Interview: AMON AMARTH

Interview AMON AMARTH. Entretien avec Olavi MIKKONEN (guitare) Propos recueillis au siège de Sony music France à Paris, le 12 mars 2019

Une rencontre avec Olavi Mikkonen, l’un des fondateurs d’Amon Amarth ne se refuse pas. Et l’on comprend vite qu’entre le groupe et le blond guitariste, c’est « Olavi, à la mort ». Alors même si j’aurai préféré que cette interview d’Amon Amarth se passe « à mon appart » (mauvais jeu de mots, j’habite une maison…), c’est au siège de Sony France que nous nous retrouvons pour parler, naturellement, de Berserker, successeur de Jomsviking, mais également de l’état de santé de Johan, le chanteur, qui n’a pu faire le déplacement à cause de… On commence par ça!

Un vrai tendre cet Olavi, la douceur d’une barre chocolatée. Amon Amarth, et ça repart !

 

Metal-Eyes : Ma première question concerne ton chanteur, Johann Hegg, qui devait t’accompagner pour la promo mais qui a eu un accident. Comment se prote-t-il ?

Olavi: Il s’est fait une très vilaine blessure de combat, il a pris un coup d’épée dans sa jambe, un coup de hache dans le dos… Il est chez lui, en train de cicatriser, mais il va s’en sortir, c’est un grand viking !

Metal-Eyes : Il lui faudra combien de temps pour être de nouveau sur pieds ?

Olavi: Oh… Quelques jours !

Metal-Eyes : Un vrai viking, et comme tu l’as dis juste avant, les vikings n’attrapent pas la grippe, il faut donc que quelque chose de sérieux l’ait empêché de venir…

Olavi: Exactement !

Metal-Eyes : Votre précédent album, Jomsviking, est sorti en 2016. Il a rencontré un grand succès au niveau mondial, et a été doublé par le récent live The pursuit if vikings, CD et DVD. Quel regard portes-tu sur ces trois années dingues pour le groupe ?

Olavi: Je crois que ça a été super. Le cycle de l’album et la tournée sont les plus grands succès que nous ayons connus, c’est extraordinaire. Et faire The pursuit of vikings plus spécialement le documentaire, a été très fun. Le concert, c’est ce que nous faisons au quotidien, donc, il n’y avait rien de particulier pour nous, on a donné un concert normal, qui a été filmé. Mais ça a été super et, surtout pour moi, en tant que compositeur, je suis inspiré lorsque les choses vont bien pour nous. Nous avons clôt le cycle Jomsviking après la tournée, en rentrant chez nous. D’habitude, en rentrant, je ne touche pas une guitare pendant quelques mois, là, dès le lendemain j’étais dans mon studio en train de composer de nouvelles chansons. Mon inspiration est facilitée quand tout va bien pour nous, et je crois que ça se traduit sur Berserker. De mon point de vue, cet album sera un nouveau succès, cela grâce à un cycle précédent qui a rencontré le succès aussi.

Metal-Eyes : Berserker sortira le 3 mai. C’était votre volonté qu’il sorte aussi rapidement après l’album live ?

Olavi: Non, en fait, The pursuit of vikings aurait dû sortir beaucoup plus tôt mais il a été retardé. Au lieu de nous presser, nous avons préféré prendre notre temps afin d’en être à 100% satisfaits. Berserker sort dans les temps.

Metal-Eyes : Comment décrirais-tu l’évolution d’Amon Amarth entre vos deux derniers albums studio ?

Olavi: Je ne crois pas que nous ayons tant évolué… Pour chacun de nos albums, nous apprenons un peu plus, devenons meilleurs, et je crois que ça se ressent sur l’album suivant. Ce n’est pas comme si nous décidions d’un changement radical… Il y a 20 ans, mes groupes préférés étaient Slayer, Iron Maiden et Deicide. Aujourd’hui, mes groupes préférés sont Iron Maiden, Slayer et Deicide. Je n’ai donc pas changé et en tant que l’un des principaux compositeurs du groupe, je crois que c’est une des raisons qui font que nous n’avons pas tant changé. Nous nous sommes améliorés, oui. Le travail sur les chansons est aujourd’hui, heureusement, meilleur, il y a plus d’harmonies, les chansons sont, je pense, plus réfléchies. Il n’y a pas de partie inutile. Je crois que c’est ça, nous sommes meilleurs aujourd’hui, les chansons aussi. Nous évoluons avec chaque album.

Metal-Eyes : Tu viens de parler de Slayer : allez-vous jouer ou tourner avec eux au cours de leur tournée d’adieux ?

Olavi: Oui, en mai, ils vont donner leur dernière tournée aux USA, et nous serons avec eux. C’est vraiment super !

Metal-Eyes : Toi, en tant que fans, que penses-tu de ces adieux de Slayer ?

Olavi: Je crois qu’ils le font comme il faut : il s annoncent qu’ils vont arrêter, donc les fans, comme moi, avons une chance de pouvoir aller les voir au lieu d’avoir un groupe qui annonce simplement arrêter, et tu n’a pas la chance de pouvoir les voir… C’est super d’avoir la possibilité de les voir. Bien sûr, en tant que fan, je crois qu’ils vont sérieusement nous manquer. Qui peut remplacer Slayer ? Selon moi, personne ! Tu sais, nous sommes tous humains. Si nous éprouvons le besoin de passer à autre chose, alors faisons-le. Ils vont me manquer en tant que fan, mais je leur suis reconnaissant de nous avoir offert tant de musique incroyable.

Metal-Eyes : Revenons à votre nouvel album. En tant que compositeur principal, comment as-tu travaillé la composition de l’album ? Tu as changé tes habitudes ?

Olavi: J’ai ma propre formule, qui reste la même… Comme je te l’ai dit, dès le lendemain du dernier show du cycle Jomsviking, je me suis remis au travail. Donc, j’ai eu beaucoup de temps. Et pour moi, le temps, c’est la meilleure chose. La méthode que je préfère est de travailler sur 3 chansons à la fois. La première chanson, celle pour laquelle j’ai le plus d’idée, est ma première priorité. C’est avec elle que je commence ma journée de travail. Ensuite, quand je sens que je ne peux rien y apporter de plus, je la mets de côté et attaque la seconde. Le lendemain, ce dont je me souviens, ce sont les deux dernières chansons sur lesquelles je travaillais. J’ai donc quelque peu oublié la première, ma priorité. C’est donc la première chose que j’écoute le matin. Une seule fois, et je prends des notes de ce qui doit être modifié. Puis je la mets de nouveau de côté, travaille les deux autres. Je continue jusqu’à ce que la première chanson soit parfaite, à mes yeux. Ensuite, je l’envoie aux gars et nous la travaillons en tant que groupe. Cela signifie que j’ai besoin de temps. Si tu as un riff, sur lequel tu travaille toute la journée, il va te sembler super, mais, honnêtement, tu ne peux savoir s’il est bon que si tu l’oublies pour le retravailler.

Metal-Eyes : Ce qui permet au cycle de rester frais…

Olavi: Oui, et l’idéal serait de pouvoir mettre tout de côté pendant un mois. Tu réécoutes ensuite et tu peux dire d’office ce qui est bon, ce qui marche ou pas. Le temps est pour moi le meilleur allié.

Metal-Eyes : Je trouve que c’est une méthode de composition très intéressante, personne ne m’en avait parlé ainsi avant. Que pourrais-tu me dire pour me convaincre de courir acheter Berserker dès sa sortie le 3 mai? 

Olavi: Eh bien, si tu as entendu parler de notre groupe et que tu apprécie ce que nous avons fait dans le passé… il n’y a aucune raison de en pas l’écouter ! (rires) Mais si tu n’as jamais entendu parler d’Amon Amarth, que tu aimes la musique heavy, écoute ce que nous faisons. Je crois que nous avons ce truc qui met tout le monde d’accord.

Metal-Eyes : Ce que je trouve intéressant avec cet album c’est qu’il débute avec le calme, avant la tempête. Une vraie tempête qui continue et qui se termine par un autre temps calme. Le reste est totalement heavy, doublé de la voix de Johann qui n’est plus aussi death qu’auparavant mais reste très puissante. Comment avez-vous développé l’ordonnancement des morceaux ?

Olavi: Nous avions ces chansons depuis un certain temps, avant de les enregistrer. Nous les connaissions déjà bien parce que nous avons travaillé très dur dessus. Quand nous avons terminé l’enregistrement, nous avions déjà une bonne idée de ce qui pourrait ouvrir l’album, se trouver au milieu… Ensuite, on modifie les positions afin de trouver le bon rythme. C’est un peu comme un concert : la dynamique doit monter en pression et se calmer. Je crois que le flow sur l’album est excellent, et je crois que les autres gars du groupe me suivent dans ma passion. Ou n’osent pas s’opposer à moi…

Metal-Eyes : Peut-être que c’est parce que tu es le big guy du groupe !

Olavi: Naaaan ! Ils sont juste sympa avec moi, je ne sais pas (rires) !

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’une chanson de Berserker pour expliquer ce qu’est Aman Amarth aujourd’hui, quelle serait cette chanson et pourquoi ?

Olavi (sans hésitation) : Raven’s flight. Ce n’est peut-être pas la meilleur chanson, mais je pense qu’elle montre bien où se situe Amon Amarth aujourd’hui. Il y a de nouveaux éléments qui se mêlent à ceux plus traditionnels d’Amon Amarth. Sa construction n’est pas typique du couplet refrain couplet, c’est un peu différent. Oui, c’est une bonne chanson pour une première impression.

Metal-Eyes : J’ai l’impression qu’au-delà de vos influences habituelles, il y a des guitares à la Judas Priest, bien plus qu’Iron Maiden, d’ailleurs.

Olavi: Oh, oui, sans doute bien plus ! J’ai beaucoup écouté Judas Priest ces derniers temps. Les deux groupes, Judas Priest et Iron Maiden ont ces guitares jumelles, ces duels, mais ils ne jouent pas sur les mêmes notes.Je pense que tu fais référence à Mjölner, hammer of Thor. Je ne le nie pas, c’est mon hommage à Judas Priest. C’était mon but, aussi, ouvertement. Bien sûr, les riffs sont du Amon Amarth, mais je leur rends hommage, et pour moi, le heavy metal, c’est ça.

Metal-Eyes : Et ils reviennent en forme !

Olavi: Oh, oui ! Le dernier album de Judas Priest botte des putains de culs ! Incroyable!

Metal-Eyes : Parlons un peu de scène : Amon Amarth est un groupe de scène, y a-t-il une tournée prévue en dehors des festivals d’étés ?

Olavi: Oui, la tournée en tête d’affiche est prête et nous sommes actuellement en pleine production de la scène et des effets. On a plein d’idées cool. Je n’en dirait rien, mais vous allez en prendre plein les yeux, ce c=sera cool, massif et meilleur que ce que nous avons fait dans le passé !

Metal-Eyes : Vous avez joué dans plusieurs salles parisiennes – le Casino de Paris, l’Olympia, le Bataclan, l’Elysée Montmartre, le Trabendo, le Zénith… Quelle est la salle que tu as préférée ?

Olavi: L’Olympia est un endroit très spécial. Une salle vraiment spéciale. L’Elysée Montmartre aussi mais il y a un problème : le plafond n’est pas très haut. L’endroit est super, pourtant. Je me rappelle y avoir joué 2 fois en 2007 avec Dimmu Borgir, c’était fantastique. Le Casino était sympa, la première fois qu’on a joué au Bataclan a été extraordianaire !Il faisait si chaud dedans, l’air était si humide… Je me souviens, au moment du rappel, on est tous allés prendre l’air à la porte de derrière tellement nous transpirions ! Je crois que vous avez des salels vraiment super ici !

Metal-Eyes : Donc aucune n’est ta préférée, tu les apprécies toutes…

Olavi:  Elles sont toutes mes préférées ! (rires)

Metal-Eyes : Y a-t-il un endroit dans le monde où tu ne jouerais plus jamais. Pour des raisons techniques ou humaines…

Olavi: Pour des questions humaines, sans doute. Jusqu’à aujourd’hui, on n’a jamais vraiment rencontré de situations… On a joué dans les plus petits endroits merdiques et dans les plus grands endroits. Mais jamais je ne me suis dit « plus jamais nous ne reviendrons ici ». Même si une salle craint, les fans restent des fans, ce n’est pas leur faute. Parfois, quand il y a des problèmes de courant, d’ampli… tous les groupes qui jouent dans cet endroit rencontrent les mêmes difficultés. Nous essayons toujours d’en tirer et de donner le meilleur.

Metal-Eyes : Toujours au sujet des concerts, Amon Amarth sera à l’affiche du Knotfest, qui se tiendra à Clisson la veille du Hellfest. Quel effet ça fait de jouer à Clisson, où vous avez déjà donné des concerts, en tant qu’amuse-gueule du Hellfest ?

Olavi (il sourit) : Ça va être super. L’affiche du Knotfest est incroyable, ça va être une super mise en bouche.

Metal-Eyes : Vous aurez votre set complet ?

Olavi: Oh oui, nous sortirons tout l’attirail, grâce à Slipknot. Ils sont très généreux avec nous.

Metal-Eyes : Ca va être une belle journée. Jusqu’à présent, quelle a été la meilleure question, la plus étonnante, surprenante qu’on t’ai posée aujourd’hui ?

Olavi: Ah… Il n’y a rien eu qui sorte vraiment de l’ordinaire. Vous tous, les gars, êtes sympa et amicaux, et vous ne posez pas de questions vraiment complexes.

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise d’Amon Amarth en 2019 ?

Olavi: Une devise ? Ca pourrait être : « Spinal Tap, ils sont montés à 11. Nous allons pousser à 12 ! » (rires)

ERIC GALES: The bookends

Blues, USA (Provogue, 2019) – sorti le 8 mars 2019

Pour les amateurs, Eric Gales est tout sauf un inconnu. Ce guitariste américain qui sévit depuis toujours publie, avec The bookends, son 18ème album depuis 1991, que ce soit en solo ou en formation variées, avec notamment Doug Pinnick. Il a également à son compte un incalculable nombre de collaborations. The bookends débute avec un triptyque que Gales aurait pu reproduire tout au long des 10 chansons de l’album: instrumental, blues et du blues funky et groovy. Mais non, il s’amuse avec tout, des sons beatbox, de la guitare aérienne, de la ballade, avant de revenir vers le blues qui se joue dans les bars enfumés (il y en a encore?) ou d’autres choses plus foncièrement rock, toujours avec sa voix chaleureuse et très mélodieuse. Jamais Eric Gales ne se répète sur cet album sinon magistral en tout cas entraînant et vivant.

PRESS GANG METROPLOL: Point blank

Rock, France (Autoproduction, 2019)

Formé en 2006, Press Gang Metropol a publié un premier album, CheckPoint, et un Ep avant de revenir avec ce Point blank qui fleure bon la New Wave de la fin des 80’s. Autant le dire tout de go: j’avais une aversion sans nom pour ces sonorités, ce chant torturé, ces voix graves que je trouvait sans relief, ces médiators qui répètent à l’envie une note sur X mesures avant de changer de victime, ces gens qui dansaient en se roulant contre les murs… Depuis, je m’y suis un peu fait, mais bon… Ici, on retrouve les mêmes ingrédients que ce qui naguère fit le succès d’Indochine et d’autres que je connais moins. Les mélodies sont jolies, le chant anglais plus varié que simplement grave ou mélancolique, la rythmique simple et efficace, les guitares claires. L’ensemble se laisse facilement écouter mais, à part le très enjoué Eternally, je ne retiens aucun titre spontanément, cela malgré une production soignée qui donne sa place à chaque instrument. Même si ce n’est toujours pas mon truc, l’ensemble, agrémenté d’un son plus moderne, se révèle sympathique et plein de bonne volonté. les amateurs du genre apprécieront certainement ces 12 chansons qui nous replongent dans un passé qui continue de nous faire rêver. Au fait, après Check point et Point blank… Chaque album de PGM doit-il comporter le mot « point »?

DREAMCATCHER live à Orléans (Blue Devil’s, le 27 mai 2019)

Dreamcatcher nous ayant offert un très bon second album l’an dernier, il était temps de retrouver le combo parisien sur scène. C’est de nouveau le Blue Devil’s à Orléans qui accueille une formation hexagonale. Enfin, lui loue la salle, plutôt. Car il semble que les concert ne soient pas si rentables que cela et Hervé, le patron des lieux, s’en décharge, chaque groupe devenant responsable de sa promo.

Dreamcatcher, tête d’affiche, a convié deux autres formations à le rejoindre. Mais, étonnamment, la tête d’affiche joue en second. Va comprendre…

La soirée démarre avec Acoustic Wild, groupe qui s’est formé il y a quatre mois à peine et qui s’est spécialisé das les reprises revisitées.  Forcés à l’immobilité sur leurs tabourets, les musiciens proposent un joli panel de reprises allant de Black Sabbath à Kiss, en passant par Judas Priest, Skid Row Led Zeppelin ou encore Pat Benatar. Les versions de Heaven and hell et Electric eye, au tempo ralenti, jouées à la guitare acoustique surprennent et interpellent. L’exercice est osé et passe finalement bien. Acoustic Wild s’attaque même à You shock me all night long d’AC/DC et s’aventure à triturer l’intouchable Whole lotta love de Led Zeppelin avant de terminer sur Heartbreaker, originellement interprété par Pat Benatar.

Même si la chanteuse, Laëticia, se sent obligée d’expliquer que le groupe n’existe que depuis 4 mois et donne ce soir son premier concert, on sent chez ces cinq là un vrai amour du métal et l’aspect osé de l’exercice rend le résultat d’autant plus intéressant. Même si la concentration est de mise, c’est une jolie découverte à suivre.

 

Après cet amuse gueule des plus sympathique, Dreamcatcher entre dans le vif du sujet et électrise la soirée. Le public bien que parsemé se rapproche bientôt de la scène sur laquelle Chris, le chanteur, semble bien décidé à occuper le moindre recoin. Il est en forme, et ne compte pas laisser le public de marbre. A plus d’une reprise, il descend dans la fosse, propose même un wall of death qu’il organise et met toute son énergie au service de son heavy thrash. Geoff, son complice indiscutable, le soutient de bout en bout.

Car, de l’autre côté de la scène, il semble y avoir une anomalie. On dirait des musiciens de session… Vincent, le bassiste, dénote vestimentairement avec son T shirt qui sera pointé du doigt par Chris à la fin du set. Djo de Keiser, l’autre guitariste, est soutenu par un tabouret… On apprendra à la fin du concert que le gaillard s’est cassé la clavicule, alors tout s’explique. Chapeau bas d’avoir joué malgré la douleur que l’on peut imaginer. Reste qu’une unité visuelle serait un plus donnant une force supplémentaire à cette prestation plus qu’efficace.

Dreamcatcher aurait gagné à jouer devant plus de monde car sa setlist est d’une redoutable efficacité. Démarrant avec Fire and ice, le groupe pioche principalement dans son dernier album, Blood on the snow (voir la chronique ici). Les très inquiétants The werewolf et Curse of the vampirespassent superbement bien l’épreuve de la scène. Chris s’amuse aussi à faire comme les grands, qui « ont tous un hymne… Motörhead, c’est Motörhead, Iron Maiden, c’est Iron Maiden, et Dreamcatcher, c’est… Dreamcatcher ». Tiens, il aurait été surprenant de ne pas entendre parler de Maiden… C’est chose faite avec la reprise bienvenue de Children of the damned.

 

La soirée se clôt avec Blood in Paradise, groupe mixte – entre vieux briscards et jeunes loups – qui nous propose une flopée de reprises et deux compositions originales. Nico, le « chanteur », semble quelque peu éméché. Ce soir, c’est le dernier concert qu’il donne avec le groupe, ce qui explique sans doute cela. Reste que, Paranoid (Black Sabbath) est attaqué pied au plancher, et les hurlements enragés surprennent.

Le groupe s’en prends ensuite à Breaking the law, classique de Judas Priest et là, ma première pensée est « pauvre Rob Halford »…  Il ne mérite pas un tel traitement, non…Sans parler de la reprise de Zombie des Cranberries (superbe intro, au passage), hurlée…  Nico descend dans le public et tend le micro pour faire participer quelques spectateurs. Musicalement, rien à dire, même si on sent les musiciens pas toujours en place, avec quelques approximations, mais ils savent poser et faire le show.

Sur les deux titres originaux, Nico sort son smartphone pour se souvenir des paroles. Forcément, ça casse le rythme. Mais heureusement, le groupe est venu pour s’amuser, et les sourires constants de Ricky Hardwood (^_^) le bassiste, semblent confirmer que le groupe prend du bon temps. La soirée se termine sur un joli triptyque composé de Balls to the wall (Accept), Seek and destroy (Metallica) et Killed by death (Motörhead).

Si Dreamcatcher a dépassé de la tête et des épaules les deux autres groupes, la soirée s’est avérée plus qu’agréable et originale. Et ça, c’est déjà beaucoup!

 

 

BALLS OUT: Let me in (I know someone inside)

France, Hard rock (M&O music, 2019)

Balls out, groupe parisien, propose avec Let me in (I know someone inside) un album qui puise dans le hard rock brut , franc et direct des années 70. Pas de fioritures, une voix forgée à coup de papier de verre, de clopes, rauque et graveleuse, des guitares saturées aux riffs imparables, une rythmique entraînante. Pas de doute, il y a l’énergie d’un AC/DC et d’un Motörhead, la fougue d’un Ramones, l’impertinence d’un Sex Pistols. On trouve un peu de Black Sabbath aussi, à mi parcours… Thèmes abordés? Pas de surprise de ce côté là: le rock, le fun et la fête. Un album simplement rock et festif qui n’a pas d’autre prétention que celle de passer un bon moment. Balls out? Un groupe qui en a une bonne paire (je pense que personne n’a dû la faire celle-là…)

Gary HOEY: Neon highway blues

Blues, USA (Provogue, 2019) – Sorti le 15 mars 2019

Il y a bientôt trois ans, Gary Hoey revenait avec un Dust and bones de superbe facture (Cf. la chro). Neon highway blues, son nouvel opus, transpire toujours autant de ce blues qui le tient tant à coeur et s’éloigne des grosses influences sudistes d’alors. Pour se concentrer sur les tripes, les guitares qui pleurent. Sa voix, toujours aussi chaleureuse, nous emporte dans les tréfonds du sud des USA. Un voyage sonore qui se fait les yeux fermés. L’amour est ici la première des préoccupations de Gary, puisque pas moins de 7 titres y font référence d’une manière ou d’une autre. Et chacun a sa propre identité. Le très enjoué Your kind of love suit un Mercy of love plus langoureux. Bottleneck et batterie qui frappe au rythme cardiaque sont de mise. Les invités (Eric Gales, Josh Smith, Ian Hoey, Lance Lopez) apporte chacun une couleur supplémentaire. Impossible encore une fois de ne pas se trémousser au son de ces invitations à bouger. Essayez pour voir avec Still believe in love et ses accents 60’s… On note ici et là quelques influences de Gary Moore (Almost heaven, superbe instrumental). Une nouvelle belle réussite.