France, Metal (Bad reputation, 2022)
Ils ne sont pas pressés les gars de Red Mourning. Un album tous les 4 ans, c’est peu. Mais on ne leur en veut pas car 1/la crise sanitaire est passée par là (mais on va commencer à arrêter d’utiliser ça comme excuse, non?) et 2/ le groupe parvient à se réinventer et ça, c’est bien! Rappelez-vous, leur précédent album était brutal et taillait directement dans le gras. Ici, avec Flowers and feathers, Red Mourning nous propose une dizaine de titres qui savent explorer diverses ambiances, du brutal – on ne se refait pas – au plus calme, du heavy aux ambiances plus rassurantes et intimistes. Leur nouvel opus, Flowers and feathers, est tout aussi barré qu’intrigant. OK, les deux vont souvent de pair, simplement, cette fois -ci, les gars ont délaissé, en partie tout du moins, ce hardcore aux tonalités parfois sudistes qui les caractérisait au profit d’un doom des bayous dans lequel il fait bon s’enfoncer. 10 titres, 10 ambiances avec un chant ( JC Hoogendoorn) souvent graveleux voire guttural mais souvent, aussi, chaleureux et doux comme sur Blue times. Alors que l’on pouvait avoir l’impression de se sentir dans les bayous de Louisiane, Red Mourning nous entraine aujourd’hui sur des sentiers stoners et bluesy. Les constructions, parfois alambiquées, intriguent et entraînent l’auditeur dans le sillage un peu dingo, parfois criard, souvent lourd mais toujours – à quelques hurlements près – efficaces. Je n’ai pas le souvenir d’avoir trouvé Red Mourning aussi ouvert musicalement qu’il l’est aujourd’hui. La variété des morceaux fait toute la richesse de ce nouvel album, à la fois brutal et doux, enragé et mélancolique. Avec Flowers and feathers, et sans jamais se renier, Red Mourning semble avoir vraiment trouvé sa voie, celle d’un heavy brutal et bluesy doublé d’accents sudistes enjoués. Un cap est franchi, brillamment. Bravo!