Concerts from home: AC/DC

Ce sera le dernier volet de votre rubrique Concerts from home avec, cette fois un concert donné il y 41 ans presque jour pou jour. Et c’était à Paris. Metal Eyes vous propose un retour sur le dernier concert parisien d’un certain Bon Scott…

AC/DC – Let there be rock, the movie Live in Paris

5ème album studio (ou 6ème si l’on prend en considération les premiers sortis uniquement en Australie) Highway to Hell parait le 27 juillet 1979 et propulse AC/DC au Panthéon des stars, grâce, entre autre, au travail d’orfèvre de Robert John « Mutt » Lange, qui remplace, au grand dam des frangins Young, Harry Vanda et George Young, l’indéboulonnable duo qui a produit tous les autres albums. Moins d’un mois plus tard, le groupe s’embarque dans une tournée mondiale dont le coup d’envoi est donné en Belgique, à Bilzen, le 17 août 1979. A peine une dizaine de concerts sont-ils donnés en Europe (dont une « tentative » le 26 août à Avignon) que le groupe s’envole pour les USA qu’il sillonnera entre 5 septembre (Oakland, Californie) et le 21 octobre (Columbus, Ohio). Il retrouve les terres européennes et assiège le Royaume-Uni du 25 octobre (Newcastle) au 9 novembre (Leicester). Si AC/DC joue souvent 2 soirs d’affilée (Glasgow, Manchester, Liverpool), Londres voit le gang des frère Young prendre résidence à l’incontournable Hammersmith Odeon quatre soirs durant, du 1er au 4 novembre. Puis c’est au tour de l’Europe de céder sous les coups de boutoirs que le gang de rêve (Bon Scott au chant, Angus et Malcolm Young aux giutares, Cliff Williams à la basse et Phil Rudd à la batterie) lui assène du 11 novembre (Bruxelles) au 23 janvier 1980 (Le Mans). AC/DC termine sa tournée en Angleterre avec deux concerts – les 25 janvier à Newcastle et 27 janvier à Southampton. La France, où les boys tournent pour la première fois en tête d’affiche est royalement servie par vingt concerts donnés en deux étapes : entre le 6 et le 15 décembre 1979, ce sont pas moins de treize concerts qui sont prévus (Lyon et Cambrais n’auront pas lieu), puis du 16 janvier (parc des expositions de Poitiers) au 23 janvier (La Rotonde du Mans). Sur le premier tronçon, Paris voit même AC/DC jouer deux fois le même jour, le 9 décembre, au Pavillon de Paris, salle d’une capacité d’environ 10.000 personnes que le groupe a déjà eu l’opportunité de visiter à deux reprises, les 13 octobre 1976 et 5 avril 1977 en premières parties de Rainbow et Black Sabbath). Si ces deux concerts de la tournée Highway to hell sont donnés le même jour, c’est parce qu’un film sur AC/DC doit y être tourné.  C’est à l’initiative d’Eric Dyonisus et Eric Mistler, jeunes cinéastes en quête de reportage que le film sera réalisé. Eric Mistler a découvert AC/DC un an plus tôt et a été tellement scotché par la prestation scénique qu’il embarque son ami de toujours, l’autre Eric, dans son délire. Les deux s’organisent tant bien que mal pour que le management d’AC/DC accepte d’accueillir le duo et ses caméras. Après avoir pris leurs marques en Allemagne et rejoint le groupe sur ses premières dates françaises, la troupe débarque au Pavillon de Paris où deux concerts sont prévus : le premier à 16h, le second à 20h, tous deux avec Judas Priest en ouverture. Nous ne nous étalerons pas sur le making of du film déjà plus que documenté (notamment dans la bible AC/DC Tours de France de P. Lageat et B. Brelet), alors penchons nous sur le pendant CD, que les fans auront attendu trèèès longtemps. Il faut en effet patienter jusqu’en 1997 pour se procurer cette bande son, uniquement disponible avec le coffret Bonfire. Deux CD retranscrivent ces concerts : le premier avec 6 titres dure 40’, le second contient 8 titres pour 46’. Après les 2 bonnes minutes d’intro (le temps du générique), Live wire met les pendules à l’heure : le groupe est dans une forme explosive et a vraiment envie d’en découdre. Le public, sur Shot down in flames, n’a pas besoin de se faire prier pour scander des « Hey ! » laissant entendre que Highway to hell, représenté par 4 titres, est déjà bien mémorisé. La gouaille de Bon ne laisse en rien imaginer que le chanteur puisse être malade, et pourtant… Le coup de froid est bel et bien là mais ne s’entend pas. Seuls les refrains manquent parfois de mise en place – c’est flagrant sur Walk all over you, par exemple – cependant qu’Angus, lors de ses soli, nargue et harangue le public de sa guitare si expressive. Bad boy boogie est prétexte à un long instrumental, chaud comme la braise, pendant lequel le jeune écolier cherche le public et le trouve en… ah, je ne sais plus, regardez le film ! L’excitation du public est palpable, et AC/DC ne lâche rien – pour preuve ce Rocker dantesque qui s’étire dans une folie salvatrice –  jusqu’aux dernières notes de Let there be rock, qui vient majestueusement clore ce show qui, nous le savons désormais, sera le dernier donné dans la capitale par Bon Scott.  Cette version double CD présente l’avantage de proposer les concerts dans leur intégralité, soit avec T.N.T, titre ne figurant pas sur le film. Let there be rock, the movie – Live in Paris n’est disponible que via le coffret Bonfire proposé par le label Epic en format long box. Ce dernier regorge d’autres trésors, comme ce Live from the Atlantic studios, enregistré le 7 décembre 1977 ainsi que Volts, un CD de raretés et inédits ainsi qu’un livret de 48 pages richement documenté et illustré de nombreuses photos. Étonnamment, la version US de ce coffret comporte également Back in black, en version remasterisée, premier album avec Brian Johnson (dont on retrouve également quelques clichés dans le livret). Mais ce live, mes amis, ce live… La puissance d’AC/DC, pas encore devenu le monstre qu’il est, est simplement imparable. Un témoignage historique et incontournable.