un DVD de témoignages, qui, ce dernier confirme le statut de « groupe de The Dead Daisies (cf les mots de David Lowy concernant l’intégration de Doug Aldrich). Le CD relate la tournée européenne – au moins deux titres ont été captés au Trabendo de Paris – et donne une bonne idée de ce que donne le groupe live, en club ou en salles plus grandes. The Dead Daisies ayant joué des reprises sur chacun de ses trois albums studio, on n’est pas surpris d’en retrouver ici. Seulement, ces dernières représentent plus d’un tiers du CD (6 morceaux sur 15, quand même) et l’on est surpris d’entendre un son identique tout du long, alors que plusieurs villes – et donc plusieurs conditions sonores – sont représentées. Le DVD est, quant à lui, divisé en 2 parties: la première permet à chacun des membres du groupe de répondre à quelques questions relatives à l’intégration de Doug Aldrich, la genèse de ce live, la nervosité avant de monter sur scène… Sympathique, mais rien d’extraordinaire. La seconde partie relate les différents concerts de cette tournée qui a permis à The Dead Daisies de se produire en club, en festivals, en ouverture de Kiss, et de jouer devant plus d’un million de personnes en 2016! C’est rapide, chaotique parfois, mais toutes les villes visitées semblent y passer. Notons également la présence de bonus: deux diaporamas bourrés de photos des lieux visités et avec les fans. Il y a de fortes chances, si vous avez été photographiés avec le groupe que vous vous y retrouviez! En somme, The Dead Daisies enfonce le clou avec un disque enjoué, un live efficace qui devrait ouvrir de nouvelles portes au quintette qu’on attend de revoir avec impatience au Hellfest!

Note: 8/10

Sortie: mai 2017

COTTON BELLY’S: Live session vol. 1

Blues, France (Autoproduction, 2017)

Cotton Belly’s c’est qui? Le blues à l’état pur, version frenchy, ça s’appelle Cotton Belly’s. Issu de la réunion en 2005 de Yann Malek (chant, harmonica, guitare), Jérôme Perraut (guitare électrique), Christophe Etienne (basse, contrebasse) et Aurélie Simenel (batterie), Cotton Belly’s alterne Ep et albums, se place sur divers podiums musicaux partout en France, dont la première place du 3ème blues challenge en 2016.

Live sessions vol. 1, ça donne quoi? 6 titres composent ce Live sessions vol 1 (qui promet donc une suite!) enregistré sans public mais en prise directe. Exception faite de sa patate dans la bouche, le chant de Yann est chaleureux, rauque et envoûtant. Broken line, Reason transportent l’auditeur directement dans le sud des USA, le gospel Three times se chante au milieu des champs de coton et aurait même sa place à l’église…Oh yeah!  Superstition, Greatness, chaque titre est un hommage aux grands du blues, de la soul, de cette musique noire américaine légendaire et irrésistible. L’humour pointe aussi le bout de son nez avec Mr Bedman, qui clôt en douceur un superbe disque. On en redemande! A soutenir sur scène lors de la tournée française de juin (dates sur www.cottonbellys.com)

Note: 9/10

 

THE SWORD: Greetings from…

Stoner, USA (Razor & Tie/Spinefarm, 2017)

The Sword, c’est qui? Encore un groupe texan. Formé à Austin en 2003, The Sword, est un quatuor furieux (composé de JD Cronise au chant et à la guitare, du gruitariste Kyle Shutt, du bassiste Brian Ritchie et du batteur Santiago Vela II) déjà responsable de 6 albums  qui publie aujourd’hui son tout premier témoignage live, Greetings from…

Greetings from…, ça donne quoi? Profitant de sa tournée en compagnie d’Opeth, The Sword enregistre les 9 titres de Greetings from… sur diverses dates. Saturées, les guitares crachent le feu, évoquant souvent, sans surprise, Black Sabbath (The chronomancer 1: Hubris), ou plus proche de nous, la vague stoner. C’est lourd, parfois trop saturé pour tenir la distance, mais le groupe est au top de sa forme et a envie de s’amuser en foutant un peu le bordel tout en se faisant par instant simplement irrésistible (Maiden, mother & crone). Le public est réceptif et clame son approbation. Séance de rattrapage pour qui ne connait pas le groupe, trop rare en nos contrées…

Note: 7,5/10

Sortie: le 5 mai 2017