France, Psyché (Heavy psych sounds, 2022)
Decasia est un trio formé au début des années 2010 à Nantes. Après deux Ep, un éponyme en 2014 et The lord is gone en 2017, Decasia nous propose aujourd’hui son premier album, An endless feast for hyenas. Loin de vouloir inventer ou réinventer un genre, le trio nous propose un album puisant aux tréfonds du rock psychédélique de la fin des années 60/début des années 70. Il y a dans ces dix titres la folie des Doors, la puissance de Motörhead, la fumette de Hawkwind, le heavy de Black Sabbath, le tout enrobé, visuellement et musicalement, d’influences indiennes (souvenez-vous les pèlerinages sur les chemins de Katmandou, on y est). Les guitares saturées et ronflantes, la puissance sonore, le côté perché de ces compositions nous replonge dans un passé que d’aucuns tentent de faire revivre. Pas question ici du revival southern rock, non, mais bien de l’univers déjanté du rock psychédélique. Le chant – peu intelligible – rappelle Ozzy Osbourne ou Jim Morrison, les guitares évoquent un meeting entre Fast Eddie et Tony Iommy, les soli les envolées barrées des musiciens d’antan sous acide. Pas forcément très actuel, moins dansant qu’un Blues Pills, l’ensemble reste cependant intriguant et quelque peu attirant bien et peut s’apprivoiser petit bout par petit bout. Un saut dans le temps.