NORTHERN LIGHTS: Oracle

France, Metalcore (Autoproduction, 2023)

Oracle, c’est un Ep de 5 titres que Northern Lights a sorti en début d’année. Débutant avec une mélodie orientalisante, House of god vire rapidement vers un metal moderne hurlé, heureusement contrebalancé par un chant (féminin et/ou masculin) clair et plus doux. Musicalement, le combo troyen taille dans le gras, proposant des descentes de manche chirurgicales, des break downs bien sentis et des passages légèrement plus calmes tout au long des Judgement – ce pont presque salvateur – Temperance, son intro qui monte en puissance et sa variété de tempi, The moon, speedé et rageur, ou The game (rien à voir avec le film…) tout aussi empli de colère. En à peine trois années (le groupe fut formé en 2020 et a déjà eu l’opportunité de tourner avec rien moins que Killswitch Engaged, par exemple) Northern Lights semble avoir trouvé son identité musicale dans un style explosif.

NOT SCIENTISTS: Staring at the sun

France, Rock (Autoproduction, 2023)

Nous avions découvert Not scientists en 2018, lors de la sortie de son précédent album, Golden staples (chroniqué ici même). Un groupe de rock aux larges influences New wave des années 80, le groupe proposant des compos légères et entrainantes tout à la fois, assez éloignées (très éloignées) du metal mais chez Metal Eyes, on n’est pas fermé aux belles choses! Voici donc Not Scientists qui redébarque après une tournée, le départ de Thibault fin 2019, l’arrivée de son remplaçant Julien venant du même groupe que lui, No Guts No Glory), sans parler d’une pandémie qui, au final, aura permis au quatuor de mieux se concentrer sur la réalisation de ce nouvel album, Staring at the sun. 11 titres composent ce nouvel album, aussi dansant que parfois enragé. L’ensemble bénéficie d’un son clair et puissant à la fois apportant une vraie identité à chaque titre, allant de la douceur à la folie pure (Rattlesnake, plus que speedé!). Alors, oui, malgré la crise sanitaire et l’arrivée massive de nouveautés ces derniers mois, 4 ans entre deux albums c’est long et le public peut se montrer particulièrement volatile, alors espérons pouvoir profiter du groupe sur scène et ne pas avoir à attendre encore 4 ans avant la suite. Profitons cependant de cet album chaleureux et volontaire.

REDSPHERE: Regnum lupus

France, Death/Thrash (EP, M&O music, 2023)

Redsphere n’est pas une nouveauté sur la scène metal française, mais le groupe issu de nouvelle Calédonie doit encore se frayer un chemin en métropole. Déjà auteur de deux albums, Facts en 2017 et Immrotal voids en 2019, le groupe revient avec Regnum lupus, un court Ep de 4 titres forgé dans un death thrash direct et sans concession. Ou presque. Car, mis à part le « chant » typique au genre, hurlé et rageur, Redsphere nous propose 4 titres aux influences variées. Alors, oui, ça tabasse sec, les blast beats et la double grosse caisse sont légion, mais il y a plus. Princes (memento mori) et A new order, premier et dernier titres, sont clairement d’inspiration thrash à la Exodus ou Death Angel, A vicious century défonce tout sur son passage tandis que War and lies a quelques influences presque symphoniques apportant une touche plus légère à l’ensemble. Alors, hormis ce qui pour moi n’est pas du chant, le reste entraine et casse des cervicales comme il faut.

NOT BAD: Spook up your life

France, Metal (Auroproduction, 2023)

Voici un album qui arrive soit trop tard dans l’année, soit trop tôt. Spook up your life nous est sorti de terre par les Frenchies de Not Bad. Trop tard? Trop tôt? Et pourquoi donc? Ce disque est la parfaite bande son d’une soirée horrifique, genre, au hasard, halloween, mais peut aussi servir d’accompagnement lors d’une soirée pizza films d’épouvante entre potes. Et, ça, OK, il n’y a pas de moment privilégié dans l’année… Le propos musical est direct et enjoué – le terme colle parfaitement tant on sent que le groupe s’amuse à jouer les zombies errants et affamés. L’album est truffé de références au genre, entre bad aliens et psychopathes de cinéma (Vorhees a même un titre à son nom…). Le chant rugueux et profond de Arnie Spookingham (!) est de mise, accompagné par instants de voix plus claires masculine et féminines (dont une certaine Ombeline Duprat aka Oxy Heart, Asylum Pyre, qui n’est certainement pas là par hasard) qui donne au projet les couleurs d’un parc d’attraction dédié au thème. Scoobi-doo n’est sans doute pas loin, mais bien planqué. Musicalement, Not Bad nous propose un heavy aux lignes mélodiques variées, explorant également le rock groovy old school US et les prémices du power speed metal allemand. Les 15 titres sont aussi funs que sérieusement pensés et exécuté. Si Not Bad n’invente rien, il est évident que le groupe ne cherche qu’à passer du bon temps. On les verrait bien sur scène accompagner des Sleazyz ou Magoynond tant ces groupes diffèrent musicalement mais leur esprit va dans le même sens.

HELLFEST 2023: Sold out !

On aura à peine eu le temps de se pencher dessus et… ça n’étonnera personne: le Hellfest est désormais complet. Il aura fallu à peine une heure pour qu’en ce 14 février la totalité des pass 1 jour trouve preneurs. Il y aura donc, sans surprise, foule à Clisson entre le 14 et le 18 juin prochains pou rcélébrer les musiques extrêmes et le metal sous toutes ces formes. Kiss, Iron Maiden, Mötley Crüe, Slipknot, Def Leppard, Rancid, Black Flag, Pantera, Parkway Drive, Within Temptation, Tenacious D, Fishbone, Melvins, The Cult, Paradise Lost, Behemoth, Th Hu… Ce sont pas loin de 200 groupes de toutes nationalités et tous horizons qui viendront célébrer la vie et le metal.

Ci-dessous, le communiqué officiel duHellfest:

 » Le Hellfest 2023 est officiellement Sold-out !

Merci à toutes et tous pour votre fidélité et votre engouement, les derniers pass 1 jour se sont envolés en moins d’1h ce mardi 14 février.

⚠️ – Attention aux reventes / fausses annonces qui peuvent apparaître dès maintenant. Nous vous invitons à signaler chaque annonce que vous pouvez voir passer.
Nous vous rappelons que la SEULE plateforme de revente est chez notre prestataire REELAX TICKETS : https://reelax-tickets.com/e/n/hellfest-2023

Côté coulisses, les préparatifs de l’édition 2023 s’accélèrent, nous reviendrons vers vous dans les prochains jours pour vous détailler les premières infos pratiques (heures d’ouvertures, infos sur nos partenaires de voyage en bus / covoiturage, easy camp, etc…)

Sachez en tout cas que de belles surprises vous attendent niveau aménagements cette année, en effet 2023 marque le retour des « gros » chantiers pour améliorer votre confort sur le site du Hellfest.

Merci encore à vous et à très vite !

Hellfest Crew »

FESTIVAL O’TEMPO 2023: L’affiche dévoilée

Nous avions découvert le festival O’Tempo l’an dernier. La bonne ambiance, festive et familiale, le lieu à taille humaine, la programmation variée sur 3 jours, ou plutôt 3 soirées, de festival, la localisation idéale – à Boigny sur Bionne, à quelques minutes d’Orléans (45) – et son parking facile d’accès, tout était réuni pour donner envie d’y retourner.

L’association VVMS production qui organise ce festival vient de dévoiler une affiche à la fois rock et acidulée. O’Tempo se déroulera cette année les 25, 26 et 27 août prochains et ça va bouger.

Déjà annoncés, Danakill (reggae)ou Matmatah (Rock) accompagneront Stache, Mosiman ou encore Malo’. Mais les gros morceaux, ce sont bien ces têtes d’affiches pop, rock, grand public qui enfonceront le clou de la fête puisque le site accueillera, dans l’ordre, La Grande Sophie et ses textes décalés et ses mélodie acidulées, le trio de copains allumés Trois Cafés Gourmands et celle qui cette année représentera la France à l’Eurovision, la Canadienne La Zarra qui cloturera cette nouvelle édition.

La billetterie (pass 1 jour ou 3 jours, avec tarifs enfant et adulte de 19 à 69 euros, qui fait mieux?) est dès à présent accessible sur le site du festival, site régulièrement mis à jour avec de nouvelles annonces: Site du festival O’Tempo

LUCIE SUE: To sing in French

Sticker made in USA: « Parental advisory »: Si vous avez assisté à la dernière prestation hellfestive des dingos de Steel Panther, vous l’avez vue les accompagner. Et vous avez compris que Lucie Sue n’a pas sa langue dans sa bouche… mais plutôt dans celle des autres, voire ailleurs. Qu’est ce qu’elle en avait à dire comme cochonneries! Mais elle nous a bien fait marrer. Alors l’écoute de son album To sing in French débute avec cette question: aussi chaude que l’été dernier? Avec un premier morceau intitulé Lick your teeth, c’est clair. Sa langue, elle la veut ailleurs. Et Lucie Sue l’enrobe d’un groove entrainant, funky et rock, tout au long des 9 titres de ce premier album. Très bien produit, chanté dans un anglais plus que maitrisé, ce disque mélange de nombreuses influences, alliant l’esprit pop de Ghost à des BO de westerns modernes, du blues et du funk, agrémentant l’ensemble de rythmes dansants et sexy. Une variété qui va jusqu’à ce plus que séduisant Freedom, reprise moderne de George Michael ou un esprit hispano orientalo poppy sur Shine on Avalon. Ok, ce n’est pas metal, mais c’est bigrement bien fait et l’ensemble se révèle très efficace. Au point de se demander comment diable Lucie Sue a-t-elle pu se retrouver sur cette mainstage 2 en juin dernier à tenir des propos interdits aux moins de 18 ans! To sing in French (chanté en anglais, évidemment, on n’en est pas à un oxymore près)  est une belle et langoureuse réussite qui donne envie d’en écouter plus encore et voir en live.

ELYOSE: Déviante

France, Metal (Autoproduction, 2023)

J’ai dû rater leur précédent album, mais garde de bons souvenirs de leur troisième, un Reconnexion varié et truffé d’invités (chro ici). Voici qu’Elyose revient sous forme de duo avec Déviante, titre qui évoque pour le moins un monde SF post apocalyptique. Le chant français de Justine Daaé, à la fois doux, déterminé, pop et envoutant, est impeccablement soutenu par une instrumentation mêlant nu metal, indus/electro, et heavy moderne. On retrouve – sans surprise, serai-je tenté d’écrire (d’ailleurs, je l’écris) l’esprit d’Evanescence, groupe évident sans pour autant être omni présent. Si les compositions se révèlent complexes sans être trop alambiquées, il manque un petit quelque chose, un supplément d’âme: le groupe n’est aujourd’hui que duo, et cela se ressent dans le rendu final, principalement dans la batterie qui semble programmée et manque de toucher humain. On reste cependant dans cet esprit électro rentre dedans et efficace et ce « détail » mis à part, le propos musical est très réussi. Elyose est sans doute à voir sur scène, lieu partagé dans un récent passé avec rien moins que Therion ou Tarja. A quand la route?

 

Interview: HIGHWAY

Interview HIGHWAY – entretien avec Ben Chambers (guitare) – propos recueillis par téléphone le 3 février 2023

Les sudistes de Highway viennent de sortir The journey (chro ici), leur quatrième album (cinquième production en comptant le Ep de leurs débuts) et une nouvelle fois encore parviennent à se démarquer avec une production 100% acoustique. Et franchement, depuis le temps que j’aime le rock simple et direct des sudistes, il était temps que je puisse m’entretenir avec eux. C’est donc le guitariste du quatuor qui se plie à l’exercice et franchement, des discussions comme ça, simple comme si « entre potes de toujours », ça fait du bien! Ben nous dit tout et plus sur ce nouveau disque plus que séduisant et réussi.

Metal Eyes : Ca fait un petit bout de temps que je suis Highway, et on va parler aujourd’hui de The journey, votre nouvel album…

Ben Chambers : Oui, je me souviens de chroniques sur Metal Eyes mais aussi sur un autre webzine il y a longtemps…

On ne va pas revenir sur l’histoire du groupe formé en 2002, vous sortez maintenant votre quatrième album…

Cinquième, même, sauf si on considère le premier comme un Ep, ce qu’il est… ok quatrième album.

Donc, un quatrième album, et vous avez fait le choix de sortir un disque acoustique. Un album a moitié composé de nouveautés et à moitié de reprises d’un groupe qui s’appelle Highway…

Oui, il est pas mal, c’est un groupe dont on est fans (rires)

Pourquoi avoir fait ce choix de reprendre certains de vos morceaux en acoustique ?

C’était un peu le point de départ de cet album : des concerts en acoustique, on en fait régulièrement et on adore ça. On avait revisité des morceaux en acoustique et on a toujours eu de bons retours, c’est une autre expérience. On s’est simplement dit que ce serait bien qu’on les enregistre, mais ça, c’était il y a longtemps. La pandémie est arrivée et on s’est simplement dit : « allez, faisons tout ce qu’on    toujours voulu faire mais qu’on n’a jamais pris le temps de faire ». On a fait plein de choses, un clip dessin animé qui a pris beaucoup de temps, on a travaillé sur des jeux video et on fait cet album. On a pris des morceaux qu’on jouait déjà en live mais en poussant beaucoup plus loin les orchestrations et les arrangements… On a écrit de nouveaux morceaux dédiés à ce format acoustique. On a fait ça parce qu’on adore ça… On a plein d’influences d’albums de blues acoustique, de groupe de hard qui faisait ça à l’époque des MTV Unplugged… ça montre une autre facette de Highway mais avant tout, le moteur, c’est le plaisir. On a fait ça parce qu’on a envie de le faire. On est allé au bout de cette idée. Pourquoi on a choisi de reprendre 4 de nos morceaux ? Parce que ça permettait de laisser une trace de ce qu’on joue live et ça permet aussi aux personnes, comme toi, qui connaissent Highway d’écouter une autre version du groupe, avec un petit coup de neuf. Il y a des morceaux qui datent d’il y a quinze ans !

Le petit coup de neuf commence dès Like a rockstar puisque vous avez ajouté des cuivres, des chœurs et l’interprétation est totalement différente.

Ah ouais, totalement ! C’est pour ça que je dis qu’on est vraiment allé au bout du truc. On a voulu se réinventer et pas seulement faire un album guitare/voix. On a travaillé pour la première fois avec un producteur – jusque-là, c’était plutôt de l’autoprod – qui s’appelle Bret Caldas-Lima qui travaille avec plein d’artistes, metal et autre. Il nous a beaucoup aidés pour pousser au maximum ces arrangements et apporter une couleur à chaque chanson. On a travaillé vraiment de concert avec lui, il nous a poussés à ajouter des cuivres, du piano, les orchestrations sur le dernier morceau The Journey. C’était vraiment passionnant d’aller toujours plus loin, de voir comment on pouvait sublimer es titres avec ce travail d’arrangements… En tant que musicien, c’était vraiment très enrichissant de retravailler d’anciens morceaux et d’en créer de nouveaux dans cet esprit-là. Vraiment trop cool (rires) !

Le principal c’est que vous y ayez trouvé du plaisir, vous le faites pour vous d’abord.

Ah, oui, on s’est vraiment éclatés. On ne nous attendait pas là, et ça nous a permis de surprendre un peu les gens. Nous aussi, ça nous a surpris… Mais on s’est tous éclatés !

Vous avez aussi choisi un titre qui est très évocateur, The journey, le voyage. C’est un voyage dans un univers qui est le vôtre, un voyage musical, un voyage dans le temps avec ces chansons revisitées mais aussi un voyage au travers de toutes vos influences.

Tout à fait, tu as parfaitement résumé l’idée de ce voyage. C’est tout ça. Revoyager dans notre discographie, dans le temps, comme tu dis, dans l’espace et dans les atmosphères… Il y a du blues, de la soul, du flamenco, il y a tout ce qu’on aime et qu’on n’a jamais réussi à inclure et que le format acoustique nous permet de faire.

Vous avez attaqué le travail sur cet album quand ?

Les anciens morceaux existaient déjà, mais on a vraiment commencé à se pencher dessus avec le Covid et les confinements. C’est là qu’on s’est demandé quels morceaux on allait choisir d’enregistrer. Les enregistrements ont commencé fin 2021 et se sont terminés début 2022, plusieurs sessions sur 4 ou 5 mois. Le confinement nous a permis de pouvoir nous pencher sur les détails. Le prochain album, qui sera électrique, je peux le dire…

Ce sera pour 2029 !

Non, ce sera avant, même si on est lents…

Je suis certain que ce sera pour 2029. Quand on regarde l’écart entre chacun de vos albums, il y a toujours 6 ans… Donc, 2029, c’est logique.

Ouais, mais on a le droit de changer… (rires)

En même temps, ça fait trois 6, un chiffre un peu magique, non ? Mieux encore… Si tu tapes sur google « line-up highway », sais-tu combien de propositions sont affichées ? Il y en 666 millions, je l’ai fait tout à l’heure…

Génial, génial… C’est vrai que c’est un chiffre magique… ou satanique, je ne sais pas… (rires) Le prochain album électrique, ok, je ne donne pas de date mais il est déjà bien avancé, il sera électrique mais avec son lot de surprise. Si The journey est un peu un ovni dans notre discographie, il a quand même notre patte, il y a un fil rouge.

Il y a clairement l’identité musicale de Highway, du classic hard rock, la voix de Benjamin, le jeu de guitares…

Ben a aussi beaucoup travaillé son chant pour ce disque. C’est un autre format, l’acoustique. D’habitude il y a sa voix éraillée, il pousse des cris, mais là, il a dû travailler différemment et ça aussi c’est chouette. Bosser avec ce producteur lui a permis de travailler dans un registre plus clean, faire passer plus d’émotions… j’ai hâte qu’on continue dans cette voix, en électrique mais avec ce qu’on a appris de cet album.

Tu parlais tout à l’heure de concert, un groupe de rock c’est aussi la scène. Quels sont vos pprojets à venir ?

On ne va pas faire de tournée pour cet album. On continue les concerts électriques et c’est assez rigolo parce qu’on joue en acoustique des morceaux qu’on a électrifiés. Il y a certains concerts où on fera un petit set acoustique pour rendre hommage à cet album, et il y aura aussi quelques évènements spéciaux où on jouera cet album avec les invités, cuivres, piano… dans des endroits un peu spéciaux comme des théâtres, pour coller à l’univers de ce disque. Sinon ce sera surtout des concerts électriques. Si tu nous suis un peu, tu sais qu’on joue régulièrement en Espagne, là, on va aussi aller pour la première fois en Italie… On reste un groupe électrique.

Si tu devais ne retenir qu’un seul des 8morceaux de The journey pour dire « voilà, Highway, en acoustique, c’est ça », lequel retiendrais-tu ?

C’est pas facile, parce qu’ils sont tous très différents. Maintenant, je dirai, principalement lorsqu’on joue live, le premier titre, Like a rockstar. Parce que c’est la preuve que même en acoustique, ça peut être fun, dynamique… On est toujours debout, on fait la fête. Mais ce titre montre que, même en acoustique, on peut avoir la rock attitude.

Justement, qu’est ce que vous faites comme des rock stars ?

Un peu tout ! L’idée des paroles de ce morceau, c’est de dire que quoi que tu fasses, fait le à fond, avec le style, la pêche, l’assurance, avec passion et c’est ça qui fait que tu le fais bien, que tu es heureux et fier de ce que tu fais, que tu sois électricien, dentiste, musicien. Fais les choses à fond. Après, on n’est pas le plus décadent des groupes, on a un décadent dans le groupe et ça suffit (rires) Et puis, on n’a pas envie d’être tristes, on traverse tous des moments tristes et difficiles. Romain, mon frère, et moi, on a perdu notre papa en fin d’année, on lui dédie l’album. C’était dur, mais la musique aide aussi à cicatriser, à se concentrer sur le moment présent. Et c’est vrai que le faire à fond aide beaucoup à traverser des moments plus difficiles.

C’est aussi une thérapie. Et, je fais peut-être un lien douloureux, mais « the journey » peut aussi évoquer ce voyage de votre père vers un autre monde.

Aussi… On lui a dédié l’album, ça a été long, difficile, ça s’est fait pendant le processus de l’album et clairement, oui, c’est aussi ça, un autre voyage…

Alors on va revenir à quelque chose de plus positif, d’autant plus que tu as encore quelques interviews à suivre et si tu y vas complètement déprimé… Alors, si tu devais décrire la musique de Highway à quelqu’un qui ne vous connait pas du tout, que lui dirais-tu pour lui donner envie de se plonger dans votre discographie ?

Je dirais que Highway c’est un groupe de hard rock, classic hard rock, avec beaucoup de mélodie et d’énergie. C’est le groupe de notre vie, Highway, donc dedans, il y atout, du hard rock australien de nos premiers amours auquel on a intégré en grandissant toutes les autres influences qui sont arrivées. Donc c’est un groupe assez mélodique qu’on a beaucoup travaillé, on a rajouté des chœurs… Ça reste une base rock binaire avec du blues, de la mélodie… C’est du rock assez… varié, fin. On essaie d’avoir de la finesse dans notre musique. On ne veut pas être juste un groupe de hard rock binaire, que j’adore, soyons clairs, mais avec Highway, on cherche toujours à rajouter quelques éléments pour enrichir notre musique.

Qui est responsable de la pochette et des illustrations ?

Il s’appelle Christian de Vita. C’est quelqu’un avec qui on a travaillé sur le clip de Chemical trip qui est sorti pendant le confinement. On avait fait un clip dessin animé, et ce mec, c’est un graphiste qui travaille à Paris que j’avais contacté dans l’optique de ce type de clip. Il avait fait celui de Slash, Bad rain, que j’avais beaucoup aimé. Je l’ai contacté, il travaille en France et il a accepté. Le tout a aboutit à ce projet et quand on a eu le concept de cette pochette d’album genre ambiance ciné, on s’installe et on en profite comme au cinéma, je lui ai tout de suite proposé. Je savais qu’il avait déjà l’idée de l’ambiance de tout ça, du cinéma – il travaille chez Disney. Il a fiat ça en collaboration avec un autre graphiste de Nantes. Tous les deux ont fait la pochette et… une affiche de film, une illustration par chanson qu’on retrouve dans le livret du CD. C’est donc aussi tout un concept visuel associé à cet album : tu rentre dans un cinéma, un théâtre, voir le film de The journey où chaque chanson est une scène différente avec les mêmes acteurs.

Tu parles de Chemical trip : l’illustration vous montre tous les quatre sur un arc en ciel aux couleurs de la gay pride (il se marre). Il y a un engagement de votre part ?

Ah, ah, non, il n’y a aucun engagement. C’est juste parce que c’était psychédélique. Il n’y a pas de rapport au drapeau gay, c’était vraiment plus part rapport au côté psyché, champignons hallucinogènes et tout ça. Maintenant, c’est vrai qu’on peut y voir un message et une sorte d’engagement.

Sans même parler d’engagement, ça pourrait simplement être un clin d’œil…

Ça pourrait, amis ce n’était pas le cas…

Je termine avec la pochette. Elle est, naturellement très évocatrice de cinéma mais surtout de cinéma américain (il acquiesce). Vous avez une relation particulière avec les USA. Vous y voyagez régulièrement ?

C’est notre culture, oui… Tu sais quoi ? J’en reviens. Il y a trois semaines, je me suis fait un trip court en Louisiane et au Tennessee pour aller suivre la route du blues, du jazz, de la naissance du rock’n’roll. J’adore… C’est ma culture musicale, et être dans ce berceau où est né le rock… Quand tu vas à Memphis et que tu rentres dans les studios, les Sun studios où sont nés les premiers morceaux d’Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Johnny Cash… C’est incroyable, émouvant… J’adore… Oui, je suis fan, et ça transparait dans notre musique.

Et les Américains sont plus dans l’entertainement que dans la culture, fameuse « exception culturelle française ». Cependant, qu’est-ce qui manque aujourd’hui à Highway pour passer au stade supérieur, vous avez une carrière qui commence à être longue, une discographie assez riche… Que manque-t-il ?

Si je le savais… Peut-être les contacts, le fait de n’avoir pas été là, au bon endroit au bon moment… Tout ce qu’on fait, on le fait avec amour, petit à petit avec les moyens qu’on a. Aujourd’hui, on croit vraiment à cet album qui peut nous ouvrir des portes vers un public pas forcément hard ou metal. Nous on continue, on sait qu’on va rencontrer quelqu’un qui va nous permettre de franchir une nouvelle étape. Comme ça a été le cas à chaque album, on a rencontré des gens qui nous ont permis de franchir une nouvelle étape. On verra où nous emmènera ce nouveau voyage… « It’s a long way to the top » … J’ai déjà accompli beaucoup de rêves avec ce groupe depuis qu’on l’a fondé – des tournées européennes, avec Schenker, rencontré des gens géniaux partout en Europe, faire des journées promo à Paris… Je ne pensais pas qu’on serait encore là 20 ans après !

Quelle pourrait être la devise de Highway aujourd’hui ?

La devise ? Je crois que c’est toujours la même chose depuis le début : « Enjoy, have fun ». Profite, quoi. Eclates toi et ne pense pas au passé ou au futur, éclates toi aujourd’hui.

As-tu une dernière chose à ajouter puisque nous arrivons au terme de cette interview ?

Surtout, merci à toi qui nous soutiens depuis nos débuts, tu fais partie des premiers à avoir écrit à notre sujet, à avoir fait des chroniques. On va monter une tournée, et on va partout, alors s’il y a des organisateurs intéressés, n’hésitez pas !

 

Plus d’infos sur le site du groupe: www.highwayrocks.com

 

THE KASH FLOWZ: Would it be impossible?

Belgique, Hard rock (M&O, 2023)

Si tu es amateur de punk rock US, alors jette une oreille à The Kash Flowz qui, avec Could it be impossible? nous propose un album 100% fun et inspiré du hard pop et punky à la The Offspring ou Blink 182. Bien que chanté dans un anglais pas toujours facile à comprendre, les Belges se montrent ici souvent irrévérencieux dans leurs textes, sexy et provocateurs à souhaits, souvent décalés ( ce « she’s got more mustach than me »!) L’ensemble des 10 titres taillés sur mesure pour une jeunesse ado – sans que cela ne soit péjoratif, nous sommes tous passé par ce stade de découverte – est fun et rythmé, doté d’une production irréprochable et l’esprit très US rend l’ensemble très attractif. Bref, si The Kash Flowz ne réinvente nullement la machine à courber les bananes, il nous propose un album plein d’humour (de l’humour belge, évidemment!), entrainant et qui se laisse plus que facilement écouter.