EUROPE live à Paris (Le Trianon, le 27/09/2018)

 

L’été dernier, Europe avait, une nouvelle fois, plus que séduit le public du Hellfest. Il était donc temps, aussi, de retrouver le groupe en salle, dans des conditions plus proches d’un vrai concert en tête d’affiche. La dernière fois que j’ai vu le groupe en salle, c’était en ouverture de Scorpions, à Bercy. Le peu de place dont les Suédois disposaient sur scène avait rendu leur prestation moyenne? Ce soir, ils sont les maîtres des lieux, mais, contrairement à leur passage à l’Olympia en 2016, le Trianon n’est pas complet. Presque, mais on circule facilement quand même.

King King

En ouverture, King King, inconnu au bataillon… Pourtant, au regard de ce qui est proposé au merch, le groupe a déjà quelques albums à son actif. Et c’est une vraie bonne surprise qui m’attend. Le blues chaleureux des Ecossais fait mouche à tous les coup. Que les chansons soient enlevées ou calmes, peu importe: le feeling est tel que personne n’y reste insensible. Le public est aux anges et le fait savoir. Le quatuor prend le temps de démontrer ses nombreux talents, chacun des musiciens s’offrant un joli solo « à l’ancienne » – version impro 70’s – tôt dans le set. Mais 40 minutes, avec autant d’entrain et de bonheur musical, c’est bien trop court. Voici un groupe à retourner écouter dès que possible.

King King

 

Europe

Carré et enjoué, c’est ainsi qu’on pourrait presque définir ce nouveau concert de Europe. Démarrant sur le morceau titre de son dernier album, le groupe suédois augmente petit à petit le tempo. Dès Rock the night, premier extrait de l’incontournable Final countdown (au final, ce seront pas moins de 4 morceaux) le public se met à sauter. Pour ne presque plus s’arrêter. Si la salle n’est pas complète, l’ambiance est furieuse et joyeuse. Le public multi générationnel connait parcoeur les classiques du soir.

Europe

John Norum est très appliqué, concentré. Il se libère pourtant sur la fin du concert, après un superbe solo bluesy et aérien qui ressemble à un hommage tant il évoque Gary Moore. Il partage d’ailleurs à plusieurs reprises la guitare avec Joey Tempest très en forme vocalement malgré une petite perte de puissance sur la fin du concert.

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Le son est clair et pas trop fort, les éclairage au diapason, malgré beaucoup de monochromes (verts, bleus et rouge prédominants) apportant à chacun des 20 morceaux du soir une ambiance spécifique. On retiendra de cette soirée ce Superstious qui se conclu avec une version plus que réaliste du No woman no cry de Bob Marley. Le chant de Tempest ressemble à s’y méprendre à celui du Jamaïcain. Comme quoi, il en en encore sous le capot! naturellement, la foule explose avec LE morceau attendu de tous, celui qui met un terme définitif à la soirée, The final countdown. Que se passerait-il si Europe le jouait en milieu de set? En tout cas, les Suédois nous ont gâtés par leur chaleur et leur simplicité; une bien belle soirée.

Europe

 

 

SHINING: Animal

Heavy rock, Norvège (Spinefarm, 2018)

Oh que voilà un album qui risque de faire parler de lui! Faut dire que Shining ne nous avait pas franchement habitués. Ce Animal puise carrément dans le hard rock des 80’s, voire dans le dance metal comme le laisse entendre le Take me qui ouvre cet album, très éloigné du black jazz sur fond de cuivres. Ça chante et ça bouge du popotin. Si le morceau titre se veut plus direct, les ambiances restent proches d’un metal electro de (très) bonne facture. Mais rien à voir avec la rage déjantée d’antan… On retrouve un peu de rage vocale au cours de Fight song, et beaucoup de douceur dans le très bien nommé When the lights go down. Smash it up réhausse le tempo, mais bon, il faut s’y faire: cet album est marqué du sceau electro. Metal, mais electro. Bien foutu pour ceux qui aiment danser, Animal présage-t-il de la voie que suivra désormais Shining?