Rock, Autriche (Membrane, 2017)
Parfois inspiré par le côté aérien de Pink Floyd (Big girls), à d’autres moments revisitant Hendrix (Street Ja man), Mother’s Cake se positionne sur la scène rock en clamant haut, fort et clair, son amour du rock bien fait, et au delà. Car on touche aussi bien à l’univers psychédélique que rock, funk que progressif tout au long de ce No rhyme, no reason, son troisième album. Mother’s Cake ne s’impose de barrières que celles qu’ils entend ne pas franchir, et elles semblent peu nombreuses. Peu importe l’époque, le trio autrichien est aussi moderne que fondu de vintage. Si l’on peu regretter ne pas comprendre l’anglais du chanteur Yves Krisner, on appréciera en revanche la variété des genres présents au sein de ces 10 chansons. Le groupe explore et teste, comme cet étrange passage au milieu du déjà mentionné Street Ja man (z’ont fumé quoi???) qui en dit long sur la maturité des musiciens. Il est une faiblesse, cependant: des longueurs lors des passages les plus allumés. Dans un monde où tout va très – trop – vite, on a le sentiment, parfois, de se perdre en route. Mais le travail et la volonté sont là. Il n’est guère étonnant de découvrir que sur ses deux réalisations précédentes (Creation’s fines en 2012 et Love the filth en 2015) on trouve de prestigieux participants, comme Ikey Owens, ex-claviériste de The Mars Volta, autre influence, ou Jack White. Un troisième album est souvent décisif dans une carrière – sans doute une vérité moins évidente de nos jours, mais quand même – et ce No rhyme no reason pourrait permettre une meilleure exposition publique à Mother’s Cake. C’est en tout cas tout le mal qu’on peut lui souhaiter.
Note : 7,5/10