SINS OF SHADOWS: Imperium

France, Heavy metal (Autoproduction, 2022)

Il y a deux ans, en 2020 donc…, Sins Of Shadows nous présentait son premier album, The master’s way, que j’avais quelque peu démonté ici même, notamment à cause de la production indigne de son époque, tout en évoquant l’envie et le potentiel du groupe. Le groupe revient aujourd’hui avec Imperium et a visiblement – audiblement serait plus approprié – décidé de corriger certaines erreurs du passé. Dès les premières mesures de Ordinary men, on est entrainé dans cette furie de classic heavy metal qui nous replonge dans les 80’s et ses compositions variées, mélodiques et efficaces, son chant haut perché parfois approximatif qu’on aimait adorer ou détester. On retrouve la marque des plus grands, de Maiden (on peut même pousser jusqu’à la période Blaze Bailey) à Helloween en passant par la vague power metal scandinave et allemande. Les 9 titres alternent les tempi sans temps mort, recherchant l’efficacité. Cette fois encore, le groupe clairement ne cherche pas à réinventer le genre et veut simplement se faire plaisir, ce qu’il parvient à réaliser haut la main. Un album pas prise de tête pour un sou, qui fait secouer les crinière et taper du pied, on n’en demande pas plus. Et ça, j’approuve!

SINS OF SHADOWS: The master’s way

Power metal, France (Autoproduction, 2020)

Une pochette attirante, que n’aurait certainement pas renié le Grateful Dead. Un nom de groupe si petit – Sins Of Shadows dont le nom est emprunté à un titre des Américains de Symphony X – que je l’ai confondu avec le titre de l’album – The master’s way. Et puis ces premiers riffs comme pompés sur un classique de Megadeth. Ok pourquoi pas, tant qu’il ne s’agit que d’introduire son propos en interpellant l’auditeur. Seulement… Oui, déjà, « seulement »: dès le morceau titre qui ouvre l’album, le son est d’un autre âge… Comment, aujourd’hui, sauf si c’est volontaire, une formation peut-elle proposer un CD qui sonne comme une démo des 80’s enregistrée sur un 4 pistes dans un garage? Forcément, l’équilibre sonore n’y est pas (est-ce un hasard si l’acronyme est SOS?).  Et je me dis que l’écoute va être compliquée… Pourtant, maintenant que le négatif est cité, musicalement, il y a de l’envie et de la matière, même si Sins Of Shadows ne réinvente pas la machine à courber les bananes. Les rythmiques enlevées – double es-tu là? – le chant féminin clair et les guitares rageuses laissent entrevoir des compositions qui puisent autant dans le power que dans le metal symphonique. SOS Les ambiances peuvent être aussi sombres (Not in my world) que rythmées (A man in the crowd) ou speedées (Today’s the day et ses riffs à la Maiden – peut-être un peu trop, même…). L’instrumental The mountain montre un visage plus progressif du combo, confirmant au passage la variété de ses sources d’inspirations. Si musicalement Sins Of Shadows est très moderne et actuel, il sera difficile de passer outre l’écueil de la production. Une erreur à ne pas commettre à l’avenir en confiant cette tâche à quelqu’un dont c’est le travail. C’est d’autant plus dommage qu’il y a de la matière.