WHISKEY MYERS

Rock sudiste, USA (Spinefarm, 2019)

Horreur! Je ne découvre que maintenant cet album paru au mois d’octobre dernier… Et pourtant, j’avais tant craqué sur Mud, le précédent album des Texans de Whiskey Myers que je m’étais rapidement informé de leurs autres méfaits. Leur passage au club les Etoiles à Paris avait vu une foule de connaisseurs se masser devant la scène. Maintenant que voici ce nouvel album entre les oreilles, que puis-je en dire? Aussi blanc que le White album des Beatles, ce nouvel album éponyme pourrait-il connaitre le même « triste » sort? Les époques ont changé et la bande à Cody Cannon le sait bien, ce qui ne l’empêche nullement de nous offrir un petit chef d’oeuvre de rock mêlant sudiste, country, hard et autres influences parfois proches du funk. C’est simple, il y en a pour tous les goûts, avec parfois des clins d’œil appuyés, tant culturels que politique (Mona Lisa et son « on paye nos impôts et ils n’en veulent que plus »). Whiskey Myers met les pendules à l’heure en démarrant avec l’énergique Die rockin. Je m’amuse de voir accolés Rolling Stone, très country (que rejoignent Houston country sky, et Little more money et sa steel guitar), et Bitch, plus bluegrass et rock, ce dernier étant également une chanson des Stones. Mais il s’agit bien d’un morceau original, pas la chanson reprise par The Dead Daisies. Gasoline, furieux et enragé, pourrait servir à la bande son d’un Mad Max. Les chœurs féminins éparpillés tout au long de l’album apportent une touche soul parfaitement complémentaire. Il n’y a pas deux titres ici qui se ressemblent sans que pour autant Whiskey Myers ne s’éparpille. Bien au contraire, cette variété transforme cet album blanc en pur bijou de rock sudiste varié et enjoué. Un must qui, je l’espère, permettra aux Texans de franchir, en Europe et ailleurs, le cap du simple groupe underground.