HIGH SCHOOL MOTHERFUCKERS: Trouble in Paradise

France, Hard/Punk rock (Shotgun Generation, 2023)

Faut pas être pressé avec ces enfoirés de lycéens… Le dernier album en date de nos Frenchies amoureux comme pas deux des Ramones et d’une certaines scène glam déjantée – je pense à Hanoi Rocks, Backyard Babies et consorts – remonte à 2013, avec un split en 2016 avec The Joystix. Ils sont enfin de retour avec Trouble in paradise, un « extended » EP de 7 titres. Enfin… 4 morceaux originaux et 3 reprises, pour être plus précis. En 10 ans, le groupe a eu le temps de grandir et de voir son line up encore modifié. Ne restent que Pamy à la batterie et Stuffy au chant et à la guitare, les compères étant ici rejoints par Carvin à la guitare et Steff à la basse. Les amateurs de High School Motherfuckers ne seront pas déroutés: on retrouve tout au long des 4 morceaux originaux des références aux groupes prémentionnés, punkisant et festif à souhaits , ainsi que des clins d’œil à des incontournables comme Motörhead. Kicked in the head évoque d’ailleurs directement les Ramones – tiens, donc, c’est étonnant, il y a même une reprise de leur Commando pour clore ce disque! – et fait également, dans son sous titre (Neverending hangover in Hungary), référence au Another hangover in Hungary qui figurait sur Say you just don’t care (2013). Boy in the city est un rock direct et franc du collier et là où Rockstar est gentiment crade, Water into wine se veut aussi direct que festif et dansant. Drunk like me (The Dogs d’Amour – notez ce judicieux enchainement entre ces deux morceaux!) est l’ovni du disque, interprété plus que chanté par Steff mais entre bien dans l’esprit général, tout comme le quelque peu plaintif Gina (Last of the Teenage Idols), rock et oldie, au même titre que le sus mentionné Commando. Avec cette nouvelle galette, HSMF se fait plaisir et continue de dispenser un rock irrévérencieux et enjoué à la fois. Rien de nouveau sous le soleil si ce n’est l’amour de la musique qui fait bouger.

RAKEL TRAXX: Dirty dollz

rakel-traxx-2016Hard rock, France (Shotgun generation, 2016)

Le glam, le sleaze, le hair metal, en France, on aime ça! Avec les incontournables BlackRain, Rakel Traxx est un des plus dignes représentants du genre. Et le prouve une nouvelle fois avec son dernier opus, le décadent, l’indécent, l’irrespectueux et le très fun Dirty dollz qui comporte 10 titre qui lorgnent autant du côté de la débauche de L.A. des années 80 que du punk anglais de la fin des 70’s. Enregistré à la suite du single I need you honey en 2012 (!) ce second album des Marseillais n’arrive que 4 ans plus tard dans les bacs… C’est direct, impertinent, sauvage, les paroles traitent de ce qu’on attend du genre, à savoir la fête, le rock, les filles, et l’ensemble est tout simplement rauque et crade à souhaits. Can’t you see est une entrée en matière qui ne peut que donner envie d’aller plus loin. La voix déjantée et accrocheuse de Shanon Dollz se marie à la perfection aux guitares hurlantes de Zantolo et Squall sur fond de rythmiques imparables concoctées par le batteur leste et le nouveau – et déjà ex – bassiste Tricksters. On pourrait imaginer que, comme une bande annonce de cinéma, le groupe met en avant le meilleur, mais non, ce n’est qu’un amuse gueule, une mise en bouche. La suite, pas sérieuse pour un rond, et malgré quelques baisses de régime à mi parcours, est une invitation à faire la fête sans se soucier du monde actuel, et évoque autant Mötley Crüe que Hanoi Rocks, Aerosmith ou Twisted Sister. Alors que manque-t-il à Rakel Traxx pour enfin exploser au grand jour? La musique est là, le look aussi… Manque l’exposition, une médiatisation plus agressive, sans doute, et se démarquer des copains que sont les Savoyards mentionnés plus haut. Reste que, pour les amateurs du genre, cet album est une jolie bouffée d’air  frais.

Note: 8/10

Titre que je retiens: You’ll never stop the game