Interview: WHEEL

Interview Wheel : entretien avec James Lascelles (chant). Propos recueillis par Skype le 18 février 2021

Photo promo

 

Metal-Eyes : Simplement pour commencer de manière originale puisque c’est la première fois que nous parlons, quelle est l’histoire de Wheel ?

James : « Commencer de manière originale » ? Ah, ah ! Brillant, j’aime ça ! J’ai commencé la musique il y a longtemps, quand j’étais gamin, et j’ai commencé la guitare vers 18 ans. Je suis allé à l’université pour apprendre la musique, et j’ai joué dans plein de projets, dans des groupes de jazz, en solo, dans un projet Doo Wap avec un Finlandais. Notre premier Ep en tant que Wheel est d’ailleurs constitué de titres de cette époque, rien à voir avec ce que Wheel est aujourd’hui. Je suis arrivé au stade où j’ai failli tout arrêter, j’avais mon boulot, j’étais complètement fauché, l’avenir n’était pas radieux… Alors j’ai fini par me trouver ici, en Finlande, à jouer avec des potes locaux. On jouait de la pop. Ce n’est pas mon style, mais je me disais « si je joue de la musique, pourquoi pas ? ». Artistiquement, ce n’était pas très inspirant. Je l’ai fait jusqu’à ce que je sente qu’il était temps de partir et j’ai fondé Wheel. Nous avons trouvé une alchimie, la direction musicale que nous voulions suivre. Artistiquement, parfois, c’est compliqué, mais il y a tant de satisfaction à faire quelque chose que tu veux…

 

Metal-Eyes : Tu dates les débuts de Wheel à quand ?

James : Aux alentours de 2015. Mars 2015.

 

Metal-Eyes : Depuis, vous avez sorti un album, Moving backwards en 2019, c’est bien ça ?

James : Oui, et deux Ep auparavant.

 

Metal-Eyes : L’album, Resident human, débute avec Dissipating, un choix risqué puisque la chanson dure 12’. Elle démarre calmement avant de monter en puissance poru retrouver un certain calme. Avez-vous mis tout ce qui fait Wheel dans cette première chanson ?

James : Ce n’était pas vraiment volontaire, mais sans doute, oui… Il s’agit plus d’un voyage, si tu veux, l’exploration qui se produit lors de la création. Comme tu le dis, 12’, c’est long pour un morceau de musique. Mais il y a une vraie variété, ce calme, et ce riff énorme qui arrive au milieu… Mais, l’ambiance générale nous plaisait. Nous ne voulions pas faire quelque chose de trop complexe – la complexité, ça craint… Nous avons pensé aux harmonies, les changements de clé, même le refrain n’est pas vraiment un refrain puisqu’il n’est présent qu’une fois. Nous avons simplement trouvé intéressant de voir comment nous pouvions produire un tel titre, qui contraste avec le premier album.

 

Metal-Eyes : Je n’ai pas écouté le premier album, donc c’est ma découverte de Wheel. Quels sont les groupes qui vous influencent ? J’en ai un en tête…

James : Vraiment ? Personne n’avoue jamais ce genre de chose (rires). Avant tout, Alice In Chains, Radiohead, Messugah, pour cet album, sans doute Katatonia avec qui nous avons tourné en 2019… Je crois qu’ils ont influencé mon chant. Mais j’écoute tant de styles différents, du hip-hop, du rock, du jazz… Je crois qu’il faut savoir en prendre partout.

 

Metal-Eyes : En continuant l’écoute avec Movement et Ascend, les deux chansons suivantes, j’entends beaucoup Soen. Vous êtes familiers avec ce groupe ?

James : Oui, on a tourné deux fois avec eux, ce sont de bons amis, et, à ce sujet, leur nouvel album Imperial est très bon, si ça intéresse quelqu’un ! Honnêtement, je suis étonné que tu évoques Soen… Sur Movement, nous avons voulu mixer diverses choses, ce n’est pas un titre fondamentalement metal, mais il est bourré de rage…

 

Metal-Eyes : Votre musique reste très influencée par le prog…

James : Absolument… Sur Movement, il y a une batterie très jazzy, la formation de notre batteur, et je crois que, principalement sur les morceaux les plus courts, nous avons voulu répondre aux attentes des auditeurs. Mais nous aimons aussi nous éloigner de ça pour tenter de surprendre et voir où ça nous mène.

 

Metal-Eyes : Le titre de l’album, Resident human fait-il référence aux jeu et films Resident Evil ?

James : D’une certaine manière, oui…Il s’agit plus de faire ressortir l’humanité de chacun, que chacun participe enfin à la vie de tous. C’est quelque chose de particulièrement nécessaire, surtout depuis l’an dernier où chacun regardait par sa fenêtre pour voir ce qu’il se passait. Aussi bien logiquement que cosmiquement, nous n’avons pas le contrôle au-delà de ce que nous choisissons. C’est assez effrayant parce que nous ne pouvons rien y changer…

 

Metal-Eyes : Tu parles de l’an dernier – j’entends « pandémie ». Quel impact la pandémie a-t-elle eu sur l’enregistrement de l’album ?

James : Elle a eu un impact sur absolument tout, de l’enregistrement à l’écriture des textes. Je crois que tout est lié. Quelques temps après le confinement en Finlande, notre guitariste s’est retrouvé coincé chez lui, dans l’impossibilité de venir en studio. On a enregistré la basse et la batterie, on a dû prendre des décisions très rapidement pour gagner du temps. C’est assez thérapeutique d’enregistrer un album en cette période, mais il faut pouvoir le faire. En plus, il y a eu plein de frustration, nous devions tourner, avec Messugah et d’autres, tout a été annulé, Apocalyptica… Au moins, l’enregistrement m’a permis de décompresser. On se sent si désarmé par cette situation…

 

Metal-Eyes : J’ai prononcé le mot de Prog tout à l’heure, mais comment définirais-tu la musique de Wheel à quelqu’un qui ne vous connait pas du tout ?

James : Nous avons un spectre très large. Tu peux appeler ça du prog, ça me va, parce que, après tout, c’est la définition même du mot progressif, tenter des choses. C’est ce que nous faisons, mais j’ai le sentiment que le prog est devenu un genre à part entière avec ses sous-genres. Donc oui, nous sommes absolument un groupe progressif, mais tout réside vraiment dans l’humeur et les ambiances que nous construisons. Un groupe comme Karnivool cherche à travailler ses structures, les ambiances, et c’est ce que nous visons aussi.

 

Metal-Eyes : Et les ambiances que vous développez vont du calme à la tempête, un peu comme des montagnes russes. Elle se terminent même avec Old earth, qui clôt cet album avec un simple piano. Qu’est-ce qui vous a poussés à conclure de cette manière ?

James : Aki, le bassiste, et moi étions en studio et nous tentions divers track listings. Il y avait ce piano, et j’ai joué. Nous nous sommes alors dit que ce serait sympa d’amener le public vers cette fin plus calme. Le studio a ce plafond cathédrale, très haut, le bâtiment date des années 20, je crois. Je crois que c’est une belle suite au morceau précédent, Resident human.

 

Metal-Eyes : Le titre lui-même fait-il allusion au monde d’avant, celui d’il y a un peu plus d’un an, avant la pandémie ?

James : Je n’y avais pas songé… C’est une excellente façon de voir les choses aussi. C’est ce que j’aime avec la musique, nous avons tous nos interprétations de différentes choses, c’est très cool. En fait, la chanson parle d’une Terre qui n’existe plus, et, comme tu le dis, c’est une façon, romantique, de parler du passé.

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de cet album pour décrire ce qu’est Wheel aujourd’hui, ce serait laquelle ?

James : Oh, c’est une question vraiment très difficile…

 

Metal-Eyes : Merci !

James (rires) : Je préfère ça à des questions méchantes… C’est très difficile de n’en choisir qu’une, mais si je devais le faire, je retiendrai Dissipating, simplement parce qu’elle a toutes ces ambiances. Il y a tous ce que nous faisons. Elle est longue et propose beaucoup de choses.

 

Metal-Eyes : Quelle pourrait-être la devise de Wheel en 2021 ?

James : Attends… J’essaie de penser à quelque chose qui implique les autres membres, pas que moi… (il réfléchit très longuement)

 

Metal-Eyes : Je reviens dans 5 minutes…

James : Oui (rires)… Je tiens un truc : je crois que lorsque nous avons démarré ce groupe, les gens ne croyais pas en nous, en notre capacité à vivre de la musique. C’est incroyable ce que tu peux réaliser quand tu y crois, quand tu prends du plaisir. Je me sens si privilégié de pouvoir faire ce que nous faisons, que tant de monde s’intéresse à notre musique. Nous ne prenons rien pour acquis, alors, je pense que la meilleure devise serait « Merci » (rires).

 

PRINCESSES LEYA: L’histoire sans fond

France, Metal parodique théâtral (Gambettes productions, 2021)

Le metal parodique, on connait de mieux en mieux. Pourquoi la musique devrait-elle toujours être sérieuse? Évoquer ce style en France, aujourd’hui, implique de citer inévitablement les Nantais de Ultra Vomit, mais voilà… La concurrence arrive en ce quatuor que sont les Princesses Leya. Ceux qui les ont vus sur scène le savent: sérieux de tous niveaux, passez votre chemin. Avec L’histoire sans fond, le groupe vise à le toucher, le fond… En mélangeant sketches au ridicule sublimé et chansons punki thrashisantes, en alignant conneries et jeux de mots improbables pendant 1h15, les « Princesses Leyettes » (c’est pas de moi, c’est d’eux) nous entraînent dans leur univers sans queue ni tête (bien qu’on parle beaucoup de cul quand même). La machine à claques fonctionne parfaitement bien, et on se marre de bout en bout. Musicalement, comme pour les autres rigolos mentionnés plus haut, la bande est irréprochable: ça joue et ça balance la purée genre méchant. Vous l’aurez compris: une bonne tranche de poilade et de rock brut vous attends ici. Tout est pensé pour faire comme si rien n’était pensé, comme si une bande de rigolos avait simplement décidé de mettre l’enregistreur en route et « on voit ce qui en sort ». Et ça marche. Incontournable pour tout amateur d’humour potache à prendre au 36ème degré.

SMITH/KOTZEN

Hard rock, Angleterre/USA (BMG, 2021)

Lorsque cette union sous le nom de Smith/Kotzen a été annoncée, ce fut une vraie surprise. Pensez donc, le guitariste d’Iron Maiden, Adrian Smith, qui va frayer avec l’Américain Richie Kotzen, connu pour ses participations avec Poison, The Winnery Dogs ou encore pour une prolifique discographie solo… Des styles à priori différents mais que les deux guitaristes chanteurs ont sagement contournés pour se concentrer sur d’autres aspects rock et hard rock. Les voix radicalement différentes se complètent, et le duo explore les sonorités très groovy, voire funky (Taking my chances, Some people), plus rock (Running) autant que des ballades bluesy (Scars) qui évoquent même la chaleur d’un Bonamassa. Au delà de la guitare et du chant, ils se partagent même la basse sur la moitié des morceaux, Kotzen se frayant un chemin vers la batterie, notamment sur Taking my chances et Glory road. A ce sujet, comment ne pas évoquer la frappe d’un certain Nicko Mc Brain (sur  le très enjoué et rythmé Solar fire)? La famille n’est jamais bien loin, au point que cet album a même été mixé par Kevin Shirley. Oui, vous savez, celui  a produit la plupart des albums de Maiden depuis le retour de Smith et Dickinson… Là encore, tous s’éloignent radicalement des repères que pourraient être le son de la vierge de fer pour proposer une identité sonore propre. Avec le passif de Shirley, qui a collaboré avec les plus grands et variés des groupes internationaux (The Black Crowes, Rush, Bonamassa, Beth Hart, Black Country Communion, Black Star Riders…), c’est heureux (d’ailleurs, c’est BMG et non Parlophone qui récupère le duo…). Au final, avec ses 9 titres, ce Smith/Kotzen est un plaisir qui mélange avec bonheur un panel d’influences musicales qui a bercé les deux musiciens. Un must de cette première moitié d’année.

BURNT UNMBER: Petroleum

France, Rock (autoproduction, 2021)

C’est en 2018 que naît Burnt Umber. Après avoir consolidé le groupe, ses deux fondateurs, la chanteuse Abby et la batteur J-War, s’attaquent à la réalisation de ce Petroleum, un premier album aux sonorités variées. Puisant dans un rock énergique, saccadé voire même parfois syncopé, les guitares proposent des plans aussi saturés qu’aériens. La tessiture de la voix d’Abby lui permet de couvrir une large palette d’émotions, de la puissance à la douceur – même si, vous me connaissez, l’anglais reste encore à travailler, plus dans l’articulation (pas toujours compréhensible sur les moments les plus durs) que dans l’accent d’ailleurs… Les titres – dont une reprise de Calling you, popularisée par le succès du film Bagdad café, qui interpelle par ses aspects autant respectueux qu’explorateurs de l’original – proposent une palette rock riche et diversifiée. Un ensemble qui interpelle, attire l’oreille et fait taper du pied. Mais, car il y en a un, malgré toute la bonne volonté et la qualité indéniable des compostions et de l’interprétation, il manque cette étincelle qui me ferait vibrer vraiment, ce petit truc qui viendrait me chercher pour ne plus me lâcher. Attention: c’est bien foutu et bien écrit, seulement, il manque ce quelque chose qui fait qu’un groupe se distingue. Travailler avec un producteur pourrait sans doute, à l’avenir, permettre à Burnt Umber de trouver sa véritable identité, sonore sinon musicale.

Interview: SAXON

Interview Saxon : entretien avec Paul Quinn (guitare). Propos recueillis par téléphone le 3 février 2021

Bien qu’ayant eu plusieurs occasions de le croiser et d’échanger quelques mots avec lui, c’est la première fois que je mène une interview de Paul Quinn, guitariste fondateur de Saxon. Discret et réservé, si le gaillard peut passer pour timide ou peu sur de lui, il n’en reste pas moins une des plus fines gâchettes du milieu, dune courtoisie sans pareille. Un vrai plaisir que d’échanger avec lui à l’occasion de la sortie du premier album de reprises de Saxon, Inspirations.

Paul Quinn à Paris, le Trianon, le 14 nov 2016

Metal-Eyes : Paul, le but de ton appel, c’est de parler du nouvel album de Saxon, Inspirations, c’est bien ça ?

Paul Quinn : Oui, c’est le plan… Mais on peut parler d’autre chose si tu veux (rires). Maintenant, je vais profiter de l’occasion pour parler de notre album de reprises aussi…

 

Metal-Eyes : Et c’est la première fois que vous sortez un album uniquement de covers. Qu’est-ce qui vous a poussés à l’enregistrer.

Paul Quinn : Nous avons préféré repousser notre prochain album jusqu’à ce que nous soyons de nouveau en tournée. Il y a eu une pause pendant le confinement qui nous a permis de nous retrouver ensemble pour travailler. Nous avons maintenu les distances, l’hôtel était sain, donc nous avons pu nous sentir à l’aise et réaliser cet album de reprises. Ce sont des chansons que nous connaissons depuis longtemps, mais que nous n’avions jamais enregistrées. Il y en a même que nous n’avions jamais jouées ensemble !  See my friends, par exemple…

 

Metal-Eyes : Comment avez-vous choisi les chansons qui allaient figurer sur cet album ?

Paul Quinn : Ça n’a pas été trop compliqué : nous en avons chacun choisi 3, des chansons qui reflètent nos caractères. Une quinzaine, donc… Si certaines ne s’intègraient pas à notre style, alors, nous les mettions de côté. Pourquoi s’embêter à les enregistrer ? Il se trouve que la plupart des chansons proposées ont été retenues.

 

Metal-Eyes : Y a-t-il eu des propositions communes dans cette liste ?

Paul Quinn : Oui ! Les Beatles et les Rolling Stones, des groupes avec lesquels nous avons grandis, que nous regardions à la télé. En réalité, nous replongeons dans les 70’s, période à laquelle nous étions aussi influencés par des groupes comme AC/DC ou Toto…

 

Metal-Eyes : D’ailleurs, Toto est un choix assez surprenant.

Paul Quinn : Certains membres du groupe aiment beaucoup ce groupe. En fait, Doug est un grand fan de Steve Lukather, et le rythme de cette chanson, si tu écoutes bien, nous a beaucoup influencés sur And the bands played on.

 

Metal-Eyes : Ce que je remarque aussi, c’est que Saxon reste fidèle à son son, et a rendu ces titres très metal, principalement au niveau des guitares. C’est l’esprit que vous recherchiez en reprenant ces titres ?

Paul Quinn : Oui, le fait que ce style soit devenu le nôtre a influencé ces interprétations. Mais si ces groupes n’avaient pas existés, Saxon ne serait pas là (rires). Led Zeppelin fait partie de notre ADN.

 

Metal-Eyes : Sur la reprise de Evil Woman – une reprise popularisée par Black Sabbath – Biff ressemble vraiment à Ozyy dans son chant…

Paul Quinn (il rit) : La première version que nous avons connue était celles de Black Sabbath, mais l’originale était interprétée par Crow, un groupe de Minneapolis. Nous voulions une version à la Sabbath.

 

Metal-Eyes : En tant que guitariste, lequel des musiciens des groupes repris t’at-il le plus influené ?

Paul Quinn : De cet album ? Il n’y a aucune reprise d’Eric Clapton, donc je ne peux pas le citer (rires). The Kinks ont vraiment eu une grosse influence… Le riff de You really got me… les gens croyaient que c’était Jimmy Page qui jouait, c’était très agressif pour l’époque… Ritchie Blackmore a aussi été une grande influence. Mais Page a vraiment influencé mon jeu en solo. Il est celui qui m’a donné autant envie de jouer en acoustique qu’en électrique. Très formateur pour le jeu aux doigts.

 

Metal-Eyes : Qu’as-tu apporter comme particularité avec ton jeu de guitare à chacun de ces titres ?

Paul Quinn : Mmh… Je pense que mon style est… il y a un mot français pour désigner ça… Ah, je ne m’en souviens plus… J’ai été avec une dame à moitié hollandaise, à moitié française, basque en fait. Ah, quel est le mot français ?

 

Metal-Eyes : Quel est le mot anglais ?

Paul Quinn : Ce serait une expression : relax mais sûr de soi. C’est comme ça que j’aime jouer, je ne suis pas du genre à en faire trop, à chercher à rajouter des subdivisions dans les mesures. Je prends ce que j’aime, il sera très rare que tu m’entendes me presser.

 

Metal-Eyes : Tu peux être agressif, rapide, mais en effet, je ne t’ai jamais vu de presser, si sur ta guitare, si sur scène où tu es tranquille…

Paul Quinn : Bien, je réussis (rires) ! Mais ça dépend, je peux me mettre en rogne si le son n’est pas bon, par exemple, et balancer des trucs…

 

Metal-Eyes : Je préfère ne pas être là à ce moment (il rit) … Vos derniers albums studio ont été produits par Andy Sneap. Vous avez de nouveau fait appel à lui ?

Paul Quinn : Oui. Il est très méticuleux mais il sait quand il y a du groove ou pas.

 

Metal-Eyes : J’imagine que vous avez confiance en son oreille et en ses propositions ou commentaires.

Paul Quinn : C’est la chose principale, oui. Il avait déjà vu Saxon dans les 80’s, donc il sait d’où nous venons. Et nous savons aussi d’où il vient – de quelque part dans le Derby, ha, ha ! C’est le genre de personne qui s’entend à merveille avec les guitaristes – lui-même est guitariste (il remplace depuis plus de deux ans Glenn Tipton au sein de Judas Priest) – et il connait bien les chanteurs aussi.

 

Metal-Eyes : Vous avez laissé certaines chansons de côté, des chansons que vous aviez au départ retenues mais que vous avez décidé de ne pas inclure à Inspirations ?

Paul Quinn : Non, non. Nous les avions testées en répétition pour voir ce qu’elles donnaient.

 

Metal-Eyes : Combien de temps a duré l’enregistrement ?

Paul Quinn : Je crois… 17 jours en tout.

 

Metal-Eyes : Rapide…

Paul Quinn : Oui, comme au bon vieux temps.

 

Metal-Eyes : Sauf qu’au bon vieux temps, des groupes comme Saxon pouvaient sortir deux albums par an, maintenant, c’est un album tous les deux ans… Alors, quid du prochain album studio de Saxon ?

Paul Quinn : C’est la prochaine étape. Il n’est pas encore terminé. On a le chant et les solos de guitare, mais pas le reste. Nous y travaillons et nous y remettrons lorsque nous pourrons de nouveau tourner.

 

Metal-Eyes : Puisque tu abordes le sujet, tu es un des membres fondateurs de Saxon, tu as toujours fait partie de ce groupe et, par conséquent, tu as participé à chacune des tournées. Vous êtes souvent passés à Paris où vous avez joué dans divers endroits : Bataclan, Trianon, Zénith, Locomotive, Elysée Montmartre, et aussi au Pavillon Baltard. Quelle salle t’a particulièrement marquée ?

Paul Quinn : Hum… L’histoire récente du Bataclan est affreuse… Nous y avons joué avant les attentats, et après. La personne qui s’occupait de notre merch a été tuée ce jour-là… C’est une des salles que je préfère, avec l’Elysée Montmartre.

 

Metal-Eyes : Inspirations sortira donc le 20 mars sur le label Silver lining. As-tu quelque chose à rajouter avant que nous ne terminions ?

Paul Quinn : Je pense que le public va apprécier. Nous avons toujours eu un public fidèle en France, ailleurs aussi, mais nous avons toujours passé de bons moments dans les pays francophones, entre autre parce que nous avions signé avec les disques Carrère, un label français. Je crois que ça a attisé la curiosité des gens – un groupe anglais sur un label français ? Ça a aidé, je pense, à construire notre image internationale, et nous en sommes très reconnaissants.

 

Metal-Eyes : Mettons que nous sommes aussi heureux et reconnaissants que vous soyez encore là et en bonne santé !

Paul Quinn : Nous aussi (rires) ! Merci pour tout, et on se verra lors de la prochaine tournée. A bientôt ! (en français)

 

KROKUS: Adios amigos – Live @ Wacken

Hard rock, Suisse (Sony, 2021)

Wacken, 2019, Faster stage. Une des dernières dates de la tournée d’adieux des Suisses de Krokus dont le premier méfait remonte à la fin des années 70. Si le groupe s’est fait remarquer dès 1978, les similitudes avec un certain AC/DC ne lui ont pas toujours été favorables. D’ailleurs, Krokus a continué sa carrière en se concentrant sur les marchés accueillants, comme les USA, se faisant rare en nos contrées. Pourtant, en choisissant d’introduire son concert avec le plus que heavy et speed Head hunter, on se souvient que la formation de Marc Storace et Chris Von Rorh va bien plus loin qu’une simple comparaison avec le gang des frères Young, on imaginerait même volontiers le titre joué par Accept! En cet après midi ensoleillé, les six membres originaux du groupe se donnent à fond une bonne heure durant, alignant ses classiques (Long stick goes boom, American woman, Hoodoo woman…) dans une variété que le public apprécie visiblement. Winning man, Chris Von Rorh l’annonce, est dédié à Lemmy. Les effets sont peu nombreux – étonnamment, pas de pyrotechnie sur Fire, sans doute est-ce dû à un vent défavorable qui pousse les flammes vers les musiciens sur Long stick… Le groupe se suffit à lui même même si les musiciens restent sobres, exception faite de Mandy Meyer, sans doute le plus poseur et enjoué des guitaristes. Le son et l’image sont impeccables – seuls quelques effets vieillissants ont été intégrés ci et là – et l’on pourra simplement regretter qu’avec une aussi riche discographie, Krokus ait fait le choix de deux reprises (le classique parmi les classiques Rockin’ in the free world de Neil Young et le moins connu The great Quinn de Bob Dylan qui vient mettre un terme au concert). Ce live – Adios amigos – Live @ Wacken est proposé en double version CD et DVD – propose un groupe en pleine forme qui prend sa retraite… La puissance de l’ensemble laisse regretter de ne les avoir jamais vus live et fait exploser ce manque de plus en plus important des concerts… Vivement, oui, vivement que la vie d’avant reprenne un cours normal.

CONCOURS METAL EYES: LES RESULTATS

Eh bien, voici, c’est fait!

Le concours initié pour trouver un nom à la mascotte de Metal Eyes vous a fait cogiter.

Participer à un baptême pareil fut une expérience! Les propositions faites, sérieuses ou plus loufoques, ont toutes été présentées au jury qui après délibération a choisi de retenir un nom somme toute logique dans notre univers musical.

Metal Eyes a aujourd’hui le plaisir de vous présenter:

THE ELECTRIC EYE

« The Electric Eye » – ça va faire plaisir aux fans du Priest, ça! – s’est trouvé dans un mouchoir de poche avec « Metal Eyeser » mais tous deux ont largement devancé les références mythologiques ou pâtissières proposées.

Metal Eyes remercie l’ensemble des participants pour leurs propositions et, avec la participation de Replica Promotion, Ellie Promotion et Verycords, nous avons le plaisir de vous annoncer les grands gagnants du concours.

      

C’est donc Philippe E. de Vanves (92) qui remporte le premier lot doté de 37 CD, un mug Metal Eyes, et quelques goodies sympathiques.

Le second lot est remporté par Julie N. de Darvoy (45)

Le troisième prix sera envoyé à Joss C. de Roquefort (06)

Deux destinataires surprise recevront chacun un lot de consolation pour leur participation originale.

Je tiens à remercier Roger (Replica promotion), Elodie (Ellie promotion) et Sabrina (Verycords) pour leur soutien – c’est grâce à eux que tous ces lots peuvent aujourd’hui vous être offerts! Vivement les 10 ans!

 

DEWOLFF: Wolff Pack

Pays Bas, Hard rock (Mascot, 2021)

Là, le trio batave De Wolff fait encore mieux qu’avec son déjà remarquable Tascam tapes. Wolff Pack, au visuel si 70’s qu’on ne va pas chercher plus loin où les gaillards puisent leur inspiration, est une expérience temporelle de bout en bout. Tout y passe, de l’esprit Deep Purple (Jon Lord est réincarné sur Yes you do) à celui des Bee Gees en passant par la soul de la Mowtown, au hard rock US… bref, voici un album qui, de bout en bout, se laisse écouter, fait danser et se dandiner, donne envie de ressortir les cols concordes et les pattes d’eph… Amoureux de groove et de sons vintage, foncez!

Interview: MASON HILL

Interview Mason Hill : entretien avec Scott Taylor (chant). Propos recueillis par Skype le 2 février 2021

 

Mason Hill? Un nom à retenir… Voilà un jeune groupe écossais plus que prometteur. Le premier album, Against the wall qui vient de paraître, propose un heavy rock qui puise autant dans les sonorités « classic » que moderne. Impossible de ne pas discuter un peu avec Scott, bon vivant à l’accent… costaud comme sa vision musicale. Un groupe à suivre de très près.

Metal-Eyes : Mason Hill sort son premier album le 5 mars. Que peux-tu nous dire de l’histoire du groupe ?

Scott Taylor : Mason Hill a commencé comme un groupe de potes à l’école. James (Bird, guitare) et moi sommes à l’origine du groupe. On s’est rencontrés en Ecosse, où nous avons grandi, je jouais de la guitare et j’ai commencé à chanter vers 16-17 ans. Il n’y avait pas d’autre chanteur, les autres musiciens, en gros, ce n’était que des guitaristes… On a commencé à monter des groupes, on est allés assez loin avec l’un d’entre eux. Nous avons eu l’occasion de nous rendre à Londres, ce qui nous a donné quelques opportunités. On ne se rendait pas compte à quel point c’était bon, cette adrénaline. En rentrant en Ecosse, nous avons commencé à chercher le line up pour Mason Hill, pour en arriver au groupe d’aujourd’hui. Marc Montgomery est arrivé en second guitariste, ce qui m’a permis de ne me concentrer que sur le chant. Ça a depuis été un grand huit d’émotions, de concerts, de fun !

 

Metal-Eyes : Comment décrirais-tu la musique de Mason Hill à quelqu’un qui ne connais pas votre musique ? Et pour tout te dire, je fais partie de ces gens… Je n’ai pas eu le temps d’écouter une seule note de ce que vous faites !

Scott Taylor (il rit) : Ok, ok, je vois… Alors, nous sommes un groupe de rock moderne qui rencontre le rock classique. Je dis ça parce que nous avons tellement d’influences dans ce groupe, ça va du classic rock et le rock moderne. On adore expérimenter, trouver des sons actuels, mais on adore le rock plus traditionnel aussi, avec des solos et ces trucs-là. On essaie juste d’être nous-mêmes plutôt que d’imiter ce que d’autres groupes font…

 

Metal-Eyes : Quelles sont vos influences principales ?

Scott Taylor : Il y en a un certain nombre, prioritairement les groupes avec lesquels nous avons grandi – Alter Bridge, Black Stone Cherry, Nickelback – et ce son des 80’s – la section rythmique adore Metallica. Ce qui est étrange, c’est que notre bassiste adore le hip-hop et nous essayons d’intégrer ce type de rythme aussi…

 

Metal-Eyes : Votre album s’intitule Against the wall. C’est ce que vous ressentez aujourd’hui, d’être le dos au mur ?

Scott Taylor : Pas aujourd’hui, non. L’album est la représentation de tout notre travail depuis 6 ans, avec des hauts et des bas, des moments de notre vie où nous ne savions ni où nous étions, ni où nous voulions aller… Nous en avons tiré cette détermination, pour et grâce à nos fans, et quoiqu’il arrive, nous savons où nous voulons aller ! Aussi loin que nous le pourrons et voici l’album du commencement.

 

Metal-Eyes : La pandémie a impacté le processus d’enregistrement ?

Scott Taylor : Oui, clairement. Le groupe a enregistré la plupart des instruments juste avant le Covid, mais il restait les voix à faire. Je devais les enregistrer en mars 2020, au moment du confinement américain. Et je me trouvais à New York à ce moment là. C’était une sensation étrange, deux des semaines les plus surprenantes de ma vie, je dois le reconnaitre. Ça a eu un impact sur nous, et sur la sortie de l’album. Nous pensions que ça durerait6 mois, 9 mois, donc nous pensions être prêts pour mars 2021. Mais quand on s’est rendus compte de ce qu’il se passait… On aurait pu retarder encore la sortie de l’album, mais les gars ont insisté. Ca fait si longtemps qu’n attend…

 

Metal-Eyes : D’ailleurs, en parlant de la pandémie : la bio sur votre site web précise que votre bassiste, Ward, a étudié la microbiologie et la virologie. Il aurait pu être utile à plus de monde s’il avait poussé plus loin ses études…

Scott Taylor (rires) : Je sais, je sais ! Il a étudié à l’université mais, voilà, c’est ce qu’il se passe avec les musiciens : combien y en a-t-il qui auraient pu avoir une vie stable ? Mais ils préfèrent arrêter pour se lancer dans l’aventure du rock.

 

Metal-Eyes : C’est comme toi : tu t’es entrainé des années avec pour objectif de devenir champion olympique de natation. Ça n’aurait pas été plus simple d’atteindre cet objectif que de se lancer dans une carrière de musiciens de rock à succès ?

Scott Taylor (rires) : C’était un rêve de gosse, oui, mais j’étais trop jeune pour me rendre compte de la réalité des choses. Je devais avoir 13 ou 14 ans. Tu fais partie d’une équipe et tu progresses. C’était bizarre d’être avec des gens qui se projettent 8 ans plus tard… J’en suis arrivé au stade où ce n’était plus un plaisir. J’ai appris ceci de la vie : si je n’ai pas de plaisir, je peux faire les choses, je me forcerai à les faire, mais quand quelque chose te botte, comme me tenir face à un public et chanter pendant 45’, je serai stupide de ne pas foncer !

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’une chanson de Against the wall pour définir ce qu’est votre groupe, laquelle serait-ce et pour quelle raison ?

Scott Taylor : Je pense, si je devais ne choisir qu’une chansons… que ce serait Broken son. Parce que le voyage qu’a connu cette chanson est le plus long que nos titres aient connu… J’ai écrit cette chanson avec John quand on avait 16 ans, je crois, il y a très longtemps, j’ai 27 ans maintenant. Elle a tant changé, elle a reçu tant de contributions de chacun, je crois que c’est le titre qui a vraiment reçu la contribution de chaque personne du groupe. Le truc avec cet album c’est qu’on a commencé à l’écrire vers 16 ans, et tout le monde ne faisait pas encore partie du groupe… Mais cette chanson, nous y avons tous participé, elle symbolise vraiment où nous pouvons aller ensemble lorsque chacun apporte sa patte.

 

Metal-Eyes : C’est votre premier album. Comment avez-vous procédé ? Vous êtes-vous retrouvé en studio, avez-vous plutôt utilisé les moyens numériques qu’offre la technologie actuelle ?

Scott Taylor : Nous avons pu travailler en studio à Glasgow, et avons travaillé avec Duncan Cameron. J’ai pu enregistré les voix à New York, mais, perso, je préfère pouvoir être en présence d’autres personnes, passer du bon temps ensemble. Duncan a fait un travail fabuleux, je suis vraiment content de ce qu’il nous a apporté.

 

Metal-Eyes : Justement, que vous a apporté le fait de travailler avec un producteur ?

Scott Taylor : Plein de choses ! J’étais un chanteur amateur un peu naïf… J’ai appris sur le tas, simplement en ouvrant ma bouche et en laissant les sons sortir. Là, j’ai pu apprendre la discipline, le contrôle de mon souffle, prendre conscience que je n’étais pas dans le bon ton… J’ai beaucoup appris de ce point de vue et ça change la vie !

 

Metal-Eyes : Against the wall sortira en divers formats, dont une version de vinyles en couleurs, 5 couleurs, plus précisément…

Scott Taylor : Oui. Quand on a commencé à en parler avec notre management, ils nous on montré plusieurs options. Nous les aurions voulues pour nous, donc on a tout pris. Ces versions couleur, je les mettrais volontiers au mur, elles sont trop cool ! Et c’est la concrétisation de ce voyage de 5 ou 7 ans, aussi, alors pourquoi se limiter.

 

Metal-Eyes : Et si tu les exposes au mur, elles seront vraiment « contre le mur » !

Scott Taylor : Exactement (rires) !

 

Metal-Eyes : D’où vient le nom du groupe ?

Scott Taylor : Ben… du fait que nous avions besoin d’un nom… Nous avions un nom avec un groupe de lycée, mais il ne collait pas… Je feuilletais un magazine, et, en gros, il y avait, sur une page un article au sujet d’un certain Docteur Mason – je ne sais absolument pas de quoi il parlait… – et de l’autre côté un article sur les collines d’Ecosse. Ça m’a frappé, j’ai trouvé que l’union des deux sonnait bien – Mason Hill. J’en ai parlé à James, et il a approuvé

 

Metal-Eyes : Ça sonne aussi comme un lieu de bataille, une victoire militaire…

Scott Taylor : Oui, aussi… Des gens m’ont dit que ça évoquait un nom de vin – tu veux un verre de Mason Hill ? – et je crois qu’il existe en Ecosse une colline de ce nom. Il y a plein de visions différentes. Et je pense que quand Queen a décidé de s’appeler Queen, ça ressemblait à une bonne idée. Mais leur musique devait être aussi classe que leur nom, ce n’est pas comme AC/DC, plus simple et direct…

 

Metal-Eyes : Que pourrait être la devise de Mason Hill ?

Scott Taylor : Depuis deux ans, je m’applique une devise qui pourrait coller au groupe : faire des efforts et partager pour atteindre nos objectifs. Je pense que nous comprenons tous à quel point il est difficile de réussir dans ce milieu. Nous avons tous la vingtaine, si nous faisons les choses, c’est maintenant, qu’avons-nous à perdre ? On y va, on fonce. On a peut-être le dos au mur, mais si on ne fait rien, rien ne changera.

 

Metal-Eyes : Et vous devez être les artisans de votre avenir…

Scott Taylor : Exactement, si nous ne faisons rien, personne ne le fera pour nous.

 

Metal-Eyes : Vous ne pouvez pas pour l’heure envisager de tourner. Comment allez-vous utiliser le temps qui vient ? Allez-vous en profiter pour composer et proposer une suite rapide à ce premier album ?

Scott Taylor : Absolument ! J’ai d’ailleurs quelques idées à travailler pour proposer de nouvelles choses cette année, les autres aussi, d’ailleurs. Nous sommes ouverts à beaucoup de choses, travailler pour proposer un nouvel Ep, un nouvel album… Nous n’en avons pas encore vraiment parlé mais je pense que nous allons simplement proposer du nouveau matériel, pourquoi pas ?

 

 

THUNDER: All the right noises

Angleterre, Hard rock (BMG, 2021)

Les amoureux de hard rock classieux vont être servis. Les Anglais de Thunder, depuis leur retour de 2015 (Wonder days arrivait après un break de 8 longues années) sont d’une précision sans faille, proposant un nouvel effort tous les deux ans. Et dire que le groupe a, depuis quatre albums maintenant, suivi un parcours sans faute est un euphémisme. All the right noises s’ancre parfaitement dans la ligné de ses 3 prédécesseurs, qui, déjà, proposaient cetet touche si spéciale et reconnaissable. La voie de Danny Bowles semble ne pas faiblir malgré les années qui avancent, les guitares de Luke Morley et Ben Matthews sont complices comme jamais, la rythmique à la fois simple et plombée de l’impayable Harry James, victime involontaire de ses camarades de studio, et de Chris Child donnent cette structure autour solide et imparrable. Thunder, c’est simple, c’est du rock direct et sans fioriture, alternant entre titres directs et entraînants et ballades jamais gratuitement sirupeuse. Du nerf et du feeling, c’est ce qui fait la force de Thunder. Et puis on s’amuse avec ces paroles souvent à double sens comme ce « Shut up! I can’t hear another word another lie, Four years you been banging on and on » qui introduit l’album sur Last one out turns out the lights qu’on croirait volontiers être un message adressé à un certain Donald… Il y a aussi ces clins d’œil aux grands de ce monde, comme ce Going to sin city qui pourrait être signé AC/DC tant le riff et l’ambiance sont proches des premiers albums des Australiens. Le groupe sait aussi se faire taquin, comme sur You’re gonna be my girl. Une nouvelle fois, Thunder nous offre un album varié, aux chansons enjouées et toujours séduisantes. All the right noises tape dans le mille avec un rock classieux et sans autres prétention que celle de faire plaisir.