C’est désormais une habitude… Toujours privés de concerts, Metal Eyes continue de de revisiter certains albums live au travers de la rubrique nouvelle rubrique « Concerts from home ». Cette semaine, un nouveau grand classique vous est proposé.
Pour ce nouveau volet, restons aux USA. Plus précisément dans le Massachusetts dont la capitale, Boston, a vu naître un des plus gigantesques groupe de tous les temps avec Aerosmith. Revenons alors sur leur premier album live, le mythique Live! Bootleg
AEROSMITH – Live Bootleg ! (Columbia, 1978)
En 1978, alors que le groupe se noie dans la dope et l’égo, Aerosmith (son label et son management aussi) décide qu’il est temps de sortir son premier album live. Le groupe de Boston a déjà 5 disques à son actif, le dernier en date, très justement ou ironiquement nommé Draw the line (1977) n’ayant pas rencontré le même succès (double platine aux USA, quand même) que ses deux prédécesseurs, les remarquables Toys in the attic et Rocks (1975 et 1976) qui ont transformé Aerosmith en un monstre sacré du rock made in USA. Steven Tyler (chant), Joe Perry et Brad Whitford (guitares), Tom Hamilton (basse) et Joey Kramer (batterie), soit la version idéale –idéalisée ? – du groupe, s’embarquent alors dans une tournée qui démarre le 27 juin 1977 à Fort Worth, à côté de Dallas, au Texas. Elle prendra fin une centaine de dates plus tard, le 23 juillet 1978, lors du Day on the green festival d’Oakland en Californie. Aerosmith aura principalement sillonné le territoire américain, malgré une rapide escapade en Europe (2 semaines en août 1977 qui, après l’Allemagne et la Belgique, se concluent au festival de Reading le 27 août) et quelques dates en décembre de cette même année au Canada. Mais le reste du monde ? Le succès du groupe est cependant tel que de nombreux albums « pirate » viennent polluer le marché, ce qui pousse les 5 à publier ce Live ! Bootleg à la pochette épurée et tenter de lutter contre ce marché parallèle, qui, sans doute, leur ôte de précieux deniers qui, plus encore que de payer leurs factures, pourraient bien mieux les alimenter en substances prohibées (les Toxic twins, ça vous dit quelque chose ?). 16 titres sur 4 faces composent ce premier live dont les chansons ont été enregistrées en divers lieux au cours de la tournée Draw the line, à l’exception, cependant des reprises I ain’t got you (Calvin Carter) et Mother popcorn (James Brown), qui, elles, remontent à 1973. Le son des clubs est particulièrement notable sur la reprise de Brown, étonnamment couplée sur le tracklisting à Draw the line qui, lui, fut enregistré 5 ans plus tard, en mars 78 à Philadelphie… Plus étonnant encore, ce dernier n’est même pas mentionné sur la pochette (originale ou réédition). L’album, une nouvelle fois produit par Jack Douglas, véritable 6ème membre, surprend par son intensité et la variété des publics. Clairement, le groupe est, sinon en forme, plein de gnaque et de tensions. C’est palpable par instanst, tant le groupe semble parfois en roue libre sur certains de ses titres emblématiques (la version de Dream on peut étonner). Mais ces tensions se traduisent bien souvent par une énergie sans pareille – la quasi séance d’impro sur Lords of the things est impressionnante – Tyler s’égosillant au point que l’on peut se demander comment il a pu préserver sa voix tout au long de la tournée… Euh, en fait, non, certaines substances l’y ont sans doute aidé! Et que penser de cette « baston » que se livrent Tyler et Perry sur l’explosive version de Walk this way ? Si Aerosmith implose quasiment en pleine gloire en 79 avec le départ de Joe Perry (après l’enregistrement de l’album suivant, Night in the ruts), ce live, publié à sa sortie par Columbia aux USA et par CBS en Europe s’inscrit bientôt parmi les classiques du genre, les indispensables de toute discothèque qui se respecte. S’il fut naturellement réédité en format CD (simple), le disque –vinyle et CD – propose son lot de photos en divers lieux, d’infos et d’affiches qui occupent le lecteur autant, ou presque, que les 75 minutes de ce rock explosif et entraînant. Certains préfèrent les Classics live parus plus tard ? Qu’importe ! En 1977/78 Aerosmith en impose, point. Dream on ? Non, rock on !