Interview HELL OF A RIDE : entretien avec Franck (basse). Propos recueillis par téléphone, le 20 mai 2020
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Metal-Eyes : Franck appelle pour nous parler du nouvel album de Hell Of A Ride, Nine of cups. Il est sorti quand exactement, ça fait un petit moment ?
Franck : Il est sorti en septembre dernier.
Metal-Eyes : Ca fait donc un peu plus de 6 mois qu’il est sorti. Quels sont les retours que vous avez eus ?
Franck : Dans l’ensemble, extrêmement positif. On a eu quelques retours négatifs de personnes assez déstabilisées par le nouveau son. Mais dans 95% des cas, c’est extrêmement positif. « Grosses production, grosses composition, extrêmement accrocheur », donc, oui, dans l’ensemble, très positif.
Metal-Eyes : C’est le second album qui parle des aventures de Mad Dog qui, cette fois, a disparu. Peux-tu nous parler des circonstances de sa disparition ?
Franck : Mad Dog disparait, en fait, ça fait suite à pas mal de tergiversations au sein du groupe… On avait du mal à savoir s’il fallait continuer avec lui, il y avait un débat sur le fait que c’est une mascotte mais qu’en même temps on ne savait pas trop comment gérer son image. Du coup, il a disparu pendant quelques temps, on a laissé parler le groupe, et on l’a fait réapparaitre pour ce nouvel album en le mettant encore plus en valeur sur ce disque et sur les clips. Comme Echoes et Never give up par exemple.
Metal-Eyes : En dehors de ces difficultés, qu’est-ce qui l’a fait revenir ? Les Pussy Riders y sont pour quelque chose…
Franck : Oui, tout à fait. On a pris la décision qu’il serait notre mascotte. Un peu comme pour Maiden ou Megadeth. Il nous semblait intéressant de le remettre sur le devant et d’avoir une sorte de fil directeur, un guide pour tout ce qui artwork et clips.
Metal-Eyes : Comment définirais-tu la musique de Hell Of A Ride pour quelqu’un qui ne vous connais pas ?
Franck : La définir précisément en disant que c’est du hard rock ou du heavy metal, non. Ce n’est ni l’un ni lautre, c’est une musique à la croisée de pas mal de styles différents. Je dirai que ça se rapproche de Godsmack, de Papa Roach, aussi. Sous certains aspects, ça se rapproche de Nickelback. On pourrait dire que c’est soit du gros rock, soit du rock alternatif. Mais avec la profusion aujourd’hui de groupes et de styles, c’est difficile. Hard rock, c’est sûr.
Metal-Eyes : C’était un peu une question piège, pour bien commencer (il rit) puisque, il y a 5 ans, en en parlant avec vous, je crois que c’est Lo qui définissait votre musique comme du heavy stunt rock…
Franck : Oui, oui, ça pourrait être ça. « Stunt » dans le sens où Mad Dog est cascadeur, donc le stunt peut s’y retrouver. Sur le premier album, le côté voitures avait été pas mal mis en avant. On n’est pas dans du rock anglais, plutôt dans un style heavy américain, californien, donc ça peut se définir aussi comme ça. Le dernier album ayant encore plus d’influences différentes, je dirais plus rock alternatif…
Metal-Eyes : Il y a une grosse imagerie dans votre musique, ce qui la rend assez cinématique. Ça fait très Tarantino. Est-il une référence ou une influence, ce réalisateur ?
Franck : C’est peut-etre un peu des deux. C’est évident sur le premier Ep, un peu moins sur Bête noire, le premier album, mais ça a tendance à disparaître sur Nine of cups. Il nous a beaucoup influencé au début mais on a commencé à vouloir trouver nos propres marques en mettant en scène nos propres références et nos univers.
Metal-Eyes : Alors comment analyserais-tu l’évolution de Hell Of A Ride entre Bête noire et Nine of cups ?
Franck : Sur Bête noire, on avait fait un travail de composition interne au groupe. Uniquement nous-mêmes. La grosse différence c’est que, sur Nine of cups, on a fait appel à des personnes extérieures au groupe. Des personnes dont on apprécie le travail soit pour la composition, soit pour des arrangements ou des paroles. On a demandé à Charles « Kallaghan » Massabo qui a produit nos précédents disques – c’est un Français qui s’est installé à Los Angeles en 2011, je crois – et qui commence à connaitre pas mal de monde là-bas. On lui a demandé si on pouvait lui donner quelques noms et s’il était possible qu’il nous mette en contact afin de savoir si ces personnes seraient prêtes à travailler sur l’album avec nous. C’est la différence majeure entre les deux albums : l’ouverture à la composition à des personnes extérieures au groupe.
Metal-Eyes : Ce qui a, j’imagine, un impact sur votre musicalité et les ambiances en général ?
Franck : Tout à fait. Bête noire avait, je pense, un côté assez rock’n’roll, tandis que Nine of cups a un côté plus complexe et élaboré, dû, en effet, à ces collaborations.
Metal-Eyes : Cinq ans, ou presque, entre deux albums, c’est long. Tu l’expliques comment ? C’est de la paresse ou la complexité de votre musique ?
Franck (il rit) : Les deux ! En fait, il y a pas mal de choses : déjà, il faut qu’on se mette d’accord à 5, ce qui n’est pas toujours facile. Il y a beaucoup de discussions, ce qui peut causer pas mal de perte de temps. Ensuite, il y a le travail sur les dates, sur l’univers musical… Il y a pas mal de boulot. Alors, c’est vrai, c’est un peu long entre deux album et on va travailler là-dessus puisque on est déjà en train de travailler sur les idées de compos du prochain album. Ce qui évitera de réitérer cette erreur de trop de temps entre deux albums.
Metal-Eyes : Peux-tu nous parler du titre de l’album ? Ça fait très univers du tarot…
Franck : Mais le Neuf de coupe est en effet la carte la plus forte du jeu de tarot qui, en fonction de son sens, a des significations extrêmement positives ou extrêmement négatives. C’est un peu le thème de cet album qu’on a axé du côté ésotérique et fantastique avec le clip de Never give up. Il est inspiré du minotaure et du fil d’Ariane. La carte Nine of cups annonce clairement le côté ésotérique, assez fantastique.
Metal-Eyes : Il y a aussi une forme de dualité…
Franck : Elle est mise en valeur dans les clips, où notre personnage principal, John Ringsdale, Mad Dog, fait face à ses propres démons. C’est la dualité de cette personne avec la carte du neuf de coupe.
Metal-Eyes : Maintenant que les magasins ont rouvert, je vais te demander d’être commercial et de me vendre cet album…
Franck : Très bonne demande (il rit) … Je pense que la personne qui a écouté le premier album risque d’être assez surprise. Par la production, déjà, dont la qualité est, franchement, énorme. C’est ce que l’on voulait faire mais c’est allé au-delà de nos aspirations dans le sens où la production est vraiment professionnelle. Ensuite la qualité des compositions : elles sont assez complexes, il y a pas mal d’arrangements assez riches au niveaux des voix, des samples, puisqu’on en utilise pour enrichir le tout. Donc ça donne un album assez riche et complexe, et agréable à entendre.
Metal-Eyes : Vous avez déjà envisagé la suite des aventures de Mad Dog ?
Franck : Oui, on les a envisagées dans les grandes lignes, donc je ne peux absolument pas être précis à ce sujet. Mais a priori on va continuer avec lui. On a déjà commencé à travailler sur les compositions sans avoir vraiment dégagé l’univers musical. Mais, oui, a priori, on va continuer avec Mad Dog.
Metal-Eyes : Ben… Si c’est votre mascotte, ce serait dommage de l’enterrer tout de suite…
Franck : Exactement, ou alors, il faudrait expliquer sa disparition. On n’en est pas encore là.
Metal-Eyes : Ce sera une bonne raison pour que les Pussy Riders continuent d’aller le chercher !
Franck : Exactement (rires) ! Bien vu !
Metal-Eyes : Vous pourrez aussi faire des Pussy Riders vos mascottes à la place de ce looser de Mad Dog…
Franck : J’avoue que ce serait complexe parce qu’elles sont nombreuses mais ça pourrait être pas mal !
Metal-Eyes : Et sur scène, ça peut donner un bon visuel. Ça ferait du monde, mais ça pourrait être sympa… Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Nine of cups pour expliquer ce qu’est Hell Of A Ride aujourd’hui, ce serait lequel ?
Franck : Sans hésiter Never give up, never surrender, donc le clip qu’on a sorti il y a une semaine. C’est un morceau très accrocheur : un riff d’intro qui annonce le morceau et qui devient ensuite vraiment très puissant avec un refrain extrêmement accrocheur qu’on retient facilement. Sans aucun doute, c’est celui-ci.
Metal-Eyes : Et toi, à titre personnel, quel est le morceau que tu attends vraiment de pouvoir jouer lorsque vous pourrez redonner des concerts ?
Franck : Je pense que c’est aussi Never give up… Oui
Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise aujourd’hui de Hell Of A Ride ?
Franck : En gros, c’est « Never give up, never surrender », encore une fois. En gros, quels que soient les obstacles, les difficultés, ne jamais rester à terre. C’est ce qui fait la force du groupe : on sait que faire de la musique à un niveau assez élevé ou pro, c’est assez compliqué parce qu’il y a une profusion de groupes. Il y a Instagram, Facebook, tout le monde a son soundcloud, tout le monde s’y met. Le fait de se détacher, de pouvoir trouver des dates et de jouer son album, se détacher sur scène, c’est, parfois, difficile. Il y en a dans le groupe qui peuvent doute, se poser des questions. Le fait de douter n’est pas grave, ce qu’il faut, c’est pouvoir se relever par la suite.
Metal-Eyes : Sur ma chronique je dis que votre album a un potentiel international. Ça ne vous tenterait pas de faire croire que vous êtes un groupe étranger soutenu par un très gros label ? (NdMP : je pense à ce moment aux Allemands de John Diva qui veulent persuader tout le monde qu’ils sont Américains)
Franck : Euh… si, avoir ce genre d’atout avec nous ce serait énorme. On cherche avant tout un tourneur, plus qu’un label, pour pouvoir nous exporter ou, au moins, commencer par la France et l’Europe avant d’aller un peu partout. Faire croire qu’on est un groupe américain, ce serait quelque chose à faire tenir… Au bout d’un moment, les gens se rendraient compte que nous sommes Français, même si l’univers musical est clairement de culture américaine. C’est évident.