Interview DARKEN. Entretien le 29 juin 2024 au Hellfest avec Lorenzo (guitare) et HP (basse)
Pour commencer, quelles sont vos premières impressions sur votre prestation de ce matin ? Humide, certes, mais au-delà ?
HP : Mouillés. Mouillés, mais très contents. On attendait ce moment avec impatience et, malgré la météo capricieuse, on a eu du monde. Les gens étaient là, plus le concert avançait et plus il y avait de monde et on a fait un bon set, le son était bon… très, très heureux.
L : Des conditions énormes malgré le temps, et j’ai kiffé ! J’ai pris un pied… Je serais bien resté sur scène toute la journée !
Un concert comme celui-là se prépare comment pour un groupe comme Darken ?
L : Beaucoup d’appréhension au départ, mais beaucoup de travail…
HP : On a beaucoup travaillé, beaucoup de répètes, il y eu un gros travail de son depuis longtemps. On a fait des résidences tous les mois avec un plateau retour… On s’est donné les moyens tous les mois pour nous donner au mieux.
L : Et les ears aussi. Quand tu commence à faire ce genre de plateau, l’idéal c’est quand même de passer aux « ears », le système d’oreillettes pour les retours.
HP : Avec mon autre groupe, j’utilise ça depuis des années, Liam, à la batterie, aussi. Par contre, tous les membres du groupe n’avaient pas pris le pli de ce système, et il a fallu trouver ces nouvelles habitudes, de nouveaux automatismes et il a fallu travailler tout ça. Donc, oui, beaucoup de boulot de préparation avec nos techniciens, nos ingé son…
L : On ne voulait pas planter ce concert…
Pour quelle raison ? Je ne comprends pas…
L : On sait qu’il y a du monde, des journalistes, des pros qui sont dans le coin, on ne pouvait pas se planter…
Ça semble logique…
L : Oui, mais il y en a qui peuvent arriver la fleur au fusil, pensant que ça va être facile…
HP : Personnellement, je n’aime pas faire de mauvaise prestation, on a bossé comme des chiens et c’était super cool.
Quelque part, ce n’est pas dans votre intérêt de donner un mauvais concert…
L : Oui, mais si tu ne travailles pas…
Vous avez aussi sorti un album il y a quelques mois. Quels retours en avez-vous eu, avec du recul ?
L : Ils sont toujours bons, et le fait qu’on décroche des dates sur des festivals comme le Hellfest démontre que l’album plait aux gens.
Il y a une suite prévue ?
HP : On va continuer de le faire vivre parce qu’on a encore plein de choses à exprimer, et on est déjà en train de nous projeter sur l’avenir avec de nouveaux morceaux. Bien sûr, l’objectif c’est un nouvel album…
L : Il y a déjà 4 morceaux qui sont déjà maquettés…
Il y a une méthode de travail particulière chez Darken ?
HP : Complètement… Lorenzo compose et crée la musique chez lui et travaille ensuite en binôme avec Stéphane au niveau du chant pour tout ce qui concerne les arrangements et lé mélodies, et après il nous exposent tout ça en répète et on fait les arrangements, les structures, tous ensemble.
L : C’est une méthode qui est partie du Covid, on ne pouvait pas se voir… Finalement, ça fonctionne comme ça.
HP : Moi, ça me va très bien dans la mesure où j’ai déjà un groupe à côté et je ne me voyais pas… J’avais peur de ramener trop d’influences dans la composition, de la musique. Je voulais vraiment plus être simplement un interprète de quelque chose déjà très bien construit. J’arrive, je pose ma basse…
Tu as ton mot à dire ?
HP : Complètement ! On a tous notre mot à dire.
L : Les morceaux ont déjà une base que HP a déjà redécoupée. Son expérience dans son autre groupe fait qu’il nous dit que c’est trop long, qu’on va se faire chier à écouter ça… Tout le monde a son mot à dire dans le groupe.
Et sur scène ? Votre discographie n’est pas très grande, alors y a-t-il des morceaux dont vous étiez persuadés qu’ils allaient super bien marcher et finalement vous les avez retirés parce que, finalement, il n’y avait pas le retour public attendu ?
HP : Alors, « retour public », pas forcément. Je pense que c’est plutôt par rapport aux affinités de chacun : il a fallu faire un choix – on peut jouer quasiment une heure. Pour le hellfest, il nous a fallu choisir que 7 morceaux…
(NdMP : A ce moment…. Gros « plouf »…)
HP : Ah… Le dictaphone est tombé dans la bière (rires)…
On va voir… Il y a encore du rouge, il semble vouloir continuer… On va voir ce que ça donne… Allez, je sors le téléphone au cas où, et on passe à la seconde partie. Si vous étiez un animal, ce serait lequel ?
HP : Je serai un corbeau. Je ne saurai pas te dire exactement pourquoi, mais un corbeau…
L : Je serai un aigle, parce que voler, c’est magique…
Un roman ?
L : Alors, je ne serai pas la Bible…
HP : C’est pas un roman !
L : Je sais, mais c’est mon petit délire…
HP : Je vais botter en touche sur cette question parce que je n’ai absolument pas cette culture. Moi, c’est plus BD…
Justement : si vous étiez un héros de BD ?
HP : Spawn. C’est un personnage qui m’a toujours fasciné, qui a vendu so =n ame au diable pour pouvoir revenir et il s’est complètement fait avoir. Il a des pouvoirs incroyables mais il est toujours torturé par son ancienne vie et il capable de faire quasi bien de superbes choses que des choses cruelles et dramatiques. Au final, je trouve que c’est un côté très actuel, très humain. L’(humain est capable de faire des choses démoniaque aussi bien qu’exceptionnelles.
L : Moi, je serai The walking dead.
Toute la BD? J’ai demandé un personnage…
L : Un personnage ? Ah, ah ! Il est pas dans la BD… J’aime bien Daryl dans la série… Sinon, je vais dire Vegan, il est pas mal aussi… Il n’est pas si méchant que ça… C’est celui qui a sa bate de base-ball avec le barbelé.
HP : C’est vraiment un gros connard, mais en fait, c’est le genre de qu’on se déteste d’aimer… On l’aime parce qu’en fait, il est super attachant…
Un film ?
L : Alien, parce que quand j’ai commencé à découvrir cette série de film – et pourtant, je ne suis pas films d’horreur – j’ai adoré.
HP : Il faut qu’on s’apparente à un personnage du film ?
Non, simplement l’ensemble, l’esprit du film.
HP : Alors : L’armée des morts. Je suis un gros fan de ce qui est horrifique, j’ai une grosse culture des films d’horreur des années 80/90. J’aime beaucoup les personnages de ce film, le remake par Zack Snyder, le rythme, l’esthétique, le grain, la violence des zombies… Pour moi, c’est un des premiers films de zombies qui aurait pu être tiré de mes cauchemars…
De tes cauchemars… Là, ça nécessite une visite chez un spécialiste…
L : Mais à ton avis… Pourquoi on l’appelle « HP » ? (rire général)
Haut potentiel ? Non, c’est l’uatre…
HP : Harry Potter (rires) ?
Si vous étiez un peintre ?
L : Ce serait Giger…
On reste dans le même univers !
L : J’aime beaucoup son univers, aussi bien en peinture qu’en sculpture. Ca peut déranger, mais j’aime beaucoup. Ma belle sœur est allée visiter son musée en Suisse, elle est ressortie de là outrée… Elle était… dérangée. Si je peut aller le voir, j’irai sans hésiter.
HP : Je ne vais pas être original, mais : pareil. Son univers est incroyable, il a vraiment créé quelque chose d’unique et ce côté sombre me touche beaucoup.
Un personnage historique ? (Lorenzo se marre…)
HP : C’est très compliqué… On va découvrir et aimer quelqu’un et quelques années plus tard découvrir des trucs sombres sur lui, et on va se dire « j’adorais ce mec-là, mais en fait je n’aurai pas dû » !
Pendant ce temps, Lorenzo peut réfléchir !
L : Non, moi, j’allais te sortir une grosse connerie ! On est des blagueurs…
HP : Des blagueurs de merde ! Du politiquement incorrect !
L : Nous, on parle souvent de trucs pas forcément rigolos… Je t’aurai dit, ben… Adolf (rires)
Ca s’approche de l’esprit Harry Potter, quand Hollyvander lui tend une baguette : « il a fait de grandes choses. Terribles, certes, mais…
L : Mais c’est juste du second degré, hein…
HP : Voire troisième ou quatrième !
L : Plus sérieusement… C’est pas évident, je ne suis pas forcément intéressé opar ce genre de choses. Il y a pas mal de personnages historiques qui peuvent être intéressant mais je ne sais pas vraiment.
HP : Moi, ce serait Toutankhamon.
Si vous étiez un pays pour terminer ?
HP : Je serai la Suède. Parce que j’y suis allé. Musicalement, j’ai toujours adoré ce qui vient de là-bas, de Nazum en passant par Abba. Ils ont une culture musicale incroyable et une ouverture d’esprit… Je suis tombé amoureux de ce pays, de l’esprit des gens…
L : Ça dépend… J’aime beaucoup la Californie, mais ça a l’air compliqué de vivre aux Etats-Unis. La nouvelle Zélande est vraisemblablement plus facile à vivre.
Pour terminer, comme on est au Hellfest : si vous étiez un des sept péchés capitaux ?
L : On n’a pas droit aux 7 (rires) ?
HP : Ce serait l’envie. Parce que j’ai toujours envie de plein de choses, j’ai des rêves plein la tête, en musique, en dessin…
L : Je serai un peu comme HP, l’envie… Mais le fait d’envier quelqu’un, mais pas la jalousie, ça je ne veux pas en entendre parler ! Le pays… J’aurai dit la Suisse, un pays cool.
Note : non seulement le dictaphone a pu enregistrer la suite de l’interview mais en plus, il a survécu !
Interview CHARCOAL. Entretien avec Stéphane Labas (guitare) et Cyrille Hawlicki (chant, basse). Propos recueillis au Hellfest le 29 juin 2024.
Après les présentations d’usage, Stéphane commence en présentant Cyrille :
S : Toi, tu es la rock star de Charcoal. Voilà.
Il n’y en a pas 4, des rock stars ?
S : Non. Lui, c’est la seule. C’est lui qui porte tout, comme ça, on bosse moins ! (Cyrille se marre)
Alors, je ne te parle pas à toi, je ne m’adresse qu’à la rock star… Parlons de votre Ep, comment a-t-il été reçu ?
S : Alors, pour le moment…
Pas toi… la rock star !
S (rires) : Je me suis fait avoir !
C (rires) : Pour le moment plutôt bien. On a eu de super critiques, un très bon accueil. En même temps, on a cherché à livrer quelque chose de sincère, qui nous corresponde avant tout. Je pense que les gens l’ont senti.
S : En fait, si je peux…
Oui, quand même !
S : on est super touchés de toute la bienveillance que les gens ont par rapport à ce disque, aux concerts qu’on donne… C’est fou !
Justement, les concerts, ça donne quoi ?
S : Les gens sont là, ils reviennent. On a été super étonnés : on a fait une release party dans une salle de 150 places…
C : On était 200…
S : On a un peu pété la jauge. C’était blindé. Les gens en Ile de France sont vraiment au rendez-vous. Ailleurs, c’est pareil : quand on est venus faire le Off du Hellfest, il y a des gens qui ont pris un jour de concert supplémentaire pour venir nous voir !
C : Certains ont même fait un aller retour dans la journée !
S : Ca, pour nous, ça n’a pas de prix. Ce qui est bien avec la musique, c’est que c’est fait pour être partagé. Quand les gens te font un retour en direct, restent, reviennent…
C : Adhèrent…
S : Tu te dis que c’est ça. Tu fais de la peinture, tu mets ça dans une galerie, ce n’est pas la même rapport… Le live, c’est notre ADN. Beaucoup de radios passent notre single, voire même passent un autre titre – Summer shine, c’est une surprise, passe aussi en rotation sur certaines radios. On est très flattés.
Votre musique, on est d’accord, c’est du rock direct, sans fioritures, ce qui facilite sans doute aussi le partage…
C : Oui, ça parle à tout le monde…
En tout cas, aux amateurs de rock.
C : Même de metal en général… On a eu la chance, au mois de novembre, de faire la première partie de nos copains de Loco Muerte à la Boule Noire… Mélanger du hard rock avec un public de hard coreux… L’accueil a été fou, parce qu’à la fin… Même un hard coreux, à la base, c’est un hardos !
S : On a eu un super accueil, et ça nous a beaucoup aidés. Ils nous ont appelés 3 jours avant. C’est des amis, c’est la famille, Loco Muerte. Ils n’étaient pas obligés de faire ça… Je leur ai dit que hard rock et hard core c’est pas pareil – je leur ai même dit qu’il y a une faute d’orthographe dans hard core !
C : Sur cette date, on a eu des retours incroyables. Devant, il y avait tout Lofofora, Black Bomb A, ils nous ont tous fait des retours exceptionnels.
S : C’était un grand moment.
Pour un démarrage, il y a plein de côtés positifs…
S : Il n’y a que ça !
Ce qui sous-entend que derrière, il va y avoir un album…
S : Complètement, oui !.on a pas mal de boulot, cet été, on va q$maquetter 8 titres, on va tourner le deuxième clip, on va essayer de travailler et de monter le troisième, on enregistre au single inédit, le single de Noël – comme tout bon américain de Seine et Marne on fait un single de Noël. On prévoit de faire une émission de Noël et on va repartir… Aud épart, on voulait repartir sur un Ep pour créer de la demande, mais comme on a pas mal de choses sous le pied…
C : On va partir directement sur un album. On espère une sortie fin 2025.
S : Mais en attendant, il y aura un single inédit qui, d’ailleurs, ne sera peut-être même pas sur l’album. On vise 10 titres. M&O est fantastique, Alexandre Saba fait un super boulot…
Tu dis ça parce qu’il est juste là, à 2 mètres…
S : Même pas, il n’entend pas. Je pense qu’au bout de 3 jours de fest, il n’entend plus !
Attention, il arrive ! (Rire général) Passons à autre chose : si vous étiez un animal, vous seriez quoi ?
C : Un chat. Parce qu’un chat, il s’en bat les couilles !
S : Il se les lèche, même !
C : Il se les èche, et il est souple (rires) !
S : Moi, je serai un tigre. Un gros chat, un peu plus vénère…
Un roman ?
S (sans hésiter) : Le talisman des territoires de Stephen King, tout simplement parce que c’est un des romans qui m’a le plus marqué.
C : J’irai cracher sur vos tombes. J’aime bien l’histoire. Je suis métis, et dans chaque pays de la terre, il y a toujours eu des difficultés à se faire accepter par d’autres…
S : Putain, j’étais persuadé que tu faisais de la cabine UV ! Tu me l’as jamais dit, t’es vraiment un bâtard !
C : Eh, attend : (Il montre son T-shirt) Sexy chocolat, c’est quoi ?
S : Ah ben voilà, voilà tout s’explique !
Un héros de BD ?
S : Ah ! Je serai le shérif de The walking dead. Dans le comics, parce que ça ne se termine pas de la même manière que dans la série.
C : Je lis pas de BD… Je serai le héros de la playlist de By Zégut… Je t’embrasse Francis !
S : Ah ouais ! Pourquoi je n’y ai pas pensé ! Tu vois, c’est pour ça qu’il est là, pourquoi tu me poses des questions, à moi ?
Un film ?
S : Star Wars.
Lequel ? Il y en a 9…
S : Alors, Le retour du Jedi, parce que c’est le premier que j’ai vu au cinéma. Et, bien sûr, je serai Luke Skywalker. Ce film m’a énormément marqué…
C : Moi, après 4 jours de fest comme ça, ce serait Marche à l’ombre. Parce que j’adore Michel Blanc et… j’ai les dents qui poussent !
Et tu vois des renards…
C : Et je vois des renards !
Un écrivain ?
S : Mon amour suprême : Tolkien. Le seigneur des anneaux, c’est ma bible. Et le film… J’adorais ce que faisait Peter Jackson dans le gore, mais là, ce qu’il a fait avec ce film, c’est incroyable…
C : Frédéric Beigbeder.
S : Oh, là ! Pourquoi ?
C : Parce que c’est toujours déjanté et je suis un fan de 99 francs. Et le livre est beaucoup mieux que le film !
Un peintre ?
S : Dali. J’adore. Je suis très fantasy, bouquin de genre, film de genre, et Dali, dès tout petit, m’a fait rêver avec ses peintures, son surréalisme…
C : Tu inclus l’art moderne ?
Tu peux même citer un peintre en bâtiments, si tu veux (rire général) !
C : Ok ! Banksy, j’adore le street art, je trouve ce quil fait complètement démentiel. Je me suis fait l’expo permanente à Paris, j’ai halluciné. Au boulot, mon tapis de souris, c’est le policier anglais qui fait un gros doigt !
Un personnage historique ?
S : Lui, c’est Napoléon. Je réponds à sa place parce qu’il habite à côté de Fontainebleau et tous les mecs qui habitent là-bas, ils sont Napoléon à fond. Mais en fait je me fous de lui !
C : C’était même pas ça (les deux explosent de rire). Personnage ? Je passe mon tour, Steph, à toi…
S : Je vais dire De Gaulle. Pas pour ses convictions politiques, mais parce que=’il est le symbole de la libération. Mon grand-père était prisonnier six ans, on l’a libéré, on est venu nous libérer du nazisme, et c’est le personnage français qui représente cette époque-là. Ne jamais oublier…
C : Alors moi, ce sera Bono.
S : Bono, un personnage historique ? Très fort !
C : Ben oui, il va le devenir !
Une toute dernière : puisque nous sommes au Hellfest, si vous étiez un des 7 pêchers capitaux ?
C : La gourmandise !
S : Je crois que moi aussi, je serai la gourmandise. Ça se voit, d’ailleurs… Il n’y a pas de video, mais je mange un peu trop !
Mais ça peut aussi être la gourmandise de la vie, de la scène…
S : C’est la gourmandise de tout ! un peu la luxure, aussi, c’est chouette…
Interview Eight Sins. Entretien avec Arnaud (guitare), Loic (chant) et Mike (basse) le 28 juin 2024 au Hellfest (Clisson)
Pour commencer, une question toute simple : quel est votre retour de votre prestation de ce matin ?
Arnaud : C’était… mortel…
Mike : C’était incroyable…
Loïc : On a ouvert la Warzone à 11 heures, et c’était… incroyable !
Vous avez réveillé la Warzone.
L : Exactement, on leur a mis un bon coup de trique ! Le public était mortel. Magnifique ! Une warzone pleine, donc…
A : Et un public fou, aussi ! Ils ont fait des doubles circle-pits… Merci le Hellfest, c’était incroyable !
Pour vous, c’est une expérience unique, alors ?
Tous : Ah, ouais, c’est sûr !
L : C’était les montagnes russes de l’émotion. Surtout à peine réveillés !
A : On s’est levés à 6 heures…
Vous n’êtes pas arrivés directement de Grenoble ?
A : Non, on est arrivés mercredi.
(A Loïc) : Comment tu as appelé Grenoble ?
L : « La cuvette de chiottes de la France ». Géographiquement, c’est une cuvette, on est entre les montagnes, donc, c’est notre petite blague, on l’appelle la « cuvette de chiottes » entre nous. Mais c’est des toilettes sèches parce qu’on a un maire écolo (rire général) !
Ceci étant, après cette belle presta, quels sont les retours que vous avez eu depuis la sortie, il y a quelques mois, de votre album, Straight to Namek ?
L : On s’était parlé au téléphone à ce moment, et on a eu de bons retours depuis. Le fait qu’on soit là aujourd’hui te prouve qu’il a plutôt tapé là où il fallait. On a plein de festivals prévus, ça bouge beaucoup… De beaux retours !
La suite de cet album est déjà en préparation ?
L : Bien sûr ! On a déjà des compositions prêtes, ça va arriver tranquillement. On y va tranquillement, à notre rythme, parce que ça ne sert à rien de se presser. Chi va piano va sano !
Quand on manie à ce point l’humour sur scène, comme vous l’avez fait ce matin, ça demande beaucoup de travail, de réflexion en amont ?
Mike : Là, tu sais à qui t’adresser (il désigne Loïc)…
Vous avez bien joué le jeu, aussi…
L : C’est mes potes ! On est vraiment un groupe d’amis !
M : On est bon public aussi !
L : C’est mon caractère, je suis quelqu’un de rebondissant, dans tous les sens du terme : rebondi et rebondissant ! Ils me laissent faire, je ne sais pas comment te dire : c’est pas un truc qu’on travaille plus que ça, c’est juste nous… Si on se recroise tout à l’heure, je te raconterai aussi plein de conneries, j’arrive pas à m’en empêcher. C’est peut-être une maladie (rires).
Et au boulot, ça donne quoi ?
L : Ben, heureusement que je fais du tatouage, parce que je peux rigoler avec mes clients. Mais si je devais travailler pour une banque… Je suis un calvaire pour ma collègue de travail – que je fais beaucoup rire et que j’embrasse. C’est compliqué de travailler dans la même salle que moi, mais on se débrouille.
Allez, quelques questions Hellfestives : si vous étiez chacun un animal, vous seriez quoi ?
L : J’aime bien ces questions chelou… Un pangolin. Un genre de pomme de pin mais qui bouge !
A : Et qui refourgue des virus !
L : C’est pas pour les virus, c’est parce que c’est le chainon manquant de la vie, le truc il est chelou. Moi aussi !
M : Comment tu m’appelles, Loïc ? Le suricate ? Parce que j’observe tout… Ça me faisait chier au début mais je crois que ça me va bien, en fait !
L : Il est là, sur son petit terrier… Il scrute…
A : Je sais pas, la bête du Gévaudan…
Un diable de Tasmanie…
L : Ouais, c’est plus un diable de Tasmanie, Arnaud ! En tout cas, c’est un animal !
Si vous étiez un roman ? On passe aux choses sérieuses…
L : Je vais pas te dire Roman Polanski, ça va m’attirer des ennuis…
M : Un Romans sur Isère !
L : Putain, il me l’a piquée ! On a un consortium d’humoristes ! Je crois que je serai un truc que j’ai lu quand j’étais gamin, sur les momies, qui m’avait passionné, je l’avais lu en une heure de temps. Sans doute Victor Hugo, je ne sais plus…
M : Je le dis sinon je vais oublier : je pense que je serai Bilbon le Hobbit.
L : Ouais, c’est un gars de la nature…
A : Tu vois sa barbe ? Il a la même aux pieds…
M : Je suis un peu Gandalf en version comique…
L (à Arnaud) : Et toi, quel roman ?
A : Moi ? Je sais pas lire, alors je ne peux pas répondre à cette question (rires)…
Là, c’est un peu plus dans l’esprit du groupe : si vous étiez un héros non pas de BD mais de manga ?
L : Ah, ça restreint mon choix, du coup !
M : Moi, je serai Vegeta, un personnage de Dragon Ball Z. L’anti héros, en fait…
L : Je serai aussi dans Dragon Ball, je serai Boo, parce que c’est le gars sympa, il mange tout, il est drôle… Et toi ?
A : One Piece, obligé : je serai Sanji.
Et si vous étiez un film ?
L (sans réfléchir) : je serai Priscilla, folle du désert. Mon film préféré pour les meilleures punchlines du monde ! C’est une histoire de transformistes sur les routes en Australie, et à chaque fois qu’ils ouvrent la bouche, c’est pour recaler quelqu’un. C’est phénoménal ! Du talent à l’état pur.
A : Jurassic parc. Ca m’a tellement marqué quand j’étais gosse…
L : Depuis, il a un kif sur les reptiles…
M : Moi, je serai l’alarme fatale, la parodie de L’arme fatale. Incompréhensible et drôle à la fois.
Si vous étiez un plat alimentaire ?
L : Oh, putain…
A : Un tajine ?
L : Non, pas un tajine, c’est pas mon truc… Ce que je préfère, c’est les ribs. Je dis ça, parce qu’on les voit pas mes ribs, mes côtes, je suis jaloux !
M : Je serai un rougail saucisse, parce que c’est ma spécialité. Ma femme confirme. Pimenté à souhait !
A : Mais faut nous inviter ! Moi, je dirai un Bo Bun, parce que j’adore ça, j’adore la bouffe asiatique !
Une boisson ?
A : Un Jack Daniel’s
L : Un Bloody Mary, bu à la paille. A siroter en soirée, au calme, avec une paille et une ombrelle !
On m’en a filé un, un matin, croyant que j’avais une gueule de bois en me disant « ça va te soigner ».
L : Ça t’a soigné ?
Non… J’avais pas de gueule de bois !
M : Je serai une limonade, référence à Afro Samourai, pour ceux qui connaissent. J’adore la limonade…
Un objet ?
L : Une cuvette de chiotte… Pour voir des visages toute la journée…
A : Une table… Parce que je suis con comme une table, il parait !
M : Un (Note : un truc pas compréhensible à l’enregistrement)
L : Parce qu’il travaille le bois comme personne… Il a touché ma poutre…
Un pays ?
A : La France… J’aime bien la bouffe française aussi.
L : Moi je serai neutre, je serai la Suisse. Parce que c’est joli et ils ont plein de thunes !
M : Je crois que je serai le Guatemala, par ce que… c’est le premier pays qui me vient à l’esprit…
Un monument ?
L : La tour Perret à Grenoble. C’est un peu comme la tour de Sauron, il ne manque que l’œil qui flambe. C’est une belle tour de notre ville.
A : Un monument… Le pont de la Bourg à Bourgoin Jallieu (Note : aucune trace de ce pont trouvée, sans doute une appellation locale ?)
M : je ne sais pas… Un truc transparent…
L : Une vitre ! Il a pas d’idée…
Une devise ?
L : On peut la faire à trois, celle-là : Beers and moshpit (ils approuvent)
Mais pourquoi la bière ?
M : Parce que tu ne vas jamais dans un moshpit sans ta bière.
L : Tu pogotes et tu la renverses. Après, tu vas en acheter une autre. C’est ça, l’économie de festivals, ils le font exprès !
« Le monde a changé… » Les mots qui introduisent le premier volet du Seigneur des anneaux sont ici adaptés. Parce le Hellfest, aussi, a changé et change. D’année en année, le plus grand festival français de musiques extrêmes poursuit sa transformation et le monstre mue et évolue. Les changements sur le site, s’ils se font moins notables sont pour autant tout aussi remarquables. pour le plaisir des yeux et des oreilles, Metal-Eyes a sillonné le site de long en large, de fond en comble. En 4 jours, ce sont plus de 80 km parcourus, une paire de baskets HS, quelques 36 concerts couverts – avec, pour je crois la première fois depuis longtemps, toutes les scènes visitées, avec notamment un record pour la Warzone – trois saisons vécues en l’espace de ces 4 journées, des averses de dingue mais pas assez longues cependant pour que le site ne se transforme en terrain boueux. Et surtout, des rencontres, des retrouvailles, des découvertes à gogo. Un Hellfest intense et usant, mais c’est aussi ça! Comme il est impossible de tout relater ici, je vous invite à m’accompagner dans mes humbles souvenirs de ce dernier week-end en enfer!
Commençons cependant, comme il se doit, par les sources d’insatisfaction… Bien que l’orga ait annoncé une fréquentations de 240.000 festivaliers, on a bien souvent l’impression de côtoyer plus de 70.000 personnes par jour. Il n’y a pas qu’à simplement rajouter les invités, les médias ou les bénévoles, mais bien, semble-t-il, du public. En plus de ça, le journal régional s’en fera le relais, entre les files d’attentes pour aller se soulager la vessie – le Hellfest avait déjà bien travaillé le sujet, mais cette année, force est de constater, les longues files d’attentes en témoignent, qu’il y a eu un cruel manque de WC – et le fait de ne plus se voir proposer de « petits » formats de boissons – on oublie les 25cl au profit unique des pintes – une relation de cause à effet? – joue sans doute en ce sens. On notera également une sorte d’aspect plus « touristique » de la population. Certains pouvaient, à tort, reprocher, il y a quelques années au Hellfest d’être une sorte de Disneyland metal, on ne peut que constater qu’aujourd’hui on s’en rapproche de plus en plus, même dans un esprit post apocalyptique. Même si l’arrivée annoncée de la Gardienne des ténèbres, gigantesque création des machines de Nantes attire les regards, on ne peut que constater – déplorer diraient certains – le côté too much du Hellfest cuvée 2024, d’autant plus avec les annonces faites par Ben Barbaud à la fin du week end – Muse ou Coldplay pourraient y avoir leur place. Que le Hellfest soit plus populaire est une bonne chose, mais on a parfois l’impression que l’esprit originel de défenseur des musiques extrêmes a cédé le pas au profit du dieu marketing et/ou capital. Le Hellfest est devenu une marque commerciale à part entière, soit, mais lorsqu’elle se décline autant – pas un supermarché qui ne propose des dizaines de produits dérivés, principalement des boissons, de la bière au whisky, mais également des jeux, des aromates épicés… – on peut se demander où est passé l’esprit aventurier des débuts. La rançon du succès passe sans doute également par là.
Parmis les satisfactions, il y a ce constat que, enfin, Altar et MS1 ne jouent pas en même temps, ce qui permet une meilleure écoute. Logiquement, l’alternance se fait en respectant un rythme MS1/Temple et MS2/Altar tant que cela est possible, à savoir en journée. Egalement, les ombreux points d’eau sont facilement accessibles et permettent donc de s’hydrater comme il le faut.
Il n’empêche, la machine Hellfest propose une affiche variée qui, même si elle m’emballe moins cette année, a de quoi séduire tous les publics amateurs de musiques amplifiées, du plus mainstream au plus spécialiste .
Jeudi 27 juin
Le Hellfest commence désormais tranquillement le le jeudi après midi. Les portes ouvrant vers 14h, je fais tranquillement la route depuis Orléans pour trouver place au parking et récupérer sans pression mon accréditation. Le temps de dire un rapide bonjour aux quelques copains déjà présents, je file assister au premier concerts. Un coup d’oeil au Sanctuaire, l’espace merch officiel du Hellfest m’incite à ne pas prendre place dans le queue – il y en a déjà pour trois heures d’attente, alors qu’on circule très facilement du côté des espaces merch des artistes. Bien que The Sanctuary soit une superbe initiative, il semble nécessaire de repenser cet antre afin de fluidifier la circulation du public et faciliter ses achats. Sans doute peut-on imaginer un second temple?
Maintenant, les concerts. Sur la Mainstage 1, on a pu se défouler avec Slaughter To Prevail qui a démonté le public témoin d’exactions sans pareil. Quoique… Kerry King et sa troupe ont expliqué à l’ensemble du public n’en avoir rien à faire d’une retraite et revient aux affaires avec force conviction. Brutal et direct, le show de « l’ex »-Slayer a mis tout le monde d’accord. C’est peu dire que le gang ait mis le feu tant la pyro était de mise. Impressionnant retour!
Megadeth a aussi su se placer en maître incontesté du thrash classieux, mais, ayant vu la nouvelle formation de maître Dave Mustaine une semaine à peine plus tôt, j’ai préféré aller assister à un autre concert (ce que je ferai également pour Extreme et Tom Morello pour les mêmes raisons).
Du côté des tentes, malgré un propos musical explosif, j’ai trouvé Immolation très concentré et attentif à son sujet. Seuls quelques instants se sont révélés plus fulgurants pour un concert que d’aucuns pourraient qualifier de sobre.
Ce ne fut pas le cas des Mexicains de Brujeria qui, visiblement très attendus, ont donné une prestation des plus explosives d’un death grind aux relents simplement brutaux.
Il en est allé de même avec les très attendus Japonais de Crystal Lake qui ont proposé leur metalcore à un public des plus denses venu en nombre envahir la warzone. Circle pits et slams de rigueur ont émaillé ce concert haut en couleurs.
J’ai, cette année, quelque peu déserté la Mainstage 2. Une programmation attirante sur d’autres scènes explique en partie cette désaffection, mais un « détail » m’a quelque peu convaincu de m’en éloigner: désormais, la scène se situe à plus de 3m de hauteur et y faire des photos s’avère peu intéressant. Des bustes, des instruments coupés, une distance et un éloignement peu propice au plaisir de l’image. J’ai ainsi renoncé à assister aux concerts de Savage Lands – pourtant à découvrir – de Steel Panther – on sait à quoi s’attendre – Rhapsody Of Fire, malmsteen, Accept, Bruce Dickinson, Saxon, Frank Carter ou encore Corey Taylor. Mais les concerts auxquels j’ai pu assister, sinon photographier, valaient le détour.
A commencer par Landmvrks qui, même si je ne suis pas sensible à la musique, a simplement tout démonté et retourné le public avec une prestation explosive de bout en bout. C’est simple: la sécu a vraiment commencé à travailler avec Landmvrks qui a vu une nuée de crowd surfers se diriger vers la scène.
Dropckick Murphys ne fut pas en reste, le rock punkisant et festif des Américains étant naturellement taillé pour la scène. Impossible de résister à cette folle envie de guincher! Même Al Barr, le chanteur a le regard ébahi en voyant un spectateur surfer sur la foule dans son fauteuil roulant. Déjà au contact du public, le chanteur tout souriant va le saluer et lui taper la pogne. ce n’est que le début d’un concert festif et explosif, celui qui clôt en beauté cette première journée.
Vendredi 28 juin
Le vendredi débutera sous Altar avec une première claque infligée par Karma Zero. Le public est déjà présent, et se prend lui aussi un bon coup derrière la tête.
Je file sur MS1 retrouver les Français de 7Weeks qui donnent une jolie prestation devant un public encore épars – bon… quelques milliers de personnes à 11h du mat, on est souvent preneur. Axant son court set sur ses derniers morceaux, le trio séduit comme il se doit.
A coté, sur Main 2, ce sont les Espagnols d’Ankor qui délivre un set aussi enjoué que puissant. Le groupe mixte, qui existe depuis le début des années 2000, fait une belle impression et remporte incontestablement de nombreux suffrages.
Je me laisse ensuite tenter par les Japonaises de LoveBites – et me surprends à penser que, depuis deux jours, je n’ai sans doute, et tant mieux, jamais vu autant de femmes sur les scènes du Hellfest. Toute de blanc habillées, les jeunes femmes présentent cette grande, très grande différence d’avec leurs consœurs de Baby Metal (passées la veille sur MS2) de vraiment jouer de leurs instruments. Une belle découverte visuelle sinon musicalement mémorable. Ce sera – malheureusement ou pas – ma dernière MS 1 du jour.
Je dois déserter le site et ne reviens que pour le set de Lofofora. Comme à son habitude, Reuno est enragé et, en ce week end électoral, n’hésite pas – le contraire eut été surprenant – à lancer messages et consignes. Mais, voilà que la scène est investie par deux femen, mini jupes et seins à l’air, armées de fumigènes et d’une banderole, scandant de longues minutes durant que « l’enfer c’est vous, nous c’est MeToo« . Une intervention planifiée qui casse le rythme du concert des Français, tous s’étant retirés de scène laissant les filles faire leur show – peu convainquant selon moi.
Les interviews commencent et je reviens sous Temple pour découvrir les Allemands de Kanonenfieber, formation spécialisée dans la première guerre mondiale dont les musiciens sont en uniforme et masqués. Un décor de tranchées, de barbelés et un canon qui tonne ajoutent un intérêt visuel au death/black du groupe visiblement attendu.
Je zappe volontairement Steel Panther dont le show ne réserve guère de surprise sauf pour ceux qui découvrent le groupe live. Je leur préfère Satyricon qui remet aussi les pendules à l’heure sous Temple. On ne rigole pas à cette heure de la journée!
Après avoir couvert leur concert à Orléans, je ne pouvais rater le show de Shaka Ponk. Certains disent que Frah et sa bande n’ont rien à faire au Hellfest, Shaka leur démontre le contraire! La foule qui se masse devant la MS2 prouve bien l’intérêt public que suscite le groupe! Dommage seulement qu’il faille être sur liste pour les shooter… Je décide de m’apporcher de la scène et se frayer un chemin se fait en jouant des coudes. une foule remonte dans l’autre sens, mais, arrivé devant les barrières, je comprends pourquoi: les crowd-surfers n’arrêtent pas d’arriver par vagues entières, donnant un sacré boulot à la sécu, cette foule quittant les lieux le sourire aux lèvres. Comme toujours, le chanteur saute dans le public, se faisant porter par lui – on notera le final pour lequel deux cubes l’un sur l’autre lui servent de plongeoir sous les yeux ébahi d’un agent de sécurité qui semble se dire « nannn… il ne va pas faire ça?!? » – tandis que sa complice Sam va le narguer avec ses gentilles provocs. Sans conteste une des meilleures performances du week-end!
Le temps de remonter le courant, Machine Head est déjà sur scène devant un public tout acquis à sa cause. Visiblement, Flynn met le feu et retourne MS1, mais je n’assiste au concert que de loin… Dommage, Machine Head semblant plus qu’en excellente forme.
Samedi 29 juin
J’aime aller voir les groupes que je vais rencontrer… Même s’il y a parfois des ratés, je me lève tôt pour aller voir Darken. Las, le groupe ouvre la journée du samedi sous la pluie ce qui a sans doute calmé les (h)ardeurs de certains festivaliers. En plus, la tête d’affiche de ce soir a installé un gigantesque demi cercle… Metallica veut se rapprocher de son public mais impose une grosse distance aux autres groupes… Darken ne se laisse pour autant pas démonter et donne un set thrash et direct.
Mon regard est attiré par un duo qui, sous Temple, semble attirer les regard et attise ma curiosité. La journée s’annonce folk aujourd’hui et je découvre Eihwar aux tonalités nordiques et à la musique simplement envoutante. Les Français séduisent et marquent quelques points avec une prestation élégante.
Direction la Warzone pour aller soutenir The Dead Krazukies, là encore en belle forme. On sent les basques à l’aise et visiblement ils n’ont qu’une chose en tête: des circle pits et des wall of death, jeux auxquels le public se prête volontier dans la bonne humeur. Ce genre de punk là est fait pour mettre le feu à cette scène, et le pari est gagné.
Les Néo-Zélandais d’Alien Weaponry ont déjà fait connaissance avec le HF en 2022 et ne s’en laissent pas compter. Débutant leur set avec leur traditionnel Haka, ils ne se laissent pas impressionner par la-dite scène et investissent à loisir l’espace de Metallica pour aller chercher le public.
Matthieu, transfuge de Skald, a monté son propre projet pagan viking avec son épouse, Christine. Le duo se partage le chant au coeur de Hrafngrimr (ça se prononce Raven Grimer, facile, non?), un groupe dont l’originalité, outre les instruments « sur mesure » est de comporter en son sein deux danseuses dont la gestuelle illustre chacun des titres et des musiciens provenant de divers groupes, dont Mus d’Arkan. Les chansons, justement, aériennes et légères, entraine l’auditeur dans ces univers nordiques. Encore une formation plus que séduisante évoluant dans un univers décidément très en vogue.
C’est avec plaisir que je retrouve Anvil, pile au bon moment, Lips nous offrant son légendaire solo de guitare avec godemichet. Le trio est en forme et délivre un set fun et apprécié du public qui semble apprécier les facéties du bassiste édenté Chris Robertson.
Enfin! Oui enfin! pourrais-je dire Car Black Stone Cherry reste un de rares groupes que je n’ai pas encore eu l’occasion d’acclamer sur une des scènes du Hellfest. mené par un autre Chris Robertson au chant et à la guitare, le groupe est lui aussi en forme et profite du soleil pour délivrer un set qui résume bien sa carrière. Steve Jewell, qui remplace Jon Lawhorn à la basse depuis son départ, a trouvé ses marques et s’est parfaitement intégré au groupe. Toujours aussi explosif, Ben Wells saute comme un cabris, arpentant la scène de long en large tandis que le batteur John Fred Young s’agite derrière ses fûts, bien éloigné du public. Un set un peu trop court, mais ce sont aussi là les règles d’un festival. Vivement un retour en salle!
Ce samedi est la journée la plus chargée en matière d’interviews. Une fois les premières faites, je préfère retourner vers la Warzone pour découvrir, enfin, le cultissime Didier Wampas Psycho Attacks. Une chemise de touriste exotique sur le dos, le gaillard propose un set fun et n’hésite pas non plus à se faire porter par le public aux anges. Rien de très sérieux dans sa musique, le groupe propose un set simplement fun et quelque peu irrévérencieux.
Je découvre ensuite, sur cette même scène et sous la pluie qui revient, Nekromantix, groupe au look piqué à Marlon Brando ou James Dean, proposant un rock vintage énergique joué avec une contrebasse forgée dans un cercueil par des musiciens peu sérieux (le batteur qui vient se poser devant la scène pour se laquer la banane…) maitrisant cependant leur sujet.
Malgré la pluie qui se fait dense, la file de photographes et la foule qui prend place devant la Valley indique que Mr. Bungle est attendu. Si Mike Patton est attendu comme jamais, la troupe compte également en ses rangs de fines gâchettes: Scott Ian et Trey Spruance aux guitares, Trevor Dunn à la basse et Dave Lombardoo à la batterie pour un cocktail musical déjanté et envoutant. On ne s’y trompe pas, et la pluie n’empêche ni le public de rester, ni le groupe de s’éclater.
Je rentre de la Valley pour aller me protéger dans un espace VIP ultra blindé – l’espace presse a fermé ses portes comme tous les jours à 22h précises – y découvrir l’ami Erwan affalé qui a raté le groupe qu’il attendait pourtant avec l’impatience d’un gamin excité, et, comme de nombreux autres, patiente le temps que la météo se calme. Dans quelques minutes, Metallica sera sur scène et la foule commence a déserter le VIP pour aller braver les éléments. Oui, il est temps d’aller rendre hommage aux patrons, mais il s’avère rapidement compliqué de se faufiler assez près pour pouvoir vraiment voir ce concert. Alors j’écoute. De loin, et je regarde un peu ces écrans partagés qui ne laissent guère voir grand chose. Creeping death ouvre le concert avec détermination, et la suite est prometteuse. Mais quel intérêt de regarder des écrans? Je décide alors de quitter les lieux alors que les Horsemen annoncent leur désormais traditionnelle reprise: ce soir, il s’agit de… L’aventurier (Bob Morane) d’Indochine, groupe que je n’ai jamais aimé mais je ne peux que m’incliner devant le fait accompli: Metallica parvient sans peine, malgré une interprétation foireuse, à faire chanter en chœur 60.000 spectateurs, et ça, c’est fun. Las, la fatigue de la journée l’emporte et je rentre me coucher, renonçant à regret au concert de Saxon…
Dimanche 30 juin
Dimanche, dernier jour… Je commence la journée avec Sang Froid dont l’album proche de la new wave m’avait séduit et que je dois rencontrer un peu plus tard dans la journée. Un concert étonnant qui permet aux musiciens d’échapper à leur quotidien plus violent (certains viennent de Regarde Les Hommes Tomber).
Direction MS2 pour assister à un concert étrange… Rapidement, je me demande ce que Hotwax fait là, ne parvenant pas à saisr l’intérêt de leur présence à Clisson. Un esprit à la L7, des clins d’oeil au punk féminin? J’ai sans doute raté quelque chose et je n’accroche pas.
C’est donc sans regrets que je retourne sous les tentes, cette fois sous Altar, pour voir Deficiency, groupe que je suis depuis quelques temps mais que je n’ai pas encore vu live. Le moins qu’on puisse dire est que les Français connaissent également leur affaire et dépotent autant que possible.
Après avoir erré sous les tentes, je me dirige vers MS pour voir les foldingotes de Nova Twins qui, avec leur funk groovy et metallique, et leur look un peu moins improbable qu’on aurait pu s’y attendre, séduisent la petite foule présente. Amy Love et Georgia South emportent tout sur leur passage dont de nombreux suffrages publics. En cinq ans – elles se sont déjà produites ici même en 2019 – les « jumelles » ont évolué pour le mieux et le prouvent aujourd’hui encore.
Je file ensuite sous Altar où Karras remplace au pied levé Caliban. Comme me le dit un collègue photographe, à défaut de shooter Yann avec Mass Hysteria, on peut le photographier avec Karras, on fait donc du « Mass Karras »! Ce n’est pas le genre de la maison et le trio défonce tout pendant les 45′ qui lui sont allouées, entrainant avec lui un public aux anges.
Nous étions quelques uns à attendre avec impatience le passage des soeurs Wilson à Clisson… Et quelques uns à regretter que Heart annule sa venue. Alors, OK, Blues Pills est une valeur sure mais ne saurait remplacer les Américaines. Pourtant, comme toujours, les Suédois, menés par la toujours énergique Elin Larson, proposent un heavy rock groovy à souhaits qui, là encore, emporte le public dans un tourbillons dansant, sous le soleil qui plus est!
Il reste quelques interview à faire, et la journée avance… Je prend enfin le temps d’aller faire un tour au Metal market pour y discuter de nouveau avec Saad Jones, l’écrivain m’annonçant s’attaquer enfin à son quatrième roman. un peu de lecture pour 2025? Espérons le. Je fini par quelques emplettes et file ensuite shooter ce qui sera mon dernier groupe de cette édition: Rival Sons, là encore très attendu par le public. Si les regards se portent comme toujours sur Jay Buchanan, chanteur aux pieds nus à la voix d’or, et son complice guitariste Scott Holiday, c’est un groupe tout sauf rival qui joue ce soir. Si certains ont fait part de leur étonnement quant au choix de faire jouer Rival Sons sur la Valley, les Américains assurent cependant ici une tête d’affiche remarquable. Auraient-ils cependant fait aussi bien sur une Main Stage? Pas sûr, alors prenons ici ce qu’il y a de bon, et de meilleur à prendre.
Alors que je me dirige tranquillement vers la sortie, je saisi quelques instants de Foo Fighters . Pas assez cependant pour me faire une idée, suffisamment toutefois pour sentir le groupe délivrer un set propre et directement rock. Mais il est temps pour moi de reprendre la route. Alors que je chemine en direction de la voiture, je repasse dans mon esprit les instants forts de cette édition 2024 et les points à améliorer… Si l’ambiance générale a changé, pas forcément en mieux, j’ai pu passer beaucoup plus de temps avec les copains du monde entier – France, Espagne, Australie, Angleterre… – que d’habitude et faire de belles rencontres. Mais une fois encore, les kilomètres parcourus sont usant, et la dernière journée s’est avérée plus difficile que les années précédentes. Mais, une fois encore, le Hellfest, c’est aussi ça. Alors que les places de l’édition 2025 sont déjà parties, attendons maintenant les premières annonces pour la prochaine édition qui se tiendra du 19 au 22 juin 2025 – et dont l’ensemble des pass 4 jours ont, en ce 9 juillet, trouvé preneurs en moins de… 90′. Le Hellfest aligne décidément record sur record!
Si quelques noms avaient été dévoilés, Hellfest productions vient de publier l’affiche presque complete de l’édition 2024 qui se tiendra du 27 au 30 juin 2024. Il reste 4 noms à annoncer (et sans doute, nous en avons l’habitude, quelques changement d’ici l’été prochain)
Surprise de taille, à peine deux ans après leur première venue, nous retrouveront the mighty Metallica en TA sur la Main Stage 1 le samedi soir (apparemment pour un concert célébrant les 40 ans de concerts en France des Horsemen !) , avec, enfin à une place digne de son rang, Saxon en TA de la MS 2 ce même soir. Les Main stages accueilleront également des retours et nouveautés – ça va de The Offspring à The Prodigy, en passant par Orden Ogan, Machine Head, Queens Of The Stone Age, Tom Morello, Shaka Ponk, Bruce Dickinson en tournée solo, Accept, The Dead Daisies, Black Stone Cherry…
Les autres scènes ne sont pas en reste puisque nous retrouveront Rival Sons, Body Count, Suicidal Tendencies, Clawfinger, Madball, Fu Manchu, Mr Bungle (!), Sodom, COC, Suffocation, Emperor, Satyricon… Des Français aussi, heureusement – Sang Froid, Lofo, Eight Sins, Darken, Deficiency et les patrons des boss, Mass Hysteria…
Bref, pour l’instant ce sont 178 groupes annoncés et 4 dont les noms seront bientôt connus – 1 le jeudi sur la MS1, 2 le vendredi sur MS 1 en début de journée, et 1 je ne sais où!) L’affiche parle d’elle même, non? Toutes les infos seront régulièrement mises à jour sur le site du festival: www.hellfest.fr
Ca y est, ils arrivent les premiers noms du Hellfest 2024. Et pour bien commencer, c’est une surprise de taille qu’on n’espérait presque plus qui viendra clore le Hellfest: FOO FIGHTERS. D’autres noms arrivent sous peu, mais en attendant, voici le communiqué officiel de Helfest production:
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Hellbangers, Il est temps de vous annoncer la dernière session de vente des pass 4 jours… et de vous donner en avant-première le groupe qui clôturera le festival sur la Mainstage 1 : les FOO FIGHTERS !
Nous vous offrons par la même occasion, les premiers groupes qui se seront au rendez-vous de cette édition 2024 :
QUEENS OF THE STONE AGE – THE OFFSPRING – MEGADETH – DROPKICK MURPHYS – ROYAL BLOOD – BAD OMENS – ALL THEM WITCHES – BABYMETAL – BIOHAZARD – BRUCE DICKINSON – BRUJERIA – BRUTUS – DARK TRANQUILLITY – DIMMU BORGIR – ETERNAL CHAMPION – FU MANCHU – KORPIKLAANI – KVELERTAK – MADBALL – NOVA TWINS – RHAPSODY OF FIRE – SATYRICON – THE INTERRUPTERS
Il nous restera plus de 160 groupes à vous annoncer d’ici la fin de l’année (soyez rassurés on en a encore sous le pied !)
Rendez-vous ce mercredi 25 octobre 2023 à 13h00 pour la “last wave” des pass 4J sur tickets.hellfest.fr
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Après British Lion en 2023, c’est au tour de Bruce Dickinson de venir faire un coucou en solo. On compte sur Nova Twins pour mettre le feu comme elles savent le faire et sur Royal Blood pour créer l’évenement.
Les valeurs sûres sont également de retour avec Megadeth, Dropkick Murphys, Korpikllani… On ne vous refait pas l’affiche, vous l’avez sous les yeux! Alors… See you in hell!
L’organisation d’un événement de cette ampleur reste toujours un défi logistique, humain et économique, qui plus est pour une association indépendante comme la nôtre. Chaque année, nous tâchons de rebattre les cartes avec toujours plus d’ambitions et d’engagements et ce, afin de vous garantir un moment unique et dont chacun a plus que jamais besoin !
Le festival de l’enfer s’est déroulé sans qu’aucun incident majeur ne vienne ternir votre bonheur de partager ces moments avec nous.
Quel que soit votre âge, votre sexe, votre physique, votre nationalité, votre accoutrement, vos goûts musicaux, le HELLFEST est un espace de liberté et d’insouciance que nous continuerons à protéger. L’ensemble des agents de sécurité, de la protection civile, du SDIS, du SAMU, de la gendarmerie et nos 60 bénévoles de la Hellwatch auront une nouvelle fois assuré ce qui est primordial pour nous, votre sécurité.
Nous continuerons aussi à être à votre écoute. Si nous lisons et écoutons les commentaires avec le souci de nous améliorer sans cesse, nous ne nous laissons pas déstabiliser par ces derniers. Ceux qui y étaient le savent, et n’en déplaise aux esprits chagrins, le festival a encore été plus que d’habitude une grande communion de la culture que nous aimons, célébrée ensemble, dans le respect de toutes et tous.
Du concert d’adieu des géants de KISS, au punk primaire et revendicatif de POESIE ZERO, de l’avènement incroyable des mongols de THE HU à la confirmation du bulldozer PARKWAY DRIVE, le HELLFEST a une nouvelle fois fait honneur aux musiques extrêmes dans leur ensemble, et ce, quels que soient les styles musicaux et les revendications qu’ils transmettent !
Le credo du festival restera le même pour l’an prochain : proposer un maximum d’offres musicales dans une ambiance fun et bienveillante, tout en garantissant, la sécurité des festivaliers et festivalières.
Cette édition désormais terminée, c’est aussi le moment pour nous de remercier l’ensemble des bénévoles et salariés sans qui rien ne serait possible. Malgré la chaleur des premiers jours, les pluies diluviennes du dimanche, vous avez su garder votre sourire et vous avez su faire preuve d’une motivation intacte qui en dit long sur ce que représente cette aventure !
Ayant conscience des difficultés que peuvent rencontrer certaines personnes face à cette nouvelle dépense seulement quelques jours après la fin de l’édition 2023, 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗮𝘃𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲́𝗰𝗶𝗱𝗲́ 𝗱𝗲 𝘀𝗰𝗶𝗻𝗱𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝘃𝗲𝗻𝘁𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟰 𝗲𝗻 𝟮 𝘀𝗲𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗶𝘀𝘁𝗶𝗻𝗰𝘁𝗲𝘀, laissant ainsi plus de chances à chacun de pouvoir se procurer un billet pour l’an prochain.
𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝗮𝗶𝗻𝘀𝗶 𝗾𝘂𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗮𝘃𝗼𝗻𝘀 𝗽𝗿𝗶𝘀 𝗹𝗮 𝗱𝗲́𝗰𝗶𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗻𝗲 𝗺𝗲𝘁𝘁𝗿𝗲 𝗲𝗻 𝘃𝗲𝗻𝘁𝗲 𝗰𝗲 𝗺𝗮𝗿𝗱𝗶 𝗾𝘂𝗲 𝟱𝟬% 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗮𝘀𝘀 𝟰 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗱𝗶𝘀𝗽𝗼𝗻𝗶𝗯𝗹𝗲𝘀. Cette vente qui peut paraître prématurée nous semble importante afin de laisser une chance à ceux qui n’ont pas pu assister au festival, cette année, de se procurer un billet.
𝗖𝗼𝗻𝗰𝗲𝗿𝗻𝗮𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝟱𝟬% 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗮𝘀𝘀 𝟰 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗿𝗲𝘀𝘁𝗮𝗻𝘁𝘀, 𝗶𝗹𝘀 𝘀𝗲𝗿𝗼𝗻𝘁 𝗺𝗶𝘀 𝗲𝗻 𝘃𝗲𝗻𝘁𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗮̀ 𝗹’𝗮𝗰𝗰𝗼𝘂𝘁𝘂𝗺𝗲́𝗲 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝘀𝗲𝗽𝘁𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝗲𝘁 𝗼𝗰𝘁𝗼𝗯𝗿𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗰𝗵𝗮𝗶𝗻, permettant aux fans ayant participé cette année au HELLFEST de tenter leur chance.
Encore une fois nous vous remercions de votre confiance et de votre compréhension.