THE DEAD DAISIES live à Paris (L’Élysée Montmartre, le 11 novembre 2024)

The Dead Daisies continue son ascension et c’est ce soir à l’Élysée Montmartre que le gang protéiforme de David Lowy pose ses flightcases. Il y a cependant un grand absent, puisque Doug Aldrich a dû renoncer à cette tournée européenne pour subir des soins à la suite de la découverte d’un cancer de la gorge, heureusement traitable. C’est donc plein de pensées positives pour son rétablissement que nous assisterons ce soir à une nouvelle formule de TDD puisque Doug a été remplacé au pied levé par son complice au sein de Whitesnake, Reb Beach.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Voici bien longtemps que je n’ai vu Mike Tramp sur scène. Le Danois revient ce soir en duo pour continuer de donner vie à White Lion. Accompagné de Markus Mann à la seconde guitare, le chanteur se montre toujours aussi jovial et, le temps de 25 petites minutes, nous offre un bond dans son glorieux passé.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Living on the edge lance les débats et le public, aux âges variés mais principalement composé de jeunes quinquas/sexagénaires, accompagne avec bonheur Mike dans ses réinterprétations de certains classiques du lion blanc.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

Il communique facilement et avec humour, se rappelant de ses venues parisiennes autant avec White Lion que Freak Of Nature ou en solo. Oui, il a encore de la mémoire, comme il le précise. La version de Little fighter – qui traite du sabotage du Rainbow warrior, vaisseau amiral de Greenpeace coulé par les services secrets français – donnerait envie de hurler Free Paul Watson tant le thème est d’actualité…

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris

On fini avec les beaux sentiments de Tell me et une version sans doute moins « prise aux tripes » de When the childre cry qui, elle aussi est d’une cruelle et affligeante actualité comme le rappelle le chanteur: « j’ai écrit cette chanson il y a plus de 30 ans. Je ne pensais pas que le monde serait encore un tel sac à merde »… Une version épurée pour une première partie soft. La suite va rebattre les cartes.

Mike Tramp @Élysée Montmartre, Paris
Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Avec Beasto Blanco, on change littéralement de registre. Once a Coop, always a Coop pourrait-on même penser puisque le groupe formé en 2012 compte en son sein rien moins que Chuck Garric bassiste de Alice Cooper et ici guitariste et chanteur, et Calico Cooper, la fille de Vincent Furnier, également infirmière SM et tortionaire d’Alice Cooper et ici chanteuse horrifique et sexy. Autant dire que ces deux-là auront été très présents en France en 2024, mais ils viennent pour assurer la promotion de Kinetica, dernier album en date du groupe.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

La voix rocailleuse de Chuck, son sourire sadique, le jeu de scène de Calico, l’esprit musical en général, tout le décorum shock rock évoque l’univers cooperien. Les autres musiciens tiennent la structure de l’ensemble mais force est de reconnaitre qu’en simple tenue de rockeur, les regards sont plus centrés sur les deux vocalistes qui font le show.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

A mi-parcours, d’ailleurs, et sans réelle surprise, Beasto Blanco se frotte à Feed my Frankenstein, rappelant ainsi, s’il en était besoin, certaines origines de ses membres. Le public connait et reprend en choeur le refrain et les « oh, ouhoh » toujours efficace.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Ce n’est qu’ensuite que Calico s’arme d’une batte cloutée et vien menacer chaque musicien en faisant tourner son instrument, le frappant au sol… Pas vraiment envie de contredire la donzelle à ce moment-là tant elle a l’air d’en vouloir à tout le monde.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris

Avant de clore ce show calibré à l’américaine, et dans l’ensemble efficace et plaisant, Chuck invite le public à hurler avec lui une série de « We are Beasto Blanco » fédérateurs; Un set sans réelle surprise, cependant exécuté avec l’efficacité que requiert le genre.

Beasto Blanco @Élysée Montmartre, Paris
The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

The Dead Daisies live, c’est toujours la garantie de passer un bon et chaleureux moment de rock. Ce soir confirme la règle dès l’arrivée sur la nouveauté Light ’em up, extrait de l’album du même nom. Derrière sa tignasse, John Corabi rugit comme un lion, et David Lowy, capitaine du navire, est en pleine forme.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Naturellement, les regards se tournent vers Reb Beach qui, sur le tronçon européen de la tournée, remplace Doug Aldrich. Le choix de l’ex-Winger et ex-Whitesnake semble évident tant le gaillard est à l’aise et donc à sa place au sein du groupe. En même temps, il se retrouve avec son complice de Whitesnake, le bassiste Michael Devin qui, lui aussi et malgré un certaine discrétion, a totalement trouvé sa place dans le groupe même s’il est difficile de faire oublier un certain Mendoza et sa complicité avec Corabi.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Les titres défilent tous aussi efficaces, TDD puisant principalement dans la période Corabi qui, c’est une évidence, Born to fly mis à part, est bien plus taillée pour la scène que les extraits de la période Glenn Hughes (Unspoken, Bustle and flow).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Tommy Clufetos nous offre un intense solo de batterie qui, malheureusement, nécessite l’intervention de son technicien à 3 reprises! Ce qui ne semble pas perturber le batteur plus que ça qui, debout, frappe ses toms avec énergie et entrain. Le seul hic, à ce stade du concert, est cette désagréable impression qu’un technicien s’est endormi sur la machine à fumée tant la scène et les musiciens sont derrière un voile gris

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Malgré une discographie désormais plus que bien fournie qui permettrait au groupe de ne proposer que ses compostions, The Dead Daisies a toujours aimé les reprises et nous en offre ce soir un beau panel, titres qui sont devenus des incontournables du groupe (on a même eu droit à Bitch, des Rolling Stones en guise de pré-intro).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Présenté comme telle, Corabi demandant si « c’est OK qu’on joue une autre nouvelle chanson?« , on commence avec le superbe Take a long line de The Angels/Angel City et ses éclairages multicolore dignes de Pink Floyd. Vient ensuite la présentation des musiciens, avec mini reprise en guise d’identité: David Lowy « qui a eu l’idée de monter ce groupe il y a 13 ans » (Dirty deeds done dirt cheap, AC/DC), Tommy Clufetos, « celui qui crève les peaux de batterie, surnommé le Motor City Maniac » (Seven nation army, The White Stripes), Michael Devin « que vous connaissez au sein de Witesnake, avec qui on a vraiment partagé une femme… C’était sa barbe, ma barbe, sa barbe à elle! » (Children of the grave, Black Sabbath)… Puis il annonce: « vous l’avez remarqué, quelqu’un manque » et il nous donne des nouvelles de Doug « qui se porte très bien » avant de présenter son remplaçant, Reb Beach très acclamé (Living after midnight, Judas Priest). C’est ensuite David Lowy qui présente simplement John Corabi sur fond de Join together (The Who).

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Avant d’entamer la dernière partie du concert, TDD nous offre une reprise blues, une version très électrifiée de I’m ready de Muddy Waters pour continuer avec l’incontournable Fortunate son (Creedence Clearwater Revival). On sent la fin du show approcher lorsque Jon Corabi nous invite à voyager. Destination? Une seule possible, Mexico et ses éclairages vert et rouge qui précède Midnight Moses (The Sensational Aex Harvey Band) avant que TDD ne quitte la scène.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Fut une époque où le groupe ne s’encombrait pas de rappel… Mais le passage semble obligatoire, alors les 5 reviennent rapidement pour clore avec le toujours d’actualité Long way to go suivi de Helker skelter (The Beatles). Ce soir, The Dead Daisies a une nouvelle fois su séduire le public par un concert plus que chaleureux (bien que voilé…) Si on ne peut que regretter le manque d’affluence, le public présent ressort comme toujours ravi. Une vraie valeur sure et une vraie bonne soirée aussi.

The Dead Daisies @Élysée Montmartre, Paris

Merci à Olivier Garnier et Base Productions d’avoir rendu ce live report possible.

VOLBEAT live à Paris, le 31 octobre 2022 – avec Bad Wolves et Skindred

Retrouvez ici la galerie du concert

C’est un Zénith en petite configuration qui accueille ce soir une affiche internationale. Toute petite configuration, même, puisque la scène dispose d’une gigantesque avancée dans la fosse allant presque toucher les premiers gradins… C’est dire si les groupes seront ce soir au contact du public, tous s’appropriant avec plaisir cette massive excroissance. La scène est déjà presque entièrement installée, les 3 sets de batteries déjà en place réduisant quelque peu l’espace.Seulement… Si les concerts en plus petites salles auxquels j’ai récemment assisté ont affiché complet, ce n’est pas le cas du Zénith où l’on circule ce soir très facilement.

BAD WOLVES

Les Américains de Bad Wolves, qui se sont fait remarquer avec leur reprise de Zombie (The Cranberries) ouvrent le bal à 19h dans un Zénith tristement vide. A peine 1500 personnes sont déjà sur place, mais il est encore tôt en cette soirée d’Halloween (on croise des spectateurs maquillés, mais rien sur scène n’indique quel jour on est), et nul doute que le public va arriver. Chauffer la petite foule présente est toutefois compliqué pour Daniel Laskiewicz, nouveau chanteur du gang qui remplace depuis 2021 Tommy Vext (de nouveau récemment parti remplacer Ivan Moody au sein de 5FDP). Une petite demi heure à tenter de fédérer par ses harangues et invitations à jumper. Ca doit faire bizarre de se retrouver là face à nombre de sièges vides, mais les gaillards s’en sortent finalement bien, et pas seulement grâce à la reprise mentionnée plus haut, n’hésitant pas à arpenter la plateforme centrale. Sympathique entrée en matière même si pas mémorable.

BAD WOLVES

SKINDRED

Il faut peu de temps pour changer le plateau afin qu’à 19h45 le délirant Benji Weeb débarque de son univers sur fond de BO de La guerre des étoiles et embarque ses compères anglais de Skindred dans une (re)conquête du public. Le ragga metal du groupe n’est pas forcément celui que tout un chacun écoute à la maison mais en concert, avec la prêche du grand chanteur noir, ça le fait de bout en bout. La salle est désormais plus correctement remplie et le public est assez réactifs. Si Benji hésite à s’aventurer sur l’avancée de scène, préférant poser un pied sur sa plateforme perso, ça ne dure pas. Il y va, se l’approprie et fait participer le public dès que possible.

SKINDRED

Oh, cette rage, cette énergie communicative, que ça fait du bien, surtout agrémentées de cet humour pince sans rire du gaillard comme lorsqu’il revient sur scène avec un mini claviers aux couleurs tant aimées d’Eddie Van Halen faisant croire qu’il joue l’intro de Jump… à un doigt (en faut-il vraiment plus?) On retiendra aussi le duel vocal côté cour et côté jardin en plus de la bonne humeur communicative tout au long de ce show. Skindred remporte la palme du groupe bulldozer du soir. Un retour au Hellfest en juin prochain? En attendant, ils ouvriront en janvier 2023 pour la tournée de Royal Republic qui passera par la France.

SKINDRED

 

VOLBEAT

Difficile d’imaginer un demi Zénith pas complet pour accueillir les danois de Volbeat, mais pourtant. Ce ne sont qu’environ 2500 personnes qui sont ce soir présentes pour acclamer Michael Poulsen et ses compagnons, dont un Rob Caggiano qui a enfin lâché ses cheveux se transformant par instants en capitaine Caverne. La scène est vaste, les lights superbes et les écrans s’animent ici d’images variées (photos, dessins animés, extraits de clips), là des images captées live du public et des musiciens. Ouvrant comme c’est désormais son habitude avec The devil’s bleeding crown, le groupe enchaine sur un autre désormais classique, Pelvis on fire, issu de son précédent album, avant d’enfin commencer à présenter son dernier né, Servant of the mind (« un album vraiment metal« , comme le précisera Michael Poulsen) via Temple of Ekur.

VOLBEAT

Trois titres, et le public est déjà conquis, tant les musiciens se donnent – tranquillement, le concert de ce soir ne verra pas trop de sueur – pour chacun, et savent aller à la rencontre de tous. Le chanteur guitariste remercie le public présent d’être venu et rappelle les moments difficiles que nous avons tous vécus et les difficultés à retrouver des salles pleines. Mais il faut continuer.

VOLBEAT

Le dernier album sera au final représenté par 5 morceaux dont un The devil rages on précédé d’un discours de Poulsen, clair dans ses idées: « Oh, oui, le diable existe. Et il est Russe… » Aucun doute de qui il vise mais heureusement, le concert est teinté de bonne humeur, de convivialité et de sourires. Avant de lancer Shotgun blues, il demande au public qui a le dernier album de Volbeat et compte… 5 mains levées, et fait mine d’être dépité, mais il y en a heureusement plus.

VOLBEAT

L’humour est au rendez-vous d’ailleurs, lorsqu’il évoque sa fille qui lui demande s’il peut jouer je ne sais pas quoi, (mais un truc de son âge) avant d’avouer qu’il ne devrait pas dire ça en tant que père mais… « non, je ne peux pas« … « Papa… tu peux jouer Johnny Cash? – Johnny Cash? Putain, ça oui, je peux! » et c’est parti pour un peu de rock vintage. Jerry Lee Lewis nous ayant quittés il y a peu, on aurait apprécié un peu de spontanéité avec ce même type d’hommage, mais bon…

VOLBEAT

Doc Holiday vient majestueusement clore ce concert avant que Volbeat ne revienne pour un unique rappel. unique mais comprenant tout de même 4 titres – Sacred stones, dernier extrait de Servant, Die to live, For Evygt et l’incontournable et intemporel Still counting. S’ils nous ont offert un concert carré, chaleureux aux lights impeccables, bien que sans réelle surprise, Volbeat est une vraie machine de scène qui se donne comme il faut. Malgré le public qu’on aurait souhaité plus nombreux, c’est une très belle soirée que Volveat nous a offert. Merci!

VOLBEAT

Merci à Olivier Garnier (Replica promo) et Olympia production d’avoir rendu ce report possible.

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VOLBEAT live à Paris – 31 octobre 2022: la galerie

Retrouvez ici le live report complet

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VOLA: Live from the pool

Danemark, Rock progressif (Mascot records, 2022)

Vola revient avec son quatrième album, Live from the pool – « Live » à traduire par « Vis » car cet album n’a rien de public… J’ai raté leur précédent opus, Witness paru en 2021, mai sforce estde constater que le quatuor est resté actif en cette période de pandémie qui a vu tant d’autres formations attendre, peaufiner et/ou repousser la sortie d’un « nouvel album ». Le 13 titres que contient ce disque sont autant aériens et légers comme le groupe nous y a habitués que parfois lourds et rapides. Le chant clair, toujours bienveillant, est accompagné des guitares légères ou rapide, d’une rythmique intelligente et de claviers variés donnant à l’ensemble une tessiture particulière qui parfois évoque OMD ou les grandes heures de la New wave des 80’s modernisée mais également Pink Floyd sans renier son identité musicale.. Vola confirme avec cet album son statut d’incontournable du rock progressif. L’album est accompagné d’un Blu Ray tourné dans la piscine désaffectée d’un ancien terrain militaire danois, lieu étonnant où la nature a repris ses droits. Le résultat est aussi intrigant / envoûtant /surprenant au choix que le contenu musical

VOLBEAT: Servant of the mind

Danemark, Metal (Universal, 2021)

Même si j’avais, à sa sortie en 2019, apprécié Rewind, replay, rebound, force est de reconnaitre que les aspects moins metal manquaient. Avec Servant of the mind, son nouvel opus, Volbeat revient à ses amours et ses racines. La puissance du metal, ses rythmiques, ses riffs de guitares côtoient avec bonheur – c’est bien ce qui fait la spécificité du groupe de Michael Poulsen, les mélodies rock des débuts du genre, 50’s et 60’s. Si l’accroche est moins évidente sur Dagen for, un duo chanté avec Stine Bramsen (vocaliste pop danoise qui sévit avec Alphabet) car trop sirupeuse, les Temple of Ekur, Say no more, Step into light ou Shotgun blues, single imparable, se font irrésistibles de puissance et de mélodie. Tout n’est pas parfait (Step into light a ce refrain prenant mais un couplet qui peine parfois, Wait a minute girl stagne quelque peu, dommage, c’est le second titre…) mais on ne pourra que saluer cette gnaque retrouvée, cette pêche renouvelée (cette patate sur l’intro de Becoming!), ce sens de la mélodie doublée d’accents orientaux (Temple of Ekur, Lasse’s Birgitta) et ces chœurs imparables qui nous manquaient quelque peu. Les effets de la pandémie? Oui, Volbeat renoue avec ce qu’il proposait avant son dernier live, retrouve puissance et efficacité. C’est simple, après une période de semi flottement, Volbeat parvient à retrouver cette flamme magique qui caractérise sa musique, une alchimie entre genres parfaitement compatibles. On attend quoi maintenant? Le retour de Poulsen et sa bande sur les routes!

ARTILLERY: X

Thrash, Dannemark (Metal Blade, 2021)

Si seulement… Si seulement les Danois avaient, en première partie de carrière – le groupe s’est formé en 1982 – daigné prendre le risque de tourner intensivement, ils auraient pu se positionner aux côtés de Sodom ou d’un Kreator en gestation. Mais, non… Résultat évident: la formation de Michael Stützer courre inlassablement derrière le lièvre en proposant pourtant des albums de haut niveau. X, le bien nommé dixième album, pourrait-il repositionner Artillery sur le devant de la scène? Sans avoir la prétention de réinventer le genre, le groupe se montre sous un jour des plus flatteurs: mélodique, rapide, puissants, les 11 titres (plus 2 bonus sur l’édition limitée) foncent dans le tas, puisant dans le thrash direct et sans concession, se faisant ici porteur d’un hymne et leitmotiv brandissant fièrement le drapeau du genre (In thrash we trust), explorant des sonorités orientales (The devil’s symphony, Silver cross), développant des riffs obsessionnels (In your mind). Le mid tempo The ghost of me vient calmer le jeu à mi-parcours et, même si le thème musical des couplets est sympa, le titre aurait sans doute pu être absent car dénote trop avec le reste de l’album. Mais ce n’est là qu’un détail tant le reste se tient et défouraille comme il faut. Le chant haut perché de Michael Bastom Dahl est d’une rare efficacité même si son timbre haut perché pourrait en rebuter certains. L’ensemble évoque aussi bien les géants du genre qu’on ne citera pas (mais on peut parler de la reprise de Trapped under ice de Metallica, le second titre bonus qui suit The last journey, titre hommage au frère de Michael Stützer, Morten, décédé en 2019) que les moins chanceux (il plane une grosse ombre des Américains de Trauma, dernière période). Speed, déterminé et rageur, avec X, Artillery nous offre un album de thrash comme on l’aime.

 

VOLBEAT: Rewind – replay – rebound

Hard rock, Danemark (Universal, 2019) – sorti le 2 août 2019

Le voici enfin ce nouvel album de Volbeat! Même si le groupe de Michael Poulsen semble avoir trouvé son rythme de croisière, un album tous les trois ans, c’est peu. Même si le fan est régulièrement rappelé à l’ordre avec un live. Maintenant, quoi de neuf sur ce Rewind-replay-rebound, nouvelle livraison de 14 morceaux? Tout d’abord, deux détails visuels: Volbeat illustre son album d’une photo et non d’un dessin. Si cette dernière évoque le film Il était une fois en Amérique, on ne retrouve pas les « voyous moustachus » à la Mike Hammer, ceux-ci apparaissent cependant à l’intérieur de la pochette. Toutefois, le second détail qui indique sans doute une nouvelle orientation est dans la couleur: pour la première fois, le marron disparaît au profit d’un simple noir et blanc. Ceci écrit, penchons nous sur le contenu musical. Si l’on retrouve avec bonheur ce mélange de rock vintage et de metal, Volbeat continue d’explorer des intonations plus pop sans trop se départir de ses aspects les plus metal.  Ainsi, Last day under the sun, premier titre, évoque au départ Bruce Springsteen avant de s’orienter vers un rock plus passe partout. Le refrain est immédiatement mémorisable, et sera sans aucun doute possible repris avec aisance en concert! La mélodie est maîtresse (Rewind the exit, la ballade nostalgique When we were kids, On retrouve cependant  un propos plus speed et rockabilly (Pelvis on fire, Die to live, Parasite – très court…), des aspects un peu « tarantinesques » avec Sorry sack of bones et parfois presque radio friendly (Cloud 9). Les fans ont pu découvrir sur le dernier live (Let’s boogie! live from Telia parken, 2018) The everlasting, avant dernier titre de l’album, dans une version sans doute un peu plus brute. Poulsen continue ainsi de chercher à séduire le plus grand nombre en faisant de Volbeat un groupe sans doute un peu moins rugueux qu’il ne le fut mais toujours d’une redoutable efficacité (les « woh oh, oh oh, oh » faciles de Maybe I believe donneront matière à faire chanter le public). Volbeat nous offre donc un album qui saura combler les fans, nombreux, avant de les satisfaire plus encore sur la scène parisienne de l’Olympia le 10 octobre prochain. Ne cherchez pas: c’est déjà complet!

VOLBEAT: Let’s boogie ! Le DVD

Hard rock, Danemark (Vertigo, 2018)

Souvenez-vous: il y a peu, je vous disais tout le bien que je pensais de Let’s boogie, ce double live historique – dans la carrière du groupe, tout du moins – que Volbeat a capté lors de son passage à Telia Parken devant pas loin de 50.000 spectateurs. Un événement que Volbeat ne pouvait pas ne pas filmer, un témoignage indispensable pour le groupe et ses fans. Pensez-donc, jouer devant pas loin de 1% de la population de son pays doit faire quelque chose! Dès lors, je ne pouvais que visionner le DVD pour prolonger le plaisir. Eh bien, le voici. Et il va plaire à tous ceux qui aime ce rock heavy et festif de Michael Poulsen et sa bande. Combien de caméras ont-elles été utilisées, je n’en sais rien. Les images sont propres – malgré quelques flous – le son est parfait et ce DVD propose une traduction en anglais des discours enjoués de Poulsen dans sa langue maternelle, ce qui nous permet de mieux comprendre pourquoi, de temps à autres, il se marre… Une nécessité car qui comprend le danois? Les moments d’émotions sont fréquents, tant dans l’humour que dans le frisson (Godbye forever, la venue de Lars Ulrich, celle plus anecdotique de Mikkel Kessler sur A warrior’s call qui jette au public des gants de boxe comme, presque comme,  Klaus Meine balance des forêts de baguettes de batterie, ou ces enfants invités sur le final Still counting. Si le seul reproche que l’on puisse trouver est l’absence de bonus – on aurait apprécié un « behind the scenes » et autres témoignages des participants – il ne reste qu’une question à régler: vous revenez quand chez nous?
A noter: ce live existe en double CD, double vinyle, BluRay et DVD, il y en a donc pour tous!

 

VOLBEAT: Let’s boogie!

Hard rock, Danemark (Vertigo, 2019) – sorti le 14 décembre 2018

Ça, c’est le cadeau de fin d’année que les fans de Michael Poulsen attendaient avec impatience! Non content de donner un des plus gros shows que le Danemark ait connu, ou plutôt « le plus gros show jamais donné à domicile par un groupe danois » (48.250 spectateurs, dans un pays de moins de 6 millions d’habitants!), Volbeat nous offre Let’s boogie! (Live from Telia Parken), un luxueux double album live bourré de classiques du groupe et bien plus encore! Jugez-en sur pièce: 26 chansons, des invités en-veux-tu (parmi lesquels on notera la présence de Mille Petrozza, Johan Olsen, Danko Jones ou encore le compatriote Lars Ulrich). Je ne peux, pour le moment, que vous présenter la version CD de ce concert. Énorme, de bout en bout. Le son est énorme, la setlist au poil, les interventions parfaites… Volbeat nous présente là une machine parfaitement bien huilé, un monstre d’efficacité aux compositions puissantes, entraînantes et populaires, dans le meilleur sens du terme. Poulsen est à l’aise, et s’amuse. « A partir de maintenant, je vais passer à l’anglais. Parce que tous les Danois parlent anglais. Mais personne d’autre ne parle danois »; tu parles! Il est chez lui, et mélange les langues, ce qui apporte un charme supplémentaire. On aimerait voir les images du public lorsque le guitariste chanteur lance, à la fin de Fallen « qui sera le meilleur crowdsurfer ce soir? Il gagne une guitare Volbeat… Je crois que nous avons un gagnant! »Ou, plein d’émotion en introduction de Goodbye forever, avec frisson garanti en bout de course… De la tendresse aussi, lorsqu’il parle de son bébé né 3 mois avant, pour introduire For Evygt. Un peu provocateur aussi envers la famille royale lorsqu’il accueille pour 2 chansons, Lars Ulrich, « le véritable prince du Danemark ». La famille princière assistait-elle au show? Ce double live est simplement un témoignage indispensable, une superbe réussite d’un groupe unique dont on n’attend que 2 choses: un nouvel album – un nouveau morceau prometteur, The everlasting, est présenté – et un passage sérieux dans l’hexagone… Reste à voir ce concert en image pour profiter de toute la pyrotechnie qu’on entend. Merci, tout simplement.

VOLA: Applause of a distant crowd

Danemark, Prog (Mascot, 2018) – sortie le 12 octobre 2018

Il y a bientôt deux ans, Vola surprenait son petit monde avec la sortie de Inmazes, une réussite qui devait permettre aux Danois de se faire remarquer dans le select univers du rock progressif. Depuis, le groupe est resté assez discret – je ne crois pas que nous l’ayons vu en France – et c’est donc avec plaisir que je découvre ce Applause of a distant crowd, nouvelle galette pleine de jolies pépites. L’approche musicale n’a pas changé: on retrouve ce rock planant, cette voix claire, et ces mélodies aériennes à la fois sobres et d’une technicité de prime abord aisée. Car c’est la grande force de Vola, ne pas offrir un prog trop réfléchi qui ne s’adresse qu’à une élite. Non, les gars veulent séduire le plus grand nombre, et dès We are thin air (marrant de débuter avec ce titre alors que la pochette nous montre une nageuse sous l’eau…) il est clair que ça fonctionne. Ghosts, Alien shivers, Whaler font tout autant mouche grâce à des mélodies envoûtantes. Vertigo, plus « sombre » ou le morceau titre entraînent l’auditeur dans des contrées tout aussi attirantes. Maintenant, il est nécessaire de défendre cet album sur scène devant le plus large public possible si Vola souhaite franchir un nouveau cap.