JUNON: Dragging bodies to the fall

France, Post Hardcore (Source atone records, 2024)

Nous avions fait la connaissance de Junon en 2021, via The shadows lengthen, son premier Ep qui, au travers de 4 titres, posait les bases de l’univers sonore des ex-General Lee. Junon revient aujourd’hui avec son premier album complet, un Dragging bodies to the fall composé de 9 titres aussi sombres qu’inquiétants ou hypnotique. il y a du désespoir et de la mélancolie tout au long de cet album. Le chant d’Arnaud Palmowski est aussi torturé que les guitares de Fabien Zwernemann (également aux backing vocals), Martin Catoire et Alexis Renaux, qui proposent des plans épurés et aériens autant que lourd et brutaux. La rythmique du bassiste (studio) Vincent Percadiro et du batteur Florian Urbaniak pose quant à elle les bases de cette architecture souvent alambiquée. Clairement, Dragging bodies to the fall nécessite plusieurs écoutes pour en saisir toutes les subtilités mais l’ensemble en est d’autant plus saisissant que le mystère est présent tout au long des 44′ que dure cet album à découvrir.

SIGNS OF DECLINE

France, Metal extrême (Ep, M&O music, 2023)

Quatre titres. Quatre petits morceaux se trouvent sur ce premier Ep et le diable sait que l’auditeur en sort exsangue tellement ça tabasse sec! Signs Of Decline nous offre un condensé de brutalité et de mélodie au travers de ce premier Ep qui propose des duels vocaux mêlant rage hardcore et hurlement black, parfois teintés, adoucis, d’un chant clair. Oui, il y a de la brutalité tout au long de ce disque mais au delà du hardcore ou du black/death, on trouve également des relents de heavy metal pur jus. L’ensemble est bigrement bien foutu, se laisse écouter d’une traite et on sort de l’expérience rincé, lessivé. Si Signs Of Decline s’adresse à un public averti, le curieux amateur de sensations fortes trouvera aussi de quoi se repaitre. Un groupe à suivre!

DEAD EARTH: From the ruins

Thrash/Hardcore, USA (M&O, 2023)

Comment ça envoie! Formé en 2018 à Cleveland, Dead Earth a publié un premier album, Truth hammer, en 2019. Crise sanitaire oblige, il a fallu aux Américains patienter avant de revenir armé de ce From the ruins qui thrashe de bout en bout. Dès Fear no one, le message est clair: un chant enragé, des guitares qui cisaillent et charcutent, une rythmique en béton armé et des mélodies qui vont du heavy metal traditionnel au thrash des vieux jours, l’ensemble mené par un esprit résolument hardcore. On trouve tout au long des 11 titres des influences évidentes – Slayer, Exodus, Suicidal Tendencies, Sick Of It All… – et d’autres qui le sont moins mais bien présentes – Iron Maiden, Motörhead, le punk anglais de la fin des 70’s. Dead Earth parvient à proposer des morceaux qui alternent les tempi, frappent aussi sévèrement qu’ils entrainent l’auditeur dans des recoins plus calmes (ce break quasi acoustique sur Monster est une bouffée d’air frais!) La grande force de Dead Earth est de proposer un album dont la variété des titres – et dans les titres eux-mêmes – n’essouffle pas et même interpelle. Ok, ça bourrine sévère, mais certains passages se révèlent si fédérateurs qu’on ne peut résister à cette explosion d’énergie positive. Un défouloir d’une superbe efficacité!

ALEA JACTA EST: Ad augusta

France, Hardcore (UPR, 2023)

Alea Jacta Est avait disparu depuis des lustres de nos écrans radar – depuis le remarquable Dies irae en 2016, plus précisément. Mais voici que le combo toulousain formé en 2006 redéboule avec cet Ep, Ad augusta. Six titres (sept si l’on compte MMXXIII qui n’est autre qu’un extrait de la fin de Terminator – le fameux « I’ll be back« ). Dès FFWF – pour Fight fire with fire – le sort en est jeté (ouais, je sais, elle est facile celle là!). Le quintette est en forme et propose des titres thrash au possible au chant enragé et fédérateur tout à la fois. Impossible de ne pas se laisser entrainer sur Get revenge, de ne pas avoir envie de scander Enough is enough, de rester de marbre sur As fast as I can (avec la participation de Flo de Lvndmarks) ou de ne pas sourire à l’écoute de ces extraits de films qui viennent ponctuer les chansons. Une réussite totale de bout en bout qui vient marquer de la plus belle des manière un retour qu’on espère durable. Bravo!

FOREST IN BLOOD: Abyss

Hardcore, France (Autoproduction, 2023)

Après une pause de 20 ans, Forest In Blood était revenu en 2018 avec Pirates. Depuis, le groupe semble décidé à ne pas voir son navire couler et propose aujourd’hui le troisième album depuis son retour (après Haut et court paru en 2020), Abyss. Démarrant avec le morceau titre, prologue marin sombre et inquiétant qui se termine sur des cornes de brumes – l’ensemble m’évoque le film d’épouvante Fog – Forest In Blood entre rapidement dans le vif du sujet avec le très brutal Children of the 666. La messe (noire) est dite ou on se met un double dose de ratafiat? FIB ne me jamais le pied sur le frein, la rage est omni présente, brutale, directe et éprouvante comme le supplice de la planche. Si le principal des titres est chanté en anglais, FIB propose cette fois non pas un mais deux morceaux en français (Crève et A la vie, à la mortTénèbres est un interlude instrumental) et pourrait bien gagner à explorer plus avant encore cette voie (pas d’eau – ok je sors) tout en maintenant son respect musical pour les grands du thrash et du hardcore. L’album se termine une nouvelle fois sur un titre fun et plus léger, In pirates we trust qui permet de souffler un peu en bout de course. Et là on a envie de hurler « pieds à terre, marins d’eau douce, vous avez bien mérité un peu de repos« . Ca déménage sec, et ça nettoie les esgourdes. A retrouver sur scène très vite!

Interview: ONE LIFE ALL IN

Interview One Life All In. Entretien avec Clem (guitares) le 13 juillet 2023

Trois ans entre vos deux derniers disques, c’est assez long… En dehors de la crise sanitaire, que s’est-il passé ces trois dernières années ?

Ça a été principalement l’enregistrement de l’album, justement ! On a passé pas mal de temps dessus : on est rentrés en studio courant 2021 et on vient de terminer en janvier ou février dernier. Beaucoup d’échanges avec le studio et entre nous… On est restés en studio jusqu’à la phase de mix et, malheureusement, le mixage ne s’est pas passé comme on le souhaitait. On a récupéré les prises qu’on avait faites au studio et on a finalisé le mix à la maison. On y a passé pas mal de temps parce qu’on n’avait pas toutes les compétences et connaissances pour le faire nous-mêmes. Il nous a fallu apprendre – c’est même plutôt moi que nous, puisque c’est moi qu’i m’en suis chargé…

Comment s’est passé l’enregistrement ? Vous avez pu vous retrouver en studio ou avez-vous travaillé à distance ?

Pour tous les instruments, on s’est retrouvé ensemble, à Lyon. Don a enregistré ses parties chez lui, il a le studio et le matériel pour pouvoir le faire. Il a fait ses prises, nous les a envoyées et on a tout rajouté à ce que nous avions enregistré.

La dernière fois que nous avions parlé, je t’avais demandé si Don vous envoyait parfois des lignes de chant pour que vous travailliez la musique autour de ce tte base. Tu me disais que non, mais que vous souhaitiez pouvoir le faire plutôt que de commencer par la musique pour ajouter le chant ensuite… Ça a pu se faire ?

On n’a pas changé notre méthode, non. On n’a pas travaillé comme ça pour cet album mais c’est certainement quelque chose qu’on va faire pour le prochain pour lequel on a déjà du matériel. Notamment un morceau que Don a composé de son coté, qui est un peu différent. Là, on va travailler autour de sa version pour rajouter les instruments.

Que peux-tu me dire au sujet de Eye of the storm pour me convaincre d’aller l’acheter ?

Eye of the storm, c’est un album de punk hardcore mais pas que (rires). On va piocher dans nos influences, parfois un peu thrash, parfois un peu plus aérien ou mélodique… tout en gardant une ligne directrice qui est le hardcore. On vient de là… On a un morceau « clin d’œil » à SOD qui fait un peu moins de 10 secondes… On a des morceaux un peu plus mélodiques, plus posés, Life of dreams qui fait un peu ballade, qui débute avec une guitare acoustique, un autre, War, qui commence un peu plus post rock et qui évolue vers d’autre choses et on a des morceaux vraiment très hardcore, mais d’autres un peu plus progressifs dans lesquels on essaie de rajouter d’autres nuances… On des morceaux qui peuvent évoquer Suicidal Tendencies ou Life Of Agony…

S’il te plait… Evitez de jouer en concert le morceau de moins de 10 secondes dans les trois premiers titres. Pensez aux photographes !

(rires) Oui ! On l’a déjà joué mais je pense qu’on ne va pas le garder dans le set…

Comment analyserais-tu l’évolution de one Life All In entre Letter of forgiveness et Eye of the storm ?

Entre les deux derniers, on est à peu près sur la même « recettes ». je vais plutôt comparer les deux dernier au premier, The A7 sessions. Sur le premier, on avait des morceaux qui avaient chacun une identité propre. Il n’y avait pas vraiment d’unité. 6 morceaux, mais 6 morceaux différent sans vraie cohésion. A partir de Letter of forgiveness, on a réussi à mettre toutes nos influences dans un seul morceau. On n’a pas six morceaux distincts mais on a un Ep avec une certaine cohérence. Sur l’album, on est parti de notre base, le punk hardcore et on a rajouté toutes nos influences. Il y a des groupes sur lesquels on se retrouve tous : Biohazard, Madball, Sick Of It all, ce sont des classiques, mais chacun a ses influences autres : je suis influencé punk rock, Don, punk hard core, Kevin c’est le metal extrême, Frank c’est du thrash, heavy… on a un point de départ qui est le hardcore et chacun ajoute sa touche aux morceaux.

L’album est assez varié, maintenant, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Eyes of the storm pour expliquer ce qu’est One Life All In aujourd’hui, ce serait lequel ?

Je dirais Despair. Je crois que c’est le plus représentatif parce qu’on a tout dedans. Le hardcore, la mélodie, le solo, il y a tous les éléments qui font One Life All In.

Il y a une autre évolution, cette fois visuelle : la pochette précédente avait une illustration très arty, celle de Eye of the strorm est dans l’esprit du titre et m’évoque aussi bien l’œil du cyclone, avec ses courbes, que le film Inception et un monde post apocalyptique.

Je suis d’accord avec ce que tu dis. On a voulu un peu changer, comme à chaque fois, d’ailleurs. On cherche à aller un peu plus loin. Il a fallu trouver quelqu’un et il y a un illustrateur français que j’aime beaucoup, qui s’appelle Aurélien police qui fait des illustrations de livres de science-fiction. J’ai demandé aux autres membres du groupe ce qu’ils pensaient de son travail, si ça pouvait coller pour la pochette de l’album et ils ont répondu pourquoi pas… je l’ai contacté, je lui ai demandé si ça l’intéressait, je lui envoyé nos idées, les paroles… et il nous a rapidement proposé quelque chose qui reprend le titre Eye of the storm. Il y a l’effet circulaire et l’œil du cyclone c’est aussi là que tout explose. Ce que dit Don dans ses paroles, c’est qu’aujourd’hui on vit dans un monde où il y a partout et entre tout le monde de s problèmes de communication. On est tout de suite dans le jugement, la prise de position, la confrontation… Il n’y a pas de vrais échanges, communication, discussion… on le voit de plus en plus, notamment sur les réseaux sociaux… Derrière ça, on en arrive à des émeutes, les gens ne se parlent pas, ils cassent… on est en plein dedans aujourd’hui. Après la destruction, il faut reconstruire… L’idée c’est comment faire ressortir le positif de toute cette négativité, réussir à reconstruire quelque chose avec d’autres valeurs, en tout cas, ne pas reproduire ce qui n’a pas fonctionné.

Ce qui est intéressant, c’est que lui vivant aux Etats Unis fait le même constat que ce que nous voyons en France.

Oui, absolument…

Si tu devais penser à une devise pour One Life All In, ce serait quoi ?

Euh… « Qui ne tente rien n’a rien » … Pourquoi ? Parce qu’avec One Life All In c’est un peu ce qui se passe. Quand on a commencé avec Frank, on avait besoin d’un chanteur. On pensait à Don, on n’osait pas lui demander et finalement, on lui a demandé, ça l’a intéressé, il nous a rejoint. La même question s’est posée avec le batteur, on a demandé à Kevin… et il a accepté. Si on n’avait pas tenté, on ne serait pas là aujourd’hui.

Vous avez la difficulté d’être des deux côtés de l’Atlantique. Vous prévoyez des concerts ?

C’est vrai que ce n’est pas évident de se retrouver. Mais on a la chance d’avoir des contacts des deux côtés. On a fait deux dates à Philadelphie et à New York, grâce aux contacts de Don. Aujourd’hui, on travaille sur une petite tournée, courant novembre, aux USA, mais aussi sur une tournée européenne début 2024. Pour le moment, rien de confirmé, mais c’est en cours.

BROKEN BOMB: Full mental racket

France, Punk/Hardcore (Katabomb records, 2023)

Ca c’est du punk! Pas la version radio commerciale popularisée par certains groupes US des 90’s… Broken Bomb se rapproche bien plus de l’esprit crade, sales gosses, tout dans ta gueules des inventeurs du genre, Sex Pistols, The Exploited ou GBH en tête. Ajoutons à la mixture une dose de ce heavy metal gras et biereux version Motörhead première période, un peu de thrash ultra speedé, du hardcore US version Suicidal Tendencies, des riffs efficaces et travaillés et des rythmiques en béton armé (oui, des keupons qui savent vraiment jouer, ça existe!) et on a un résultat explosif de bout en bout. Crachant sa rage contre la société, notre obéissance aveugle à tout ce qui nous entoure, ce Full mental racket, premier album des parisiens qui se sont formés en 2020, est explosif de bout en bout. Chanté ou plutôt hurlé (mais pas dégueulé ou growlé) en anglais – avec quelques touches de français – Broken Bomb a tout pour faire pogoter et retourner une Warzone. Ce premier album est, en toute simplicité, une réussite totale! Les 10 titres de ce CD vont droit au but sans chercher à faire de l’esbrouffe. En 30′ à peine, c’est expédié mais on ressort de cette écoute trempé. Que les amateurs de sensations fortes se jettent dessus sans attendre, et c’est un ordre. « Sir, yes Sir! »

LOCO MUERTE: Los clasicos de Loco

France, Hardcore/crossover (M&O, 2023)

Ay, caramba! Los amigos, soy Loco Muerte, entiende? « Caramba », c’est la seule chose hispanique que je retiendrai tellement il y a de folie, d’énergie et de bonne humeur contagieuses dans ce Los clasicos de Locos, nouvelle déflagration des Parisiens de Loco Muerte qui revisitent certains de leurs « classiques »  principalement issus de leurs deux premiers opus Maquina de guerra (7 morceaux) en 2011 et Traicion bendicion (3 titres) en 2013. Rien cependant du dernier – La brigada de los muertos paru en 2018 – mais qu’importe! A l’écoute de ces 11 cartouches qui te pètent à la gueule, impossible de ne pas faire de lien avec le gang de Venice, Suicidal Tendencies, et son rejeton Infectious Groove (on s’en serait doutés rien qu’au bandana…) Si l’album débute avec un nouveau titre – La vida loca – les autres morceaux sont tous aussi explosifs qu’enjoués. Loco Muerte nous concocte un hardcore/crossover des plus efficaces, certes, mais surtout digne des plus grands noms du genre. C’est simple, il y a, tout au long de Los clasicos de Loco une rage et une envie de vivre communicatives. Il est simplement impossible de en pas se laisser entrainer dans ces rondes pogotées qu’on appelle des circle pits qu’on imagine volontiers animer des concerts. Une dinguerie parfaitement contrôlée en somme, un défouloir bienvenu et bienveillant comme seule les meilleurs savent nous en offrir. on en redemande! Et je me demande vraiment si la Hellstage résistera au passage de ces doux dingues le 16 juin prochain? Ca qui est sûr, c’est que ça va groover grave!

GET THE SHOT: Merciless destruction

Canada, Hardcore (UPR, 2022)

A la base, j’aurai souhaité terminer cette année 2022 quelque peu en douceur. Mais voilà… Les derniers albums à chroniquer sont plutôt du genre violents! A l’instar de ce Get The Shot, formation québécoise qui devait, notamment, participer à la tournée Hellfest Warm-up mais en fut empêchée. leur dernier album, Merciless destruction – titre sans équivoque – bourrine à tout va tout au long de ses 12 titres qui se tirent la bourre en matière de violence. Il y a du Slayer old school, du hardcore sans concession, et ça lorgne sans vergogne du côté des Nuclear Assult ou Cannibal Corpse. En gros, de la générosité et de la bienveillance musicale. Les guitares hurlent leur haine accompagnées par une rythmique qui pilonne non stop et d’un hurleur qui s’est plus que cogné le petit orteil contre le pied du lit au réveil. Si l’ensemble charcute sa mère, chaqe titre propose de courts instants un peu plus légers et au tempo ralenti (mais pas la lourdeur du propos de Get The Shot). Bref, ça tabasse sec, ça défouraille sévère et ça casse des nuques. Pour public averti uniquement.

PRIMAL RAGE: Awakening the masses

France, Thrash/Hardcore (M&O, 2021)

On ne va pas passer par 4 chemins: Awakening the masses, le premier album de Primal Rage depuis deux décennies, est un de ces putains de crochets qui te mettent genoux à terre en moins d’un round. Le groupe Savoyard a décidé de refaire parler la poudre et nous propose un album coup de maitre. Le thrash hardcore que propose le groupe est simplement redoutable. L’efficacité réside, au delà de la qualité des composition, dans les refrains et les chœurs qui présentent un groupe à l’unisson, une formation avec pour objectif commun d’entrainer l’auditeur et/ou le spectateur dans cette tempête de rage contrôlée. Putain, ces mec ont leur place à la Warzone direct! Zou, allez me faire des circle pits et des wall of death! Ca bastonne et ça dézingue à tout va! On pourrait faire l’analyse de chaque titre qu’on en reviendrait à la même chose: de Repression au morceau éponyme en passant par FFF (un rapport avec le groupe? mais non…) Racial hate, No cure for hate ou… bref, une conclusion s’impose: « ça le fait grave et sévère ». C’est certes brutal mais c’est également, surtout, salvateur. Alors, simplement, tout simplement, laissez-vous tenter et entrez dans cette massez que Primal Rage veut réveiller. Espérons simplement qu’il ne faille pas une nouvelle double décennie pour un nouvel album, mais laissons celui-ci vivre pleinement sa vie!