7 WEEKS: Sisyphus

France, Metal (F2M Planet, 2020)

Quatre années d’attente. Une longue période qui sépare A farewell to dawn (2016) de ce nouvel album, Sisyphus. La route a été longue et semée de doutes, de ceux qui font même penser à jeter l’éponge. Mais 7 Weeks se remet à l’ouvrage, à l’image du mythologique personnage de Sisyphe qui est condamné à éternellement pousser un rocher en haut d’une montagne. Cette montagne d’épreuves, les Limougeauds l’ont vraisemblablement surmontée et nous proposent un album riche, puissant et varié. Que les chansons soient plus directes (Solar ride, Magnificent loser, le cauchemardesque Insomniac) ou ambiancées (Gone, Sisyphus), voire aériennes (Idols) ou quasi psyché (Breathe et son solo très 70’s, The crying river également très southern rock), le groupe se fait plaisir en explorant divers univers sonores. C’est efficace, le chant de Julien Bernard colle parfaitement à l’esprit rock embué et enfumé du groupe qui taille dans le vif  avec un album court (à peine plus de 36′). La tournée a commencé, espérons qu’elle se rallonge!

7 WEEKS: A farewell to dawn

7weeks-2016France, Stoner (Overpowered records, 2016)

Sombre. Oppressant. Deux adjectifs assez faciles pour définir le nouvel album des Français de 7 weeks. Une première écoute qui en nécessite un peu plus pour découvrir toutes les richesses de ce A farewell to dawn. Voici un album qui passe par différentes couleurs, plusieurs tessitures et émotions. S’il commence lourdement, dans une pure tradition stoner, avec King in the mud, on sent une touche de romantisme mélancolique sur The ghost beside me avec ses guitares aériennes et ses passages évoquant tant Bowie que Pink Floyd. Ohka, un court instrumental, précède un Kamikazes qui démarre avec grâce avant de monter en puissance. Broken voices, plus virulent, se rapproche d’une des influences de 7Weeks, Queens Of The Stone Age dans sa construction et son break halluciné. Le titre éponyme, un second instrumental, semble inspiré par un Vangelis perdu dans la nature. Là encore, la mélancolie s’installe. January, que vous pouvez découvrir en vidéo, très ambiancé, est tel un arc en ciel sombre, tout en nuances. A well kept secret et Knots viennent puissamment conclure ce disque à la fois intrigant et prenant; Car A farewell to dawn fait partie de ces albums d’un accès peu évident mais dont on a rapidement du mal à se défaire.

Interview: 7Weeks

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Entretien avec Jérémy Cantin-Gaucher (batterie) Propos recueillis à Paris le 19 octobre 2016

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C’est au Hard Rock Cafe de Paris que les fondateurs de 7Weeks, formation stoner de Limoges qui publie le superbe A farewell to dawn, se sont arrêtés. Jérémy a reçu Metal Eyes pour tout nous dire, et parfois se faire l’écho de nos questions, sur ce nouvel album bientôt chroniqué. Interview express.

Metal-Eyes : Comme c’est la première fois que nous nous rencontrons, peux-tu me raconter l’histoire de 7Weeks qui a déjà quelques albums à son actif?

Jérémy : 7Weeks est un groupe que nous avons formé en 2006. On a vraiment commencé à tourner en 2007, 2008, on a sorti… 3  albums, celui-ci est le quatrième, 2 Ep, on a beaucoup tourné en Europe, en festivals. On a fait pas mal d’affiche, et c’est un groupe de rock, heavy rock.

Metal-Eyes : J’ai pu écouter votre dernier album qui est un disque sombre, sans être oppressant, qui rentre dans la catégorie stoner. Comment, pour quelqu’un qui vous découvre, décrirais-tu 7Weeks ?

Jérémy : Pour quelqu’un qui découvre 7Weeks? Pour faire vite, c’est un mix entre Queens Of The Stone Age, Nine Inch Nails et David Bowie. Pour faire très vite…3 influences assez importantes et diversifiées.

Metal-Eyes : Comment décrirais-tu votre évolution entre les deux derniers albums, Carnivora et A farewell to dawn ?

Jérémy : Que s’est-il passé ? Déjà, ce dernier album, on l’a fait entièrement à deux, avec Julien. D’un point de vue texture, on a poussé un peu plus loin l’utilisation des claviers, on est parti dans une utilisation un peu plus synthétique, contrairement aux claviers de Carnivora qui étaient plus de type Hammond, plus vintage, roots – même s’il y en a un peu dans  le dernier album. L’évolution ? Pour moi, ça suit son cours, en fait. Ce qui était déjà dans Carnivora a été amplifié au niveau des textures et en même temps, ça va droit au but.

Metal-Eyes : Y a-t-il des choses que vous avez préféré retirer parce que ça ne vous correspond plus ?

Jérémy : Des choses qu’on a retirées parce que ça ne nous correspond plus ? Je réfléchis… Il y a des choses sur lesquelles on ne s’est pas limités, en tout cas : au niveau des ambiances, on est partis à fond.. On n’a pas fait… Non, justement, on ne s’est pas limités. Je pense que la musique est encore plus personnelle que sur Carnivora.

Metal-Eyes : Et les paroles aussi, j’ai l’impression…

Jérémy : Et les paroles aussi. Il y a eu un gros travail sur le chant en studio, aussi. Oui, je pense qu’il est encore plus personnel. Ça a toujours augmenté au fur et à mesure des albums. Il y a un album qui est très important aussi, c’est celui du ciné concert, avant Carnivora . Un album très ambiant, qui a ouvert plein de portes, qui a permis l’arrivée des claviers.

Metal-Eyes : Pourquoi avoir enregistré A farewell to dawn à deux ? Et demi, si on compte Francis Caste…

Jérémy : Et il y a Shanka, aussi, François Negret, qui a fait beaucoup de claviers, de programmation, et qui a participé au titre January, A farewell to dawn. Pourquoi on l’a enregistré à deux ? Parce qu’on s’est retrouvés à deux, il y a eu des changements de line-up. Le clavier qui était avec nous depuis 2011 a arrêté en 2015 pour se consacrer à sa famille. Du coup, on s’est vraiment recentrés à deux, puisqu’en plus, on ne tournait plus, chose qui ne nous était pas arrivés depuis 8 ans. On s’est vraiment concentrés, tous les deux, dans le local, à maquetter. On s’est recentrés sur la colonne vertébrale pour cet album.

Metal-Eyes : Pourtant, vous allez de nouveau tourner, avec un nouveau line-up. Qui le compose,d’ailleurs ?

Jérémy : Un nouveau line up qu’on va espérer stable pour la suite. Il y a Gérald à la guitare, et PH à la guitare, aux claviers et backing vocals.

Metal-Eyes : Vous avez decide de travailler avec Francis Caste. Pourquoi ce choix ? En matière de hard rock en France, il devient un incontournable…

Jérémy : Justement, on avait entendu quelques-unes de ses productions, que ce soit sur Hangmans Chair ou Bukowski, Kickback, dans un autre registre. On l’a appelé, on a parlé au téléphone et le courant est vraiment passé. Musicalement, on était sur la même longueur d’ondes. Il s’est avéré que ça s’est confirmé en studio où la collaboration s’est très bien passée, on s’est très bien entendu.

Metal-Eyes : Ce n’était donc pas une collaboration à distance ?

Jérémy : Ah, non, non. On a vraiment passés 10 jours avec lui, puis on est revenus une semaine pour mixer l’album et le finaliser.

Metal-Eyes : 7 semaines, on en parle en ce moment car c’est le début des vacances, c’est le temps recommandé pour les enfants à l’école. Votre nom de groupe, c’est parce que vous êtes profs dans la vraie vie ?

Jérémy (rires) : Ah non, absolument pas… On est musiciens dans la vraie vie !

Metal-Eyes : Pourquoi ce nom de 7Weeks, alors ? Quand on fait des recherches, on tombe sur sur vous soit sur des infos sur la grossesse…

Jérémy : Sur YouTube, on trouve des nanas qui se prennent en photo, ou sur des petits chiens…Pourquoi, 7Weeks ? Déjà tu le vois, ça fait un super logo qui est bien équilibré, et au tout début du groupe, on a hésité entre plusieurs noms : on a failli s’appeler Stone Train… J’aime bien ce côté en relation avec une date, une période, et c’est en même temps intemporel. Cette musique est intemporelle, très influencée par les 90’s et c’est complètement d’actualité. Et j’aime bien le fait d’avoir un chiffre dans le lot… Après, pourquoi on s’appelle comme ça précisément ? Ça fait un petit moment, ce nom-là a fait écho…

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de A farewell to dawn pour expliquer ce qu’est aujourd’hui 7Weeks, ce serait lequel et pourquoi ?

Jérémy : Ce serait lequel et pourquoi… Euh… Bonne question.

Metal-Eyes : Une qui vous distingue… Si tu veux expliquer à quelqu’un qui vous êtes, tu veux convaincre quelqu’un d’écouter votre album, ce serait avec quel titre ?

Jérémy : Un seul titre à mettre en avant ? Disons January, qui va sortir en clip.Les claviers sont très présents, modernes et en avant. C’est quelque chose qu’on n’avait pas développé autant sur les précédents albums, et je trouve les textes et l’ambiance intéressants. Pour moi ça résume bien : heavy, lourd, mid tempo, avec ces ambiances synthétiques… et c’est un morceau que tu peux aussi jouer avec une guitare folk.

Metal-Eyes : Comment vous distinguez-vous par rapport au reste de la scène française actuelle?

Jérémy : Comment on se distingue? Peut-être par le fait qu’on est allés explorer, depuis le Ciné concert où on s’est tout permis, des textures variées. On a plus de morceaux ambiants, des ambiances… Comment dire ? On n’a pas un son 70’s qui est très à la mode en ce moment, on ne l’a jamais eu, jamais cherché à l’avoir… On a un son heavy, qu’on veut moderne, tout en ayant, dans nos compositions, des références à des choses très blues. Ça vient de là, Julien vient de là. Des inspirations d’écritures qui viennent des 70’s mais, du moins on l’espère, qui sont mises en forme avec un son beaucoup plus moderne grâce aux claviers, aux ambiances et la production, qui a été faite avec Francis et que je trouve très moderne.

Metal-Eyes : Quels sont vos projets de tournée ?

Jérémy : On a quelques dates d’ici la fin de l’année, à Nancy, Paris, chez nous à Limoges, mais on se concentre aussi, avec un tourneur sur 2017 qui sera vraiment le gros de la tournée. Début 2017 on annonce un paquet de dates.