2SISTERS: She loves monsters

France, Punk (M&O2025I)

Vite fait, bien fait… L’adage colle parfaitement à 2Sisters, groupe de heavy rock aux fortes influences punk formé en 2009 dont le nouvel album, She loves monsters va enflammer les planches des dance floors. Il y a dans cette nouvelle galette une forme d’urgence, le groupe allant à l’essentiel – à une exception, aucun titre ne dépasse les 2’30 – et d’irrévérence punk. Cependant, She loves monsters transpire de cet amour de la vie insouciante et du fun avec des accents très 60’s tout en revendiquant un esprit franc du collier, brut et irrévérencieux qu’on retrouvait dans le rock anglais de la fin des années 70. A l’évidence, Motörhead – sa version la plus dangereuse (Lemmy, Fast Eddie, Animal Taylor) – Iggy Pop ou les Sex Pistols font partie des références de 2Sisters qui sait parfaitement mélanger mélodies rentre dedans à une forme de rockabilly ultra entrainant et dansant. Un must imparable et irrésistible! L’album de ce début d’année et sans doute un de ceux de 2025.

FIND MY NAME: Syndromes

France, Metalcore (Ep, Autoproduction, 2024)

Quatre ans après un premier Ep, les Franciliens de Find My Name sont revenus fin 2024 avec Syndromes, un nouveau court qui vient confirmer leurs appétences pour le Metalcore. Tout au long des 5 titres, le groupe surfe sur les terrains chers à Linkin’ Park ou Lamb Of God. C’est brutal et direct, et l’alternance de chant hurlé et plus doux, masculin enragé et féminin plein de tendresse apporte un contraste qui interpelle. Bardés de riffs nerveux, les morceaux explorent aussi bien le neo que le death metal et lorgne même parfois du coté du thrash. Malgré la variété de cet Ep et malgré une réelle volonté de bien faire, Find My Name semble peiner à trouver le petit truc qui le démarquerait du reste de cette scène (très) encombrée. Syndromes est certes bien fichu et sait se faire entrainant sans toutefois se parvenir à se distinguer véritablement. Sans doute y a-t-il là un objectif à se fixer: trouver sa réelle identité sonore.

Interview: DIESEL DUST

Interview DIESEL DUST. Entretien avec Raphaël (guitariste) le 23 décembre 2024

L’abum est sorti au mois de mai, mais ce n’est pas votre premier album. Le groupe s’est formé du côté de Lyon vers 2006, avant même…

Oui, le groupe existait déjà avant que ne l’intègre, c’était un groupe de reprises. J’ai rejoint le groupe en 2006.

Et en 2006, un album, Ghost dance, est sorti, suivi d’un autre en 2010, Second life, et après… plus rien… jusqu’à 2021/22. Que s’est-il passé pendant ce long break ?

Eh bien, on s’est mis en pause parce que notre chanteur était parti et quand on change deux fois de chanteur en peu de temps… ça m’a fatigué, et j’avais envie de monter autre chose. J’ai monté un théâtre et j’ai pris neuf années de repos psychologique, physique et moral pour travailler dans mon théâtre. C’était un repos musical, surtout !

Qu’est-ce qui a motivé le retour de Diesel Dust ?

Il y a plusieurs choses : je commençais à manquer de scène, de guitare… Après, le Covid est arrivé et mon père est décédé durant cette période et c’est là que je me suis remis à écrire. J’avais des choses à dire à mon père, j’ai écrit des textes mais sans musique, pour moi, les textes ne veulent rien dire, donc j’ai aussi composé la musique. J’en avais deux ou trois de prêtes et j’ai rappelé Nico, l’harmoniciste en lui proposant de reprendre. Il a hésité à peu près deux secondes et demie avant de me dire « oui ».

Il y a d’autres membres des « origines » ?

Non, il n’y a que Nico et moi.

Donc, le Diesel Dust 2021, c’est une version 3.0 puisque tu es arrivé après les débuts du groupe. C’est vraiment le renouveau de la formation…

Carrément. Notre ancien batteur a des soucis de santé et ne peut plus jouer, notre bassiste a des problèmes personnels… C’est pour ça qu’on a cherché d’autres membres. Le batteur, je jouais avec lui dans un groupe qui s’appelait Dead Cause, il connaissait le bassiste qui nous a rejoint. Le chanteur, je l’ai rencontré par hasard en écoutant des gens parler disant qu’il avait une belle voix mais pas de groupe, alors je l’ai contacté. Ça a été relativement simple et l’entente est tellement bonne que ce n’est plus un groupe, c’est carrément une famille !

L’album du retour, c’était Just before, suivi assez rapidement après par Between before and after, qui est un titre assez mystérieux. Peux-tu nous l’expliquer ?

Il annonçait en fait que les musiciens changeaient… Donc c’était après le début du groupe… et avant la fin…

Et maintenant, on n’est pas encore à the end, c’est Just another day… juste un autre jour. Quels sont les retours que vous avez eus de ce… On doit dire le troisième album ou le cinquième ?

Oh, je dirai plutôt le troisième, c’est vraiment le troisième que j’écris. Et ce sera la dernière mouture de Diesel Dust, il y aura d’autres albums si, comme c’est prévu, on reste ensemble. Je pense qu’on a gagné en maturité grâce à l’apport de chacun : notre batteur fait du metal dans un autre groupe, notre guitariste fait du Satriani, le bassiste joue dans un groupe de jazz rock et de punk et le résultat de toutes ces influences, c’est qu’on a fait un album que je trouve plutôt riche. La fan base qui nous suit depuis le début, tout le monde dit que c’est le meilleur album qu’on ait fait… Ça me va bien pour l’instant (rires) !

Toutes les influences dont tu parles, on ne les ressent pas vraiment parce qu’on sent surtout une culture très imprégnée de rock sudiste…

Ben… c’est le but ! Diesel Dust est un des cinq ou six groupes de rock sudiste français qui soit référencé. On ne voulait pas non plus quitter ce domaine-là, on peut tout mettre dedans. Le rock sudiste c’est une musique qui est généreuse, et aujourd’hui encore, on peut se permettre sur scène de faire des chorus de 8’ sans que personne ne trouve à y redire. Je pense qu’on a modernisé le style sur cet album, mais il reste un style aux grandes effluves 70’s. Tu peux te permettre d’allonger un morceau avec le public sans que ça ne gêne qui que ce soit, on n’est pas prisonnier des séquences… Il n’y a jamais un concert qui ressemble à un autre.

Quels sont les thèmes que vous abordez ? A la lecture des titres, on sent que c’est très culture US, les pochettes sont toujours en lien avec la culture indienne également…

Sur tous les albums, j’aborde tout le temps la culture amérindienne, dans le sens « défendre les Indiens d’Amérique ». J’ai lu les écrits de Sitting Bull, et je suis tombé raide de surprise devant la qualité de la poésie qu’il pouvait donner alors qu’il était en train de se faire massacrer. Je parle aussi beaucoup de la planète parce que notre génération est sans doute celle qui a commencé à prendre conscience qu’on mettait tout en l’air et que nos enfants allaient souffrir. Chaque album a sa chanson sur le thème, là, c’est Walking alone qui parle d’observer nos enfants marcher là où il n’y a plus rien… Après je parle beaucoup d’actualité ou de sujets qui me touchent, comme le décès de mon père. Just another day est une chanson très spéciale puisqu’elle parle du suicide de mon frère de sang et après il y a la violence faite aux femmes ou d’autres choses encore. Women est une chanson humoristique où j’inverse les rôles et je demande ce que c’est que ce monde où la violence envers les hommes est telle que tu ne peux même plus faire un compliment à une femme sans te faire engueuler (rires). Tu ne peux même plus dire « bonjour »… On va peut-être se faire lyncher. We ill never die aborde le thème de ce souhait d’immortalité, et nous, les musiciens, on a cet avantage que, même dans deux siècles, peut-être que quelqu’un retrouvera nos albums et nous écoutera, nous fera revivre. C’est une forme d’immortalité.

Il y a aussi N.I.C.O (Now I Carry On). Est-elle en rapport, est-ce un hommage à ton harmoniciste ?

Oui, c’est exactement ça, parce que, quand je l’ai appelé, il a mis deux seconde et demie pour me dire « oui, j’attendais que tu m’appelles » ! Même si le groupe s’est arrêté, on tapait souvent le bœuf tous les deux. Oui, c’est un hommage, jouer avec lui, c’est du bonheur, on est toujours du même côté sur scène et on reste les deux piliers de ce groupe…

Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Just another day… pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connais pas ce qu’est Diesl Dust aujourd’hui, ce serait lequel ?

Ah… C’est compliqué… Mais je ferai peut-être écouter We will never die parce qu’il y a de la mélodie, du pseudo metal et beaucoup de recherche harmonique dans les chorus de guitares. Ça représente assez bien ce qu’on est.

Il y a un autre titre qui m’épate, c’est le morceau titre qui clôt l’album : il commence tranquillement et c’est une longue montée en couleurs. Comment l’avez-vous travaillé, parce qu’il est assez complexe ? J’ai l’impression que c’est un patchwork d’idées qui fonctionnent très bien ensemble…

J’ai voulu raconter la vie de mon ami qui s’est suicidé, et tout le texte est une sorte de prière, de regret de ne pas avoir été là au bon moment. Quand quelqu’un fait quelque chose comme ça, on regrette toujours de ne pas avoir été là… En fait, j’ai voulu résumer se vie… C’était quelqu’un qui avait des colères mémorables qui nous faisaient rire. La montée du chorus, c’est un peu sa colère – et je suis persuadé que c’est dans la colère qu’il a eu ce geste. La fin du morceau, un peu à la Pink Floyd, c’est vraiment un cri qui annonce la fin de l’album, la fin de vie, la fin de tout… La dernière phrase est dite par une femme, c’est sa veuve qui la prononce. C’est un morceau qui a été écrit comme un roman.

Ça monte plus en intensité qu’en puissance ou en couleurs… Non, c’est un morceau qui monte en gravité, je dirai…

C’est ce qu’on cherchait, et si tu le ressens comme ça, c’est parfait, c’était le but…

J’imagine qu’un groupe comme le votre ne gagne pas sa vie, alors quelles sont vos autres activités à chacun ? Tu as ton théâtre, et les autres ?

Il y a deux électriciens, le batteur et le bassiste – ils travaillent dans le même domaine, alors ils se comprennent très bien en musique aussi (rires) – notre chanteur est forestier, il travaille dans la recherche d’essences futures pour contre-carrer le réchauffement climatique, notre harmoniciste a son entreprise dans les fruits de mer, il forme les gens à respecter, comprendre et bien vendre les fruits de mer. Notre guitariste est prof de musique et je dirige un théâtre.

Si tu devais maintenant penser à une devise pour Diesel Dust, ce serait quoi ?

Euh… « Toujours honnête, toujours droit ». C’est exactement à l’image de notre musique et de nos textes, sincères jusqu’au bout.

Pour terminer, quels sont les 5 albums que tu as le plus écouté, le plus usés, dans ta vie ?

Ce n’est pas dans l’ordre précis mais je dirai : Physical graffiti de Led Zeppelin, made in Japan de Deep Purple, les System Of A Down, tous, parce que je trouve ce groupe d’une créativité et d’un niveau fabuleux… Agents of fortune de Blue Öyster Cult – mon jeu de guitare est très inspiré, à 80%, par Buck Dharma, et… Last rebel de Lynnyrd Skynyrd. C’est sans doute ceux-là que j’emmènerai sur une ile déserte…

C’est pour ça que je ne pose pas cette question d’ile déserte : si elle est déserte, il n’y a pas d’électricité, alors prendre des albums… As-tu quelque chose à rajouter pour terminer ?

Pas grand-chose sauf qu’il est temps que la France se réveille un peu… Il y a beaucoup de groupes en France qui mérite de vivre de leur musique – notamment Diesel Dust mais on est loin d’être les seuls… C’est dommage de voir ces groupes disparaitre et être remplacés par des « musiques » qui ne ressemblent à rien… Je ne citerai personne…

BOMBER: Cages and windows

France, Thrash (Autoproduction, 2025)

Quand on choisi pour patronyme Bomber, impossible pour l’amateur de ne pas penser à Motörhead. La promesse est belle tant le groupe de Lemmy a eu – et a encore – une influence déterminante dans l’univers du metal. Le groupe fut formé à Lille en 2013 et a déjà proposé un premier album, Sommation, en 2018. En 2023, alors en plein enregistrement de son nouvel album, Bomber voit Hugo Belval, son bassiste d’alors, quitter le projet. Il est rapidement remplacé par Léo Vuylsteker qui rejoint ainsi le guitariste/chanteur (« hurleur enragé » même) Jürgen Wattiez, le guitariste Vianney d’Alessandro et le batteur Romain Iricio. C’est ce line-up qui finalise l’enregistrement et nous propose aujourd’hui l’explosif Cages and windows. Alors, on passera sur l’anglais à ch..r pour mieux se concentrer sur le propos musical qui lui cartonne sévèrement! Autant influencé par le thrash de la Bay Area des incontournables Slayer/Metallica/Exodus que celui plus moderne et destructeur de Nuclear Assault ou Sepultura ou que par le hardcore new-yokais de Cro-Mags ou Agnostic Front, le quatuor nous propose 11 titres aussi directs qu’efficace. Oh, cette batterie à la « Dave Lombardo meets Phil Taylor« , oh, ces riffs tranchants à la « Kirk Hammett visits Kerry King« ! Et que dire de cette saine et libératrice brutalité qui sait également puiser un peu de calme reposant auprès des géants du heavy metal 80’s, Motörhead ou Priest en tête. Bomber parvient à mixer l’ensemble de ses influences pour offrir un résultat d’une redoutable et explosive efficacité. « Somme heads are gonna roll », chantait Halford? Des nuques vont aussi se briser ! Cages and windows est sans conteste la première grosse claque de cette année 2025.

WIRE EDGE: Salt of the earth

France, progressif (Ep, M&O,2024)

C’est en 2019 que Wire Edge se forme à Paris avec pour ambition de développer des univers progressifs et rock. Un premier album sort rapidement, en 2020, Workhorse empire, autoproduit. Sans doute la crise sanitaire a-t-elle freiné les ardeurs du quatuor qui revient aujourd’hui avec Salt of the earth, un Ep 4 titres qui montre différentes facettes du groupe. Après Hollow places, une longue intro de 3′ aux sonorités d’outre espace – ces vrombissements graves qui ont naguère fait le succès de certaines bandes son de films de SF – Wire Edge se lance dans des compositions complexes aux nombreux tiroir, parfois cachés… Les amateurs de progressif et de jazz trouveront leur compte tout au long du morceau titre qui, en 8’27, permet d’inclure un peu tout ce que le groupe sait faire, mais ceux qui comme moi préfèrent un rock plus direct peuvent se trouver quelque peu perdus dans ce labyrinthe sonore. Wire Edge est certes composé de musiciens qui maitrisent parfaitement leurs instruments, cependant, avis personnel, le chant manque de profondeur, de gravité – sauf lorsqu’il est double – et l’ensemble parait souvent un peu trop démonstratif. Malgré tout, Wire Edge dépeint des univers et des paysages variés – Cities of none m’évoque par exemple l’Irlande verte et joyeuse. Avec ses 4 titres pour un peu plus de 25′, Salt of the earth souffre de ses faiblesses autant qu’il profite de ses qualités.

UNCUT: Space cowboys

France, Stoner (Autoproduction, 2024)

Uncut s’est formé en 2016 dans la région poitevine et propose rapidement un rock qui se veut déjanté et qui cherche à mélanger le blues US au rock grungy des 90’s. Après avoir tourné avec Klone en 2019, le trio composé de chanteur et guitariste (« baritone guitar ») Alexy Sertillange, du guitariste Enzo Alfano et du batteur Pablo Fathi publie un premier album, Blue , en 2020 et revient aujourd’hui avec un Space cowboys quelque peu allumé. Sur fond de rythmes puissants et parfois oppressant, le groupe s’enfonce dans une forme de stoner rock avec des titres souvent allumés. Des riffs et rythmes inspirés par Black Sabbath côtoient des parties instrumentales plus directes et souvent étranges, des parties qui explorent de nombreuses possibilités. Agressifs et lourds, les morceaux souffrent cependant de ce que je considère comme deux faiblesses: un anglais difficilement compréhensible si on n’a pas le livret sous les yeux et trop de complexité dans les constructions. Et en voulant trop explorer et emprunter des chemins tortueux, Uncut m’a égaré… Le trio est soutenu par la Klonosphère, tant mieux, car le collectif a toujours été de bon conseil. Il faut en profiter. Je retenterai de mon côté plus tard…

KAEDERIC: It comes from the inside

France, Metal (Ep, Autoproduction, 2024)

En 4 titres, Kaederic invite l’auditeur dans un voyage sonore et quelque peu introspectif. Le premier Ep du groupe, comme l’évoque son titre – It comes from the inside – autant que sa pochette torturée, propose une sorte de concept traitant de la souffrance mentale et des combats d’un homme pour s’en sortir. Pour cela, Kaederic utilise diverses sonorités allant de la douceur d’un Nemesis qui débute sur des sonorités folk celtiques avant de s’enfoncer dans la noirceur brutale d’un cri intérieur de souffrance personnelle qu’on n’ose avouer en public. Au travers de ses 4 courts morceaux, Kaederic nous invite à voyager au travers de l’inquiétude (The dark side of my mind), de l’apaisement et du délire (Sisyphean dance) et de la brutalité d’un combat salvateur (Spit my fire, à la fois brutal et tribal, électro et hypnotique comme une transe). Jamais répétitif, Kaederic nous offre une carte de visite aussi intrigante qu’attirante. De celles qui donnent envie d’en connaitre plus… Une suite est-elle à venir?

T.E.M.P: Affres de paix

France, Fusion (M&O, 2024)

Originaire du Val d’oise, T.E.M.P. (Tribal Engine for Meta Players) propose un metal fusion direct aux textes engagés. Le groupe crache sa colère à la manière d’un Reuno (Lofofora) ou d’un Nicko Jones (Tagada Jones) avec un groove qui évoque Faith No More. La majeure partie des 12 titres rappelle l’esprit expéditif du punk et du hardcore en ne dépassant que peu souvent les 3’30. Affres de paix est un album rageur et rugueux, et le son, organique, donne un aspect encore plus « dans ta face ». On peut toutefois regretter le manque de finesse ou, au contraire de brutalité franche qui donnerait envie de vraiment se démonter les cervicales, mais ça tabasse sec malgré tout. Cependant, s’ils ne réinventent en rien le genre, les gars de T.E.M.P. se font plaisir et c’est bien là le principal.

FAR AWAY: Solastalgia

France, Metal (M&O, 2024)

Solastalgia est le second essai des Français de Far Away, une bande de potes qui évoquent à travers leur musique leurs inquiétudes écolos. L’état de la planète semblent être devenue leur source s’inspiration principale tout au long des neuf titres de ce nouvel album. Après une intro mélancolique, le groupe s’engage dans une voie beaucoup plus hargneuse. Les guitares rugueuses, la voix rageuse qui hurle rapidement sa colère se mélangent à une alternance de calme retrouvé et de tempête incontrôlée. On se retrouve plongé dans une sorte de metalcore progressif aux élans aussi fulgurants que les retours au calmes peuvent être brutaux. Si Far Away n’invente rien de bien neuf, il exprime assez sainement et directement sa colère et son inquiétude quant à l’état de notre monde actuelle, celui que les générations passées laissent à leur petits enfants, les enfants fainsant ce qu’ils peuvent mais semblant bien souvent peu, très peu, écoutés… Brutal, frontal tout autant que désabusé, Solastalgia saura séduire le public avide de sensations metalcore.

Z FAMILY:Chapter III: The dark awakening

France, Metal/Rock (M&O, 2024)

Z Family a été formé par le guitariste Yves Terzibachian, le fameux « Z », qui, après avoir formé The Coyote Desserts, fit un passage au sein des brutaux Dagoba. Il retrouve par la suite le batteur des Coyotes, Benjamin Surrel, avec qui il se lance dans l’aventure Z Family en 2015. Après ses deux premiers chapitres, Z Family met le pied sur le frein avant de revenir aujourd’hui avec Chapter III: The drak awakening, un album composé de 7 titres qui explorent, à l’instar de la pochette, divers univers musicaux. On passe du heavy US moderne à des ballades douces et tendres (Lost in the shadow – 28/01/2005 qui clôt le CD. Une palette variée qui évoque aussi bien le heavy taillé pour les radios (le morceau titre) ou les rythmes martiaux chers à Powerwolf et consorts (Fractured et son intro acoustique qui m’évoque Queensrÿche). Z Familly lorgne même du côté de la new wave (Edge of the world) et, naturellement, de ses principales influences qu’on retrouve tout au long de l’album. Si celles-ci vont de Korn à Alice In Chains, Z Family ajoute une touche de stoner, une grosse dose de groove et crée des ambiances aussi spatiales qu’entrainantes.