LES LULLIES: Mauvaise foi

France, Rock (Slovensly records, 2023)

Formé à Montpellier en 2016, Les Lullies est un quatuor qui pratique un rock plus qu’energique et énervé. Après avoir publié deux premiers Ep en 2017, rapidement épuisés (les Ep, pas le groupe!), 2018 voit la naissance d’un premier album. Ces publications permettent à Les Lullies de tourner et donner des concerts un peu partout – en France, en Europe bien sûr, mais également outre Atlantique où le groupe joue aux USA et au Canada. Mauvaise foi, leur second album, nous proposent un rock sauvage, direct et teinté de boogie. Un rock de sales gosses qui n’ont qu’une envie: s’éclater et faire du barouf! Dès les premières mesures du morceau titre, ainsi que tout au long de Pas de regrets qui lui succède, on trouve des influences françaises (Téléphone, Starshooter et toute la vague indé 80’s) et internationales (Status Quo, The Who, Slade ainsi qu’un certain esprit John Lee Hooker, voire même Phil Spector ou Marc Bolan et la vague glam sur la reprise When you walked in the room). Les guitares tricotent des riffs brutaux mais entrainants (Soirée standard) et invoque aussi le punk anglais avec une certaine forme d’irrévérence. Le groupe varient les plaisirs en offrant quelques moments plus… « calmes » (Ce que je veux, Ville musée) et ne cherche jamais l’esbroufe lui préférant largement la sincérité de la simplicité, et le clame haut et fort – Zéro ambition, mais c’est un peu dommage au regard du potentiel. Si la production reste simple, le son est clair et, là encore, va droit au but comme savaient le faire si bien les anciens. Sans ambition particulière, Les Lullies pourraient bien voir leur Mauvaise foi les mener loin.

PLEDGE OF HEALING: One step closer

France, Rock progressif (Autoproduction, 2023)

Pledge Of Healing est né de la rencontre entre Claire Sergue (chant, claviers) et Cyril Devalez (guitare rythmique, claviers) en 2021. Chacun est rapidement séduit par les qualités de l’autre et tous deux décident de monter un groupe qui leur permette de répondre à leurs aspirations musicales. Ce premier album, One step closer, propose 9 titres à la fois tendres et rock, neuf chansons qui cherchent à peindre des ambiances feutrées, rassurantes et bienveillantes. Sans doute le résultat d’une naissance en pleine période de crise sanitaire, prenant le contre-pied de nombre de formations qui ont laissé leur frustration s’exprimer… Ici, tout est thérapeutique, aérien et relaxant. Le chant doux de Claire est superbement accompagné de mélodies tendres sans jamais être sirupeuses. L’ensemble est léger et aérien, Pledge Of Healing s’inspirant de formations comme Anathema ou Pink Floyd pour exprimer ses émotions. L’album a été enregistré avec Alex Soubry (guitare), David Hazak et Laurent Leyder (basse), Cyril s’étant chargé de la programmation batterie. One step closer est l’album réfléchi de musiciens matures et le résultat est une superbe carte de visite dont on attend maintenant de retrouver la retranscription sur scène. Pour les Orléanais, ils seront à l’Astrolabe le 1er juin. C’est gratuit, allez-y!

WALL OF CLAN: festival au BATACLAN les 16 et 17 juin prochains!

Ceux qui ne pourront se rendre vous savez où pourront se rattraper sur le festival que vient d’annoncer le Bataclan à Paris. Les 16 et 17 juin prochains se tiendra en effet le Wall Of Clan dont l’affiche est plus qu’alléchante. En vrac: Fishbone, Hatebreed, Loudblast, Crisix, Sorcerer… et d’autres encore. L’annonce et les infos sont à lire ci dessous.

WALL OF CLAN - Bataclan

En février 2023, à la faveur de sa conférence de presse annuelle, le Bataclan entamait un véritable retour aux sources : un repositionnement de son identité et de sa programmation  résolument tourné vers son nouveau claim “Esprit libre depuis 1865”.

Pour autant, quand il est question de Rock, c’est avant tout sur scène que cela se passe et que tout se joue. C’est dans cette volonté de procurer à son public toujours plus d’expérience et d’évasion artistiques que le Bataclan a créé “Wall of Clan”, son premier festival rock metal.

Le mythique Hellfest drainant un nombre impressionnant de groupes appréciés par un public metalleux et pointu, le Bataclan – dans un souci d’économie et d’écologie – a décidé de profiter de ce créneau temporel pour faire passer par Paris certains des groupes programmés à Clisson…

Et ainsi permettre aux Parisiens et aux éventuels fans de metal arrivés après l’annonce « complet » du Hellfest de bénéficier tout de même d’une programmation de qualité.

 

Le Pass 2 Jours est disponible ici

https://billetterie.bataclan.fr/fr/meeting/5227/wall-of-clan-pass-2-jours/bataclan/16-06-2023/18h00

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le vendredi 16 juin, c’est dub et punk-rock

FISHBONE

DUBIOZA KOLEKTIV

LA PHAZE

M.O.K.O

Pass 1 jour disponible ici

https://billetterie.bataclan.fr/fr/meeting/5217/wall-of-clan/bataclan/16-06-2023/18h00

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Le samedi 17 juin, c’est hardcore et thrash metal.

HATEBREED

TERROR

LOUDBLAST

CRISIX

UNEARTH

SORCERER

Pass 1 jour disponible ici

https://billetterie.bataclan.fr/fr/meeting/5221/wall-of-clan/bataclan/17-06-2023/16h00

KRYSAOR: Foreword

France, Power metal (M&O music, 2023)

Quand on nomme son premier album Foreword – « préface » – c’est qu’on a bien l’intention d’ajouter d’autres chapitres à son histoire. Et dès les premières mesures de Celestial sanctuary, qui introduit ce disque, il est clair que Krysaor veut impressionner. Le groupe a été fondé par le batteur Arnaud Carnielli qui s’est adjoint les services de Christophe Laurent à la guitare, Jules Brosset à la basse et Varenfel aux claviers. Des noms encore peu connus mais qui devraient sortir de l’ornière avec ce disque superbement produit sur lequel on retrouve au chant l’arme (pas si) secrète dégainée par Arnaud, Gus Monsanto, ex-Adagio et Revolution Renaissance entre autres. Le groupe propose un heavy metal très inspiré dans ses lignes de guitare par un Iron Maiden très actuel, ainsi que par toute la vague du power allemand, ultra rythmé et efficace, celle du metal symphonique grandiose et, parfois, grandiloquent, ainsi que par le metal épique qui fleure bon l’heroic fatansy. Krysaor ne se lance cependant pas tête baissée dans les morceaux longs… Seuls trois d’entre eux dépassent les 6′ ce qui, dans le genre, reste parfaitement raisonnable. On sent tout au long de ces quelques 40′ que totalise Foreword une envie de donner le maximum. Oui, la production est soignée et généreuse, les compos efficaces et les mélodies finement pensées accompagnées d’une rythmique entrainante et puissante. Avec cette première carte de visite, Krysaor perpétue un genre qui n’a pas encore dit son dernier mot.

 

Interview ASTRAYED PLACE

Interview ASTRAYED PLACE – entretien avec Maxime (guitare rythmique) le 5 mai 2023

Astrayed Place vient de sortir son album Edge of the mist. C’est la première fois que nous parlons, alors que peux-tu me dire au sujet de l’histoire et de la formation du groupe ?

Je vais te résumer le parcours parce que je suis arrivé plus tard… Astrayed Place est un groupe qui s’est formé au lycée vers 2015 et s’est stabilisée avec 7 membres qui ont sorti un Ep, Memento mori. Un Ep assez juvénile, avec des aspirations très Linkin Park, ce qu’on pouvait écouter à l’époque. Je suis arrivé au moment de l’Ep The fall, sur lequel je n’ai pas trop mis ma patte. Il est sorti en 2020… Après, il y a eu le confinement. On commençait à travailler sur Edge of the mist et le confinement nous a bien freinés… On en a chacun profité pour s’améliorer et on est revenus avec plein d’idées, de technique… Edge of the mist est un album assez complet. On pourrait croire que ça part dans toutes les directions, mais ce sont plutôt des dérapages contrôlés. On ne voulait pas s’enfermer dans un style contrôlé mais plutôt montrer les différentes facettes des styles qu’on veut faire.

Alors, justement : comment décrirais-tu la musique d’Astrayed Place à quelqu’un qui ne vous connait pas et qui voudrait vous découvrir ?

Alors, ça, c’est la question difficile aujourd’hui… Décrire le style est compliqué parce qu’on a tellement d’influences différentes… C’est vraiment un mix de choses calmes et énervées, mais on n’a pas de style vraiment défini. S’il faut vraiment ettre une étiquette, je pense que Metal alternatif çapasse bien.

Oui, un peu passe partout, en fait. C’est plus que ça : quand j’ai écouté l’album, j’ai entendu du prog, du heavy traditionnel, du death, du thrash (il approuve) … Bref, vous ratissez assez large…

On n’a pas voulu s’enfermer dans un style. On a voulu garder une ligne directrice, mais si on a envie que l’album sonne thrash, on y va !

Tu as un peu plus participé à la composition de l’album. As-tu apporté quelque chose de plus au groupe depuis ton arrivée, selon toi ?

Quelque chose de plus ? Non, je ne pense pas. On propose des démos, tous, et soit la démo est validée par l’ensemble du groupe et on y apporte plus de chose, notamment du chant, soit elle reste dans les tiroirs et on peut la ressortir plus tard en la retravaillant. Il n’y a qu’un morceau qui ait été fait à l’envers, l’exception à la règle : Broken flower est le seul morceau pour lequel on a eu les paroles et on a mis la musique après. D’autres, comme Voices, sont simplement sorti d’un riff au cours d’une jam, et le reste est venu après. Mais certains, on a mis des semaines avant de les finaliser…             

Donc, il n’y a pas de règle particulière… Puisque décrire la musique est assez complexe, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Edge of the mist pour décrire à quelqu’un ce qu’est Astrayed Place, ce serait lequel ?

Alors là, la réponse va changer en fonction du membre à qui tu poses la question. Pour moi, celui qui serait le plus représentatif, c’est Waves of pain. C’est vraiment la fusion de tout ce qu’on peut faire : il y a de la mélodie, du growl, du chant plus cool, ça booste, c’est plus lent, on y trouve vraiment tout.

Vous avez un chant double…

Sur l’album, il y a même un chant triple… Sur Reflections, on a trois chanteurs, mais malheureusement, un des chanteurs a quitté le groupe après avoir enregistré toutes ses parties. Il a préféré ne pas continuer l’aventure… Il ne reste plus que deux chanteurs, et on est bien à 6. Et franchement, on est un petit groupe, et trouver des salles où on puisse avoir de la place à 7, c’est pas évident…

Et ça fait moins de frais en hôtel et en nourriture (il se marre). Comment, en dehors de la perte d’un chanteur, comment analyses-tu l’évolution du groupe entre The Fall et Edge of the mist ?

La courbe est vraiment montante. Il n’y arien à voir entre les deux, on a beaucoup pris en maturité, chacun de notre côté, que ce soit au niveau personnel ou instrumental. J’aime bien dire que c’est comme un escalier : en bas, il y a Memento mori, on commence à monter et il y a The fall et en haut, on a Edge of the mist.

Mais vous n’êtes pas encore arrivés en haut de l’escalier… Pour le moment, il y a ce Edge à défendre

On veut d’abord le défendre, on y a mis beaucoup de temps et d’énergie, c’est un projet dont on est vraiment fiers.

Un groupe de rock c’est également la scène. Quels sont vos projets pour défendre cet album ?

On a déjà une date le 28 mai au Klub, à Paris. On attend d’autres dates, et on a vraiment envie de le présenter. On adore être face au public, et déjà avant la sortie, on en jouait deux ou trois morceaux et les gens ont vraiment aimé.

Tu te rends compte qu’une date au Klub, à 6, vous remplissez déjà la salle ?

(Rires) Ah, donc tu connais ? Oui, en effet, mais on a l’habitude des petites salles, et le Klub, l’ambiance monte vite. On trouvera bien quelque chose pour être à l’aise…

Si tu devais penser à une devise pour Astrayed Place, ce serait quoi ?

Euh… Pas facile… Il y a un truc qu’on se dit, et ça pourrait être ça : Between soft and fury, cross the mist.

Donc la brume est quand même dangereuse (il rit). As-tu quelque chose à rajouter pour conclure cet entretien ?

Pas spécialement, mais si vous voulez nous faire des retours ou des commentaires à l’écoute de l’album, n’hésitez pas à nous contacter sur nos réseaux, ça nous fera très plaisir de vous répondre !

 

NOVEMBRE: Inox

France, Metal (Autoproduction, 2023)

Inox est sans doute l’album le plus à part, différent, original qu’il m’ait été donné d’écouter cette année. Novembre, avec ce premier album, surprend autant qu’il peut déranger. Son metal est – et se veut – clairement décalé. Entre des ambiances sombres et oppressantes et des textes moins chantés que clamés d’une voix inquiétante et rappée, le duo se différencie par une approche esthétique sonore et textuelle unique en son genre. Le conteur vient hanter vos nuits et s’en vient perturber le passage du marchand de sable… Si l’univers de Wormfood me vient à l’esprit, Novembre développe un monde et une identité à part. Les ambiances pesantes et anxiogènes sont tout autant le fait des arrangements et constructions des compositions que des textes volontairement sombres et horrifiques. Force est de constater que Novembre ne laisse pas indifférent, et ça, c’est le signe que le groupe a atteint son objectif. Car qu’on aime ou pas, Inox fait de l’effet. Après la mise en son, qu’attendre de la mise en scène? A suivre…

CRITICAL PINT: Thirst of all

France, Heavy rock (M&Omusic, 2023)

La pinte critique… ou celle de trop! Rien que le nom du groupe – Critical Pint – et celui de son premier album – Thrist of all (qui me rapelle le Thirst world war d’Hemoragy…)- sont des invitations à se plonger tête la première dans un univers un peu jobard. Dès Temptation, qui ouvre ce CD, le message est – ou semble être – clair: nous sommes aujourd’hui en présence d’une bande de potes amoureux du hard rock gras, biéreux et de papier de verre (de verres tout court, d’ailleurs) cher autant à AC/DC qu’à Motörhead (il fallait l’oser, cette association!), de ce heavy rock direct et sans fioritures. D’entrée de jeu, l’ensemble m’évoque le trio frenchy de Sticky Boys. Des guitares franches et directes, un chant qui sent le relent de clopes. Puis, les morceaux défilant – il y en a 11 – on découvre plus de variété et de… « finesse » qu’une simple et pale copie des groupes mentionnés plus haut. Critical Pint puise son inspiration dans les grands classiques du hard et du metal, se faisant même parfois l’ombre de Black Sabbath avec des approches parfois plus que doom. A d’autres moments, on revisite l’école psychédélique ou celle plus country, même si cela est plus discret. Si on apprécie la rugosité du chant rapeux, on aurait aimé un anglais plus compréhensible mais c’est bien la seule vraie faiblesse de cet album bourré de références et gorgé d’un amour du rock simple et direct. Même si Critical Pint est loin de réinventer le genre – le cherche-t-il seulement? J’en doute – il est impossible de rester impassible pour les amateurs du genre. Fun et efficace!

FESTIVAL 666: L’affiche complète

La 4ème édition du festival 666 se tiendra à Cercoux (17) du 11 au 13 août prochain. Et c’est une très belle affiche que nous propose le petit festival qui voit grand! Jugez-en plutôt: un bon paquet de groupes français – Forest In Blood, Titan, 6:33, Sleeping Romance, Dropdead Chaos, Working Klass Heroes, Betraying The Martyrs, Hangman’s Chair, Gorod, Smash Hit Combo ou Rise Of The Northstar seront rejoint par Crisix, Get The Shot ou encore Alestorm!

A noter que, contrairement à d’autres fests mais comme un certain vous savez lequel, le parking et le camping sont gratuits.

Toutes les infos, le running order et la billetterie en ligne se trouvent ici: Billetterie Festival 666

 

SO FLOYD live à Orléans: la galerie

Retrouvez ici le live report du concert d’Orléans

Retrouvez ici le live report du concert d’Orléans

SO FLOYD live à Orléans (le Zénith, 14 mai 2023)

Retrouvez d’autres photos dans la galerie du concert

Alors que Roger Waters est en pleine tournée d’adieux, So Floyd, le tribute français à Pink Floyd, investit les Zéniths de France avec bonheur. Les dates s’accumulent pour rendre hommage à l’un des plus prestigieux groupes de rock progressif de tous les temps. Ce 14 mai, la troupe investit la salle orléanaise pour le dernier concert de cette première partie de tournée. Un peu moins de 4.000 spectateurs se sont donnés rendez-vous pour assister à un show tout simplement exceptionnel.

18h, un dimanche… C’est tôt pour débuter un concert, mais la salle se remplit tranquillement. C’est pourtant précisément à cette heure là que monte sur scène le duo Jühne qui nous offre une demi-heure d’un rock soft et tendre. Lui – Jühne – aux claviers et au chant et son complice, Laurent, à la guitare et au chœurs savent concocter ses airs bienveillants et rassurants.

Juhne, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Certes, ce n’est pas le genre de musique qui donne envie de pogoter, mais étant donnée la configuration de la salle qui accueille une grande majorité de quinquas et sexagénaires – il y a heureusement des plus jeunes en nombre, seuls ou en famille – le public est assis, attentif et rapidement réceptifs à ces douces mélodies, Jühne venant même le taquiner en fin de set pour le faire chanter, sans avoir besoin de trop insister!

Juhne, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Jühne séduit et joue aussi son rôle de chauffeur de salle, surtout en fin de concert où il insiste bien sur « ce que vous allez voir ensuite, avec So Floyd ». Il invite aussi le public à venir à la rencontre des musiciens après le concert de So Floyd. Une très jolie découverte à suivre de près.

Juhne, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Bine qu’en configuration réduite, c’est une salle bien remplie qui accueille So Floyd. Si j’avais déjà pu assister à un concert d’un autre tribute au Floyd ici même il y a un peu plus d’un an, c’est ce soir l’occasion de pouvoir constater de visu ce qui peut différencier ce type de formation. Tant du point de vue de la setlist – les groupes se contentent-ils seulement des grands classiques ou osent-ils la prise de risque – que scéniquement – une répétition des visuels classiques de Pink Floyd ou tentative d’originalité? Mais ce soir, c’est de la tête et des épaules que So Floyd arrive en première place.

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Ce soir, clairement, il y a du show, de la lumière, de la mise en scène. Le concert débute par l’arrivée discrète des 11 musiciens qui semettent en place alors que l’écran circulaire projette des images de la désolation de notre planète. Entre fonte des glaces polaires, incendies, guerre… l’engagement du Floyd est toujours d’une triste actualité.

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Le public, principalement des connaisseurs du Floyd, apprécie d’entrée Sorrow et il ne lui faudra que deux ou trois titres pour être à fond dans ce show. Si So Floyd a vu sa réputation croitre aussi rapidement, c’est bien parce que les 11 musiciens mettent les petits plats dans les grands. Le son est puissant et clair à la fois et les lumières majestueuses. Si Gabriel Locane, l’un des chanteurs, ne communique que peu avec le public (quelques « ça va Orléans? »), il se met en scène et varie les costumes au gré des chansons.

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Si, naturellement, les quatre albums majeurs du Floyd sont à l’honneur – Dark side of the moon (1973) qui célèbre cette année son cinquantième anniversaire avec 5 extraits, l’incontournable The Wall (1979), aujourd’hui encore l’album le plus vendu des 70’s, avec 6 extraits, Wish you were here (1975) avec 3 reprises et Animals (1977 qui se voit honoré avec 1 morceau – So Floyd nous offre aussi quelques extraits moins connus du grand public, comme Have a cigar ou Pigs on the wing.

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Le chant partagé entre Gabriel et Jean-Philippe Hann, qui forme avec Alain Perez une exceptionnelle paire de guitaristes, rend vraiment hommage au Floyd des origines. Mais surtout, au delà de simplement faire honneur à Pink Floyd par des interprétations rien moins que parfaites, la troupe apporte sa personnalité et sa touche personnelle, notamment par le biais de costumes, décors et éclairages parfaitement en accord avec l’esprit originel qui font vraiment le show.

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Le public est déjà conquis lorsque retentissent les tintements de pièces de la caisse enregistreuse annonciateurs de Money. La clameur lance une série de classiques (Shine on you crazy diamond, In the flesh, Hey you…) mais n’a cependant rien de commun avec celle qui accueille les trois parties de The wall qui voient, naturellement, le public reprendre en choeur et avec force voix les parties originellement chantées par des enfants) alors que Gabriel trône derrière son pupitre de dictateur.

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Un show grandiose qui se conclue avec Comfortably numb qui voit une boule à facette descendre du plafond du Zénith et s’ouvrir en libérant des fumées. puis le groupe au complet, accompagné de Jühne, vient saluer le public, Gabriel (moment exceptionnel, le groupe ne s’exprimant que rarement comme nombre de tribute bands) présentant tour à tour chacun des musiciens – tous  trépignant de satisfaction – remerciant l’équipe technique – 40 personnes qu’il ne parvient pas à citer de peur d’en oublier – avant de rappeler, ou simplement d’expliquer , que ce soir, c’est le dernier concert de la tournée qui reprendra en novembre. C’est donc un groupe satisfait du travail accompli qui invite le public à venir échanger, prendre des photos, discuter dans les travées du Zénith avant de rentrer.

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

So Floyd nous a ce soir offert un concert d’une exceptionnelle qualité et il serait plus que regrettable de ne pas aller les soutenir sur les dates déjà annoncées à partir du mois de novembre prochain. Si jamais un tribute band ne remplacera le groupe d’origine, il n’en demeure pas moins vrai que ces formations sont à la musique contemporaine ce que l’opéra ou le théâtre sont aux grands classiques de la musique, de la tragédie, de la comédie ou du drame: ils perpétuent un héritage dont on ne saurait autrement profiter. Après tout, je n’entendrais jamais Mozart, Wagner ou Beethoven interpréter leurs œuvres, alors, rendons hommage à ceux qui rendent hommage. Vraiment une superbe et plus que mémorable soirée!

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

SO FLOYD, Zénith d’Orléans, 14 mai 2023

Merci à Myriam Astruc d’avoir rendu ce report possible.

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