Interview DEMONS & WIZARDS : rencontre avec Hansi Kürsch (chant). Propos recueillis à l’Alba Opéra à Paris, le 16 janvier 2020
Il est bavard, le Hansi Kürsch. Passionné, calme, plein de choses à dire après le retour scénique remarqué de Demons & Wizards alors en plein milieu de l’enregistrement du troisième album sobrement intitulé… III. Un album qui aura nécessité une gestation de pas loin de 15 ans. De quoi demander des explications…
Metal-Eyes : Tout d’abord, les fans doivent s’armer de patience pour pouvoir écouter Demons & Wizards…
Hansi Kürsch : Ouaip…
Metal-Eyes : Vous avez tous deux, Jon Schaffer et toi, d’autres activités (NdMP : avec Blind Guardian et Iced Earth). Comment décidez-vous qu’il est temps pour Demons & Wizards de revenir ?
Hansi Kürsch : Comment décidons-nous? Est-ce qu’on le décide ? Je n’en sais rien… A vrai dire, nous avions l’intention de sortir un album en 2010, il y a maintenant dix ans.
Metal-Eyes : Oh, vous êtes des gars rapides !
Hansi Kürsch (il sourit) : Ça correspond à un cycle naturel autant pour Blind Guardian que pour Iced Earth. Pour moi, une période de 3 à 5 ans fait parfaitement sens, afin de retrouver de l’inspiration pour ce projet.
Metal-Eyes : Alors qu’est-ce qui a demandé autant de temps ?
Hansi Kürsch : Principalement, le succès de Blind Guardian. Et de Iced Erath. Quand nous avions fait le premier album, et même, d’une certaine manière pour le second, le temps s’alignait bien entre nos différentes activités. Nous avons pu trouver des espaces de temps après la fin des tournées de chacun de nos groupes, une période de 6 mois pour nous concentre sur Demons & Wizards. Ce n’est arrivé que 2 fois, c’est vrai.
Metal-Eyes : Donc en 2000 et 2005.
Hansi Kürsch : Oui, mais c’était toujours une sorte de doublette. Ça a changé en 2006, lorsque nos emplois du temps ont commencé à ne plus correspondre. Par conséquent, lorsque j’étais libre et disponible, Jon ne l’était pas. Et inversement. On a cependant commencé à parler de ce troisième album en 2010, et on n’imaginait pas que ça puisse prendre autant de temps pour en arriver à bout. Le cycle a continué comme je l’expliquais : j’étais sur la route, lui non, il était en studio, moi non…
Metal-Eyes : Vous avez fini par vous dire mutuellement « maintenant, il faut qu’on prenne le temps. Attrape ton agenda et réservons du temps » ?
Hansi Kürsch : Oui, c’est ce que nous avons fait. Bien sûr, et nous l’avion précisément planifié, mais des problèmes sont apparus. Mon planning est venu interférer, puisqu’il a fallu plus de temps pour finaliser l’album Twilight orchestra de Blind Guardian a nécessite plus de temps que prévu. Il a fallu que je trouve un créneau… Puis, quand nous avons annoncé que nous allions sortir un nouvel album, nous avons reçu des offres pour participer à certains des festivals d’été, qui s’intéressent toujours aux groupes neufs ou que tu ne voit que rarement. Les offres étaient si intéressantes – jouer sur la mainstage du Hellfest, être co-headliner au Wacken – c’était si tentant pour nous que nous nous savions que nous devions imbriquer cela dans tout le reste ! Même si c’était plus compliqué, nous savions que nous pouvions enregistrer l’album et tourner, même si nous avons décidé de sortir l’album un peu plus tard que prévu. D’autant plus qu’il semblait difficile de pouvoir tourner après. Il nous est apparu évident que nous devions donner ces concerts. D’un autre côté, après une absence de 15 ans, c’était aussi l’opportunité pour nous de replacer le nom de Demons & Wizards sur le devant de la scène. C’était finalement de bonnes décisions, parce que les shows se sont bien passés et que les gens savent maintenant qu’un nouvel album arrive
Metal-Eyes : Tourner avant l’album était en effet une bonne idée pour faire reparler de vous.
Hansi Kürsch : Oui, c’était une bonne idée, on a aussi donné nos premiers concerts en Amérique du Nord. Comme je l’ai dit, ça a simplement quelque peu modifié les plans, mais ça nous a rendus plus exigeants aussi.
Metal-Eyes : Une idée, comme ça… Demons & Wizands, trois mots dont deux au pluriel. Guns N Roses, pareil (il rit) … Cet album, III, pourrait-il être votre Chinese democracy ?
Hansi Kürsch (rires) : Ça l’a été d’une certaine manière ! 15 ans… Je ne sais plus combien de temps il a fallu pour Chinese democracy, mais nous n’y pensions pas, nous n’avons pas parlé de la sortie de ce disque aussi souvent qu’Axl l’a fait, même si nous avons précisé que cet album était en cours.
Metal-Eyes : Comment avez-vous travaillé pour cet album ? Vous êtes-vous réunis ou avez-vous simplement utilisé ce qu’offre la technologie moderne et travaillé à distance ?
Hansi Kürsch : C’est ce que nous avons fait, mais nous travaillions déjà ainsi à l’époque : en 1999, pour le premier album, c’est ce que nous faisions pour échanger des idées. Ça a pris un peu plus de temps à l’époque car nous nous envoyions les cd via FedEx. Il n’y avait pas de connexion internet suffisamment rapide pour échanger des fichiers aussi lourds, mais ça fonctionnait de la même manière : je recevais mon CD, deux jours après que Jon termine ses arrangement, et il recevait mes CD 2 jours après que je termine. Nous nous sommes en fait retrouver une semaine avant de décider quelles chansons nous allions enregistrer.
Metal-Eyes : En gros, la préparation se fait à distance, et vous vous retrouver pour la realization?
Hansi Kürsch : Oui… En fait, nous nous sommes d’abord retrouvés pour la pré production, puis, plus tard, pour la production même. Je ne suis pas resté pour l’enregistrement des instruments, quand ils n’ont pas besoin de moi. Je vais faire ce que j’ai à faire tout comme Jon, même si, parfois, il aime venir pendant que je chante. Mais grâce à Internet, la composition a même été plus aisée… Un clic, et j’ai sa musique… Il est même parfois possible d’assister à la composition et aux répétitions à distance, une simple caméra suffit. Mais je ne le souhaitais pas. Travailler de cette manière est à la fois une bénédiction et une malédiction. Même avec Blind Guardian, et nous habitons la même ville, nous nous échangeons des fichiers comme cela.
Metal-Eyes : « J’ai une idée, je peux l’enregistrer quand je veux, l’envoyer et tu l’écoutes quand tu veux »… L’album sortira le 21 février. Sois un vendeur et dis moi ce qui me convaincra d’aller l’acheter à sa sortie.
Hansi Kürsch : Eh, bien… Si tu es un fan de Blind Guardian, Iced Earth ou Demons & Wizards, tu l’achèteras sans hésiter. Je veux dire que nos fans sont si dévoués qu’ils ne se posent pas de questions. POour les gens qui ne nous connaissent pas ? Ben, aujourd’hui il y a Internet, alors tu peux écouter tout ce que tu veux pour te faire une idée !
Metal-Eyes : C’est facile…
Hansi Kürsch : Très facile ! Mais je crois sincèrement que cet album a cette magie… Il y a des albums comme ça, quoi que tu fasses, quelle que soit l’énergie que tu y mettes, les choses ne coulent pas de source. Cet album a été fait en très peu de temps et il y a cette magie un peu partout. Je crois que chacun le ressentira, en tout cas, si tu aimes le metal. Il n’y a pas de nostalgie, il y a beaucoup d’inspiration rock 70’s mais fait à la manière de Jon Schaffer et Hansi Kürsch. Je pense que chaque fan de metal qui aime la mélodie va adorer ce disque.
Metal-Eyes : C’est un des mots que j’allais utiliser : de ce que j’ai entendu de l’album, il y a des guitares rapides, une voix puissante, beaucoup de mélodie, ce qui, en effet, correspond à ce que vous faites habituellement (il acquiesce).
Hansi Kürsch : C’est très traditionnel, c’est du heavy metal dans le sens classique mais attention: il y a des surprises! Il y a du style. Si on écoute une chanson comme Invisible, par exemple, il y a du picking, des structures et des accords que je n’attends pas forcément venant de Jon. Mais tout est toujours lié à nos personnalité. C’est ce qui qui rend ce projet aussi attirant pour les fans non seulement de Blind Guardian mais de tous fan de heavy metal.
Metal-Eyes : Utilisez-vous, l’un et l’autre, Demons 1 Wizards comme terrain d’exploration pour des choses que vous ne pourriez faire avec vos groupes respectifs?
Hansi Kürsch : Ce que je ne pourrais pas faire avec Blind Guardian je ne pourrais pas plus le faire avec Jon, parce qu’il ne fait pas partie du groupe! C’est ce qui me plait le plus avec Demons & Wizards, car j’aime vraiment travailler avec Jon. Je crois que le résultat est, même si je ne peux effacer ma personnalité – quelque chose de moi va forcément apparaître à un moment – à part. J’aime cette approche différente de qui je suis et… musicalement, il n’y a rien que nous ne pourrions faire avec Blind Guardian ou Iced Earth. C’est dans la lignée de ces deux groupes. Toutefois, il y a des éléments qui n’apparaissent que rarement, voire jamais, au sein de nos groupes. Je pense que c’est le résultat naturel de notre coopération.
Metal-Eyes : L’industrie musicale, la musique en elle-même, a connu nombre dévolutions Durant ces quinze dernières années. Comment décrirais-tu l’évolution de Demons & Wizards entre vos deux derniers albums? J’imagines que tes goûts ont évolué, que tu as fais des découvertes…
Hansi Kürsch : Du point de vue de la production, je ne pense pas que cela ait affecté notre musique tant que ça. Déjà, en 2005, il y avait un très haut niveau d’enregistrement numérique, donc, ça n’a pas vraiment joué. La différence n’est pas si importante. Mais je crois que nous avons évolué au cours de ces quinze ans, notamment dans nos personnalité. Il y a certainement des choses que cela a impacté, mais je ne saurais mettre le doit sur l’une en particulier. Il y a un voyage musical avec ce disque qui te transporte dans les 70’s. Ce qui n’aurait sans doute pas été possible sur les deux premiers albums, car nous n’étions pas les mêmes personnes. L’approche de notre musique est plus fortement ancrée dans l’époque contemporaine qu’auparavant.
Metal-Eyes : Peut-être êtes-vous tous deux devenus de meilleurs musiciens?
Hansi Kürsch : Sans doute, ce qui nous aide à réaliser un meilleur album. Peut-être sommes nous aussi des personnes plus expérimentées – je dois dire que je suis plus détendu qu’il y a quinze ou vingt ans. Cela a sans doute eu un impact sur l’album, mais je ressens toujours kl’intensité et l’excitation lorsque nous composons ensemble. Je suis persuade que, d’un point de vue artistique, c’est une progression naturelle, bien que nous soyons obliges de nous adapter à la manière don’t la musique est aujourd’hui consommé. Travailler avec les limites du mastering, de la compression, qui est différente de la manière don’t la musique était envisage à l’époque… Il nous faut toujours garder une Oreille sur ce qui se fait, car nous devons entrer en compétition avec des groupes plus intenses, au son plus compressé qui te donne l’impression que c’est la plus puissante production de tous les temps. Que tu le veuilles ou non, de cette manière, tu perds des effets dynamiques, que Jon et moi apprécions vraiment. On peut travailler dessus pour les CD et les vinyles, mais nous devons impressionner aussi l’auditeur qui écoute une chanson comme Diabolic dans sa sélection Spotify, coincé entre Testament et Ghost. Nous devons avoir la même intensité, ce qui n’est pas toujours profitable pour un album. UN disque doit respire, l’auditeur doit pouvoir aussi s’y retrouver. C’est bien de pouvoir te charger, toi-même, de l’équilibrage, mais les gens n’y sont plus habitués…
Metal-Eyes : Ce que nous faisions quand nous étions enfants…
Hansi Kürsch : Exactement! Tu sais, j’ai acheté une chaîne digitale – je n’ai plus assez d’espace dans mon salon en termes de profondeur, et elle ne sonne pas naturel. Il y a cinq sons préprogrammés, et c’est gênant. On parle de la même chose, oui! Je suis en concurrence avec Sabaton, et tant d’autres qui n’ont rien à voir avec nous. Si on nous comparait à Iron Maiden ou Judas Priest, je serai d’accord, on peut trouver un équilibre. Mais il y a tant d’autres groupes, et c’est tant mieux, que nous devons toujours faire attentions aux attentes de tout le monde. C’est le plus gros inconvénient de notre époque en termes de son, ça désavantage le CD ce qui nous oblige à vraiment faire attention au mix final et au mastering.
Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’une chanson de III pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connais pas ce qu’et aujourd’hui Demons & Wizards, ce serait laquelle, et pourquoi?
Hansi Kürsch : C’est presque une question injuste (il sourit)…
Metal-Eyes : C’est la première fois que quelqu’un me dit ça!
Hansi Kürsch : J’ai vraiment le sentiment que c’est injuste envers les autres chansons que celle que je vais te citer. Je te dirais simplement celle que je préfère, Children of Cain. Je ne sais pas si c’est celle qui représente le mieux Demons & Wizards, mais moi, elle me parle…
Metal-Eyes : C’est celle que tu ferais écouter à quelqu’un en lui disant “voilà ce que nous faisons”?
Hansi Kürsch : Oui, bien que je ferai aussi ce choix en fonction de la personne à qui je parle… S’il s’agit de quelqu’un qui est à fond dans le death extrême, je ne lui conseillerai certainement pas celle-là ! Je tenterai plus Diabolic qui a des moments assez intenses. Les fans de death apprécient souvent des passages atmosphériques à la Pink Floyd, alors je m’en sortirai plus facilement.
Metal-Eyes : Mais en ce qui concerne le fan de metal plus traditionnel…
Hansi Kürsch : Pour le fan de metal plus traditionnel, je ne lui conseillerai pas non plus le titre que j’ai retenu. Je lui dirai plutôt d’écouter Midas disease ou Dark side of her majesty…
Metal-Eyes : Attends, ça fait quatre chansons! Je ne t’en ai demandée qu’une!
Hansi Kürsch (rires) : Oui, mais c’est un album varié… Il n’y en a pas une qui soit plus représentative. En ce qui concerne mes goûts, je maintiens Children of Cain parce que c’est une chanson très atmosphérique. Tu sais, avant de nous attaquer à la composition, si nous tentons de tracer une sorte de feuille de route, nous ne pensons qu’à avoir cette approche 70’s dans notre musique. Je crois que nous avons pu perfectionner cette approche sur III qui contient tous ces éléments classiques tout en restant fidèle à l’esprit de Blind Guardian, Iced Earth et Demons & Wizards. Aussi, c’est une chanson très narrative, et j’aime la musique épique. La musique en elle-même raconte une histoire. Quand j’ai entendu les premiers arrangements de Jon, mon visage affichait un sourire, ce qui est très bon signe. Je peux travailler sur ces bases. Si une chanson me parle, je peux immédiatement imaginer cinq ou six lignes mélodiques, et toutes peuvent convenir. Peu importe celle que tu retiens, ça fonctionnerait. Tout cela est aussi améliorer par le texte, une histoire totalement imaginée par moi qui raconte l’histoire de cette société futuriste et dystopique appelée les enfants de Caïn. Ils sont assez similaires à notre société sauf que pour devenir un adulte, il est assez « normal » de tuer son frère. C’est la seule manière de devenir « adulte ». Mais visiblement, quelque chose ne se passe pas comme il faudrait. Et j’aime ça. Il y a cette atmosphère… sombre, mais avec cette pointe de lumière au bout du tunnel.
Metal-Eyes : Un peu de lumière, cela m’amène à la pochette de l’album: elle m’évoque l’esprit des romans de Dan Brown, comme Anges et démons, par exemple…
Hansi Kürsch : J’aime bien Dan Brown, jusqu’à un certain point. La première fois que j’ai lu cette notion d’apporteur de lumière, c’était par Dan Brown, et les Illuminati.
Metal-Eyes : Votre couverture est très pieuse, il y a nombre de références à la religion…
Hansi Kürsch : Sur notre premier album il y a une chanson qui s’appelle Heaven denies, qui parle de la chute de Lucifer et qui aborde le sujet du questionnement, pourquoi il est ainsi banni… C’est la suite de cette chanson, les anges déchus qui accompagnent Lucifer. Là encore, le paradis est un lieu dystopique dirigé par une… caste… tyrannique pourrions-nous dire. Mais Dan Brown ne nous a pas inspires pour cette pochette. J’aime son écriture…
Metal-Eyes : Vous devriez quand même lui envoyer la pochette et voir sa réaction.
Hansi Kürsch (il rit) : Tu sais, j’aime ses histoires, elles sont vraiment intéressantes, mais j’ai toujours l’impression qu’il sait exactement quel scénario utiliser…
Metal-Eyes : Oui, mais c’est une technique d’écriture qu’ont beaucoup d’auteurs, lui, Tom Clancy, plein d’autres…
Hansi Kürsch : Oui, c’est une technique, mais pour quelqu’un qui aime lire des romans, la variété peut servir à te créer des images. Lorsqu’elles sont trop rapides et spontanées, ça dénature le propos. Je crois que John Grisham le fait à merveille, en abordant des sujets variés. Et ce qu’il écrit est prédestiné à faire de bons films… Sa manière de raconter des histoires est si organique… J’adore !
Metal-Eyes : Ne parlons pas de Grisham, alors, qui est un de mes auteurs contemporains préférés. Quelle pourrait être la devise de Demons & Wizards en 2020?
Hansi Kürsch (il rit en basculant sur son siège) : Ah… « C’était sympa de te voir, maintenant, au revoir ! » (rire général)
Metal-Eyes : Bien, merci! J’ai quand même une toute dernière question, un peu plus sérieuse. Aujourd’hui, même si vos textes traitent d’heroic fantasy et pas du monde réel, ce monde réel, aujourd’hui, ne se porte pas bien. Est-ce que tu t’engages, à titre personnel, pour une cause qui te tiens à cœur et que tu veux défendre?
Hansi Kürsch : L’humanité, en général, comme tu dis, ne va pas bien. Je n’aime pas la manière de faire peur actuellement, utiliser la peur dans tous les camps…Je crois qu’il reste du positif et de l’optimisme dans ce monde, surtout pour les plus jeunes. Ce n’est pas la fin, notre monde n’est pas en train de disparaître. Nous devrions mettre toute notre énergie dans le fait de mettre plus de tolérance partout. La tolérance est la chose principale, et je suis vraiment ouvert à toute discussion avec qui que ce soit. Ce que nous faisons avec Blind Guardian, encore récemment, tu en as sans doute entendu parlé : il y a eu un incident dans un zoo en Allemagne le nuit du nouvel an. Ça s’est produit dans ma ville. L’enclos des singes, là où ils ont nourris, où les soigneurs prennent soin d’eux, le lieu a brûlé et tous les animaux sont morts… Nous avons fait des dons pour aider. Je sais qu’il n’est pas bon que les animaux vivent en captivité, et certains zoos ne font pas les choses comme il faut. Mais celui-ci fait ce qu’il faut. Je ne peux pas changer la réalité. Je voudrais pouvoir y participer d’avantage, et je crois que chacun devrait s’engager localement. Agir localement… Aujourd’hui, tout est trop mondialisé, et je ne pourrais rien changer en blâmant les gens aux USA de faire certaines choses. En revanche, je peux agir chez moi, dans mon quartier, mon environnement. Dans ma ville, il y a eu une étude faite sur la disparition des insectes. Il peut y avoir des conspirations partout, mais la disparition des insectes est une réalité. Il faudrait être stupide pour ne pas le constater, ne pas voir qu’il y en moins qui volent autour de nous ! C’est le cas partout, et je voyage partout dans le monde, je le constate. L’étude parle de 75% de disparition, et personne ne semble vouloir agir. Ça, ça me choque vraiment.
Metal-Eyes : L’idée serait donc d’agir localement, mais de faire quelque chose.
Hansi Kürsch : Oui, agissez localement et regardez ce que vous pouvez faire dans votre jardin pour les insectes.
Metal-Eyes : Merci beaucoup, bonne chance avec ce nouvel album, III, et… nous nous retrouverons dans quinze ans!
Hansi Kürsch : Ah, ah ! Viens nous voir avec Blind Guardian, ce ne sera pas aussi long !