Black Stone Cherry, c’est la quasi garantie, pour tous les amateurs de Hard rock teinté sudiste, de passer un bon, voire un excellent moment, que ce soit sur disque mais plus encore sur scène. Et ce soir, les frangins du Kentucky, qui viennent soutenir leur dernier et très réussi dernier album, Family tree, sont accompagné des Canadiens de plus en plus en voguer de Monster Truck.
Ce sont ces dernier qui ouvrent les hostilités ce soir dans un Elysée Montmartre pas encore tout à fait plein. Ce qui n’empêche nullement la bande de True rockers d’offrir une prestation énergique et variée. On passe du hard, au blues au rock en un clin d’oeil et le public, pour le moins réceptif, se dandine. Si Jon Harvey se retrouve naturellement coincé derrière son micro, Brandon Bliss reste discret derrière ses claviers et Steve Kiely derrière ses fûts, le très énergique Jeremy Widerman se dépense sans compter, même si on le sens un peu usé (je le croiserai à la sortie du concert, surprenant une bribe de sa conversation: « tu sais, je me sens vraiment fatigué ce soir »).
C’est bien sur lui qu’une bonne partie du visuel de ce show repose. 45′ durant, le groupe passe en revue sa courte et pourtant déjà bien fournie discographie faisant honneur à son dernier album. Un bien agréable apéritif.
Black Stone Cherry semble ce soir très très en forme. Alors que John Fred Young s’installe sur son tabouret sous les acclamations du public, Chris Robertson, portant lunettes de soleil et chapeau à la manière de ZZ Top, s’approche de son micro, Ben Wells (guitare) et Jon Lawhorn (basse, un chapeau également vissé sur le crane) se lancent à la conquête du public en courant et sautant autant que possible, changeant de place et occupant chaque centimètre carré de la scène, où ils semblent plus à l’aise qu’au Cabaret Sauvage, lieu de leurs derniers passages parisiens. Burnin’, très inspiré par… ZZ Top (tiens donc) lance ce concert suivi de Me and Mary Jane et Rain wizard.
Rapidement, pourtant, une surprise attend tant le public que le groupe: la guitare de Chris crachotte, un technicien vient s’en mêler… La dite guitare a semble-t-il cramé, ce qui « arrive à tout le monde » dixit le guitariste chanteur. Ben en profite pour caresser le public, dire que c’est la dernière date sur le continent, que BSC a profité de la veille pour faire du tourisme dans la capitale… le temps de décider d’offrir Bad habit sans la guitare de Chris. Ce dernier semble quelque peu mal à l’aise sans son instrument, ne sachant pas trop quoi faire avec ses mains. Ça dure peu, une nouvelle guitare lui est bientôt apportée, et le gaillard retrouve vite ses marques. Après avoir demandé qui voyait le groupe pour la première fois, Chris présente les musicien dans un semblant de longue impro instrumental. Mais, soirée pas de bol, cette fois, c’est le pédalier qui fait des siennes. Le groupe entame alors Stay, apparemment non prévu, avec guitare acoustique et toute la montée en puissance qui fait de ce titre un morceau imparable.
« Je vous promet qu’avant la fin du prochain morceau, tout le monde ici va danser! » C’est ainsi que Chris introduit James Brown, morceau certes dansant mais au groove visiblement moins efficace ou fédérateur que celui naturel du maître du funk. Le public bouge, mais sans doute pas autant que l’aurait souhaité le chanteur.
Après Ain’t nobody agrémenté d’un long duo de guitares, Chris demande à ce que le public se sépare au centre. Non pour un Wall of death mais pour donner une simple consigne: « tout ce que vous avez à faire est de danser! A 4, je veux que tout le monde danse! » Suivent In my blood, Blind man, superbe, avant que John Fred Young ne propose un solo de batterie comme on n’en fait plus suivi de la reprise de Willie Dixon, I’m your hoochie coochie man, prétexte à une jam bluesy « improvisée » superbe bien qu’un peu longue.
Le concert touche à sa fin et c’est un feu d’artifice composé de Lonely train, Blame it on the boom boom et l’incontournable White trash millionnaire, qui précèdent le rappel qui sonne comme un message: Family tree, morceau titre du dernier album, est suivi du très humaniste Peace is free, message que peu de monde sur cette planète semble entendre.
Encore une fois, Back Stone Cherry, avec son rock indémodable, a fait mouche et nous a offert une très belle soirée. A revoir plus rapidement, svp!