USA, Heavy rock (1313, 2024)
Quatre décennies après avoir co-fondé Mötley Crüe, alors que le mythique groupe avait contractuellement décidé de « ne plus jamais jouer ensemble sous le nom de Mötley Crüe » mais… (on connait la suite). Mick Mars revient aujourd’hui aux affaires avec son premier album solo, The other side of Mars. Ceux qui espèrent retrouver l’esprit du Crüe, ce hard rock populaire et festif vont à la fois se régaler et être surpris. Car, non, on ne jette pas un esprit aux oubliettes aussi facilement mais un artiste se doit également de se réinventer et de remettre ses acquis en cause, proposer de nouvelles choses. pour ce premier album, le guitariste s’est entouré d’une équipe plutôt expérimentée au sein de laquelle on retrouve notamment le claviériste Paul Taylor (ex-Winger et Alice Cooper), le batteur de Korn, Ray Luzier, ainsi que le bassiste Chris Collier, qui se charge ici du mix et du mastering de l’album. La vraie surprise vient du chanteur retenu par Mick, Jacob Bunton, chanteur de L.A. Guns dont le timbre et la variété collent parfaitement à l’esprit général. Parfois très puissant, à d’autres moments rentre dedans, parfois encore suave et tendre, le chanteur est également rejoint par Brion Gomba sur des parties plus sombres et oppressantes le temps de deux chansons. La force de The other side of Mars réside en la variété de ses 10 titres. On y retrouve des lignes de guitares à la fois puissantes, agressives et épurées, des guitares qui ne prennent jamais le dessus sur le propos général. L’album se partage entre heavy rock direct et agressif (Broken on the inside, Ain’t going back again), des références à son ancien groupe, tant textuelles (les deux titres cités plus haut, certaines paroles à double sens comme « I’m lost in your lies » sur Memories) que musicales (Ready to roll et ses « hey » simples et fédérateurs, l’instrumental LA noir qui évoque autant Crüe que Satriani), des moments plus lourds et sombres (Killing breed) ou plus tendres (la heavy ballad Alone et la ballade romantique Memories). Avec ce premier disque solo, Mick Mars se rappelle avec bonheur à notre bon souvenir. Son retour est bien plus artistique que purement pécunier. Une vraie réussite.