PAERISH/ You’re in both dreams (and you’re scared)

France, Rock (Side one dummy records, 2023)

Formé en 2015 à Paris, Paerish propose au travers de ses deux premiers albums – Semi finalistes en 2016 et Fixed it all en 2021 – un rock aussi aérien qu’énergique. Le groupe puise son inspirations aussi bien dans le grunge que le rock dit alternatif. Après un changement de line up en 2022 – Loïc Fouquet, batteur, rejoint le chanteur guitariste Mathias Court, le guitariste Frédéric Wah et le bassiste Martin Dupras – Paerish revient avec un troisième album, You’re in both dreams (and you’re scared). Démarrant sur une touche assez légère et aérienne (Sequoia dont le riff d’ouverture m’évoque un Antisocial remanié), Paerish monte les potards dès Daydreaming, féroce et rentre dedans. La situe est à l’avenant, le groupe exprimant ses angoisses avec une force toute à la fois tranquille et déterminée. Il y a de la dualité et des contradictions tout au long de ce disque, sombre et lumineux, entrainant et oppressant. La douceur du chant s’oppose à la rage des guitares, les mélodies qu’on se surprend à siffloter se frottent à une rythmique directe et parfois syncopée. Des contradictions qui collent parfaitement avec le titre de l’album – les amateurs de David Lynch auront d’ailleurs fait le lien avec son film Mulholand drive – et l’opposition/complicité naturelle entre le poisson clown et l’anémone de la pochette. Si aucun titre ne se détache comme un single potentiel, c’est parce que c’est un album complet et se surprises – le jazzy The luck you had et ses cuivres discrets – que Paerish nous invite à découvrir.

FOREST IN BLOOD: Abyss

Hardcore, France (Autoproduction, 2023)

Après une pause de 20 ans, Forest In Blood était revenu en 2018 avec Pirates. Depuis, le groupe semble décidé à ne pas voir son navire couler et propose aujourd’hui le troisième album depuis son retour (après Haut et court paru en 2020), Abyss. Démarrant avec le morceau titre, prologue marin sombre et inquiétant qui se termine sur des cornes de brumes – l’ensemble m’évoque le film d’épouvante Fog – Forest In Blood entre rapidement dans le vif du sujet avec le très brutal Children of the 666. La messe (noire) est dite ou on se met un double dose de ratafiat? FIB ne me jamais le pied sur le frein, la rage est omni présente, brutale, directe et éprouvante comme le supplice de la planche. Si le principal des titres est chanté en anglais, FIB propose cette fois non pas un mais deux morceaux en français (Crève et A la vie, à la mortTénèbres est un interlude instrumental) et pourrait bien gagner à explorer plus avant encore cette voie (pas d’eau – ok je sors) tout en maintenant son respect musical pour les grands du thrash et du hardcore. L’album se termine une nouvelle fois sur un titre fun et plus léger, In pirates we trust qui permet de souffler un peu en bout de course. Et là on a envie de hurler « pieds à terre, marins d’eau douce, vous avez bien mérité un peu de repos« . Ca déménage sec, et ça nettoie les esgourdes. A retrouver sur scène très vite!