SKALD: Huldufolk

Folk/Pagan, France (Decca, 2021)

Viking Memories en 2020 (chro ici) et l’Ep Winter songs en 2021 (chro là), un passage au Hellfest le 18 juin 2022 sous une temple blindée… Skald, depuis ses débuts remarqués, s’est toujours montré actif et créatif et continue d’avoir le vent en poupe (de drakkar, ah, ah!). La formation revient aujourd’hui avec Huldufolk, un nouvel album composé de 12 titres toujours inspiré par le folklore nordique. Si on n’est plus surpris par le style du groupe, le charme tribal de ce nouvel album fait toujours son effet, et le groupe parvient même à proposer une nouvelle forme de variété musicale. Il y a ici plus de voix, de timbres et de tonalités qu’auparavant, les chants masculins et féminins trouvant chacun leurs places dans ces invocations et appels à mère nature. Parfois sombres, à d’autres moments plus mélancoliques, la profondeurs de ces chants de prières autant qu’incantatoires sont d’une remarquable force apaisante. La variété des instruments apporte également toute une palette sonore invitant à la communion. Méditation et encens, voix hypnotiques et envoûtante, ce Huldufolk est une véritable invitation à la transe.

SINS OF SHADOWS: Imperium

France, Heavy metal (Autoproduction, 2022)

Il y a deux ans, en 2020 donc…, Sins Of Shadows nous présentait son premier album, The master’s way, que j’avais quelque peu démonté ici même, notamment à cause de la production indigne de son époque, tout en évoquant l’envie et le potentiel du groupe. Le groupe revient aujourd’hui avec Imperium et a visiblement – audiblement serait plus approprié – décidé de corriger certaines erreurs du passé. Dès les premières mesures de Ordinary men, on est entrainé dans cette furie de classic heavy metal qui nous replonge dans les 80’s et ses compositions variées, mélodiques et efficaces, son chant haut perché parfois approximatif qu’on aimait adorer ou détester. On retrouve la marque des plus grands, de Maiden (on peut même pousser jusqu’à la période Blaze Bailey) à Helloween en passant par la vague power metal scandinave et allemande. Les 9 titres alternent les tempi sans temps mort, recherchant l’efficacité. Cette fois encore, le groupe clairement ne cherche pas à réinventer le genre et veut simplement se faire plaisir, ce qu’il parvient à réaliser haut la main. Un album pas prise de tête pour un sou, qui fait secouer les crinière et taper du pied, on n’en demande pas plus. Et ça, j’approuve!

SLEEPING ROMANCE: We all are shadows

Italie, Metal progressif (Autoproduction, 2022)

Formé en 2013, les progueux italiens de Sleeping Romance nous ont proposé en fin d’année 2022 (octobre, je crois) We all are shadows, leur troisième album dont chaque titre est l’acronyme du nom de la chanson. Une intro narrée par la chanteuse Lina Victoria donne envie de se plonger dans le propos musical qui suit. L’influence d’Evanescence se fait sentir  dès SAM – Smoke And Mirrors – mais le groupe ne se contente pas que d’évidences. La suite mêle puissance et douceur, légèreté vocale et dynamisme musical. Un contrepied vocal est présent en arrière plan avec un chant guttural parfois discret et qui remonte en surface le temps d’une courte colère. Sleeping Romance lorgne ensuite vers les horizons tracés tant par Apocalyptica (la présence de cordes est souvent mise en avant) ou encore l’indus version Rammstein. La production est riche et généreuse mettant en avant chacun des instruments comme il se doit et si l’ensemble est bien foutu et très agréable à écouter, la personnalité de Sleeping Romance mériterait d’être plus encore explorée pour que le groupe se démarque vraiment de ses influences. Voilà toutefois un album que les amoureux de belles mélodies auront plaisir à découvrir.

AS THEY BURN: Ego death

France, Metal/deathcore (Ep, 2022, Autoproduction)

Il y a des trucs, tu sais pas trop comment les prendre… sur Wiki, je lis, au sujet de As They Burn: « Avant de mettre fin à ses activités en 2015″… Et pourtant, me voici avec un Ep 6 titres en mains, Ego death. Plus loin: « groupe qui s’est fait particulièrement remarquer en France au début des années 2010 ». Ben pourquoi mettre un terme à sa carrière au milieu de cette même décennie? Après une longue pause de 7 ans, les coreux parisiens nous proposent donc 6 titres rageurs et rugueux. Ce Ego death débute avec un Unable to connect très bien nommé tant ça dégueule de haine… Ceux qui me connaissent le savent, le « chant » grind, genre dégueuli verbal me rebute au plus haut point. Aors pour moi, ça débute mal malgré la recherche d’atmosphères et d’ambiances heavy burné. Heureusement (pour moi), la suite continue avec des voix plus humaines, alternant entre clarté et hurlements sur fond de rythmes saccadés. On trouve même, ça et là, des passages qui évoquent OMD et Tears For Fears sous acides, passagent qui viennent compenser ces gruiks de cochons qu’on égorge… Tout au long des 6 titres, As They Burn varie ambiances et plaisirs et s’adresse à un public amateur de sensations fortes. Loin d’être mon truc mais l’ensemble est bien foutu et bien produit.

GET THE SHOT: Merciless destruction

Canada, Hardcore (UPR, 2022)

A la base, j’aurai souhaité terminer cette année 2022 quelque peu en douceur. Mais voilà… Les derniers albums à chroniquer sont plutôt du genre violents! A l’instar de ce Get The Shot, formation québécoise qui devait, notamment, participer à la tournée Hellfest Warm-up mais en fut empêchée. leur dernier album, Merciless destruction – titre sans équivoque – bourrine à tout va tout au long de ses 12 titres qui se tirent la bourre en matière de violence. Il y a du Slayer old school, du hardcore sans concession, et ça lorgne sans vergogne du côté des Nuclear Assult ou Cannibal Corpse. En gros, de la générosité et de la bienveillance musicale. Les guitares hurlent leur haine accompagnées par une rythmique qui pilonne non stop et d’un hurleur qui s’est plus que cogné le petit orteil contre le pied du lit au réveil. Si l’ensemble charcute sa mère, chaqe titre propose de courts instants un peu plus légers et au tempo ralenti (mais pas la lourdeur du propos de Get The Shot). Bref, ça tabasse sec, ça défouraille sévère et ça casse des nuques. Pour public averti uniquement.

ACOD: Fourth reign

France, Black/Death (Autoproduction, 2022)

Je m’étais laissé prendre au jeu de la séduction avec le dernier album d’ACOD, on ne m’y reprendra pas… L’intro calme, symphonique et presque bucolique, très cinématographique, pour séduisante qu’elle soit, peine à cacher le contenu sombre et explosif de ce cinquième album des Marseillais. Sur d’anciens chemins… cède la place à 9 titres taillés dans un black/death metal qui sait aller chercher une certaine forme de lumière. Alors, oui, ça hurle et ça frappe vite sur Genus vavcuitatis – et son passage plus doux au milieu du morceau – ça se fait plus heavy à la… oh surprise… Amon Amarth sur The profecy of agony et ses chœurs plus légers, ça speede sur Sulfur winds rituals… Acod, malgré un chant typique black, parvient donc à varier son propos tout au long des plus de 50 minutes de l’album. Pas évident de tout ingurgiter en une fois, mais une exploration de quelques écoutes permet de découvrir quelques… « subtilités » mises en son par Linus Corneliusson qui a mixé l’album (et est connu pour son travail avec, entre autres Dark Tranquility ou Ishanhn) comme ce texte narré en français au sein de Nekyia catharsis. Avec ce Fourth reign – over opacities and beyond, le duo français marque un véritable pas en avant et se pose comme l’un des gros espoirs du genre. Une belle réussite doublée, une nouvelle fois, d’une superbe pochette de Paolo Girardi.

WORKING KLASS HEROES: No excuses, no remorses

France, indus/electro (Autoproduction, 2022)

Interview Working Klass Heroes. Entretien réalisé le 5 décembre 2022 avec Fabien (guitare)

Working Klass Heroes s’est « formé en juin 2010 à Perpignant. Jusqu’en 2015, on était un groupe plus power rock dans le style de Bukowski un peu teinté de metal. Il y a ensuite eu un changement de line-up avec l’arrivée d’un nouveau chanteur, d’un nouveau bassiste et d’un batteur. » C’est ce line-up qui, trois ans plus tard, publie son premier album. Mais arrive 2020 et le confinement pendant lequel « le bassiste et le chanteur sont partis. Ils ont voulu arrêter. Le chanteur à la base est batteur dans un autre groupe et il a préféré retourner vers la batterie. De notre côté, on a profité de la période pour commencer à recomposer et il y a eu l’arrivée d’Adrien, le nouveau chanteur et du nouveau bassiste, Chris, qui est le cadet du groupe, un p’tit jeune de 20 ans. »

L’album est sorti au mois de mars, il est donc assez étonnant de n’en faire la promo que maintenant… Fabien s’en explique : « notre batteur est tombé malade à cette période. Il a eu un cancer de la peau et il a dû se soigner, de la chimio, des laser… Nous, avant d’être un groupe, on est une grosse famille. On a un peu levé le pied et on l’a laissé se soigner. Il va aujourd’hui beaucoup mieux, et on a décidé ensemble de reprendre la promo. »

WKH a intitulé cet album, composé de 11 titres brutaux et très teintés indus/electro agrémentés de quelques touches de death, No excuses, no remorses (ce qui fera sans doute sauter n’importe quel anglophone, Remorse étant généralement à la fois singulier et pluriel dans la langue de Shakespeare et ne prenant la marque du pluriel que pour exprimer divers type de remords. Fin de la leçon, penchons-nous plutôt sur le contenu musical). Comment Fabien décrit-il la musique de Working Klass Heroes ? « Je dis qu’il s’agit d’électro dance metal ! On s’est penché sur le côté electro parce que, dès le premier album, on avait un clavier/machiniste dès le premier album et on n’avait pas exploité toutes les capacités de l’electro. Nos influences font qu’on s’est dirigés dans cette voie. Nos influences ? Ça va de Mass Hysteria à Ministry, en passant par Crossfaith et Prodigy… » On pourrait aussi affilier WKH à ses compatriotes de 6/33, Herrschaft, Punish Yourself, Shâargot… « Oui, mais on a aussi ce côté un peu plus metal qu’on retrouve chez Mass Hysteria ou Sidilarsen. Maintenant, dans le groupe, on a tous des influences différentes, comme Red Hot Chili Peppers, le rock 70’s… on a mis nos influences en commun et ça a donné cet album, un disque plus festif que le précédent. Ce qu’on veut, c’est nous amuser ». S’amuser, oui, mais ça reste dans l’ensemble un disque violent avec quelques passages fédérateurs comme ces « oh oh oh », sur Holy diva qui cache un passage en français – ou celui qui sera obligatoirement bippé et censuré si l’album sort aux USA puisque Children of the porn débute avec un « Come on fuck me » provocateur. Reste que, au-delà de cette brutalité, les guitares sont incisives, la rythmique enlevée et beaucoup de passages sont assez hypnotiques comme une invitation à la transe, d’autres se faisant plus groovy comme sur the end is nigh.

Contrairement à ce que le nom du groupe évoque – les héros de la classe laborieuse – les textes n’abordent pas de sujets politique, mais plutôt des choses du quotidien, la fête et la vie. D’ailleurs, si Fabien devait ne retenir qu’un titre de cet album pour convaincre d’écouter cet album, il retiendrait « The queen of the dancefloor, justement parce que c’est la fête, un titre qui dit qu’on est là pour s’amuser, pour le partage ». Dans le même ordre d’idées, quelle pourrait être la devise de Working Klass Heroes ? « Comme je le dis toujours, ce serait « venez prendre de l’amour dans nos concerts » simplement ! ». Ah, ouais ? Mais il est brutal, l’amour là ! (il rit) « Oui, mais ce n’est que de l’amour, rien d’autre ! »

HIGHWAY: The journey

France, Hard rock (Autoproduction, 2022)

Le plus américain des groupes français de classic hard rock, j’ai nommé Highway, revient avec sa cinquième production, The journey. Un album volontairement étonnant car acoustique. Etonnant aussi car on aurait pu s’attendre à plus d’électricité de la part d’un groupe qui sort un album tous les… trop rarement. Mais voilà, Highway a cette classe qui fait les grands (qu’il na malheureusement toujours pas réussi à rejoindre). On trouve sur ce The journey des titres originaux – Like a rockstar et ses cuivres, One, super mélodique et plein de belles émotions, The journey – ainsi que des titres déjà présentés sur ses précédentes productions. Alors c’est vrai qu’avec les sudistes il faut s’armer de patience. IV, le précédent album date de 2017 (son prédécesseur de… 2011!) mais une nouvelle fois, l’attente en valait (largement et plus que cela!) la peine. Car tout ici fleure bon le travail soigné, sérieux et plus que pro. Les arrangements, les chœurs sont dignes de ce qui, dans le genre, se fait de mieux outre Atlantique. La voix de Ben Folch est toujours aussi profonde, superbement accompagnée par Morgane Cadre à la douceur bienveillante (écoutez ces canons sur One, si vous ne fondez pas, vous n’êtes pas humains!), la guitare de Ben Chambert reste simple et directe superbement accompagnée par la rythmique de son frère Romain à la batterie et de Sam Marshal à la basse. Le blues est aussi de sortie car on se refait pas. Highway revisite ses albums depuis Have a beer, son Ep de 2002, avec Motel in Alabama (qui évoque un certains Black velvet d’Alanah Myleset Have a beer ). In the circus of madness, ses accents hispanisant et clins d’oeil au flamenco vient lui de Goodbye money (2005), freedom (ah ces choeurs gospels et bluesy!) revisite le superbe United States of Rock n Roll (2011) tandis que Chemical trip représente le dernier en date, IV. L’album se termine sur le morceau titre, ballade à fleur de peau, superbe de bout en bout avec ses arrangements très cinématographiques. En nous proposant ce type de production, fun, plus que généreuse et sincère, Highway s’offre la possibilité de toucher un vaste public, amateur de rock, de grands espace, d’acoustique et de chansons ultra efficaces (en tout cas qui me touchent comme et là où il faut) et de bonne humeur constante, l’invitant à se plonger dans sa (trop courte) discographie passée qui mérite plus que d’être redécouverte. On ne peut qu’espérer que Highway trouve enfin un vaste public pour lui apporter cette fraicheur et cet enthousiasme communicatif qui reste l’apanage des grands. Allez, il est temps qu’une vraie bonne fée se penche sur ce groupe et le porte aux sommets! A quand de grandes scènes?

Tous les albums sont disponibles sur le site du groupe: http://www.highwayrocks.com/ ou directement sur le shop (https://www.highwayshop.kingeshop.com/Albums-CD-Vinyle-cbbaaaaaa.asp) alors faites vous plaisir en soutenant un des meilleurs groupes du genre made in chez nous!

NEAT: Neat

France, Metal Electro/Indus (Autoproduction, 2022)

Amis amateurs de sons électro et déjantés, une oreille portée sur ce premier album de Neat pourrait vous satisfaire. Au delà d’une pochette qui mêle graffiti et Matrix, le contenu est tout aussi furieux que varié. Il y a partout, tout au long des 12 titres proposés, un mélange de genres dans une fusion improbables. On y retrouve la folie d’un Faith No More qui fricoterait avec des musiciens de jazz progressif, la rage d’un chant de colère, des instants plus heavy ou simplement rock. Les guitares peuvent être aussi saturées qu’épurées, et toujours on retrouve ces sonorités indus et électro. Voici un premier album intriguant qui nécessite plusieurs écoutes pour bien se l’approprier. Un disque risqué, donc, qui ne s’adresse pas aux purs amateurs de metal mais bien aux amateurs de Shâargot, Punish Yourself, Herrschaft, Rob Zombie, Ministry et consorts. A découvrir.

AIRBOURNE live au Zénith Paris la Villette – le 28 novembre 2022 (avec Blues Pills)

Oh, la, la… Attention les cocos… On nous avait parlé d’embouteillages au portillon, on ne nous avait pas menti. Après deux années de disette, les voici tous qui déboulent pour donner des concerts et le choix est rude… La veille, Bercy accueillait Evanscence et Within Temptation tandis que le Zénith recevait Powerwolf,  Deux concerts apparemment complets sans compter que, le lendemain, c’est Nightwish qui investit aussi Bercy…. Et ce soir, oh, ce soir! Ce soir, dès l’approche du Zénith Paname La Villette, ça sent la testostérone, la bière et le poil viril dans ce Zénith qui accueille, en petite configuration, les Australiens d’Airbourne. Un groupe qu’on ne vient pas voir par hasard. Airbourne, c’est la garantie d’une soirée rock’n’roll simple et directe, et on sait ce qu’on vient chercher.

Initialement annoncés, Crobot n’est pas à l’affiche de ce soir. Heureusement, le peu de douceur féminine prévue est bien présent avec les Suédois de Blues Pills mené par Une Elin Larsson en toujours très grande forme. La chanteuse se dépense sans compter dès ses premiers pas sur scène, allant chercher le public où il se trouve avec force sourire et pêche énergisante.

Et une tenue quelque peu plus sobre que celle portée au Hellfest en juin dernier (rappelez-vous ce superbe justaucorps rouge transparent!) Toute de noire habillée, Elin danse, chante et se déhanche sur ces morceaux ultra groovy que sont Low kiss, Kiss my past goodbye ou Devil man.

Les 45 minutes allouées au quatuor passent à grande vitesse. A peine le temps d’interpréter 9 titres, soit une chanson de plus qu’au sus mentionné Hellfest, les 8 autres identiques mais joués dans un autre ordre, à peine le temps de se mettre en jambe que déjà, les 4 tirent leur révérence sous les acclamations d’un public largement conquis. Une belle et très joviale prestation, en somme. Et on se demande vraiment quand ce groupe passera au stade supérieur et sera autre chose qu’une simple première partie…

Mais le public est avant tout là pour Airbourne. La musique de Terminator et les balayages rouges annoncent l’arrivée des frangins O’Keefe et de leurs compagnons de jeu. Comme (presque) toujours, c’est sans surprise Ready to rock qui ouvre les hostilités (autrement, c’est Raise the flag. Pas d’autre choix…).

Si Joel O’Keefe, toujours simplement vêtu d’un jean noir arraché aux genoux, attire à lui la très grande majorité des regards, Justin Street (basse) et Harry Harrison (guitare) se démènent pour ne pas être en reste. Ca headbangue, ça tape du pied et ça court dans tous les sens, déployant une énergie folle, Joel s’offrant même, ça nous rappelle l’ancien temps de qui vous savez, un tour dans le public perché sur les épaules d’un roadie.

La setlist a quelque peu évolué depuis les deux passage au Hellfest d’Airbourne en juin dernier puisque la veille, à Tourcoing, deux titres ont été interprétés pour la première fois: Firepower et Rock n roll for life et sont intégrés aux désormais classiques du groupe. Des classiques qui, eux, n’évoluent guère en live, puisqu’on retrouve, pêle-mêle, Girls in black, Too much, too young, too fast, Breakin’ outta hell, Stand up for rock n roll parmis d’autres.

Tout au long du concert, Joel interpelle Paris et rappelle à quel point il est heureux, ils sont heureux, d’être de retour. En France et sur les routes en général. Si on sait à quoi s’attendre, Airbourne me surprend avec ce roadie qui monte sur scène en poussant un trolley sur lequel sont posés gobelets et bouteilles. Et voici Joel qui pose sa guitare, demande une première fois au public s’il a soif, s’empare d’une bouteille de Jack qu’il vide dans 4 gobelets. Puis s’empare d’une canette de coca qu’il vide également avant de tendre un gobelet à chacun des musiciens qu’il présente. Voici les 4 qui s’avancent devant la scène, lèvent leurs verres et se mettent à boire. Une gorgée symbolique avant de tendre les gobelets à des personnes dans le public.

Dans la série fun, plus tard ce sera un lancer de gobelets pleins – Jack ou bière? qui sait – dans le public. Certains, plus habiles ou mieux placés, réussissent à rattraper un des ovnis avant qu’il ne se soit entièrement vidé, mais c’est rare… Les autres terminent en éclaboussant le public dont certains membres ont dû se faire sermonner en rentrant… « Mais ma moumoune, non, je te jure, j’étais pas au bar, c’est ce con de Joel qui a balancé des seaux de bibine dans le public… – Mais oui, bien sûr, va te laver et me touche pas! – Mais moumoune… – Au lit et dodo, crasseux! » Fun, et rock n roll.

Stand up for rock n roll à peine terminé, Airbourne quitte la scène. Je regarde ma montre. Naaaan…! il est seulement 22 heures, ils se barrent après à peine une heure de concert? Ok, ils courent partout, mais une petite heure de jeu, c’est court pour une tête d’affiche dans une salle comme le Zénith. Ca me rappelle les derniers concerts d’un Motörhead en fin de course, d’un Girlschool essoufflé, d’anciens (que j’admire cependant) quoi. Mais pas d’un groupe dans la fleur de l’âge. D’autres anciens, Saxon, Maiden, Megadeth et consorts quittent la scène après 90’…

Naturellement, le rappel est là et Ryan O’Keefe vient taquiner la sirène d’alarme annonciatrice d’un Live it up qui voit son frangin s’installer en hauteur. Efficace artifice mais désormais incontournable. La surprise du chef, c’est l’introduction (déjà joué la veille pour la première fois) du nouveau crédo du groupe, Rock n roll for life, imparable, avant un conclusif Runing wild. Sans conteste Airbourne fait le job, et le fait bien. Simplement, malgré toute l’énergie et le fun développé ce soir, on pourrait s’attendre à 1/ un concert qui dépasse les 90′ syndicales et 2/un peu plus de spectacle dans ce type d’enceinte. A peine plus de titres interprétés que lors de son second passage au Hellfest cette année… Déceptions cependant compensées par la qualité de cette prestation plus qu’énergique de nos trois mousquetaires du rock pur jus qui nous ont offert une belle soirée.

Merci à Olivier Garnier (Replica promo) et Olympia Production d’avoir rendu ce report possible.