MURDER AT THE PONY CLUB: A human story

France, Rock alternatif (Ep, M&O, 2024)

Formé à Montpellier au milieu des années 2010, Murder At The Pony Club (l’oubli du « e » de poney est ici volontaire) publie un premier album, A true story. Inspiré par des formations telles que Queens Of The Stone Age, Foo Fighters ou encore Royal Blood, le groupe se taille une assez solide réputation scénique avec des concerts plus que dynamiques. Avec A human Story, MATPC évolue quelque peu au travers de ces 6 nouveaux titres, qui semblent offrir une continuité à l’histoire entamée plus tôt. Si on retrouve les principales influences, le groupe lorgne également cette fois du côté du punk US à la The Offspring ou Sum 41. MATPC cherche à proposer un rock festif et parvient à créer des ambiances de continuité de vacances. Seulement, voilà… Aussi bien faits soient ces 6 titres, on reste dans du déjà entendu. Si je tape volontiers du pied, rien ne me scotche vraiment ni ne me surprend. Bien fait, dynamique, jovial, entrainant… Tous les ingrédients sont là mais il manque ce quelque chose qui permet à un groupe de se démarquer de la concurrence…

SATURE: Secrets

France, Rock (Ep, M&O music, 2024)

Au travers des 4 titres de Secrets, les Français de Sature nous proposent une jolie palette de leurs influences et de leur savoir faire musical au travers d’un rock alternatif direct et sans fioriture. Quatre titres, c’est rapide. Il n’empêche, Secrets est varié et va à l’essentiel: le morceau titre nous plonge dans un rock/punk festif et entrainant. Il est suivi de Shattered dreams, plus pop rock, morceaux doté d’un riff épuré qui monte en puissance. Home alterne les plaisirs, alternant rock doux, enragé et allant aux limite du neo metal. Enfin, Dear diary vient clore cet Ep. Avec ses deux facettes opposées, le morceau se distingue et sort du lot. Démarrant comme une chanson rap US – qui m’évoque le film Ecrire pour exister (superbe film réalisé en 2007 par Richard LaGravanese avec, notamment, Hillary Swank et docteur Mamour – Patrick Dempsey) ainsi qu’une chanson que je n’arrive plus à nommer… Si ça merevient, je vous le signale – le morceau devient sur sa seconde moitié carrément rock et enragé. Un morceau envoutant, clairement mon préféré de cette carte de visite plus que prometteuse. A suivre de près !

MATW: Endless loop

France, Metal (Autoproduction, 2024)

Avec son précédent opus, Through the looking glass paru il y a un an à peine (en septembre 2023), MATW avait marqué quelques points avec son metal varié, allant du heavy traditionel au metalcore en passant par un esprit punk US. Et voila que le quatuor – Yanis Kateb (chant et guitare), Florian Cedard (guitares), Léo Capon (basse) et Thomas Niziolek (batterie) – revient avec un Endless loop tout aussi réussi. Avant même de glisser le CD dans le lecteur, la pochette interpelle: le groupe a en effet choisi de reprendre le visuel de son précédent album et de le présenter comme une sorte de reflet. Les couleurs dont différentes, le carrousel a vieilli, les arbres ont perdu leur sève… et les titres sont également intimement liés puisque si l’on met les pochette dos à dos, on revient toujours à la même chose, un avant et un après – le titre lui-même se traduit par « cycle sans fin ». Une suite logique donc, d’autant que MATW (pour rappel, acronyme de Me Against The World) a pensé ces deux albums comme un seul de 15 titres qu’il a préfér sciender en deux parties. On retrouve donc ici les même ingrédients, l’album démarrant par une guitare claire qui m’évoque un passage de Never look down II (sur le précédent album) avant de s’enfoncer dans une saine fureur aux rythmes variés. Là encore, on retrouve des inspirations lourdes et agresives autant que plus légères, voire festives. Le chant est aussi agressif qu’il sait se faire entrainant… Endless loop est l’album mature d’un groupe qui a tout l’avenir devant lui et qui propose une musique puissante et populaire à la fois. Voilà un groupe qui a tout pour séduire et se forger un vrai nom dans le metal pas que français.

Interview: FIREMASTER CONVENTION

FIREMASTER CONVENTION 2024 : Entretien avec Joffrey, Directeur programmateur de Tonnere Live (propos recueillis le le 31 mai 2024)

Cette année, Metal-Eyes est fier d’être partenaire de la nouvelle édition de la nouvelle édition de la Firemaster Convention, qui quitte Châteauroux (36) et se relocalise à Issoudun (36), siège de Tonnerre Live, l’asso organisatrice. Joffrey, son directeur et programmateur nous dit tout sur cette nouvelle convention qui se tiendra au Palais des Expositions et des Sports d’Issoudun (PEPSI, ça ne s’invente pas !) du 25 au 27 octobre 2024 et qui accueillera en concerts pas moins que GBH, Gorod, AirForce, Nightmare, Tagada Jones et d’autres encore.

Avant de rentrer dans le vif du sujet de la Firemaster Convention qui revient en octobre prochain, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bien sûr : je suis directeur de Tonnerre productions qui est une association basée à Issoudun et qui existe depuis 2012. L’objet de cette association est l’organisation et la promotion d’évènements culturels, notamment de musiques actuelles. Depuis 12 ans, on organise des concerts principalement sur le Cher et l’Indre. A l’époque on était très éclectiques, c’est-à-dire qu’on pouvait organiser des événements aussi bien reggae qu’electro, metal ou rock, et depuis quelques années on porte un nouveau projet, la Firemaster Convention, sur lequel j’interviens en tant que programmateur musical mais aussi sur d’autres activités qu’il y a sur cette convention. On en parlera après j’imagine. En tant que directeur, je gère une équipe de permanents, d’intermittents et de bénévoles. J’essaie de fédérer, de faire en sorte que tout ça fonctionne. Je suis une pièce importante mais je ne suis pas seul sur le bateau, il y a toute une équipe derrière moi.

Une équipe de combien de personnes ?

Sur la structure, nous sommes 5 permanents – même si on ne fait pas que de la production musicale, on fait aussi d’autres choses. Après, en fonction des événements, on peut monter à 15/15 salariés avec une centaine de bénévoles. Une équipe qui s’agite principalement le jour du montage et du démontage, mais c’est ce que j’aime bien : gérer un projet sur ses différentes étapes jusqu’au jour où tout s’agite et où on partage avec le public.

Tu t’étais occupé des précédentes éditions qui avaient eu lieu à Châteauroux ?

Tout à fait, oui.

Pourquoi avoir changé de lieu, être passés de Châteauroux à Issoudun ?

C’est principalement pour une question, logistique. On a l’habitude de travailler avec plusieurs villes, plusieurs lieux sur les départements de l’Indre et du Cher, donc on n’a pas de problématique particulière. Ça n’a rien de politique, on travaille avec tout type de villes sans contraintes particulière. La question principale c’était de gérer la logistique de ce genre d’évènement, comment rendre la gestion plus facile. La structure est basée à Issoudun, une ville de15.000 habitants pas très loin de Châteauroux, mais à une trentaine de kilomètre, donc, d’un point de vue logistique il fallait tout déplacer. On a pas mal de scénographie, de structures à aménager pour cette convention, donc c’était assez complexe. Après, le hall des expositions de Châteauroux est une très grande salle, difficile à exploiter…

… et à chauffer. Ceux qui ont assisté à la première édition s’en souviennent…

(Rires) Oui, difficile à chauffer. En plus, la première édition a eu lieu au cœur de l’hiver et c’était un peu absurde un lieu aussi grand… On n’avait pas non plus beaucoup d’alternative, on voulait que la première édition ait lieu à Châteauroux, qui est la préfecture de l’Indre, une ville moyenne avec 100.000 habitants. La salle est très grande, elle est difficile à aménager et, comme tu le dis, il y a d’autres contraintes : la chauffer, mettre en lumière la scénographie, etc. Là, à Issoudun, il y a une salle qu’on connait bien puisqu’on y a déjà travaillé, qui s’appelle le Pepsi – le Palais des Expositions et des Sports d’Issoudun – une salle un peu plus petite. On va limiter la capacité à 1.000 personnes par soir, mais on a déjà organisé des choses avec 2.700 personnes ou même 3.000 personnes sur une autre esthétique.

Ce qui permet aussi de voir la convention grandir et pouvoir accueillir un public croissant.

Oui, ce qu’on veut avant tout, c’est proposer un bel accueil. Ce qu’on veut organiser, c’est un peu ce qu’on voudrait trouver en tant que festivalier ou public. Ce qu’on regrette un peu sur certaines grosses machines, c’est parfois la trop forte affluence et le fait de ne pas pouvoir assister aux spectacles et aux activités dans de bonnes conditions. Alors on n’a pas la prétention de faire une salle pleine dans tous les cas, on est aux débuts du projets. Mais même si on pouvait accueillir une grosse affluence de 2.000 personnes, on n’accepterait pas forcément tout le monde. Notre objectif, c’est de proposer une expérience de festivalier de haute qualité.

Une première édition avait eu lieu à Châteauroux, en hiver, en février 2020. Une seconde édition a été quant à elle quelque peu tronquée par une certaine crise sanitaire et qui s’est faite à distance. Un retour au live en 2022 toujours à Châteauroux. Sur chacune de ces éditions, vous avez eu au minimum un groupe, un artiste international, le reste étant consacré à la scène française. Comment sélectionnez-vous les artistes qui vont jouer à cette convention ?

Déjà, on essaie d’avoir des artistes internationaux. On a la chance de pouvoir travailler sur une esthétique très dynamique à l’échelle internationale – et qui nous vient, aussi, de la culture anglo-saxonne. C’est normal d’avoir des groupes mythiques anglais, américains… Pour nous, c’est important d’avoir une diversité d’origines au niveau des groupes. Bien sûr, il y a une majorité de groupes français, il y a une scène actuelle très créative, surtout sur la scène djent, hardcore… on essaie d’avoir une programmation équilibrée entre la scène française et la scène internationale. Ce n’est pas toujours très facile de programmer des artistes internationaux parce que ça coûte cher de les faire venir en France, surtout quand ils sont hors tournée. La programmation se fait aussi en fonction des esthétiques : on essaie de programmer une soirée avec une thématique – hard, heavy, death sur une soirée et un peu plus punk, hardcore, metal core sur une autre. La scène punk est aussi très marquée et reconnue en France, on n’a pas trop de mal à trouver des artistes dans cette mouvance (rires). Il y a aussi l’Angleterre qui n’est pas trop loin et qui est un vivier historique…

Tu parles de l’Angleterre. Cette année, vous faites venir AirForce. Le point marketing principal, parce qu’il reste un groupe assez peu connu sauf d’une frange un peu plus « pointue » – c’est le groupe du tout premier batteur d’Iron Maiden. Pourquoi les avoir sélectionnés eux plutôt qu’un autre groupe – sachant que sur la troisième édition, il y avait Phil Campbell, presque le guitariste historique de Motörhead, en tous cas, celui qui aura passé le plus de temps dans le groupe, l’année d’avant il y avait le gigantesque dans la taille Chris Holmes, premier guitariste de W.A.S.P. Il y a un lien qui se fait avec les groupes d’origines de ces groupes qui viennent…

Tout à fait. Il est important pour nous de faire venir des personnes, des personnalités, qui ont eut un impact non négligeable dans le développement de cette musique. C’est déjà un plaisir d’accueillir ces légendes, ensuite, d’un point de vue musical, c’est l’histoire de beaucoup de choses, et, surtout, on n’est pas sur du tribute band. Il peu y avoir  de temps en temps des reprises, mais ce sont surtout des artistes qui composent et qui ne sont pas restés figés sur leur passé de « musicien de… » C’est ça qui est intéressant : on a des artistes qui sont passés dans des groupes qui sont mythiques, mais qui ont aussi leur carrière, qui ont eu mleur propore histoire et qui continue de la faire vivre. C’est hyper important pour nous. Je ne pense pas que, dans le cadre de la Firemaster, on fasse venir de tribute band. Même s’il y a eu des réflexions autour de ça. Peut-être à l’extérieur de la convention mais pas dans son cadre. On cherche avant tout de la création originale, et on a vraiment plaisir à accueillir ces icônes-là.

En parlant d’icône… Il y a Tagada Jones qui, au-delà d’être un des groupes phares de la scène punk/rock alternatif français, célèbre cette année ses 30 ans d’histoire. Sais-tu si certaines choses particulières sont prévues pour fêter cet événement avec eux ?

Ça… il faudrait demander au groupe s’ils préparent quelque chose de spécial. Nous, on n’a rien prévu si ce n’est que de les faire jouer. C’est un groupe qu’on a déjà reçu dans la programmation « traditionnelle » de Tonerre, et c’est un groupe qu’on a toujours grand plaisir à accueillir. Ce sont de personnes humaines, qui ont des thématiques touchantes et d’actualité – ils ont sortis des albums revendicatifs contre les conflits, et en ce moment, c’est pire. Malheureusement le groupe est encore plus d’actualité, et c’est un groupe dont la carrière s’est faite progressivement.

A la force du poignet…

Exactement ! Ce n’est pas un groupe qui est arrivé comme ça en haut de l’affiche comme on peut en voir aujourd’hui – on ne sait pas d’ailleurs si la longévité sera là pour ces groupes… Tagada Jones, c’est vraiment l’histoire, du punk, du metal. C’est un style hybride, un peu compliqué à catégoriser. On appréciera aussi toujours ce chant en français de Niko, avec cette plume qu’on lui connait bien. C’est un groupe qui fait partie du patrimoine français.

Tu n’as naturellement pas répondu à ma question, et c’est normal, j’imagine que certaines choses restent confidentielles. As-tu cependant des anecdotes concernant des demandes surprenante, étonnantes, inavouables de certains artistes qui venaient participer à la convention ?

Eh bien, écoutes : dans le metal, pas forcément, pas trop de choses surprenantes. Bien sûr, il y a de la logistique un peu compliquée comme aller chercher tel artiste à telle heure à tel aéroport… La scène metal est de plus en plus végane, donc ce sont aussi des choses à gérer, mais c’est normal.  

Pas de « caprice de stars » sous prétexte d’être la tête d’affiche, donc…

Non, non. La Firemaster est jeune, il y a des trucs un peu particuliers, comme des artistes qui ont signé un contrat et, finalement, le jour même, il faut les payer en liquide… Ils annoncent ça avant de monter sur scène « sinon on ne joue pas ». C’est gênant sur le moment parce que ce sont des choses qu’ils auraient pu prévoir avant. Des choses complètement illégales, d’ailleurs. Je ne citerais personne, mais c’est surtout les artistes étrangers…

Ça limite déjà le nombre !

(Rires) Oui, ça limite ! Sur d’autres productions, ça nous est déjà arrivés, avec des artistes reggae, Jamaïcains, qu’un bon quart soit donné dans une mallette. C’est souvent désagréable, surtout quand ils le disent au dernier moment. Maintenant, on connait la règlementation sur le paiement en liquide des choses… on a quand même globalement des artistes qui sont respectueux. C’est pour ça que j’aime travailler des projets metal, parce que les choses sont relativement franches : on a à faire à des gens qui n’ont pas peur de dire les choses, qui sont peut-être un peu moins… hypocrites que dans d’autres styles de musique.

Depuis le démarrage de la convention, y a-t-il des groupes que tu es particulièrement fier d’avoir accrochés à ton palmarès ?

Oui, complètement ! Déjà, je suis très fier de tout ce que nous avons fait. Venom Inc., pour moi, était très important. Déjà d’un point de vue qualitatif – les albums qu’ils ont sortis sont de haute volée, et là aussi, c’est l’histoire des origines du black metal. Les artistes sont d’une gentillesse incroyable – Démolition Man, le bassiste était tellement heureux d’être avec nous qu’il s’est même fait tatouer le logo de la Firemaster sur le bras ! Sur l’événement, on a une tatoueuse, Lucette, il est allé la voir en lui disant qu’il était très content parce que c’était leur premier concert post-Covid, et que pour lui, c’était important, et il se faisait tatouer les concerts, les festivals, les dates où il était bien accueilli, où il était heureux. Effectivement, il y avait sur son bras tout un tas de concerts et de festivals, et il s’est fait tatouer le logo de la Firemaster et celui du Hellfest ! Il est reparti avec son bras tatoué, on en a une photo. Quand on voit ça, on est aux anges : non seulement il nous a marqués en venant sur place, mais nous aussi, on l’a marqué, Tony !

Cette année, yves Campion, le bassiste fondateur et seul membre originel de Nightmare, va jouer le jour de son anniversaire.

(Il rit) Il va donc falloir lui préparer un gâteau !

Ce genre de chose, vous le savez, j’imagine qu’un truc sympa peut se produire…

Oui, il y a des choses qui peuvent se faire. On est en contact avec les groupes, il y a des choses à voir ensemble. Evidemment, on ne peut pas tout dire, il y a des choses qui vont se passer pendant la convention qui restent un peu secrètes. On veut créer quelque chose d’un peu inattendu.

La convention se passe sur 3 jours. Pour les personnes qui viennent, y-a-t-il des solutions d’hébergement que vous allez proposer ?

Il y a des infrastructures hotellières non loin de la salle. Il n’y aura pas de camping parce que je ne pense pas que ce soit très demandé et il n’y a pas d’espace pour pouvoir accueillir du monde. On l’avait fait sur un événement où il y avait 3.000 personnes, seulement 50 ont campé. Donc là, non, ça ne vaut pas le coup, pas au mois d’octobre. Mais il y a un énorme parking en face de la salle, donc les camions aménagés peuvent facilement s’y installer.

En matière de condition d’accueil la Firmaster se distingue depuis les débuts en proposant 2 tarifs : un « jour » et un « nuit » permettant pour le second d’assister à tous les concerts, le premier permettant d’assister à tout sauf les 2 ou 3 concerts du soir.

Absolument. Pourquoi ? Simplement pour pouvoir faire son programme à la carte. On peut être fan de metal mais pas forcément apprécier la prog de la soirée. Donc on peut profiter de toutes les activités de la journée, d’autant plus que le programme de la journée est varié. On peut faire son petit parcours de… non, pas festivalier, comment on pourrait dire ? Conventionneur ?

Allez, oui, un néologisme, il sonne bien.

Les gens qui ont pris leur place pour le soir, on met la journée dans le pack, on ne va pas les faire attendrez dehors pour n’entrer que pour le concert ! L’idée c’est que chacun puisse profiter de la journée complète.

En revanche, le public « jour », qui est déjà à l’intérieur, doit quitter les lieux. Comment faites-vous sortir les gens qui n’ont que le pack journée ? Je me souviens que la première édition, vous aviez fait sortir tout le monde pour faire re-rentrer le public « soir »…

Oui, on a rectifié la chose sur seconde édition avec des bracelets. Les gens qui avaient le bracelet journée étaient invitées à sortir. On fera pareil. Ceux qui auront le bracelet « soir » seront invités à aller patienter dans une autre zone, avec bar et tout, on ne va pas les parquer ! Des bracelets, tout simplement.

Quelles sont les activités prévues pour l’édition 2024 ?

Comme les années précédentes : de la masterclass, des ateliers, des conférences, des tables-rondes, des rencontres, des projections et des animations. Ça va être un gros calendrier d’animation, dont le bingo du dimanche avec des lots sympa à gagner. Le thème de l’édition de cette année, c’est arts visuels et metal avec des animations et des ateliers qui traiteront de l’influence des arts visuels sur le metal et l’inverse.

As-tu quelque chose à rajouter sur cette édition qui se tiendra à Issoudun les 25, 26 et 27 octobre prochains ?

Je crois qu’on a fait le tour, on peut trouver toutes les informations sur le site www.firemaster-convention.fr

Hellterview: DARKEN

DARKEN @Hellfest 2024

Interview DARKEN. Entretien le 29 juin 2024 au Hellfest avec Lorenzo (guitare) et HP (basse)

Pour commencer, quelles sont vos premières impressions sur votre prestation de ce matin ? Humide, certes, mais au-delà ?

HP : Mouillés. Mouillés, mais très contents. On attendait ce moment avec impatience et, malgré la météo capricieuse, on a eu du monde. Les gens étaient là, plus le concert avançait et plus il y avait de monde et on a fait un bon set, le son était bon… très, très heureux.

L : Des conditions énormes malgré le temps, et j’ai kiffé ! J’ai pris un pied… Je serais bien resté sur scène toute la journée !

Un concert comme celui-là se prépare comment pour un groupe comme Darken ?

L : Beaucoup d’appréhension au départ, mais beaucoup de travail…

HP : On a beaucoup travaillé, beaucoup de répètes, il y  eu un gros travail de son depuis longtemps. On a fait des résidences tous les mois avec un plateau retour… On s’est donné les moyens tous les mois pour nous donner au mieux.

L : Et les ears aussi. Quand tu commence à faire ce genre de plateau, l’idéal c’est quand même de passer aux « ears », le système d’oreillettes pour les retours.

HP : Avec mon autre groupe, j’utilise ça depuis des années, Liam, à la batterie, aussi. Par contre, tous les membres du groupe n’avaient pas pris le pli de ce système, et il a fallu trouver ces nouvelles habitudes, de nouveaux automatismes et il a fallu travailler tout ça. Donc, oui, beaucoup de boulot de préparation avec nos techniciens, nos ingé son…

L : On ne voulait pas planter ce concert…

Pour quelle raison ? Je ne comprends pas…

L : On sait qu’il y a du monde, des journalistes, des pros qui sont dans le coin, on ne pouvait pas se planter…

Ça semble logique…

L : Oui, mais il y en a qui peuvent arriver la fleur au fusil, pensant que ça va être facile…

HP : Personnellement, je n’aime pas faire de mauvaise prestation, on a bossé comme des chiens et c’était super cool.

Quelque part, ce n’est pas dans votre intérêt de donner un mauvais concert…

L : Oui, mais si tu ne travailles pas…

Vous avez aussi sorti un album il y a quelques mois. Quels retours en avez-vous eu, avec du recul ?

L : Ils sont toujours bons, et le fait qu’on décroche des dates sur des festivals comme le Hellfest démontre que l’album plait aux gens.

Il y a une suite prévue ?

HP : On va continuer de le faire vivre parce qu’on a encore plein de choses à exprimer, et on est déjà en train de nous projeter sur l’avenir avec de nouveaux morceaux. Bien sûr, l’objectif c’est un nouvel album…

L : Il y a déjà 4 morceaux qui sont déjà maquettés…

Il y a une méthode de travail particulière chez Darken ?

HP : Complètement… Lorenzo compose et crée la musique chez lui et travaille ensuite en binôme avec Stéphane au niveau du chant pour tout ce qui concerne les arrangements et lé mélodies, et après il nous exposent tout ça en répète et on fait les arrangements, les structures, tous ensemble.

L : C’est une méthode qui est partie du Covid, on ne pouvait pas se voir… Finalement, ça fonctionne comme ça.

HP : Moi, ça me va très bien dans la mesure où j’ai déjà un groupe à côté et je ne me voyais pas… J’avais peur de ramener trop d’influences dans la composition, de la musique. Je voulais vraiment plus être simplement un interprète de quelque chose déjà très bien construit. J’arrive, je pose ma basse…

Tu as ton mot à dire ?

HP : Complètement ! On a tous notre mot à dire.

L : Les morceaux ont déjà une base que HP a déjà redécoupée. Son expérience dans son autre groupe fait qu’il nous dit que c’est trop long, qu’on va se faire chier à écouter ça… Tout le monde a son mot à dire dans le groupe.

Et sur scène ? Votre discographie n’est pas très grande, alors y a-t-il des morceaux dont vous étiez persuadés qu’ils allaient super bien marcher et finalement vous les avez retirés parce que, finalement, il n’y avait pas le retour public attendu ?

HP : Alors, « retour public », pas forcément. Je pense que c’est plutôt par rapport aux affinités de chacun : il a fallu faire un choix – on peut jouer quasiment une heure. Pour le hellfest, il nous a fallu choisir que 7 morceaux…

(NdMP : A ce moment…. Gros « plouf »…)

HP : Ah… Le dictaphone est tombé dans la bière (rires)…

On va voir… Il y a encore du rouge, il semble vouloir continuer… On va voir ce que ça donne… Allez, je sors le téléphone au cas où, et on passe à la seconde partie. Si vous étiez un animal, ce serait lequel ?

HP : Je serai un corbeau. Je ne saurai pas te dire exactement pourquoi, mais un corbeau…

L : Je serai un aigle, parce que voler, c’est magique…

Un roman ?

L : Alors, je ne serai pas la Bible…

HP : C’est pas un roman !

L : Je sais, mais c’est mon petit délire…

HP : Je vais botter en touche sur cette question parce que je n’ai absolument pas cette culture. Moi, c’est plus BD…

Justement : si vous étiez un héros de BD ?

HP : Spawn. C’est un personnage qui m’a toujours fasciné, qui a vendu so =n ame au diable pour pouvoir revenir et il s’est complètement fait avoir. Il a des pouvoirs incroyables mais il est toujours torturé par son ancienne vie et il capable de faire quasi bien de superbes choses que des choses cruelles et dramatiques. Au final, je trouve que c’est un côté très actuel, très humain. L’(humain est capable de faire des choses démoniaque aussi bien qu’exceptionnelles.

L : Moi, je serai The walking dead.

Toute la BD? J’ai demandé un personnage…

L : Un personnage ? Ah, ah ! Il est pas dans la BD… J’aime bien Daryl dans la série… Sinon, je vais dire Vegan, il est pas mal aussi… Il n’est pas si méchant que ça… C’est celui qui a sa bate de base-ball avec le barbelé.

HP : C’est vraiment un gros connard, mais en fait, c’est le genre de qu’on se déteste d’aimer… On l’aime parce qu’en fait, il est super attachant…

Un film ?

L : Alien, parce que quand j’ai commencé à découvrir cette série de film – et pourtant, je ne suis pas films d’horreur – j’ai adoré.

HP : Il faut qu’on s’apparente à un personnage du film ?

Non, simplement l’ensemble, l’esprit du film.

HP : Alors : L’armée des morts. Je suis un gros fan de ce qui est horrifique, j’ai une grosse culture des films d’horreur des années 80/90. J’aime beaucoup les personnages de ce film, le remake par Zack Snyder, le rythme, l’esthétique, le grain, la violence des zombies… Pour moi, c’est un des premiers films de zombies qui aurait pu être tiré de mes cauchemars…

De tes cauchemars… Là, ça nécessite une visite chez un spécialiste…

L : Mais à ton avis… Pourquoi on l’appelle « HP » ? (rire général)

Haut potentiel ? Non, c’est l’uatre…

HP : Harry Potter (rires) ?

Si vous étiez un peintre ?

L : Ce serait Giger…

On reste dans le même univers !

L : J’aime beaucoup son univers, aussi bien en peinture qu’en sculpture. Ca peut déranger, mais j’aime beaucoup. Ma belle sœur est allée visiter son musée en Suisse, elle est ressortie de là outrée… Elle était… dérangée. Si je peut aller le voir, j’irai sans hésiter.

HP : Je ne vais pas être original, mais : pareil. Son univers est incroyable, il a vraiment créé quelque chose d’unique et ce côté sombre me touche beaucoup.

Un personnage historique ? (Lorenzo se marre…)

HP : C’est très compliqué… On va découvrir et aimer quelqu’un et quelques années plus tard découvrir des trucs sombres sur lui, et on va se dire « j’adorais ce mec-là, mais en fait je n’aurai pas dû » !

Pendant ce temps, Lorenzo peut réfléchir !

L : Non, moi, j’allais te sortir une grosse connerie ! On est des blagueurs…

HP : Des blagueurs de merde ! Du politiquement incorrect !

L : Nous, on parle souvent de trucs pas forcément rigolos… Je t’aurai dit, ben… Adolf (rires)

Ca s’approche de l’esprit Harry Potter, quand Hollyvander lui tend une baguette : « il a fait de grandes choses. Terribles, certes, mais…

L : Mais c’est juste du second degré, hein…

HP : Voire troisième ou quatrième !

L : Plus sérieusement… C’est pas évident, je ne suis pas forcément intéressé opar ce genre de choses. Il y a pas mal de personnages historiques qui peuvent être intéressant mais je ne sais pas vraiment.

HP : Moi, ce serait Toutankhamon.

Si vous étiez un pays pour terminer ?

HP : Je serai la Suède. Parce que j’y suis allé. Musicalement, j’ai toujours adoré ce qui vient de là-bas, de Nazum en passant par Abba. Ils ont une culture musicale incroyable et une ouverture d’esprit… Je suis tombé amoureux de ce pays, de l’esprit des gens…

L : Ça dépend… J’aime beaucoup la Californie, mais ça a l’air compliqué de vivre aux Etats-Unis. La nouvelle Zélande est vraisemblablement plus facile à vivre.

Pour terminer, comme on est au Hellfest : si vous étiez un des sept péchés capitaux ?

L : On n’a pas droit aux 7 (rires) ?

HP : Ce serait l’envie. Parce que j’ai toujours envie de plein de choses, j’ai des rêves plein la tête, en musique, en dessin…

L : Je serai un peu comme HP, l’envie… Mais le fait d’envier quelqu’un, mais pas la jalousie, ça je ne veux pas en entendre parler ! Le pays… J’aurai dit la Suisse, un pays cool.

Note : non seulement le dictaphone a pu enregistrer la suite de l’interview mais en plus, il a survécu !

Interview : LAST ADDICTION

Interview LAST ADDICTION. Entretien avec Gaël Augier, le 19 juin2024

Last Addiction est né vers 2018. Vous avez sorti un Ep en 2019 et un premier album il y a trois ans, Inner abyss en 2021 et vous revenez aujourd’hui avec Downfall. Dans la mesure où c’est la première fois que nous échangeons, peux-tu nous rappeler ce qui a généré la naissance du groupe ? Quel a été votre parcours à chacun et qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes trouvés ?

Franchement, c’est super simple… On est une bande de potes, on s’est rencontrés soit à l’école primaire, soit au lycée. On a commencé à jouer des reprises entre nous, dans un garage – plutôt pop rock, d’ailleurs – et on a voulu commencer à proposer nos propres compos, avec des thématiques qui nous tenaient à cœur. On a décidé de créer Last Addiction en nous disant : « on va faire du metal, on va faire nos compos et on va pousser le plus loin possible, tant qu’on est jeunes et qu’on peut le faire ». C’est notre premier groupe à tous, on ne connait personne, on s’est dit qu’on allait faire des CD, donner des concerts et pousser le bouchon le plus loin possible, en apprenant sur le tas, en passant de bons moments.

Donc le plaisir est votre moteur…

C’est une passion… On travaille tous, et cette passion, on a envie de la vivre à fond…

Tu viens de devancer une de mes questions habituelles. Quelles sont vos activités en dehors du groupe ?

Notre bassiste est technicien dans des scaphandres, notre chanteur, Dylan Fournet, est assistant administratif, notre batteur, Thomas Chaverondier, est développeur, notre autre guitariste, Vincent Delphin – avec les cheveux long – est technicien de maintenance pour des machines industrielles, et je suis technico-commercial dans une boite de recyclage automobile.

Des métiers assez variés, et vous vous retrouvez autour de la musique.

C’est exactement ça. On se connait depuis longtemps maintenant et c’est une histoire de copains.

Cette « histoire de copains » donne une musique que je trouve la fois riche et pleine de dualité puisque on trouve du metal très moderne, parfois même très rugueux, et également des choses plus « passe-partout », entrainantes, et, sans être insultant, parfois radiophonique et commerciales. Comment décrirais-tu la musique de Last Addiction ?

C’est une question pas forcément évidente qu’on nous a posée maintes et maintes fois… On a des influences toutes différentes mais on a tous une base commune : le metalcore et le heavy metal. On prend cette base et on y ajoute des touches de ce qu’on aime, parfois des références punks, metal extrême, des sonorités plus passe-partout, catchy. Je dirais que Last Addiction, c’est du metalcore hybride… Je ne sais pas comment appeler ça. Les programmateurs, les webzines… Personne ne nous donne la même étiquette, et c’est aussi ça qui fait la richesse du groupe.

3 années se sont écoulées entre les deux albums. On l’a dit, le premier est sorti en pleine période de doute pour beaucoup de musiciens – vous sans doute un peu moins puisque vous n’aviez pas d’enjeu particulier (il confirme). Vous avez un nouvel album qui sort en 2024, alors comment analyserais-tu l’évolution du groupe entre ces deux albums ?

Il y a une professionnalisation et une plus grande maturité entre ces deux albums, parce que on est sur quelque chose de beaucoup plus carré, plus aboutit, et, comme je le ressens, plus professionnel. Quelque chose qui tend vers ce dont on veut s’emparer, vers quoi on veut aller dans l’univers musical. On a franchi un gros pallier avec ce nouvel album, on propose quelque chose, avec Downfall, de beaucoup plus mature et professionnel.

Est-ce que la composition, l’enregistrement se sont également professionnalisés ? Vous avez modifié certaines choses dans l’approche de ces domaines ?

Pas tant que ça dans l’enregistrement. On est retournés au même endroit pour l’enregistrement parce qu’on était satisfaits. Pour le chant, on a décidé d’innover en le faisant nous-mêmes sur une partie, mais beaucoup de choses ont changé sur la production : on a travaillé avec un producteur, Hervé, et l’idée était de faire en sorte d’avoir un mastering qui satisfasse tout le monde. On a vraiment travaillé le son de chaque instrument, parfois sur plusieurs versions, 8 ou 9, en rajoutant des synthés, etc., pour avoir le meilleur son possible. Le premier album avait un son beaucoup plus simple, celui-ci est plus riche, plus recherché.

Il y a 9 titres sur Downfall. Si tu devais n’en retenir qu’un pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est Last Addiction, ce serait lequel, et pourquoi ? Celui qui vous représente le plus aujourd’hui…

Euh… Pour moi, ce serait Dead soul sisters parce qu’il représente l’énergie, la production et la dualité qu’on peut retrouver dans notre musique, c’est-à-dire quelque chose de très rythmé et agressif avec, derrière, un refrain ultra catchy, taillé pour la scène qui va permettre de faire chanter les gens et garder la mélodie en tête. Il y a un contraste entre metal extrême et metal plus « commercial », catchy, comme tu l’as mentionné avant. Quelqu’un qui veut nous découvrir, je lui conseille Dead soul sisters.

Vous abordez des thèmes assez sombres, tout comme le titre et l’illustration de cet album. Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons ?

De la même manière que pour Inner abyss, on continue gentiment, mais de manière plus précise de traiter de la collapsologie, c’est-à-dire de parler de la fin d’une civilisation, de la fin d’un cycle en en parlant sous différents prismes, que ce soit l’écologie, la politique, toutes ces facettes de la collapsologie. Une fois qu’on a étudié tout ça, on ramène l’intégralité de ces sujets vers ce thème qui nous ramène, gentiment, vers le nom de l’album, Downfall, « chute ». La chute de l’humanité dans son ensemble.

Y a-t-il des thèmes qui, selon toi, selon vous, n’ont pas leur place dans la musique de Last Addiction ?

Clairement, et le premier, ce sont les textes engagés politiquement. J’ai horreur de ça, d’aller à un concert et qu’on me dise quoi penser… J’y vais pour profiter du groupe et de sa musique, je n’ai pas envie que, quand les gens viennent à un concert, de leur donner des leçons de morale. J’ai envie que les gens profitent des 40’ du concert, qu’on fasse la fête ensemble. La politique de manière globale, donner notre avis politique n’aura jamais sa place chez nous. On est spectateurs et témoins de ce qu’il se passe dans notre société actuelle.

De la chute de notre société…

Exactement.

Pour terminer, quelle pourrait être la devise de Last Addiction en 2024 ?

Aujourd’hui, l’idée c’est de tout donner pour ce groupe, aller le plus loin possible sur les scènes de France et d’ailleurs, donc le moteur c’est de nous donner corps et âme, de vivre cette passion et de toujours passer de bons moments entre potes, parce que c’est ça, le plus important.

Hellterview: CHARCOAL

CHARCOAL @Hellfest 2024

Interview CHARCOAL. Entretien avec Stéphane Labas (guitare) et  Cyrille Hawlicki (chant, basse). Propos recueillis au Hellfest le 29 juin 2024.

Après les présentations d’usage, Stéphane commence en présentant Cyrille :

S : Toi, tu es la rock star de Charcoal. Voilà.

Il n’y en a pas 4, des rock stars ?

S : Non. Lui, c’est la seule. C’est lui qui porte tout, comme ça, on bosse moins ! (Cyrille se marre)

Alors, je ne te parle pas à toi, je ne m’adresse qu’à la rock star…  Parlons de votre Ep, comment a-t-il été reçu ?

S : Alors, pour le moment…

Pas toi… la rock star !

S (rires) : Je me suis fait avoir !

C (rires) : Pour le moment plutôt bien. On a eu de super critiques, un très bon accueil. En même temps, on a cherché à livrer quelque chose de sincère, qui nous corresponde avant tout. Je pense que les gens l’ont senti.

S : En fait, si je peux…

Oui, quand même !

S : on est super touchés de toute la bienveillance que les gens ont par rapport à ce disque, aux concerts qu’on donne… C’est fou !

Justement, les concerts, ça donne quoi ?

S : Les gens sont là, ils reviennent. On a été super étonnés : on a fait une release party dans une salle de 150 places…

C : On était 200…

S : On a un peu pété la jauge. C’était blindé. Les gens en Ile de France sont vraiment au rendez-vous. Ailleurs, c’est pareil : quand on est venus faire le Off du Hellfest, il y a des gens qui ont pris un jour de concert supplémentaire pour venir nous voir !

C : Certains ont même fait un aller retour dans la journée !

S : Ca, pour nous, ça n’a pas de prix. Ce qui est bien avec la musique, c’est que c’est fait pour être partagé. Quand les gens te font un retour en direct, restent, reviennent…

C : Adhèrent…

S : Tu te dis que c’est ça. Tu fais de la peinture, tu mets ça dans une galerie, ce n’est pas la même rapport… Le live, c’est notre ADN. Beaucoup de radios passent notre single, voire même passent un autre titre – Summer shine, c’est une surprise, passe aussi en rotation sur certaines radios. On est très flattés.

Votre musique, on est d’accord, c’est du rock direct, sans fioritures, ce qui facilite sans doute aussi le partage…

C : Oui, ça parle à tout le monde…

En tout cas, aux amateurs de rock.

C : Même de metal en général… On a eu la chance, au mois de novembre, de faire la première partie de nos copains de Loco Muerte à la Boule Noire… Mélanger du hard rock avec un public de hard coreux… L’accueil a été fou, parce qu’à la fin… Même un hard coreux, à la base, c’est un hardos !

S : On a eu un super accueil, et ça nous a beaucoup aidés. Ils nous ont appelés 3 jours avant. C’est des amis, c’est la famille, Loco Muerte. Ils n’étaient pas obligés de faire ça… Je leur ai dit que hard rock et hard core c’est pas pareil – je leur ai même dit qu’il y a une faute d’orthographe dans hard core !

C : Sur cette date, on a eu des retours incroyables. Devant, il y avait tout Lofofora, Black Bomb A, ils nous ont tous fait des retours exceptionnels.

S : C’était un grand moment.

Pour un démarrage, il y a plein de côtés positifs…

S : Il n’y a que ça !

Ce qui sous-entend que derrière, il va y avoir un album…

S : Complètement, oui !.on a pas mal de boulot, cet été, on va q$maquetter 8 titres, on va tourner le deuxième clip, on va essayer de travailler et de monter le troisième, on enregistre au single inédit, le single de Noël – comme tout bon américain de Seine et Marne on fait un single de Noël. On prévoit de faire une émission de Noël et on va repartir… Aud épart, on voulait repartir sur un Ep pour créer de la demande, mais comme on a pas mal de choses sous le pied…

C : On va partir directement sur un album. On espère une sortie fin 2025.

S : Mais en attendant, il y aura un single inédit qui, d’ailleurs, ne sera peut-être même pas sur l’album. On vise 10 titres. M&O est fantastique, Alexandre Saba fait un super boulot…

Tu dis ça parce qu’il est juste là, à 2 mètres…

S : Même pas, il n’entend pas. Je pense qu’au bout de 3 jours de fest, il n’entend plus !

Attention, il arrive ! (Rire général) Passons à autre chose : si vous étiez un animal, vous seriez quoi ?

C : Un chat. Parce qu’un chat, il s’en bat les couilles !

S : Il se les lèche, même !

C : Il se les èche, et il est souple (rires) !

S : Moi, je serai un tigre. Un gros chat, un peu plus vénère…

Un roman ?

S (sans hésiter) : Le talisman des territoires de Stephen King, tout simplement parce que c’est un des romans qui m’a le plus marqué.

C : J’irai cracher sur vos tombes. J’aime bien l’histoire. Je suis métis, et dans chaque pays de la terre, il y a toujours eu des difficultés à se faire accepter par d’autres…

S : Putain, j’étais persuadé que tu faisais de la cabine UV ! Tu me l’as jamais dit, t’es vraiment un bâtard !

C : Eh, attend : (Il montre son T-shirt) Sexy chocolat, c’est quoi ?

S : Ah ben voilà, voilà tout s’explique !

Un héros de BD ?

S : Ah ! Je serai le shérif de The walking dead. Dans le comics, parce que ça ne se termine pas de la même manière que dans la série.

C : Je lis pas de BD… Je serai le héros de la playlist de By Zégut… Je t’embrasse Francis !

S : Ah ouais ! Pourquoi je n’y ai pas pensé ! Tu vois, c’est pour ça qu’il est là, pourquoi tu me poses des questions, à moi ?

Un film ?

S : Star Wars.

Lequel ? Il y en a 9…

S : Alors, Le retour du Jedi, parce que c’est le premier que j’ai vu au cinéma. Et, bien sûr, je serai Luke Skywalker. Ce film m’a énormément marqué…

C : Moi, après 4 jours de fest comme ça, ce serait Marche à l’ombre. Parce que j’adore Michel Blanc et… j’ai les dents qui poussent !

Et tu vois des renards…

C : Et je vois des renards !

Un écrivain ?

S : Mon amour suprême : Tolkien. Le seigneur des anneaux, c’est ma bible. Et le film… J’adorais ce que faisait Peter Jackson dans le gore, mais là, ce qu’il a fait avec ce film, c’est incroyable…

C : Frédéric Beigbeder.

S : Oh, là ! Pourquoi ?

C : Parce que c’est toujours déjanté et je suis un fan de 99 francs. Et le livre est beaucoup mieux que le film !

Un peintre ?

S : Dali. J’adore. Je suis très fantasy, bouquin de genre, film de genre, et Dali, dès tout petit, m’a fait rêver avec ses peintures, son surréalisme…

C : Tu inclus l’art moderne ?

Tu peux même citer un peintre en bâtiments, si tu veux (rire général) !

C : Ok ! Banksy, j’adore le street art, je trouve ce quil fait complètement démentiel. Je me suis fait l’expo permanente à Paris, j’ai halluciné. Au boulot, mon tapis de souris, c’est le policier anglais qui fait un gros doigt !

Un personnage historique ?

S : Lui, c’est Napoléon. Je réponds à sa place parce qu’il habite à côté de Fontainebleau et tous les mecs qui habitent là-bas, ils sont Napoléon à fond. Mais en fait je me fous de lui !

C : C’était même pas ça (les deux explosent de rire). Personnage ? Je passe mon tour, Steph, à toi…

S : Je vais dire De Gaulle. Pas pour ses convictions politiques, mais parce que=’il est le symbole de la libération. Mon grand-père était prisonnier six ans, on l’a libéré, on est venu nous libérer du nazisme, et c’est le personnage français qui représente cette époque-là. Ne jamais oublier…

C : Alors moi, ce sera Bono.

S : Bono, un personnage historique ? Très fort !

C : Ben oui, il va le devenir !

Une toute dernière : puisque nous sommes au Hellfest, si vous étiez un des 7 pêchers capitaux ?

C : La gourmandise !

S : Je crois que moi aussi, je serai la gourmandise. Ça se voit, d’ailleurs… Il n’y a pas de video, mais je mange un peu trop !

Mais ça peut aussi être la gourmandise de la vie, de la scène…

S : C’est la gourmandise de tout ! un peu la luxure, aussi, c’est chouette…

Mais il n’y en avait qu’un…

S : Merde !

LAST ADDICTION: Downfall

France, Metalcore (Autoproduction, 2024)

La bande de copains lyonnais de Last Addiction, que nous avions découvert avec Inner abyss, un premier album plein d’envie, revient avec Downfall, une suite logique au metalcore sans concession, terrain de jeu de prédilection du groupe. Avec cet album, Last Addiction fait un grand pas en avant tant dans son travail sur ses compositions qu’au niveau des textes ou de la production. Comme nous l’explique Gaël Augier, l’un des guitaristes, dans l’interview à venir, Downfall explore l’univers de la collapsologie, soit, en d’autres termes, la fin d’une civilisation. Optimisme quand tu nous tiens… Les 10 titres de l’album mêlent avec bonheur la rugosité et la brutalité du metalcore à des moments plus subtils et plus foncièrement heavy metal pur jus. Le chant de Dylan Fournet alterne entre rage et moments plus mélodiques, les riffs de Gaël et Vincent Delphin taillent dans le gras tout en explorant différentes couleurs de la palette metal tandis que la rythmique du bassiste William Guinet et du batteur Thomas Chaverondier pose les bases d’une structure solide. Bien que le metalcore ne soit plus totalement d’actualité, Last Addiction propose un album qui ravira les fans du genre et saura faire s’agiter les crinières grâce à des morceaux explosifs comme Burn the shell, Terror, Ghost, ou d’autres plus variés et « ouverts » comme Dead soul sisters ou Last sunset. Last Addiction est sur de bons rails, il lui faut maintenant confirmer et trouver son public, ce qui se fera à force de volonté et de concerts. A suivre.

Interview: THE HELLECTRIC DEVILZ

Interview THE HELLECTRIC DEVILZ. Entretien avec Loïc (guitare) le 9 juillet 2024.

Si mes informations sont bonnes, Loïc, The Hellectric Devilz s’est formé dans le Pays basque en 2017, a déjà sorti un album, mais c’est tout… Peux-tu nous raconter l’histoire du groupe ?

Effectivement, le groupe s’est formé en 2017. A la base, je l’ai formé avec l’ancien chanteur, Rob, et Floch, qui est toujours à la batterie, avec le souhait de créer un univers qui mixait nos multiples influences, sans se fixer trop de limites. Je pense que ce qui se dégage des deux albums, ce sont des influences heavy, thrash, hard, avec un côté punk… Notre premier album est sorti en 2020, pendant la période du Covid, malheureusement – c’était une période un peu spéciale, mais c’est comme ça… On n’a pas lâché l’affaire, on n’a pas donné de concerts comme tout le monde, mais quand c’est reparti, on s’est attelé à la tâche. On avait commencé à travailler sur des compos avant Covid, on a continué pour pouvoir sortir notre deuxième album chez Brennus en 2024, le 10 mai. Entre temps, il y a eu 2 changements de line-up mais il y a toujours cette envie de proposer un mix de tous ces styles.

Le premier album est sorti en plein Covid, tu l’as dit. Vous auriez pu décaler la sortie ou tout était déjà planifié comme ça ?

Tout était déjà planifié pour le 20 septembre… Planifié depuis 7 mois, c’est te dire, avant même de penser à un confinement. On a fait des concerts avant, après, c’était une période fermée à la musique… Je pense que, maintenant, tout le monde a plus ou moins oublié cette période… Je parle d’un point de vue musical, même si ça revient, ça n’impacte plus vraiment les concerts ou les sorties d’albums.

« On a appris à vivre avec »… Tu disais qu’il y a eu 2 changements de line-up. Cela mis à part, comment analyserais-tu l’évolution du groupe entre vos deux albums ?

Le deuxième album est vraiment, pour moi, la continuité du premier, avec ces multiples influences. Par contre, on a profité de la période de covid pour travailler notre son, avoir un son moins roots. C’est-à-dire qu’on a vraiment voulu avoir un son plus gros, mieux produit, et je pense que c’est la différence principale entre les deux albums. Ensuite, au niveau de la couleur de l’album, le changement de chanteur a aussi apporté une évolution. Rob avait ce côté qui oscillait entre le punk et le thrash, tandis que JP, qui est arrivé en 2020, tout en conservant ce côté punk, a amené un côté plus mélodique avec des touches de heavy, qui est aussi son univers.

Tu parles d’univers. Sur la pochette, il y a pas mal de choses qui indiquent qu’on a à faire à un groupe typé heavy rock US, fun, gentiment diabolique. Qu’avez-vous voulu développer comme univers ?

En fait, quand on a défini le nom du groupe, The Hellectric Devilz…

Avec un Z…

Avec un Z, effectivement. Ça, c’était pour qu’on nous trouve très facilement sur les moteurs de recherche, c’est plutôt cool (rires) ! L’univers est né des premières paroles qu’on a écrite. C’est une saga, avec un personnage principal, Jerry Seven, qui est représenté sur les pochettes des deux albums. On va décliner son histoire sur 10 morceaux. L’histoire a été écrite il y a presque 7 ans, mais les morceaux sont écrits au fur et à mesure. Sur le premier album, il y avait le numéro 1 et le numéro 3 de la saga, sur le nouvel album, il y a 5 chapitres, qui sont dans le désordre, d’ailleurs. La fin de la saga sera sur le troisième CD, mais ça définit un peu cet univers qui se situe entre Une nuit en enfer, Hellboy, cet univers un peu diabolique. Voilà : c’est l’histoire de notre héros, Jerry Seven, qui part en enfer et qui revient sur terre parce qu’il est l’élu pour récolter des âmes pour l’enfer. Pour récolter des âmes, quoi de mieux que la musique ? Et pour la musique, il ouvre un club, The Hellectric club, avec un groupe qui y joue très régulièrement : The Hellectric Devilz (rires). C’est un peu ce qu’on a voulu illustrer avec Stan W. Decker, qui a fait les pochettes : mettre en image cet univers.

Qui donc ? Stan Decker ? Personne n’en a entendu parler !

Absolument pas (rires) !

On se demande même quand il a du temps pour lui…

Je crois que de temps en temps il travaille entre minuit et deux heures du matin pour combler les trous…

L’album s’appelle The devil’s playground, « le terrain de jeu du diable ». J’imagine que ce terrain de jeu, c’est ce club où il va récolter des âmes ?

Exactement. C’est la suite directe du premier album, The Hellectric club, où on voyait une version intérieure du club. Sur ce nouvel album, on a essayé de boster la musique, la prod, les paroles, on s’est demandé ce qui devient plus grand, et c’est le club qui devient plus grand. Maintenant, on est sur un empire qui est en train de se créer.  

Quand on lit le track-listing – tu as dit que c’était dans le désordre – c’est un vrai jeu de pistes : la première chanson est la partie six, et tout est mélangé. C’est quoi l’objectif ?

Il y a deux raisons : la première, c’est qu’on considère que ces morceaux ont une vie propre, chaque morceau est indépendant. Après, il y a ce fameux fil rouge avec l’histoire qui relie les morceaux. Du coup, pour lire l’histoire, il faut lire les paroles des morceaux dans l’ordre qui est indiqué. Les morceaux sur l’album ne sont pas dans l’ordre de l’histoire parce que, quand on l’a enregistré, on voulait un album qui soit agréable à l’écoute, avec un premier titre relativement speed, ceux un peu plus calmes au milieu, etc. On a aussi pensé à une possible sortie en vinyle avec Face A et Face B.

Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de The devil’s playground pour expliquer à quelqu’un ce qu’est l’esprit de The Hellectric Devilz, ce serait lequel ?

Ah… Peut-être que je donnerai une autre réponse demain, mais aujourd’hui, je prendrai… allez, Whiskill. Parce que c’est un titre qui est court, efficace, avec un refrain catchy. Il y a un côté punk, tout en gardant du heavy. Je pense qu’il représente bien qui on est. Le côté punk vient surtout de Floch, à la batterie qui est un gros fan de punk. Il y a pas mal de ses rythmiques qui sont pensées, au niveau de la structure, du jeu, par rapport au punk, et ça influence aussi le chant. Au niveau rythmique – guitare et basse – nos influences viennent plus du thrash. C’est ce mix qui donne un peu notre univers.

Il faut s’attendre à quoi quand on vient voir The Hellectric Devilz sur scène ?

Nous, ce qu’on veut depuis les débuts c’est que les gens qui viennent nous voir s’amusent. Pas de prise de tête, passer un bon moment ensemble. On essaie de dégager pas mal d’énergie, un message positif et fun. On n’est pas là pour se prendre la tête.

Il y a du visuel sur les pochettes, est-ce qu’il y a aussi cet aspect sur scène ?

On a quelques décors, mais il n’y a rien de théâtral. Le but, c’est vraiment d’aller à l’essentiel. La musique, rien que la musique !

Si tu devais penser à une devise pour The Hellectric Devilz, ce serait quoi ?

Ah, ah, ah ! « Viens t’amuser avec nous en enfer ! » (Rires) !

HRAFNGRIMR: Niflheims auga

France, Pagan/Neo Nordic (Autoproduction, 2024)

La musique pagan ou le folk inspiré des cultures scandinaves a encore de beaux jours devant lui. Nouveau venu sur la scène hexagonale, Hrafngrimr (prononcez: Raven Grimer, c’est, somme toute, assez simple non?) est un projet monté par Mattjö, ex-membre de Skald féru de culture nordique. Après avoir envisagé Hrafngrimr comme un collectif où les musiciens pouvaient entrer et sortir en fonction de leurs disponibilités, il a finalement décidé de structurer un vrai groupe auquel, à la suite d’une jam, il a inclus sa conjointe, la chanteuse Christine Roche, tous deux formant ainsi un duo vocal aux tonalités radicalement différentes. Avec Niflheims auga, Hrafngrimr propose un album de ce qu’il nomme du neo nordic. Au travers de 9 titres, le groupe explore la culture musicale viking tout en abordant des thèmes d’actualité. La lenteur rythmée de chaque chanson est mise en lumière par la lourdeur et la gravité des instruments typiques du genre – c’est à dire souvent créés pour un usage spécifique – et le mélange, la complémentarité des voix, celle profonde et grave de Mattjö et l’autre plus chaleureuse, voire rassurante de Christine – se révèle efficace de bout en bout. Avec ce premier album, Hrafngrimr nous invite à un voyage initiatique dans un univers encore méconnu. Laissez-vous tenter…