KORITNI: Long overdue

Australie/France, Hard rock (Verycords, 2023)

Le temps a passé depuis la sortie du dernier album de Koritni. Et même si la crise sanitaire est passée par là, on pouvait croire le groupe de Lex Koritni, chanteur et fondateur du groupe, disparu corps et âme. Mais non, il est de retour avec ce nouvel album – et une nouvelle formation – sagement intitulé Long overdue. Pour ce nouveau disque, Lex s’est entouré du guitariste Tom Fremont, du batteur Daniel Fasano et il s’est adjoint les service de Kevin Shirley pour le mixage – la prod restant sous le contrôle de Lex. Le chanteur a composé 12 titres de ce hard rock chaleureux et entrainant qu’on aime tant. La touche australienne « pub rock » est partout présente, avec ces variantes aussi soft que bien plus énervées qui apportent une variété à l’ensemble. Vocalement, Lex est toujours aussi reconnaissable, son trémolo unique parfois exagéré donnant une tessiture toute particulière à l’ensemble. Le plus français des Australiens à mis ce temps à profit pour, au delà d’acheter une maison et d’éduquer son chien, concocter de petites perles de ce rock joyeux et entrainant qu’on aime tant et on espère maintenant que Koritni va enfin trouver le chemin d’un succès amplement mérité.

Publié dans CD.

Interview: ONE LIFE ALL IN

Interview One Life All In. Entretien avec Clem (guitares) le 13 juillet 2023

Trois ans entre vos deux derniers disques, c’est assez long… En dehors de la crise sanitaire, que s’est-il passé ces trois dernières années ?

Ça a été principalement l’enregistrement de l’album, justement ! On a passé pas mal de temps dessus : on est rentrés en studio courant 2021 et on vient de terminer en janvier ou février dernier. Beaucoup d’échanges avec le studio et entre nous… On est restés en studio jusqu’à la phase de mix et, malheureusement, le mixage ne s’est pas passé comme on le souhaitait. On a récupéré les prises qu’on avait faites au studio et on a finalisé le mix à la maison. On y a passé pas mal de temps parce qu’on n’avait pas toutes les compétences et connaissances pour le faire nous-mêmes. Il nous a fallu apprendre – c’est même plutôt moi que nous, puisque c’est moi qu’i m’en suis chargé…

Comment s’est passé l’enregistrement ? Vous avez pu vous retrouver en studio ou avez-vous travaillé à distance ?

Pour tous les instruments, on s’est retrouvé ensemble, à Lyon. Don a enregistré ses parties chez lui, il a le studio et le matériel pour pouvoir le faire. Il a fait ses prises, nous les a envoyées et on a tout rajouté à ce que nous avions enregistré.

La dernière fois que nous avions parlé, je t’avais demandé si Don vous envoyait parfois des lignes de chant pour que vous travailliez la musique autour de ce tte base. Tu me disais que non, mais que vous souhaitiez pouvoir le faire plutôt que de commencer par la musique pour ajouter le chant ensuite… Ça a pu se faire ?

On n’a pas changé notre méthode, non. On n’a pas travaillé comme ça pour cet album mais c’est certainement quelque chose qu’on va faire pour le prochain pour lequel on a déjà du matériel. Notamment un morceau que Don a composé de son coté, qui est un peu différent. Là, on va travailler autour de sa version pour rajouter les instruments.

Que peux-tu me dire au sujet de Eye of the storm pour me convaincre d’aller l’acheter ?

Eye of the storm, c’est un album de punk hardcore mais pas que (rires). On va piocher dans nos influences, parfois un peu thrash, parfois un peu plus aérien ou mélodique… tout en gardant une ligne directrice qui est le hardcore. On vient de là… On a un morceau « clin d’œil » à SOD qui fait un peu moins de 10 secondes… On a des morceaux un peu plus mélodiques, plus posés, Life of dreams qui fait un peu ballade, qui débute avec une guitare acoustique, un autre, War, qui commence un peu plus post rock et qui évolue vers d’autre choses et on a des morceaux vraiment très hardcore, mais d’autres un peu plus progressifs dans lesquels on essaie de rajouter d’autres nuances… On des morceaux qui peuvent évoquer Suicidal Tendencies ou Life Of Agony…

S’il te plait… Evitez de jouer en concert le morceau de moins de 10 secondes dans les trois premiers titres. Pensez aux photographes !

(rires) Oui ! On l’a déjà joué mais je pense qu’on ne va pas le garder dans le set…

Comment analyserais-tu l’évolution de one Life All In entre Letter of forgiveness et Eye of the storm ?

Entre les deux derniers, on est à peu près sur la même « recettes ». je vais plutôt comparer les deux dernier au premier, The A7 sessions. Sur le premier, on avait des morceaux qui avaient chacun une identité propre. Il n’y avait pas vraiment d’unité. 6 morceaux, mais 6 morceaux différent sans vraie cohésion. A partir de Letter of forgiveness, on a réussi à mettre toutes nos influences dans un seul morceau. On n’a pas six morceaux distincts mais on a un Ep avec une certaine cohérence. Sur l’album, on est parti de notre base, le punk hardcore et on a rajouté toutes nos influences. Il y a des groupes sur lesquels on se retrouve tous : Biohazard, Madball, Sick Of It all, ce sont des classiques, mais chacun a ses influences autres : je suis influencé punk rock, Don, punk hard core, Kevin c’est le metal extrême, Frank c’est du thrash, heavy… on a un point de départ qui est le hardcore et chacun ajoute sa touche aux morceaux.

L’album est assez varié, maintenant, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Eyes of the storm pour expliquer ce qu’est One Life All In aujourd’hui, ce serait lequel ?

Je dirais Despair. Je crois que c’est le plus représentatif parce qu’on a tout dedans. Le hardcore, la mélodie, le solo, il y a tous les éléments qui font One Life All In.

Il y a une autre évolution, cette fois visuelle : la pochette précédente avait une illustration très arty, celle de Eye of the strorm est dans l’esprit du titre et m’évoque aussi bien l’œil du cyclone, avec ses courbes, que le film Inception et un monde post apocalyptique.

Je suis d’accord avec ce que tu dis. On a voulu un peu changer, comme à chaque fois, d’ailleurs. On cherche à aller un peu plus loin. Il a fallu trouver quelqu’un et il y a un illustrateur français que j’aime beaucoup, qui s’appelle Aurélien police qui fait des illustrations de livres de science-fiction. J’ai demandé aux autres membres du groupe ce qu’ils pensaient de son travail, si ça pouvait coller pour la pochette de l’album et ils ont répondu pourquoi pas… je l’ai contacté, je lui ai demandé si ça l’intéressait, je lui envoyé nos idées, les paroles… et il nous a rapidement proposé quelque chose qui reprend le titre Eye of the storm. Il y a l’effet circulaire et l’œil du cyclone c’est aussi là que tout explose. Ce que dit Don dans ses paroles, c’est qu’aujourd’hui on vit dans un monde où il y a partout et entre tout le monde de s problèmes de communication. On est tout de suite dans le jugement, la prise de position, la confrontation… Il n’y a pas de vrais échanges, communication, discussion… on le voit de plus en plus, notamment sur les réseaux sociaux… Derrière ça, on en arrive à des émeutes, les gens ne se parlent pas, ils cassent… on est en plein dedans aujourd’hui. Après la destruction, il faut reconstruire… L’idée c’est comment faire ressortir le positif de toute cette négativité, réussir à reconstruire quelque chose avec d’autres valeurs, en tout cas, ne pas reproduire ce qui n’a pas fonctionné.

Ce qui est intéressant, c’est que lui vivant aux Etats Unis fait le même constat que ce que nous voyons en France.

Oui, absolument…

Si tu devais penser à une devise pour One Life All In, ce serait quoi ?

Euh… « Qui ne tente rien n’a rien » … Pourquoi ? Parce qu’avec One Life All In c’est un peu ce qui se passe. Quand on a commencé avec Frank, on avait besoin d’un chanteur. On pensait à Don, on n’osait pas lui demander et finalement, on lui a demandé, ça l’a intéressé, il nous a rejoint. La même question s’est posée avec le batteur, on a demandé à Kevin… et il a accepté. Si on n’avait pas tenté, on ne serait pas là aujourd’hui.

Vous avez la difficulté d’être des deux côtés de l’Atlantique. Vous prévoyez des concerts ?

C’est vrai que ce n’est pas évident de se retrouver. Mais on a la chance d’avoir des contacts des deux côtés. On a fait deux dates à Philadelphie et à New York, grâce aux contacts de Don. Aujourd’hui, on travaille sur une petite tournée, courant novembre, aux USA, mais aussi sur une tournée européenne début 2024. Pour le moment, rien de confirmé, mais c’est en cours.

OGIVES: La mémoire des orages

Belgique, Rock/prog (Autoproduction, 2023)

Projet aussi surprenant qu’intrigant, Ogives est une formation composée de 9 musiciens formés à l’école du classique et qui proposent, avec La mémoire des orages, une approche musicale surprenante. Si on est aujourd’hui habitués au mélange de metal et de musique classique, qu’elle soit opératique ou symphonique, Ogives évolue sur le terrain de la musique de chambre, douce, contemplative parfois, mélancolique aussi, et ajoute des touches électro et plus rock. L’esthétisme musical est de mise, le groupe cherchant à créer des ambiances variées dans des univers sonores aussi légers qu’attirants. Parfois cérémonieux – cette résonnance de cloches au démarrage de l’album invite à entrer dans un lieu saint – souvent poétique dans le texte et son expression, La mémoire des orages interpelle et ne laisse pas indifférent.

VAN DER VAL: Relentless

Originaire d’Angers, Van Der Val est un duo constitué de Tom Lecomte (chant et guitare) et Lucas Manchette (batterie) qui unissent leur talent et leur amour du rock vintage dans une musique à la fois brute et envoutante. Le résultat, c’est Relentless, un Ep de 6 titres chantés dans un anglais rugueux, étouffé et maitrisé. Van Der Val replonge l’auditeur au cœur du rock naissant des 60’s, ajoutant une touche de folie et de modernité qui évoque parfois Royal Blood, une de leurs influences commune. Cet Ep est une carte de visite convaincante qui donne envie d’en écouter plus – et de découvrir le duo sur scène.

Interview Festival 666

Interview : Festival 666. Entretien avec Victor PÉPIN, propos recueillis le 3 juillet 2023

Juste avant de parler de la nouvelle édition du festival 666, peux-tu faire un retour sur la précédente édition de 2021 ? Quelles sont tes points de satisfaction, d’insatisfaction et autres ?

La précédente édition s’est déroulée en 2021 dans un contexte post covid. On était l’un des seuls festivals rock/metal à avoir été maintenu en France. On a eu un franc succès mais un succès tel que le festival a eu raison de ma Licence 1 en fac de droit. Le festival m’a demandé beaucoup de temps dans son organisation et j’ai dû redoubler ma licence 1. Mon but était aussi d’avoir un diplôme et ma place dans le cursus universitaire. J’ai décidé d’alléger le format du festival et de ne pas l’organiser en 2022 à part une soirée Off qui s’est déroulée le 19 août dernier au Crossroads, une salle à la Rochelle. On a accueilli Sick Of it All, Loudblast et Mobutu. De là, j’ai enfin pu passer en licence en fac de droit et on peut enfin organiser notre quatrième édition comme elle se doit.

Quelles sont tes satisfactions de l’édition 2021 ?

La première satisfaction est d’avoir réussi à réunir de nouveau tout ce petit monde. Les festivaliers n’avaient pas été en concert depuis deux ans, les artistes n’étaient pas montés sur scène depuis deux ans, donc on était super fiers de pouvoir réunir ces gens entre eux. C’était une belle communion, les artistes étaient émus d’être de nouveau sur scène et les festivaliers contents de sentir les basses faire vibrer leur corps, d’aller pogoter… On sentait que Cercoux était l’endroit où être en France le temps d’un week end. C’était vraiment génial !

J’imagine qu’une des insatisfactions c’est l’annulation en toute dernière minute de Phil Campbell…

C’est en effet la plus grande déception… Il a dû annuler la veille pour le lendemain son show pour cause de Covid. L’enjeu a été de pouvoir trouver en 24 heures une tête d’affiche pour remplacer Phil Campbell and the Bastard Sons. Ça a bien fonctionné puisque Bukowski a pris la relève de la plus belle des manières.

La nouvelle édition va se tenir du 11 au 13 août prochain. Y a-t-il des évolutions notables que le public va pouvoir constater ?

Il n’y a pas d’évolution majeure sur le site du festival, tout simplement parce que le public a apprécié le site et nous n’avons pas été désireux de le changer. On garde le même site. Simplement, en 2021, les scènes étaient face à face, cette année, nous allons les mettre côte à côte, ce qui permet de gagner du terrain et de pouvoir accueillir 2.000 personnes par jour au lieu de 1.500.

Il y a donc une évolution dans l’utilisation de l’espace et l’accueil du public. Camping, sanitaires… c’est toujours les mêmes que vous utilisez ?

Oui, toujours les mêmes. Le parking et l’aire de repos sont adjacents l’un à l’autre, le tout étant à moins de 300 m du site du festival.

Que donnent les relations avec les riverains à Cercoux ?

Les riverains accueillent très bien le festival et les festivaliers. Il y a tout un travail en amont puisqu’on va frapper chez les gens, on les prévient qu’il y aura du monde dans Cercoux ce week end là… Au-delà de ce travail en amont, les habitants sont maintenant habitués à voir arriver une fois par an des metalleux arriver. Ils sont contents, en fait, une fois par an, ça fait une animation dans Cercoux ! C’est un tout petit village, et pendant le festival, la population double, voire triple.

Quels sont les groupes à l’affiche, cette année ? j’ai vu pas mal de groupes français mais aussi quelques étrangers…

Notre objectif premier est toujours de promouvoir la scène française, que je trouve très belle et très qualitative. Il faut la promouvoir, et on essaie d’avoir le plus de groupes français à l’affiche tous les ans. Cette fois, nous avions pour objectif de faire passer le festival à une étape supérieur – sans être offensant envers les têtes d’affiches précédentes…  On voulait pouvoir accueillir plus de monde et faire grandir le festival. Pour ce faire, il faut inévitablement accueillir des groupes internationaux. Du coup, on est allé les chercher et, pour être honnête, c’était, de loin, la  programmation la plus difficile à mettre en place. Pour aller chercher des groupes internationaux, il faut être compétitif, savoir bien se vendre pour que l’agent envoie son groupe chez nous plutôt que dans un autre festival européen qui qe déroule en même temps. En plus, nous n’avions que trois éditions à notre actif, il faut donc vraiment que l’agent nous fasse confiance.

Tu es particulièrement fier d’avoir décroché qui ? Si tu es fier d’avoir décroché un groupe plutôt qu’un autre…

Ah, si ! Je suis très fier d’avoir pu décrocher Alestorm. Je trouve que pour une quatrième édition, les avoir en tête d’affiche, et avec une programmation aussi qualitative, c’est super ! Un ou deux groupes manquent à l’appel et je vais tout faire pour les avoir en 2024.

Ah ? On peut savoir ?

Ben non, pas tout de suite ! (rires)

Vous avez aussi décroché un groupe très en vue en ce moment : les Espagnols de Crisix qui, comme Alestorm, sont un gage de bonne humeur.

Tout à fait. Pour la petite histoire, Crisix est sur l’affiche depuis que nous avons eu l’annulation de Novelists, qui a annulé toute la tournée estivale à cause d’un changement de line up. J’ai dû passer quelques appels pour trouver un bon groupe pour les remplacer, et j’ai trouvé Crisix et je les ai tout de suite pris.

Cette édition s’intitule Look into your sins. Peux-tu nous en parler ?

Tu vois notre affiche ? Elle reprend Charlie, notre clown maléfique. Il est dans une position de Jésus en transe, un Jésus qui prêche. Afin d’être légèrement encore plus provocateurs, on a rajouté ce titre, Look into your sins, ce qui signifie Repentissez-vous. Ça tombe bien, notre festival s’appel 666, il y avait tout un univers à créer… Comme, cette année, on commence à recevoir des groupes internationaux, c’est le bon moment pour développer ce monde-là.

 Il y a donc tout un univers visuel que tu souhaites pouvoir développer à l’avenir ?

Exactement. Le clown, le petit diable qu’on voit tous les ans sur l’affiche est là. On reprend un peu le rituel d’Iron Maiden qui a toujours Eddie sur ses visuels… Charlie sera toujours là et évoluera avec le temps. On a également pour la première fois proposé un teaser pour lequel on a fait appel à un réalisateur, des acteurs… On a publié ça en décembre, on a vu Charlie personnifié dans un très beau petit film.

Pour pouvoir se procurer les places, il y a la billetterie en ligne (https://my.weezevent.com/festival-666-2023-4), mais peut-on les acheter ailleurs ?

Pas à ce jour à moins d’être de Cercoux, où les places vont être mises en vente à la superette qui se trouve à 50 m du festival. Sinon, tous nos billets ne sont en vente que sur le site internet. Aujourd’hui, on est à 65% de billets vendus, ce qui est rassurant à un mois du festival. Nous sommes en avance sur la billetterie par rapport à 2021, donc, a priori, on devrait finir sold-out. La fête va être belle !

Le seuil de rentabilité se situe à combien de spectateurs ?

Comme on a une capacité maximale de 2.000 spectateurs, on devrait égaliser vers 1.600 billets vendus.

Tu as obtenu ta licence, envisages-tu de faire de ce festival un évènement annuel ?

Oui, maintenant, je dois aussi obtenir ma licence 3… J’attends les résultats le 13 juillet, en espérant avoir réussi pour ne pas redoubler une nouvelle fois (rires) ! J’ai envie de faire progresser ce festival qui a le vent en poupe.

Le faire progresser, jusqu’à combien de personnes ?

A Cercoux, on peut, en fonction des aménagements du site, aller jusqu’à 4.000 personnes par jour. Donc on peut encore faire progresser le festival dans Cercoux, changer de champs et des choses comme ça, on peut aménager le site différemment… En tout cas, on a encore une belle marge de manœuvre pour atteindre ce chiffre.

Combien de temps te prend l’organisation d’un tel festival ? Tu prévois déjà 2024, penses-tu aussi à 2025 ?

2025, ça fait beaucoup ! 2024, c’est largement suffisant pour moi. Il faut 13 mois pour organiser le festival, le treizième mois, c’est maintenant, le mois de juillet. C’est maintenant que débute la programmation, j’ai déjà envoyé quelques offres à quelques têtes d’affiches. Si elles répondent « oui », tant mieux ! Le vrai festival, on va commencer à l’organiser vers septembre ou octobre.

Sans dévoiler les têtes d’affiche de 2024, y a-t-il un ou des groupes que tu voudrais vraiment pouvoir avoir à l’affiche du 666 ?

Il y en plein ! J’ai à cœur de promouvoir la scène française, donc, inévitablement, le groupe que je suis désireux d’accueillir, c’est Gojira. Je vais tout faire pour être un jour suffisamment crédible aux yeux du groupe pour les accueillir chez nous. Ça demande beaucoup de travail. C’est mon objectif final. Sinon, il y a des groupes que je voudrais vraiment pouvoir accueillir, comme Hatebreed, que j’adore.

Pour terminer, as-tu une ou des anecdotes à partager sur les éditions passées ?

On peut reprendre dans l’ordre… 2018, je n’ai pas d’anecdote si ce n’est le fait que Nico (Tagada Jones) m’expliquait comment organiser un festival. Je n’avais que 15 ans, on était en septembre 2017, le festival allait se passer en août 2018 et j’étais en contact avec lui pour que Tagada Jones vienne jouer chez nous. Il m’a prévenu qu’un festival, ça demande des fonds, des choses à prendre très sérieusement ; Il a été très bienveillant avec moi, il m’a aidé à monter ça… Ensuite, en 2021, ce qui m’a surpris c’est que c’est Phil Campbell lui-même qui a demandé à venir jouer au festival. Il m’a envoyé un message sur Instagram… J’étais honoré, tout simplement ! je ne pouvais pas refuser une telle demande et on l’a intégré au line-up. Le souvenir qui restera le plus marquant pour moi, je pense, c’est quand je suis monté sur scène en 2021 pour remercier les festivaliers d’être venus après autant d’absence et de nous avoir fait confiance. Je ne suis pas habitué à tenir un micro, j’étais stressé, j’avais peur de bégayer, mais les gens étaient très réceptifs. Juste après, je suis allé pogoter avec eux pendant le concert de Mass Hysteria. C’est un très bon souvenir !

Une dernière chose avant de terminer ?

Oui : on est une bande de jeunes qui nous démenons, avec les bénévoles, pour organiser une fête les 11, 12 et 13 août prochains. Ça tombe bien puisque le 15 août est férié, les festivaliers pourront faire le pont pour se reposer après 3 jours de festival. Et comme on est à 20’ de Saint Emilion, on pourra faire les vignes tous ensemble pour déguster du bon vin !

Victor PÉPIN, fondateur et organisateur du festival 666

Hellfest XVI: la galerie du dimanche 18 juin 2023

Retrouvez ici le live report complet du Hellfest 2023

Retrouvez ici le live report complet du Hellfest 2023

Hellfest XVI: la galerie du samedi 17 juin 2023

Retrouvez ici le live report complet du Hellfest 2023

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Hellfest XVI: la galerie du vendredi 16 juin 2023

retrouvez ici le live report complet du Hellfest

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HELLFEST XVI: United we stand – le report

Nous y voici… Hellfest XVI. United we stand. Après une monstrueuse édition post covid de 7 jours répartie sur 2 week end en 2022, Ben Barbaud l’avait annoncé : l’édition 2023 se déroulera sur 4 jours précisant même que cela pourrait bien devenir le nouveau format du Hellfest. Cette rallonge connue, l’orga avait dévoilé il y a quelque temps le plan d’un terrain de jeux modifié, dont le changement le plus important reste sans aucun doute le déménagement de la Valley du côté de la Warzone sur un nouveau terrain d’un hectare. L’espace jadis occupé par la Valley est aujourd’hui entièrement dédié au merchandising du Hellfest. Espérons une fluidification des files pour un service plus rapide et organisé. Plus de terrain = plus grande capacité et si l’an dernier on atteignait les 70.000 spectateurs au plus fort e la fréquentation, combien serons-nous cette année ? Un premier indice réside en l’ouverture avancée des parkings, celui Est (côté Gétigné) accueillant dès 14 heures le public et se trouvant bien vite saturé. Les gens sont arrivés tôt ce qui a le mérite de fluidifier la pose bracelets. Mais il faudra attendre l’ouverture ce jeudi à 15 heures pour pouvoir constater l’ensemble des changements, le Hellfest nous ayant habitués à de régulières nouveautés.

Pour le moment, c’est l’heure du traditionnel tour à l’Extreme market où l’on retrouve les mêmes stands de disques, objets, BD et livres. J’en profite pour faire quelques emplettes et rencontre – enfin – Saad Jones, dont le premier roman avait été chroniqué ici même à sa sortie (retrouvez ici la chronique de Violent instinct). L’auteur masqué m’invite à m’asseoir, à mettre un casque sur mes oreilles, seul moyen de communiquer avec lui. Je découvre, première agréable surprise de ce long week end, que Saad utilise une partie de ma critique pour ses marque page et nous discutons de longues minutes. Une rencontre très agréable qui me permet de compléter la trilogie, une dédicace en plus. Il est maintenant temps de prendre un peu de repos pour se préparer à la première journée du festival.

Le Hellfest ouvrant ses portes ce jeudi 15 juin à 15 heures, une question se pose : comment occuper une journée presqu’entière jusqu’au coup d’envoi ? Une visite du château s’impose, mais avant cela ? Dormant sur le parking, je me fais complice avec les bénévoles à l’accueil et commence accidentellement un jeu : un véhicule arrive sur le P3, nous lui souhaitons la bienvenue, et le conducteur nous demande quelques indications pour aller sur site car c’est la première fois qu’ils viennent. Je rejoins ensuite ma voiture par le coté route et discute avec sa collègue bénévole lorsque je vois ledit véhicule pointer le bout de sa calandre. Je prends conscience que le trajet des voitures nécessite quelques secondes de plus que mon trajet pédestre et me marre pensant qu’ils vont croire que j’ai un jumeau, ce que confirme la passagère à ses compagnons avec un « oh, il a un jumeau ! », le regard étonné et amusé à la fois. On en rigole lorsqu’ils se rendent vers le site du festival, et je m’attèle à faire quelques aller-retours entre ces deux points stratégiques pendant une bonne demi-heure. On s’amuse comme on peut pour passer le temps !

Clisson 2023

Il est maintenant temps de se préparer, dont acte : toilette, préparation du matériel et documents pour la journée, et hop !, direction le vieux Clisson pour un peu de douce culture avant d’entrer en enfer. Alors que la matinée était fraiche et grise, en ce début d’après-midi le soleil est revenu accompagné d’une belle chaleur. Alors monter et descendre les rues de la ville devient rapidement un véritable exercice physique plus qu’une mise en forme. Arrivé au pied du château, la vue des nombreuses marches d’un vieil escalier ne me donne absolument pas envie, mais le défi me pousse à aller voir ce que donnent ces vieilles pierres de près. Il est déjà plus de 14h, et une visite d’environ une heure est donc exclue. La promesse de revenir et un coup d’œil plus tard, et je fais demi-tour, descendant tranquillement la petite centaine de marches (intéressantes ces volées de 13 marches à une époque où la superstition était reine…) pour suivre la foule qui se dirige en terre sainte.

Clisson 2023

Du côté médias/VIP, le Hellfest a décidé de se réorganiser et, de fait, vit une année de transition. La nouvelle organisation est imparfaite sur certains points et cette première journée sera marquée de frustrations. Pourquoi ne pas avoir, comme les années précédentes, organisé une exposition de photos dans les différents espaces ? Et à l’extérieur, si les photographes sont contrôlés sur les Main stages, il n’en est rien sur les autres scènes. Altar, Temple, Warzone et Valley voient donc arriver dans le pit des « photographes » dotés de – ce que le Hellfest a toujours combattu – bridge voire d’appareils compacts… Pire encore, le simple contrôle visuel autorise n’importe quel détenteur d’un pass « media » à entrer dans le pit. Résultat, en moins d’une heure, un photographe se voit carrément voler son sac, posé, comme de coutume, pour ne pas gêner les autres dans leurs mouvements. Autant dire que par la suite, les sacs restent collés sur le dos de leurs propriétaires. Heureusement, le sac réapparait face à une main stage le lendemain. Un « malencontreux emprunt » rien n’ayant, semble-t-il, disparu, mais une jolie peur tout de même.

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

Cette année, enfin, la prod a décidé de distinguer les VIP des médias. Tant mieux, car entre les premiers qui viennent envahir un espace presse à l’affut de rencontres possibles, d’improbables interviews de dernière minute (agrémenté de réguliers « ben comment je fais, moi? j’avais prévu une interview avec (nom d’un groupe en haut de l’affiche au choix) »)… et les autres qui se présentent comme soi-disant VIP, il n’y a désormais plus de confusion.

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

 

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

Au delà de l’espace Sanctuary, on remarquera deux nouveautés notables: dès le passage de la cathédrale, le festivalier est accueilli par un énorme crane chromé annonçant « Welcome to Hellfest ». Plus loin, derrière la Valley, c’est une énorme roue ornée de squelettes que les festivaliers peuvent actionner en tirant sur des cordes. Cette roue de charon permet de faire de l’exercice après s’étre abreuvé et/ou restauré danas les nouveaux espaces couverts et dotés de bancs et tables qui la sépare du nouveau terrain de jeu.

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

Ne bénéficiant pas cette année d’un pass prio, ma frustration est de devoir attendre longtemps avant de pouvoir shooter certains groupes. Résultat : les coupes sont rases, ne pouvant naviguer aussi librement que par le passé. Ce report s’en ressentira quelque peu dans la mesure où je n’ai pu immortaliser que beaucoup mois de groupes, mais c’est aussi le lot de nombreux autres photographes. Au moins, je peux rapporter de quoi illustrer ce report, alors profitons-en au mieux, car rien n’est jamais acquis. Cependant, et comme tous les ans, naviguer de scène en scène à la découverte de ce que je ne connais pas va être source de belles surprises. Et surtout, cette année, j’ai pu arpenter absolument toutes les scènes. Beaucoup de marche mais on est aussi là pour ça!

Dernier point de frustration, et pas des moindres pour le festivalier : les temps sont durs et les économies nécessaires. Mais le metalleux est aussi collectionneur. Cette année, obtenir son gobelet Hellfest XVI va devenir mission quasi impossible. L’orga utilise les stocks non écoulés des années passées, ce que l’on voit même avec les sacs du merch. Vendus l’an dernier, il en reste tant que les cabas de 2022 sont cette année offerts avec nos achats… Celui qui a réussi à avoir un grand, un petit gobelet et celui du muscadet peut s’estimer chanceux !

Cependant, le Hellfest c’est avant tout de la musique. Cette année, je l’ai évoqué, pas de pass photo prioritaire ; alors, si je n’ai pu couvrir autant de concerts que je le souhaitais j’ai en revanche passé plus de temps devant certains groupes que je souhaitais voir et d’autres que j’ai découverts. C’est bien le paradoxe du Hellfest : la programmation est telle que l’on sait qu’il est impossible de couvrir l’ensemble des 6 scènes sauf si l’on décide de courir d’un bout à l’autre du site tout au long du week end. Même si on enquille les kilomètres.

Si l’orga a quelque peu changé, Metal Eyes a aussi fait le choix de relater ces quatre jours différemment. Plutôt qu’une chronologie, ce report se fera par thèmes. Dont acte.

Un thème revient tout au long du week end, et vise indirectement Rammstein, objet d’un nouveau scandale sexuel mis en avant depuis quelques jours. Rammstein ou Lindeman, cela reste à confirmer, mais nombre de groupes se feront porteurs d’un message simple visant à protéger les femmes même si certains comportements sont en contradiction. J’y reviendrai. Il est temps de livrer mes impressions au retour de ces 4 jours.

Les déceptions

Au rang des déceptions, au-delà de n’avoir pas pu photographier les principales têtes d’affiches – Kiss, Iron Maiden (les deux premiers groupes de metal que j’ai vus live, ensemble, à Paris en septembre 1980, imaginez ma déception…), Slipknot ou Pantera, et de n’avoir pu approcher du pit pour les concerts d’Aephanemer (Altar), Fishbone (Warzone), Flogging Molly (Warzone) ou The Hu (Temple), parmi d’autres que j’avais pourtant cochés, les lieux étant plus que blindés – tant mieux pour les groupes et le public qui en largement profité – certains concerts n’ont, selon moi, pas été à la hauteur. Si Hypocrisy (jeudi, Altar) reste égal à lui-même en matière d’énergie, ses titres étant taillés pour une scène brutale, visuellement, la surabondance de fumée, de rouge et de bleu gâche quelque peu la vue, et les photos. Je n’ai pas vu souvent la formation de Peter Tägtgren mais à chaque fois la fumée était de mise… J’ai l’impression que ce nuage quasi permanent est une volonté du groupe. Dommage car la puissance de feu est bel et bien là et le public au taquet.

Hypocrisy @Hellfest XVI, 15 juin 2023

Je comptais voir le phénomène Ho99o9 sur la MS1… Las, la pluie diluvienne m’ayant déjà transformé en serpillère ambulante, je renonce espérant pouvoir voir le groupe plus tard dans d’autres conditions.

Que penser de Hollywood Vampires (MS1) ? On a déjà eu droit au phénomène il y a quelques années, en 2018, et si Alice Cooper, en habitué des lieux, continue de faire le show en vrai pro, j’ai l’impression de voir un Johnny Depp et son bonnet de laine rasta en pilotage automatique. Certes, il sait tenir un manche, mais son côté désinvolte laisse comme un goût de « je suis à peine là ». Pourtant, avec une grande majorité de reprises, le public aurait pu être conquis. Un set au final sympathique sans être mémorable.

The Quireboys @Hellfest XVI, 16 jiun 2023

Le vendredi, la matinée commence avec The Quireboys qui, si musicalement irréprochable, n’a pas la même saveur sans son chanteur originel Spike. Certes, Guy Griffin connait le job et chante plutôt bien, mais la gouaille et l’attitude du chanteur originel apportait cette saveur unique que le groupe a quelque peu perdue.

The Quireboys @Hellfest XVI, 16 juin 2023

 

Autre punk américain dont on parle beaucoup, Machine Gun Kelly (vendredi, MS2), une soit disant machine à hits. Proposant un punk à la sauce US destinés aux radios, jouant sur des rythmes variés le gaillard se perd dans des discours quelque peu incohérents jusqu’à « reconnaitre » qu’il est complètement bourré. Mouais, il donne plutôt l’impression de jouer au mec bourré, articulant lentement et bougeant avec une incertitude gestuelle très contrôlée, jusqu’à terminer son show en queue de poisson, disparaissant de scène sans y revenir… Bof, vraiment très bof. Une « bonne » intro à la tête d’affiche qui suit.

Ils l’avaient promis, avaient signé un contrat, et juré tous les dieux qu’on ne les y reprendraient pas… Et tout le monde s’est marré. Alors l’annonce du retour de Mötley Crüe qui tourne avec Def Leppard, n’a surpris personne et le remplacement quelque peu maladroit de Mick Mars par John 5 à la guitare ne change pas grand-chose, même si ce dernier apporte un peu de fraicheur et est le meilleur choix que le groupe pouvait faire. Dommage simplement qu’il porte son maquillage, qui rappelle forcément Marylin Manson alors que les photos promos le montrent au naturel… Les lights sont irréprochables, mais j’ai l’impression d’écouter et de voir un groupe pataud et au ralenti. Le défilé des classiques (inutile de les citer, tous y passent) a de quoi satisfaire le public mais, pardon, Vince Neil chante de plus en plus comme un canard enroué, se déplace difficilement et le rythme, sur la première partie du concert, est ralenti. Même Home sweet home se voit freiné par la distance qui sépare le piano de la batterie que Tommy Lee met un temps presque fou à rejoindre…Les Nasty habits, ces deux choristes et danseuses n’apportent rien de très intéressant autre qu’un côté sexy à ce show pas à la hauteur d’un groupe de tête d’affiche. Le seul moment vraiment sympathique rest ce discours de celui que Vince Neil présente comme « son frère depuis des décennies », Tommy lee qui invite une jeune femme à monter sur scène, précisant que, elle aussi, avec de la détermination pourrait se retrouver à leur place. En la raccompagnant, elle s’arrête, il la regarde avec un « hein ? Tu veux… Un selfie ? Bien sûr ! S’adressant au public : Hey, c’est comme ça que ça marche ! », les deux tournant le dos à la foule pour un souvenir unique. Mais à part ce moment et de superbes lumières… Dommage, mais on n’est pas vraiment étonnés.

En fin d’après midi, alors que le soleil commence juste à décliner, c’est Porcupine Tree qui investit la MS1. Là encore, les amateurs pourront savourer le rock progressif de Steven Wilson mais le groupe est-il bien à sa place, coincé entre un Arch Enemy au taquet et un Powerwolf au show comme toujours attendu ? Trop contemplatif et sans doute trop long pour la foule qui commence à se masser pour accueillir la vierge de fer.

powerwolf @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Powerwolf, d’ailleurs… Si le groupe déroule un show comme à son habitude exemplaire, tout feu tout flamme, on distingue mal les musiciens. La scène, déjà haute, est surélevée de plateformes sur lesquelles se trouvent nombre de bouche à feu qui bouchent quelque peu la vue… Dommage, car musicalement, les amateurs n’ont rien à redire tant la setlist et l’interprétation sont au niveau attendu.

powerwolf @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Pour clore la soirée, un petit tour pour aller voir le phénomène The Hu (samedi, Temple). Les mongols attirent tant de monde que la tente dégueule de cette foule quasi impossible à franchir… Tant mieux, vraiment, pour le groupe mais attention… L’emballement est tel qu’un mouvement de foule entraine un petit moment d’inquiétude, bien vite atténué. Mais dire que j’ai pu voir quelque chose serait mentir. Plus tard, dans de meilleures conditions sans doute.

La grande déception de dimanche, c’est la météo. Si les trois premiers jours ont été quasi caniculaires, on peut composer avec les nuages qui rafraichissent l’atmosphère. Mais la pluie qui s’abat sur Clisson dès midi est telle que nombre de festivaliers se réfugient sous les tentes, les espaces presse et VIP étant également plus remplis que jamais. Ainsi, après être rentré trempé d’un Thunder Mother que je vais réévoquer, je rate les prestations de Ho99o9 (MS1), End (Warzone) et Hollywood Undead (MS1) qui fut pourtant une révélation il y a quelques années.

Les découvertes

Cette édition fut aussi celle des découvertes et des surprises, et là, on s’accroche ! Les groupes français sont cette année encore très bien représentés, et j’attends avec une certaine impatience de pouvoir aller voir ces groupes qui ont fait tout au long des mois passés l’objet d’une chronique ou d’une interview sur Metal Eyes.

Bien que n’ayant pas pu les immortaliser, Aephanemer attire du monde et il y a de quoi. Le quatuor nous propose une heavy racé et brutal à la fois, et le public ne s’y trompe pas. Scéniquement, ça envoie le bois comme il faut. Une très belle inauguration pour Altar.

Silmarils @Hellfest XVI, 16 juin 2023

Si j’ai raté P-Troll (vendredi, MS1), il n’était pas envisageable de rater le retour d’un des rares groupes français de neo metal qui ait su éveiller mon intérêt pour le genre dans les 90’s. Silmarils marque son retour et se fait rapidement aussi festif qu’incisif. David Salsedo arpente la scène de long en large, rappelant que Silmarils « est un authentique groupe de lycée » qui après un succès fulgurant s’est arrêté une quinzaine d’année. Ils se sont reformés et « la seule chose qui manquait, c’était le Hellfest ! » Et nous y voici, à dérouler une carrière quasi exemplaire avec bonheur et offre Welcome to America, « un nouveau titre encore en rodage ». David conclura avec un simple constat qui en dit long : « tu sais que tu es au Hellfest quand le guitariste et le bassiste sont collés dos à dos et jouent un riff ». Très beau retour d’un groupe qu’on espère retrouver en salle.

Silmarils @Hellfest XVI, 16 juin 2023

On pourrait croire que les autres frenchies feront pâle figure à côté, mais il n’en est rien. Acod a bombardé son death mélodique sous Altar ce même vendredi avec force et a convaincu les réticent du gros potentiel du groupe marseillais.

Acod @Hellfest XVI, 16 juin 2023

Le lendemain, c’est Decasia qui est chargé de réveiller la Valley avec son rock stoner psychédélique. Le trio semble quelque peu intimidé mais se lâche au gré des minutes. Avec une petite demi-heure, il vaut mieux tout donner très vite, ce que Decasia fait avec un certain bonheur.

Decasia @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Sur la MS1, c’est Scarlean et son metal protéiforme et empli de dualité qui convainc un public de curieux. Les Avignonais ont su séduire avec leurs productions discographiques soignées et l’épreuve de la scène est la suite logique dans la conquête du public.

Scarlean @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Le lendemain, dimanche, les festivaliers sont brutalement tirés de leur torpeur. Sur la warzone, c’est Beyond The Styx qui hurlent leur rage dès 11h. Ça tabasse sec et pas très finement, le public se donnant quant à lui déjà dans des pogo et circle pits intenses.

Beyond The Styx @Hellfest XVI, 18 juin 2023

De l’autre côté du site, sous Altar, les thrashers d’Aleister présentent leur dernier opus. Le groupe est carré, direct et prend visiblement son pied. Il a l’expérience pour lui et maitrise parfaitement la scène et le public. Une valeur sure qu’on espère retrouver dans d’autres salles rapidement.

Aleister @Hellfest XVI, 18 juin 2023

 

GENERATION SEX @ Hellfest XVI, 15 juin 2023

La curiosité et la découverte de ce mystérieux Generation Sex qui joue bien haut ce soir. Mais comment refuser une place de choix à Billy Idol et Tony James, fondateurs de Generation X, et d’anciens Sex Pistols, Steve Jones et Paul Cook ? Certes, les gaillards ont pris quelques décennies dans les dents, sont certainement moins rebelles qu’à la fin des 70’s mais on remarquera bien vite que désormais, ils savent jouer de leurs instruments, ce qui, pour les deux ex-Pistols, n’était pas évident sur un certain Nevermind the bollocks ! Si la scène n’est pas retournée, le public est séduit par cette série de reprises des deux groupes, une jeune femme réclamant même de monter sur scène pour danser avec Billy sur Dancing with myself. Le set se termine sur My way, titre de notre Cloclo national mondialement popularisé par Frank Sinatra. Un très bon moment.

GENERATION SEX @ Hellfest XVI, 15 juin 2023

La grosse découverte c’est Mod Sun (vendredi, MS2). Le groupe propose un metal moderne varié et brutal avec une simplicité exemplaire. Aussi tatoué qu’explosif et communiquant sur scène, il interpelle régulièrement le public qui se fait rapidement participatif. Jusqu’à l’inquiétude lorsqu’il voit un trou se faire et vraisemblablement quelqu’un se sentir mal. « Que se passe-t-il ? tout va bien ? Oh, merde ! il lui fait… » Instant émotion lorsqu’il invite les deux protagonistes sur scène, lui s’agenouille devant sa belle et lui fait une demande en mariage devant quelques dizaines de milliers de spectateurs. « Regardez ce superbe couple, ils sont beaux ! » Coupe qui l’accompagne en dansant sur un titre avant de rejoindre le public. Le Hellfest nous réserve toujours des surprises !

Bloodywood @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Phénomène de mode ou pari sur l’avenir ? Bloodywood (samedi, MS2) débarque de New Dehli en Inde et surprend tant par son metal presque core que par l’un de ses chanteurs à la voix aux multiples facettes. Aussi rugueux que lyrique, ce dernier sait se faire aussi envoûtant que son complice est simple et direct. Sans doute manque-t-il une certaine cohésion vestimentaire mais cette formation pourrait bien retourner des scènes multiples dans un avenir proche.

Bloodywood @Hellfest XVI, 17 juin 2023

 

Fever 333 @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Je n’avais pas eu l’opportunité de voir Fever 333 (samedi, MS2) et les découvre donc aujourd’hui. Brutal et direct, le groupe fait partie de ceux à ne pas s’encombrer de fioritures. Jason Aalon Butler au chant ne rate pas une occasion d’envoyer des messages humanistes et féministes. Clin d’œil à nous savons quel groupe mais voilà… Ce qui me gêne dans l’histoire est bien l’attitude de la bassiste April Kae qui se dandine cul au public, remontant sa culotte et jouant de son corps. Alors sans doute est-ce mon regard de mec mais entre le discours de l’un et l’attitude quelque peu allumeuse de l’autre, il y a comme une contradiction. Reste que ce concert est plus qu’énergique de bout en bout.

Fever 333 @Hellfest XVI, 17 juin 2023

 

Thunder Mother @Hellfest XVI, 18 juin 2023

Dimanche, midi… Les nuages s’amoncellent au dessus de Clisson et de grosses gouttes commencent à tomber. Dans quelques minutes, Thunder Mother doit débouler sur scène. Un poncho sur le dos, et direction MS2 sous une pluie désormais battante qui me rappelle un certain concert de Sabaton au Download Paris…Les photographes se collent à la scène alors que le tonnerre gronde. Le tonnerre pour accueillir les mères du tonnerre, le symbole est exceptionnel, d’autant plus que la bande son annonçant les Suédoises est identique ! Mais voilà, il pleut tant et si violemment que le public couvert reste mais nombre de spectateurs désertent ne pouvant voir l’intégralité de la prestation trouvant refuge sous les tentes. Pourtant, Filippa et ses copines se donnent à fond délivrant leur hard rock direct avec autant d’énergie que possible n’ayant aucune difficulté à convaincre le public présent. Elle s’en souviendront – et nous aussi – de leur premier Hellfest !

Thunder Mother @Hellfest XVI, 18 juin 2023

Les satisfactions

Nous l’avons dit, l’orga a quelque peu évolué. Et, franchement, même si 4 jours c’est fatigant, débuter le festival le jeudi à l’heure où les enfants goûtent permet d’économiser ses forces et ne pas être rapidement épuisé. Et même si certains râlent, terminer le dernier concert dimanche à minuit est également une bonne chose. Un format selon moi à garder.

Coheed And Cambria @Hellfest XVI, 15 juin 2023

Comme tous les ans, ils sont nombreux les grands moments que nous a offerts le Hellfest. A commencer par Coheed And Cambria (jeudi, MS1), bien trop rare en France. Le hard rock racé des New Yorkais mené par un Claudio Sanchez toujours aussi volubile fait mouche. Si son chant évoque parfois celui de Geedy Lee (Rush) on n’est guère surpris, tant la musique est variée et envoutante. Un set trop court mais une belle ouverture de la MS1.

Coheed And Cambria @Hellfest XVI, 15 juin 2023

 

Candelmass @Hellfest XVI, 15 juin 2023

La marche funèbre annonce la venue de Candlemass (jeudi, Altar) qui vient proposer son doom pour la cinquième fois au Hellfest. Le set est principalement axé autour des trois premiers albums et le groupe, en forme, tient rapidement le public en haleine. Une heure qui passe très vite et qui laisse un peu sur notre faim mais, là encore, le groupe étant rare en nos contrées, on en profite autant que possible.

Candelmass @Hellfest XVI, 15 juin 2023

Même si on peu les considérer comme « encore un de ces groupes qui a annoncé une retraite il y a fort longtemps mais qui continue de tourner », impossible de rater l’institution Kiss (jeudi, MS1). On le remarque très tôt dans la journée, il n’y a pas de plateforme centrale ni de filin qui puisse mener Paul Stanley au milieu du public. Mais la scène haute est dotée d’éclairages de type ovni uniques, les écrans géants entourés de statues gonflables à l’effigie de chacun des musiciens. La foule se masse pour ces adieux à un groupe unique en son genre. Le show est soigné jusqu’au moindre détail, les gimmicks attendus sont (presque tous) au rendez-vous, la pyrotechnie et le sang sont de sortie et les tubes défilent interrompus par une Marseillaise initiée par Paul Stanley et chantée en chœur par des dizaines de milliers de spectateurs. Nantes et Paris ont dû frissonner. Clairement, si ce show magistral devait être la dernière venue des quatre super héros du hard rock, alors c’est un départ en grande forme auquel nous avons assisté. You wanted the best ? You got the best !

British Lion @Hellfest XVI, 16 juin 2023

Le lendemain est une journée très orientée vintage metal et metal moderne sur les deux scènes principales. A défaut de pouvoir shooter Iron Maiden le lendemain, je file voir et découvrir le British Lion de Steve Harris (vendredi MS1). Si Richard Taylor (chant) semble quelque peu réservé, le reste du groupe est dans une forme éblouissante, et le heavy rock proposé est heureusement bien différent du metal de Maiden quand bien même sa manière d’être sur scène est identique. Reste un set puissant et carré qui séduit un public logiquement massif et presque acquis d’avance. Et ceux qui s’attendaient à avoir au moins une reprise de l’autre groupe du bassiste en sont pour leurs frais, British Lion proposant une setlist de titres originaux et rafraichissants.

British Lion @Hellfest XVI, 16 juin 2023

 

Elegant Weapons @HellfestXVI, 16 juin 2023

Sur cette même scène, un autre désormais géant du metal déboule. Richie Faulkner (Judas Priest, guitare) s’est associé au chanteur Ronnie Romero au sein de Elegant Weapons, formation au sein de laquelle est également passé Scott Travis qui est absent aujourd’hui. Le combo délivre un heavy metal de très bonne facture qui colle parfaitement à la voix de Romero, puissante et éraillée. Faulkner est en forme, visiblement totalement remis de son accident qui lui a valu d’être opéré à cœur ouvert, et il semble avec ce combo vouloir préparer son avenir post Priest. Une très jolie découverte à suivre de près.

Elegant Weapons @HellfestXVI, 16 juin 2023

 

Def Leppard @Hellfest XVI, 16 juin 2023

Si Def Leppard (vendredi, MS1) avait déçu en 2013 et offert une belle prestation en 2019, ce soir, les Anglais viennent défendre leur nouvel album, Diamond star halos, dont trois titres sont extraits. Le show est carré et lumineux et là encore, Joe Elliott et ses compères savent parfaitement tenir le public. Pendant 90 minutes, les hits défilent agrémentés d’incontournables du Lep, les albums les plus populaires étant représentés par au moins un titre. On pourra seulement regretter que On through the night, Slang ou le plus récent autonommé soient mis à l’écart mais on se délecte de ce concert mené tambour battant par un groupe heureux d’être là. Il me semble que Def Leppard aurait été une tête d’affiche plus logique comme cela devait à l’origine être le cas. Mais au moins, à cette heure pas encore trop tardive, on en aura profité à fond !

Def Leppard @Hellfest XVI, 16 juin 2023

 

Triggerfinger @Hellfest XVI, 16 juin 2023

Après une interview dans l’après-midi, je file voir Triggerfinger qui propose un show toujours aussi plein de bonne humeur, de décalage et de gentille frime. Si le bassiste, Monsieur Paul, reste discret, les regards se portent naturellement vers le chanteur guitariste Ruben Block, son complice de toujours complète à merveille le show derrière sa batterie. Il faut dire que Mario Goosens ne s’encombre pas d’un kit de frimeur ce qui lui laisse tout le loisir de se faire voir du public. Une prestation joyeuse comme il faut pour terminer la soirée.

Triggerfinger @Hellfest XVI, 16 juin 2023

 

Enforcer @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Panique sur MS1… C’est rarissime aujourd’hui pour le Hellfest mais voilà que la scène n’est pas prête pour accueillir le jeune combo allemand Enforcer (samedi, MS1). C’est donc avec près de 10’ de retard que les gaillards montent sur scène et on peut imaginer que le stress peut jouer sur la prestation. Si stress il y a, il rend la prestation simplement explosive. Le groupe propose – et s’en vante – du heavy metal traditionnel qui s’inspire de la scène allemande des 80’s. Le premier nom qui me vienne en tête est celui de Trance, ce groupe en qui plein d’espoirs étaient placés mais qui est resté parmi les seconds couteaux. L’envie, la hargne et l’éenrgie dont fait preuve Enforcer pourraient bien permettre aus Teutons de franchir un cap important dans leur jeune et débutante carrière. Si tous les clichés y passent, le set est parfaitement maitrisé. A suivre de près !

Enforcer @Hellfest XVI, 17 juin 2023

 

Grandma’s Ashes @Hellfest XVI, 17 juin 2023

C’est plus calmement que le trio féminin Grandma’s Ashes investit Valley (samedi). Heureux hasard qui fait que le groupe initialement programmé a annulé et que les filles sont invitées en presque dernière minute sur un créneau qui leur est très favorable. Car le public se masse devant la tente. Grandma’s Ashes présente avec une jolie montée en puissance et en confiance son premier album, This too shall pass, avec force, énergie et détermination. Elles aussi envoie un message féministe, en témoigne le T-shirt de la batteuse qui affiche rouge sur blanc « no abusers on stage ».  Il faut un peu de temps pour s’habituer au rock teinté de psychédélisme des filles, certes, mais une fois dedans, il est difficile de s’en défaire; Un groupe à suivre de près!

Grandma’s Ashes @Hellfest XVI, 17 juin 2023

 

Myrath @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Zaher nous le confiait dans l’après-midi : il aurait préféré que Myrath (samedi, Temple) joue sur une des scènes principales. Car ce soir, le show ne sera pas complet, la préfecture ayant interdit l’usage de toute la pyrotechnie prévue par le groupe. Il n’empêche… Myrath nous entraine au cœur des 1001 nuits avec un show exceptionnel. Magie, feu, danse orientale, tout est superbe. Zaher arrivant de nulle part sur une plateforme, séduisant le public en lui parlant en anglais avant de se reprendre avec une « mais je parle français et on est en France ! J’oubliais… » qui fait se marrer la foule. Le chanteur est tout sourire, présentant son groupe franco tunisien (deux de ses membres sont aujourd’hui français), accompagnant la danseuses et les jongleurs de feu… Tout est visuellement superbe et met en lumière une musique aujourd’hui un peu moins marquée d’influences orientales, Myrath présentant quelques nouveautés. Il est temps que ce groupe passe à des scènes plus grandes et sorte enfin de l’ombre. Superbe prestation !

Myrath @Hellfest XVI, 17 juin 2023

Il est maintenant grand temps de prendre place pour mon vingtième. Ce soir, c’est mon vingtième concert d’Iron Maiden dont j’ai assisté au premier show parisien en première partie d’un certain Kiss en 1980 et dont j’ai dû, toujours à regret, rater quelques tournées au début des années 2000. J’aurai voulu que cette 20ème fois me permette enfin de les photographier, mais non… Pas ce soir… Alors, comme sur les dernières tournées, c’est entre père et fils que nous allons en profiter. Et là encore, même si les derniers albums de la vierge de fer se ressemblent beaucoup, le groupe de Steve Harris n’a de leçon à apprendre de personne. Le Future past tour, souvent évoqué par Bruce Dickinson, fait référence à Somewhere in time et Senjentsu, chacun représenté à égalité, tandis que d’autres albums ne sont ce soir à l’honneur qu’avec un seul titre. Un show magistral nous est offert avec décor futuriste, un Eddie en multi versions, une setlist aux petits oignons. Si chacun est en place et à sa place, Bruce Dickinson est sans doute un peu moins sur ressorts que d’habitude mais toujours prêt à communiquer avec le, avec son, public. Massif, cela va sans dire. Ceux qui ont pu assister à la tournée Somewhere on tour en 1986 constatent une scénographie entièrement renouvelée parfaitement dans l’esprit à la fois futuriste et nippone du thème de la soirée. Je ne constate qu’une seule fausse note avec ce choix de Hell on earth pour première chanson du rappel… Un classique eut été préférable mais comment se plaindre du reste qui n’est qu’un défilé de classiques intemporel dont certains ne sont que trop rarement joués ? Ce détail mis à part, Iron Maiden a été, comme toujours, exemplaire.

Halestorm @Hellfest XVI, 18 juin 2023

Dimanche, une fois le beau temps revenu, le parcours du combattant se fait sur un terrain détrempé qui restera boueux jusqu’au départ du public. Mais le soleil est de retour, la bonne humeur aussi. Halestorm (MS1) joue donc devant un public de nouveau imposant et Lzzy Hale se révèle dans une forme vocale et scénique éblouissante. Son timbre colle toujours aussi bien à de la soul qu’’à du blues ou de la colère avec une efficacité remarquable. Un set aussi émouvant qu’explosif.

Halestorm @Hellfest XVI, 18 juin 2023

Peut-on reprocher quoi que ce soit à un set d’Amon Amarth (dimanche, MS1)? Quand on vient voir les vikings, on sait ce qui va se produire : des drakars, des flammes, du heavy et du death mélodique, un appel à triquer, mais surtout de la joie de vivre et un show efficace de bout en bout. Et c’est exactement ce que le gang nous offre tout au long de ce concert exemplaire.

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

Le temps de retourner à l’espace presse et je découvre qu’Incubus a dû annuler… Le groupe se voit remplacé au pied levé par les Espagnols de Crisix (MS2) qui étaient la veille au Bataclan. Appelés au secours, ils n’hésitent pas un instant et profitent d’un public ultra massif – il est bientôt 19h, les gens sont déjà présents pour ce qui arrive une heure plus tard juste à côté… – pour offrir un set comme toujours ultra pêchu, joyeux et entrainant. Ils tirent grandement profit de ce créneau plus avantageux que celui de l’an passé pour se faire de nouveaux fans et convaincre les autres malgré l’utilisation, là encore, de gimmicks habituels. Mais rien à faire, c’est contagieux et Busi n’hésite pas à aller jouer au crowd surfer tout en jouant un solo mémorable. Voici un second groupe sur lequel le Hellfest peut compter pour assurer un remplacement… Impeccable, même si je suis arrivé trop tard pour immortaliser cette prestation.

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

Quelques minutes suffisent pour que la foule se masse devant MS1 pour accueillir le phénomène jack Black et son Tenacious D. Que dire ? Le groupe nous propose un show à l’américaine où tout est pensé, calculé pour faire mouche. Aucun faux semblant pour un résultat qui fait hurler de rire quelques 50.000 personnes de bout en bout. Et parce que le ridicule ne tue pas, l’exagération est de mise : de la tenue de Jack Black au duel de saxo en plastique et en bois, aux engueulades du pauvre artificier un peu demeuré, tout fonctionne. Un show de plus d’une heure absolument pas raccord avec la brutalité qui suit mais un Show qui fait un bien fou. Merci Hellfest et merci Tenacious D. !

Bien que n’ayant jamais été un grand fan de Pantera (MS2), comment rater ce « retour » ? Coup de promo génial ou simple moyen de cachetonner, nous le saurons bien vite. Un immense rideau à l’effigie des frères Abott, chers disparus du combo originel (Dimebag Darell et Vinnie Paul) cache la scène. Et lorsque le rideau tombe, on commence par un groupe carré. Oh, oui, Anselmo est un habitué des lieux, et son attitude quelque peu statique voire hautaine du début du concert cède rapidement la place à une prise à la gorge du public en bonne et due forme. Et très vite, le choix d’intégrer Zakk Wylde (guitare) et Charlie Benante (batterie) à ses côtés et à ceux du bassiste rex brown s’avère la meilleure combinaison possible. Pas une fausse note, rien que du Pantera brute et direct. Un groupe qui vient fermer cette mainstage 2 avec brio. Une tournée des salles est-elle envisagée ? Superbe retour !

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

C’est la seconde participation de Slipknot au Hellfest, mais la quatrième à Clisson si l’on compte le Furyfest (où le groupe s’est fait dézinguer en beauté) et le Knotfest de 2019. Ce soir, Le groupe de Corey Taylor clôt cette 16ème édition. Et comme toujours, le show est tout feu tout flamme, les musiciens masqués sautant de partout et haranguant le public où qu’il se trouve. Mais une des plateformes de percussions reste désespérément vide…Taylor pointe son doigt vers le lieu vide pour annoncer que Clown a dû retourner chez lui en urgence. Un membre de moins, certes, mais un show toujours aussi explosif qui voit les titres les plus puissants du groupe défiler pendant une heure trente. 90’ d’un show que j’ai préféré à leur dernier passage à Bercy en janvier 2020 et qui défilent bien trop rapidement… Qu’on aime ou pas la musique, le spectacle est toujours au rendez-vous et ce soir, c’est une magnifique pré conclusion à une nouvelle superbe édition.

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

Pré-conclusion car, alors que le public tourne le dos à la scène et se dirige vers la sortie – avec beaucoup de précaution sur le terrain toujours aussi boueux et glissant – Thunderstuck (AC/DC) annonce le feu d’artifices qui, 10’ durant, embrase le ciel de Clisson et propose une montée en puissance exceptionnelle. Les écrans, comme chaque année remercient les hellbangers (240.000 cette année), annoncent les dates de la prochaine édition (du 27 au 30 juin… merde, j’ai réservé le week end précédent ! mais rattrapé le coup, yes !) et la mise en vente des billets le 27 juin de cette année (une première vague sold-out en moins d’une heure…) Une pyrotechnie magnifique qui donne envie d’en voir plus.

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

Après une édition 2022 exemplaire et historique, on pouvait se demander si le Hellfest pouvait faire mieux. La réponse est un grand OUI, et nous devons remercier Ben Barbaud et toutes ses équipes pour ce travail et cette abnégations exemplaires : Accueil, sécurité, espace média et VIP, tous les bénévoles, qu’ils soient barmen/maids, désoiffeurs, Hellwatch, Animaje, vendeurs au merch et autres de leur gentillesse et de leur professionnalisme. Le Hellfest est aujourd’hui un monstre, certes, mais reste une expérience unique en son genre à vivre et revivre. Merci pour tout et à l’année prochaine!

Hellfest XVI, 15 au 18 juin 2023

Merci à toute l’équipe de l’espace média : Olivier Garnier, Elodie Sawicz, Romain Richez, Lionel Reygner, Virginie V. Mamy, Sam Christophe et les autres, ainsi qu’aux agents qui ont rendu les interviews possibles (Alexandre Saba, Angie Dufin, Sabrina Cohen Aiello, Pat Agoua)

 

 

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HELLFEST XVI: la galerie de jeudi 15 juin 2023

Retrouvez ici le report complet du Hellfest XVI

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