GHOST: Skeleta

Suède, Rock hard (Loma vista recordings, 2025)

A sa sortie, il y a trois ans, nous avions, chez Metal Eyes, qualifié Imperia d’album « en demi-teinte ». Alors, forcément, c’est avec un mélange de crainte et d’une certaine forme d’excitation que j’appréhende Skeleta, le nouvel album de Ghost. Force est de reconnaitre que le second sentiment l’emporte sur le premier tant Tobias Forge a cette capacité à composer des hymnes qui, sous de faux airs pop, s’affichent résolument entrainants et (gentiment) subversifs. Peacefield introduit ce nouvel album sur fond de chœurs religieux féminins avant de se transformer en un rock quelque plus dur. Tout au long des dix titres de cet opus, il faut tendre l’oreille pour découvrir un fond de noirceur, ces détails qui font que, oui, Ghost, au delà du visuel ouvertement provocateur et de ses textes volontairement subversifs et « scandaleux », fait bien partie de la grande famille hard rock. Un hard léché, souvent proche du FM des années 80, avec des mélodies et des refrains immédiatement mémorisables, ceux du genre à être instantanément repris en chœur par le public en concert. Trois ans après une certaine déception, Ghost revient dans une forme éblouissante. La messe (noire) en est-elle pour autant dite? Rien n’est moins sûr. Ghost est de retour, en pleine forme et en peine possession de ses moyens. Superbe.

KORN: Requiem

USA, Nu metal (Loma vista, 2022)

C’est avec une régularité exemplaire que Korn propose depuis une bonne décennie ses nouveaux albums: un tous les trois ans, un bon rythme pour les amateurs du fondateur du Nu metal, non? Requiem est donc le nouvel opus de Jonathan Davis et sa bande et nous proposent 9 titres qui sauront séduire les fans. On pourrait penser qu’avec une discographie aussi imposante que la sienne, Korn pourrait tomber dans une sorte de routine sans consistance, mais non, même si  on a pu sentir la formation pas toujours aussi inspirée fut un temps pas si lointain. Mais depuis une dizaine d’années, l’envie semble avoir repris le dessus. L’alternance de rythmes, le chant doux et bienveillant passant brutalement à une certaine forme de colère, les compositions ici sombres et là plus légères donnent envie d’en écouter plus. Or, ce disque ne dure qu’à peine plus d’une demi heure, le temps règlementaire des albums d’antan et celui d’Eps actuels. Mais on ne saurait en faire le reproche à Korn qui évite ainsi de tomber dans le piège du remplissage gratuit au dépend de la qualité. Si Requiem n’atteint pas le niveau de la première partie de la carrière du groupe, il est toutefois très prometteur et nous offre un groupe dans une forme retrouvée qui fait plaisir à entendre.