VOLBEAT live à Paris, le 31 octobre 2022 – avec Bad Wolves et Skindred

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C’est un Zénith en petite configuration qui accueille ce soir une affiche internationale. Toute petite configuration, même, puisque la scène dispose d’une gigantesque avancée dans la fosse allant presque toucher les premiers gradins… C’est dire si les groupes seront ce soir au contact du public, tous s’appropriant avec plaisir cette massive excroissance. La scène est déjà presque entièrement installée, les 3 sets de batteries déjà en place réduisant quelque peu l’espace.Seulement… Si les concerts en plus petites salles auxquels j’ai récemment assisté ont affiché complet, ce n’est pas le cas du Zénith où l’on circule ce soir très facilement.

BAD WOLVES

Les Américains de Bad Wolves, qui se sont fait remarquer avec leur reprise de Zombie (The Cranberries) ouvrent le bal à 19h dans un Zénith tristement vide. A peine 1500 personnes sont déjà sur place, mais il est encore tôt en cette soirée d’Halloween (on croise des spectateurs maquillés, mais rien sur scène n’indique quel jour on est), et nul doute que le public va arriver. Chauffer la petite foule présente est toutefois compliqué pour Daniel Laskiewicz, nouveau chanteur du gang qui remplace depuis 2021 Tommy Vext (de nouveau récemment parti remplacer Ivan Moody au sein de 5FDP). Une petite demi heure à tenter de fédérer par ses harangues et invitations à jumper. Ca doit faire bizarre de se retrouver là face à nombre de sièges vides, mais les gaillards s’en sortent finalement bien, et pas seulement grâce à la reprise mentionnée plus haut, n’hésitant pas à arpenter la plateforme centrale. Sympathique entrée en matière même si pas mémorable.

BAD WOLVES

SKINDRED

Il faut peu de temps pour changer le plateau afin qu’à 19h45 le délirant Benji Weeb débarque de son univers sur fond de BO de La guerre des étoiles et embarque ses compères anglais de Skindred dans une (re)conquête du public. Le ragga metal du groupe n’est pas forcément celui que tout un chacun écoute à la maison mais en concert, avec la prêche du grand chanteur noir, ça le fait de bout en bout. La salle est désormais plus correctement remplie et le public est assez réactifs. Si Benji hésite à s’aventurer sur l’avancée de scène, préférant poser un pied sur sa plateforme perso, ça ne dure pas. Il y va, se l’approprie et fait participer le public dès que possible.

SKINDRED

Oh, cette rage, cette énergie communicative, que ça fait du bien, surtout agrémentées de cet humour pince sans rire du gaillard comme lorsqu’il revient sur scène avec un mini claviers aux couleurs tant aimées d’Eddie Van Halen faisant croire qu’il joue l’intro de Jump… à un doigt (en faut-il vraiment plus?) On retiendra aussi le duel vocal côté cour et côté jardin en plus de la bonne humeur communicative tout au long de ce show. Skindred remporte la palme du groupe bulldozer du soir. Un retour au Hellfest en juin prochain? En attendant, ils ouvriront en janvier 2023 pour la tournée de Royal Republic qui passera par la France.

SKINDRED

 

VOLBEAT

Difficile d’imaginer un demi Zénith pas complet pour accueillir les danois de Volbeat, mais pourtant. Ce ne sont qu’environ 2500 personnes qui sont ce soir présentes pour acclamer Michael Poulsen et ses compagnons, dont un Rob Caggiano qui a enfin lâché ses cheveux se transformant par instants en capitaine Caverne. La scène est vaste, les lights superbes et les écrans s’animent ici d’images variées (photos, dessins animés, extraits de clips), là des images captées live du public et des musiciens. Ouvrant comme c’est désormais son habitude avec The devil’s bleeding crown, le groupe enchaine sur un autre désormais classique, Pelvis on fire, issu de son précédent album, avant d’enfin commencer à présenter son dernier né, Servant of the mind (« un album vraiment metal« , comme le précisera Michael Poulsen) via Temple of Ekur.

VOLBEAT

Trois titres, et le public est déjà conquis, tant les musiciens se donnent – tranquillement, le concert de ce soir ne verra pas trop de sueur – pour chacun, et savent aller à la rencontre de tous. Le chanteur guitariste remercie le public présent d’être venu et rappelle les moments difficiles que nous avons tous vécus et les difficultés à retrouver des salles pleines. Mais il faut continuer.

VOLBEAT

Le dernier album sera au final représenté par 5 morceaux dont un The devil rages on précédé d’un discours de Poulsen, clair dans ses idées: « Oh, oui, le diable existe. Et il est Russe… » Aucun doute de qui il vise mais heureusement, le concert est teinté de bonne humeur, de convivialité et de sourires. Avant de lancer Shotgun blues, il demande au public qui a le dernier album de Volbeat et compte… 5 mains levées, et fait mine d’être dépité, mais il y en a heureusement plus.

VOLBEAT

L’humour est au rendez-vous d’ailleurs, lorsqu’il évoque sa fille qui lui demande s’il peut jouer je ne sais pas quoi, (mais un truc de son âge) avant d’avouer qu’il ne devrait pas dire ça en tant que père mais… « non, je ne peux pas« … « Papa… tu peux jouer Johnny Cash? – Johnny Cash? Putain, ça oui, je peux! » et c’est parti pour un peu de rock vintage. Jerry Lee Lewis nous ayant quittés il y a peu, on aurait apprécié un peu de spontanéité avec ce même type d’hommage, mais bon…

VOLBEAT

Doc Holiday vient majestueusement clore ce concert avant que Volbeat ne revienne pour un unique rappel. unique mais comprenant tout de même 4 titres – Sacred stones, dernier extrait de Servant, Die to live, For Evygt et l’incontournable et intemporel Still counting. S’ils nous ont offert un concert carré, chaleureux aux lights impeccables, bien que sans réelle surprise, Volbeat est une vraie machine de scène qui se donne comme il faut. Malgré le public qu’on aurait souhaité plus nombreux, c’est une très belle soirée que Volveat nous a offert. Merci!

VOLBEAT

Merci à Olivier Garnier (Replica promo) et Olympia production d’avoir rendu ce report possible.

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VOLBEAT live à Paris – 31 octobre 2022: la galerie

Retrouvez ici le live report complet

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HELLFEST XV Part 1: Beyond this road

On s’en souviendra de ce Hellfest 2022, le, enfin là, 15ème du nom – « on » étant ici utilisé dans ses formes aussi impersonnelle que généraliste. Oui, on s’en souviendra : une édition dantesque, énorme, gigantesque. On s’en souviendra à bien plus d’un titre : tout d’abord, Hellfest prod a surpris tout le monde en annonçant que ce HF XV se tiendrait sur 2 week ends. Une édition de 7 jours réunissant plus de 350 groupes dont, l’un des rêves du public, la venue de Metallica en clôture du festival. Un choix pas si étonnant qui a permis à cette machine désormais bien huilée de renflouer les caisses qui se sont vidées depuis 2 ans. Le produit de la vente de ce second week end permet d’avoir un fonds de roulement suffisamment important pour prévoir la 16ème édition. Logique, d’autant plus, qu’encore une fois, les places se sont vendues en un clin d’œil.

On s’en souviendra aussi pour sa météo. Infernale le premier week end avec des températures dépassant les deux premiers jours les 39° à l’ombre. Et l’ombre, à Clisson, en dehors de la forêt du muscadet, celle qui mène à la Warzone, ben, de l’ombre… Si le premier week end nous a montré une version de l’enfer, le second nous en a gardé son inverse, les températures chutant drastiquement – autour de 20° maximum – et le ciel nous offrant généreusement une pluie constante détrempant le terrain et le transformant en une gigantesque étendue de boue évoquant pour certains l’enfer de l’édition 2007… Orage et pluie ne sont pas toujours les bienvenus en festival. Et aussi, ce Covid qui se remet à circuler, et que nombre de festivaliers – moi et nombre de photographes et spectateurs amis inclus – ont attrapé… Oui, on s’en souviendra de cette XVème édition !

Pour Metal Eyes, le week end a débuté dès le 16 juin en milieu d’après-midi. Rien que l’installation de quelques photos à l’espace presse fut un début d’épreuve dans une étuve. Mais trêve de plainte, voici deux ans que nous attendons ce retour, alors on s’y met ! Petit résumé de ces 7 jours, histoire de se mettre en jambes :

Du 16 au 19 juin et du 23 au 26 juin, ce sont 152 km parcourus (soit une randonnée moyenne de 21 km/jour de fest !), des litres d’eau bus et à peine une bière par jour, 94 groupes shootés, 5 scènes visitées (l’état de mes pieds m’a empêché d’aller à la Warzone), la satisfaction de voir les anciens encore en forme, même si sans surprise réelle, la grande satisfaction de voir la relève arriver, la déception de ne pas voir certains concerts autrement que par écrans interposés tant il était impossible de circuler (Nightwish, Sabaton, Black Label Society, Ugly Kid Joe et… suivez mon regard) et surtout cette fatigue qui m’a forcé à reprendre la route avant le feu d’artifices du dimanche soir… Une double édition une fois, un one shot, qu’on espère ne pas voir se renouveler.

Arrivé le jeudi, donc, et une fois débarrassé de mes obligations de préparation, j’aperçois une porte entrouverte et je file faire un petit tour des lieux ; Pour une fois, profitons-en, avant l’ouverture officielle… Visiter la terre sainte sans foule est suffisamment rare pour pouvoir en profiter tranquillement, errer sans but précis. Quelques changements sont notables, à commencer par la nouvelle statue de Lemmy. L’ancienne, attaquée par les éléments, menaçant de s’effondrer a été retirée, une nouvelle, superbe œuvre de Caroline Brisset, a pris sa place. Celle-ci restera et fera partie du patrimoine de Clisson pour les siècles à venir.

On notera également le retour du corbeau qui scrute et surveille le pôle restauration des festivaliers. Une autre belle œuvre qui semble plus maousse que celle qui fut incendiée volontairement il y a quelques années.

Enfin, l’accès à la forêt se fait par un portail dominé d’une cage très sympathique dans laquelle se trouvent les âmes bannies du festival. Et bannies… il y en aura d’autres ces deux week ends. Place ensuite à mes impressions plus ou moins à chaud.

Par où attaquer le principal de ce report ? Par un premier constat, sans doute… Au-delà des éléments, usants, éreintants, ce type d’évènement, sur 2 week-ends est tout sauf reposant d’autant avec des journées qui s’étalent de 10h à 2h (exception faite du jeudi 23 où le premier concert a débuté à 15h30). Des souvenirs plein la tête ? Certes, mais il devient très difficile de vraiment tout savourer.  Commençons par le commencement, HF XV part 1 – je vous invite à visiter la galerie photo dédiée, avec ce lien: http://metal-eyes.com/galerie-hellfest-2022

Vendredi 17 juin

Arriver au HF, c’est foncer au merch en espérant ne pas avoir à faire la queue trop longtemps. Il n’est pas encore 10h et la foule est déjà dense… je rate ainsi les deux premiers sets, Heart Attack et Frog Leap mais fonce me rattraper avec Laura Cox qui, comme à son habitude pourrait-on désormais dire, dégaine ses cartouches d’un rock hard classique et efficace. Elle qui devait inaugurer la MS 2 a bénéficié d’un heureux hasard (sa participation à l’édition HF from Home a sans doute joué aussi) et se retrouve un tout petit peu plus haut sur l’affiche. Elle tient le public dans sa main et est fière d’annoncer l’arrivée d’un troisième album et d’une release party à la Cigale de Paris. A suivre.

Déjà il fait chaud, très chaud. Déjà, les pieds commencent à gonfler. Déjà, l’eau coule à flots et déjà les conférences de presses annoncées sont annulées tant la chaleur est intenable à l’espace presse. Rien ne se fera sous la tente ces deux premiers jours, point à la ligne. Les interviews se mènent à l’extérieur, et les groupes tentent de se réserver un coin d’ombre. Dur. On n’est que jour 1 !

Je bifurque vers la MS1 pour avoir ma première bonne surprise avec Ferocious Dog : un rock irlandais qui évoque autant Dropckick Murphys que Flogging Molly avec des musiciens qui se protègent du soleil (l’accordéoniste a piqué son bob à Bernie !) et qui délivrent une musique entrainante et enjouée. A suivre !

Un petit tour sous Temple puis Altar me permet de découvrir Numen et ASG mais je n’en garde pas de souvenirs particuliers. Je retourne donc vers mon repaire – pour certains c’est la Warzone, pour moi, les MS, vous l’aurez compris – pour soutenir les Orléanais de Burning Heads. Un peu de punk sur la MS alors que le soleil commence à taper fort sur les têtes, quoi de mieux ? Le groupe est en forme, monte sur scène comme il est à la ville et dispense son rock dur pendant une bonne quarantaine de minutes. Simple, direct et efficace.

Leprous, dont on fait tant de gorges chaudes, me laisse quasi indifférent. Beaucoup d’espoir et de curiosité qui tombent à l’eau malgré les indéniables qualités musicales du combo. Est-il à la bonne place ?

Contrairement à Shinedown qui, même en passant plus tôt que ce qu’il mérite, fonce dans le tas. Ok, ce n’est pas forcément mon truc, mais force est de reconnaitre que les Floridiens ont un look, une prestance et une énergie qui forcent le respect.

Energie qu’on retrouve dès l’arrivée sur scène de Frank Carter & The Rattlesnakes. Enragé comme toujours, le rouquin tatoué saute dès le premier titre dans le public qui le porte, le soutien, le laisse plonger tête la première avant de le rapatrier vers la fosse. Et le gaillard de remettre le couvert sur fond de punk explosif et entraînant. Immanquable !

A côté, Opeth est bien plus sage… Si le groupe démarre son set avec de titres chantés et aériens, il se rappelle bientôt aux premiers fans avec ses titres extrêmes. Calme, sobre et pas forcément la prestation la plus marquante de la journée, il y en a cependant pour tous, Opeth ne reniant en rien son glorieux passé.

Les dernières fois que j’ai vu The Offspring, je m’étais ennuyé. Cette fois, Noodles et sa bande, même avec une setlist sans surprise, donnent tout au public qui le lui rend bien. La prestation est festive et enjouée, le groupe semble vraiment heureux d’être là et s’amuse. Nous aussi !

Même si le groupe a sorti un album dantesque, la chaleur assommante force la pause et je rate Mastodon. Je reviens vers MS 1 pour ne pas shooter Dropckick Murphys mais profite de sa prestation et de sa musique simplement imparable. Le spectacle est aussi dans le public qui dans et pogote à souhait. Comment pourrait-il en être autrement, hein ?

Un petit tour sous Valley, enfin, pour écouter Baroness. Là encore, le groupe est efficace et direct, et se donne à fond pour un public à fond. Une très belle et généreuse prestation nous est offerte.

Je retourne voir Five Finger Death Punch, un groupe au look renouvelé, Yvan Moody habillé d’un T-shirt blanc (on le comprend) et d’un surprenant pantalon jaune ! Bon, il a commencé en rouge, mais a préféré se changer. Les hits du groupe défilent, le public est réceptif et reprend naturellement en cœur l’imparable Lift me up, taillés pour les concerts de toute taille.

Peu sensible à Deftones, je préfère prendre mes marques pour le concert de Volbeat, très attendu. Une heure dix d’un show haut en couleurs, avec un peu de fraicheur dans l’air – enfin – et des titres actuels ou plus anciens qui défilent trop vite. Une des plus belles prestations auxquelles j’ai pu aujourd’hui assister. Il est cependant temps de rentrer, d’aller trouver un peu de sommeil avant la reprise de demain, journée annoncée au moins aussi chaude…

 

Samedi 18 juin

La chaleur écrasante est de retour… Titan, que j’avais shooté à Châteauroux lors de la Firemaster Convention, ouvre le bal. Sa prestation est tout aussi carrée bien qu’on sente le groupe légèrement perdu sur cette immense scène. L’Irlande au cœur pourrait bien devenir Hellfest au cœur, une nouvelle version de l’hymne de la bande de Le Calvez.

Autre déflagration, plus brutale… Sous Altar, Karras, l’autre projet de Yann, guitariste de Mass Hysteria, fait exploser les potards. La rage et la colère du trio ne sont guère contenues et ça défouraille sévère. Lui qui, il y a 3 ans, venait clôre la journée se retrouve aujourd’hui, avec beaucoup de plaisir, semble-t-il, à l’ouvrir. Quand on aime…

La curiosité me pousse à aller écouter Fire From The Gods, groupe américain explosif qui tire à boulets rouge sur le public. Le soleil n’est pas encore au zénith, et tant mieux, parce que ça pète dans tous les sens. Mais aujourd’hui, il semble mieux pour certains groupes de jouer sur la main 2… La tête d’affiche du soir ayant fait rehausser la MS1, alors direction…

Les très prometteur Last Temptation avec la surprise de retrouver à la batterie Farid Medjane, ex vous savez qui. Le hard rock du combo est simple, sobre, efficace et le quatuor se donne à fond avec passion et bonheur. Un groupe décidément à suivre pour les amateurs de classic rock.

La déception du jour – qui impose un premier break – vient de l’annulation tout juste annoncée de The Dead Daisies. Pas d’explication particulière, on imagine un passage par la case Covid. Tant pis, on remplace par un passage sous Valley pour retrouver The Picturebooks, duo que j’avais déjà vu à Paris au Divan du monde en ouverture de, je crois, The Answer. Puissant, efficace, un guitariste chanteur qui joue à l’instinct. Un bon remplacement, en somme.

L’un des groupes que je souhaitais voir, pour la pureté et le dépouillement apparent de son style, c’est Soen. Une jolie foule s’amasse sous le soleil plombant – on le saura… – pour assister à cette jolie prestation, sobre et efficace, d’une quarantaine de minutes. Pas de grande surprise mais une des satisfactions de ce premier week end.

Je file sous Altar pour jeter un œil à la furie thrash de Xentrix. Grand bien m’a pris car, sur le planning du jour, j’avais entouré Loudblast et Exciter, tous deux jouant devant tant de monde – tant mieux – que la tente en fut inaccessible. Xentrix démonte cependant les nuques comme il faut.

Retour devant les mains pour voir, enfin, et pour la première fois, les Anglais de The Darkness. On s’attend à un peu de folie visuelle et je ne suis pas déçu : les tenues de Justin Hawkins sont tape à l’œil et franchement les gaillards sont en forme. Mais là encore, une pause s’impose, une vraie, histoire de m’alléger en déposant une partie de mon matériel.

Le temps d’un aller retour, je rate, sans grand remords, Alestorm et, je le regrette un peu plus, Rival Sons dont j’assiste à la fin d’une prestation rock à laquelle le public semble réceptif. Avec de grands albums à son actif, le groupe ne peut que séduire.

On les connait, on sait ce à quoi on va avoir droit… Une débauche de filles sur scène (cette fois-ci, aucune n’est invitée dans la fosse au début du set) en fin de show, d’incessants appels à nichons… Steel Panther est en ville, la gaudriole de sortie et de mise ! Surprise – je n’ai pas suivi grand-chose au sujet du groupe – Lexxi Foxx est out, remplacé par je n’en sais rien mais le groupe a moins de charme et semble plus « sérieux » qu’avec son blond bassiste efféminé. Plus de miroir, plus de poses ambiguë, Steel Panther m’a moins surpris. A-t-on fait le tour ?

Un tour du côté des légendes du Thrash sous altar remet les pendules à l’heure. Flotsam & Jetsam est suffisamment rare en nos contrées pour éviter l’insulte de ne pas aller rendre hommage à ces légendes US qui ont accueilli – et ont stagné après son départ – un certain Jason Newsted. Dans ta face et efficace, rien à dire !

Impossible de rater Megadeth, avec un Dave Mustaine veillissant mais toujours en forme. Dommage seulement que cette MS1 soit si haute, il est compliqué de profiter pleinement de ce show dont on se délecte pourtant d’une setlist aux petits oignons.

Deep Purple, quelques mètres plus loin est tout aussi veillissant, et c’est avec surprise que je m’aperçois que Steve Morse n’est pas de la partie… Le guitariste souffrant de problèmes de main est ici remplacé par Simon Mc Bride totalement respectueux des classiques du groupe. Mais voilà, on sent Deep Purple en bout de course, les nombreuses parties instrumentales, longues, semblant être utilisées en remplissage plus que rendant service aux chansons. Le set souffre ainsi de longueurs, et c’est bien dommage.

Ghost, annoncé en tête d’affiche de ce samedi à la fin de son concert parisien, rempli toutes les cases. Un show soigné, un papa Emeritus en forme, une setlist efficace, un visuel à tomber, mais… mais une voix qui flanche malheureusement en fin de set forçant Ghost à écourter son show…

La chaleur du début de week end , mais maintenant le vent, ont forcé l’annulation du feu d’artifice. C’est donc avec un peu d’avance que montent sur scène les Australien d’Airbourne qu’on retrouve, qui en sera surpris, plus que déchainés. Comme toujours, Joel O’Keefe attire tous les regards, comme toujours, encore, il semble n’avoir qu’un jean noir toujours aussi déchiré que lui. Airbourne propose un set classique mais explosif, le guitariste chanteur terminant sur les épaules d’un gars de la sécu le portant devant le public un autre l’arrosant copieusement afin de le rafraichir. Même si on sait de quoi il en retourne, Airbourne fait partie de ces groupes qui font plus que le job. Dommage d’avoir raté le combo la semaine suivante, mais là, les Australiens concluent avec brio cette soirée. Au dodo !

 

Dimanche 19 juin.

La météo est certes plus clémente, les pieds crient leur douleur ! Ce n’est donc qu’après avoir plié bagages, rangé la voiture et les affaires que je me dirige vers le site pour assister, enfin, à une prestation des Autrichiens folkloriques de Kontrust. Et la mise en jambe vaut le détour : entre une musique très enjouée et des tenues tyroliennes de mise, le groupe fait dans er un public encore épars mais curieux et réceptif. Un beau début d’une journée pourtant très « traditionnelle » et riche de découvertes.

Je vais passer le plus clair de mon temps devant les MS aujourd’hui, et avoir quelques belles surprises… A commencer par un Sortilège en forme que j’avais malheureusement raté lors de son passage parisien en avril. Un set raccourci, mais des gars au taquet et un Zouille très en voie. Un nouvel album nous est promis, alors maintenant, patience.

Je suis moins sensible au métal de Lacuna Coil mais visuellement, les Italiens mettent le paquet. Une prestation haute en couleur qui mériterait certainement d’être vue dans une salle sombre.

Battle Beast reste une valeur sûre, sans grande surprise. Un spectacle travaillé pour le visuel et un metal sympa et passe partout. Mais un ensemble sans doute un peu trop kitsch (à ce sujet, on repassera la semaine prochaine…)

Je rate Car Bomb pour cause d’interview mais impossible de rater la metal queen. Doro, ça fait des siècles qu’on attend son retour en terre sainte et le public ne se fait pas prier. Si son set est principalement axé autour de ses grands succès d’antan, Doro et sa bande prouvent une nouvelle fois savoir ce que c’est que d’avoir un public dans la main. Un set impeccable, plein de bonne humeur et de bienveillance. Merci ! Aura-t-on droit à un duo avec le Metal God plus tard ce soir?

Une foule curieuse s’entasse devant la MS 2 , deux drapeaux ukrainiens flottant au vent. Jinger, on le sait depuis peu, a reçu l’autorisation de son gouvernement de quitter le pays pour aller promouvoir la culture ukrainienne sur les festivals d’été. La rage est là, féroce mais de message politique, on ne trouve que peu de traces. Un set puissant d’un groupe qui tire profit de la situation anormale de son pays en guerre.

De l’autre côté, Michael Schenker connait un renouveau de carrière mérité. Il déboule avec son MSG et propose une heure de ce hard rock classieux planqué sous sa chapka noire. Il n’a pas un peu chaud le gaillard ? En tout cas, il est souriant, heureux d’être là et de transmettre du bonheur. Un vrai plaisir de retrouver en si grande forme celui qui fut naguère connu comme l’ange blond.

Quel dommage en revanche que les Japonais de Maximum The Hormone aient interdit toute photo ! Quelle énergie, quelle débauche visuelle le groupe nous propose. Son metal groovy et parfois disco entraine le public et le groupe ne s’en laisse pas compter, allant même, en s’en amusant, jusqu’à faire répéter au public des mots nippons qui semblent bien déplacés. Mais on s’en fout tant la dose d’énergie reçue est forte. La découverte du jour.

Il avait été rayé de listes – celles des notables du coin, pas de Barbaud ou du HF – il y a quelques temps, mais on savait qu’il reviendrait. Rien ne viendra ruiner cette amitié qui lie le Hellfest à Phil Anselmo qui déboule aujourd’hui avec un Down en pleine forme. Une heure d’un metal débridé, sauvage et entrainant, une déflagration qui fait du bien.

Le temps de me restaurer, je rate Korn sans grand regret, n’étant guère sensible au nu metal, même si le show est là. Mais rien ne me fera rater la prestation de Judas Priest, sans doute une des dernières fois que la légende anglaise se présentera à nous. Et ce n’est pas peu dire que depuis l’intégration de Richie Faulkner et le remplacement forcé de Glenn Tipton par Andy Sneap le groupe est très en forme. Même si on sait à quoi s’attendre – un Rob Halford mécanique, un Ian Hill seul dans son coin, un Scott Travis qui interpelle pour « one last song » qui sera sans surprise Painkiller, une Harley qui vrombit… le groupe connait parfaitement son affaire et propose un show superbe visuellement et musicalement. Un des musts de cette première partie, incontestablement.

Si les Français n’étaient pas au premier programme, les modifications de l’affiche nous font revenir Gojira en tête d’affiche, clôturant explosivement la MS1 de ce premier week end. Une heure trente d’un show puissant aux lights superbes finissant d’achever le public qui va devoir, pourtant, encore tenir pour Running Wild.

De mon côté, un passager m’attend. Le temps de le récupérer, d’aller à la voiture, de faire le plein et voilà que… sans l’avoir annoncé, cette première partie se termine par le feu d’artifices qui devait avoir lieu la veille… Tant pis, on en verra d’autres. Pour le moment, retour à la maison pour un peu d’activité pro avant de revenir dans quelques jours. Dans des conditions différentes mais tout aussi compliquées. A suivre…

 

VOLBEAT: Servant of the mind

Danemark, Metal (Universal, 2021)

Même si j’avais, à sa sortie en 2019, apprécié Rewind, replay, rebound, force est de reconnaitre que les aspects moins metal manquaient. Avec Servant of the mind, son nouvel opus, Volbeat revient à ses amours et ses racines. La puissance du metal, ses rythmiques, ses riffs de guitares côtoient avec bonheur – c’est bien ce qui fait la spécificité du groupe de Michael Poulsen, les mélodies rock des débuts du genre, 50’s et 60’s. Si l’accroche est moins évidente sur Dagen for, un duo chanté avec Stine Bramsen (vocaliste pop danoise qui sévit avec Alphabet) car trop sirupeuse, les Temple of Ekur, Say no more, Step into light ou Shotgun blues, single imparable, se font irrésistibles de puissance et de mélodie. Tout n’est pas parfait (Step into light a ce refrain prenant mais un couplet qui peine parfois, Wait a minute girl stagne quelque peu, dommage, c’est le second titre…) mais on ne pourra que saluer cette gnaque retrouvée, cette pêche renouvelée (cette patate sur l’intro de Becoming!), ce sens de la mélodie doublée d’accents orientaux (Temple of Ekur, Lasse’s Birgitta) et ces chœurs imparables qui nous manquaient quelque peu. Les effets de la pandémie? Oui, Volbeat renoue avec ce qu’il proposait avant son dernier live, retrouve puissance et efficacité. C’est simple, après une période de semi flottement, Volbeat parvient à retrouver cette flamme magique qui caractérise sa musique, une alchimie entre genres parfaitement compatibles. On attend quoi maintenant? Le retour de Poulsen et sa bande sur les routes!

VOLBEAT: Rewind – replay – rebound

Hard rock, Danemark (Universal, 2019) – sorti le 2 août 2019

Le voici enfin ce nouvel album de Volbeat! Même si le groupe de Michael Poulsen semble avoir trouvé son rythme de croisière, un album tous les trois ans, c’est peu. Même si le fan est régulièrement rappelé à l’ordre avec un live. Maintenant, quoi de neuf sur ce Rewind-replay-rebound, nouvelle livraison de 14 morceaux? Tout d’abord, deux détails visuels: Volbeat illustre son album d’une photo et non d’un dessin. Si cette dernière évoque le film Il était une fois en Amérique, on ne retrouve pas les « voyous moustachus » à la Mike Hammer, ceux-ci apparaissent cependant à l’intérieur de la pochette. Toutefois, le second détail qui indique sans doute une nouvelle orientation est dans la couleur: pour la première fois, le marron disparaît au profit d’un simple noir et blanc. Ceci écrit, penchons nous sur le contenu musical. Si l’on retrouve avec bonheur ce mélange de rock vintage et de metal, Volbeat continue d’explorer des intonations plus pop sans trop se départir de ses aspects les plus metal.  Ainsi, Last day under the sun, premier titre, évoque au départ Bruce Springsteen avant de s’orienter vers un rock plus passe partout. Le refrain est immédiatement mémorisable, et sera sans aucun doute possible repris avec aisance en concert! La mélodie est maîtresse (Rewind the exit, la ballade nostalgique When we were kids, On retrouve cependant  un propos plus speed et rockabilly (Pelvis on fire, Die to live, Parasite – très court…), des aspects un peu « tarantinesques » avec Sorry sack of bones et parfois presque radio friendly (Cloud 9). Les fans ont pu découvrir sur le dernier live (Let’s boogie! live from Telia parken, 2018) The everlasting, avant dernier titre de l’album, dans une version sans doute un peu plus brute. Poulsen continue ainsi de chercher à séduire le plus grand nombre en faisant de Volbeat un groupe sans doute un peu moins rugueux qu’il ne le fut mais toujours d’une redoutable efficacité (les « woh oh, oh oh, oh » faciles de Maybe I believe donneront matière à faire chanter le public). Volbeat nous offre donc un album qui saura combler les fans, nombreux, avant de les satisfaire plus encore sur la scène parisienne de l’Olympia le 10 octobre prochain. Ne cherchez pas: c’est déjà complet!

VOLBEAT: Let’s boogie ! Le DVD

Hard rock, Danemark (Vertigo, 2018)

Souvenez-vous: il y a peu, je vous disais tout le bien que je pensais de Let’s boogie, ce double live historique – dans la carrière du groupe, tout du moins – que Volbeat a capté lors de son passage à Telia Parken devant pas loin de 50.000 spectateurs. Un événement que Volbeat ne pouvait pas ne pas filmer, un témoignage indispensable pour le groupe et ses fans. Pensez-donc, jouer devant pas loin de 1% de la population de son pays doit faire quelque chose! Dès lors, je ne pouvais que visionner le DVD pour prolonger le plaisir. Eh bien, le voici. Et il va plaire à tous ceux qui aime ce rock heavy et festif de Michael Poulsen et sa bande. Combien de caméras ont-elles été utilisées, je n’en sais rien. Les images sont propres – malgré quelques flous – le son est parfait et ce DVD propose une traduction en anglais des discours enjoués de Poulsen dans sa langue maternelle, ce qui nous permet de mieux comprendre pourquoi, de temps à autres, il se marre… Une nécessité car qui comprend le danois? Les moments d’émotions sont fréquents, tant dans l’humour que dans le frisson (Godbye forever, la venue de Lars Ulrich, celle plus anecdotique de Mikkel Kessler sur A warrior’s call qui jette au public des gants de boxe comme, presque comme,  Klaus Meine balance des forêts de baguettes de batterie, ou ces enfants invités sur le final Still counting. Si le seul reproche que l’on puisse trouver est l’absence de bonus – on aurait apprécié un « behind the scenes » et autres témoignages des participants – il ne reste qu’une question à régler: vous revenez quand chez nous?
A noter: ce live existe en double CD, double vinyle, BluRay et DVD, il y en a donc pour tous!

 

VOLBEAT: Let’s boogie!

Hard rock, Danemark (Vertigo, 2019) – sorti le 14 décembre 2018

Ça, c’est le cadeau de fin d’année que les fans de Michael Poulsen attendaient avec impatience! Non content de donner un des plus gros shows que le Danemark ait connu, ou plutôt « le plus gros show jamais donné à domicile par un groupe danois » (48.250 spectateurs, dans un pays de moins de 6 millions d’habitants!), Volbeat nous offre Let’s boogie! (Live from Telia Parken), un luxueux double album live bourré de classiques du groupe et bien plus encore! Jugez-en sur pièce: 26 chansons, des invités en-veux-tu (parmi lesquels on notera la présence de Mille Petrozza, Johan Olsen, Danko Jones ou encore le compatriote Lars Ulrich). Je ne peux, pour le moment, que vous présenter la version CD de ce concert. Énorme, de bout en bout. Le son est énorme, la setlist au poil, les interventions parfaites… Volbeat nous présente là une machine parfaitement bien huilé, un monstre d’efficacité aux compositions puissantes, entraînantes et populaires, dans le meilleur sens du terme. Poulsen est à l’aise, et s’amuse. « A partir de maintenant, je vais passer à l’anglais. Parce que tous les Danois parlent anglais. Mais personne d’autre ne parle danois »; tu parles! Il est chez lui, et mélange les langues, ce qui apporte un charme supplémentaire. On aimerait voir les images du public lorsque le guitariste chanteur lance, à la fin de Fallen « qui sera le meilleur crowdsurfer ce soir? Il gagne une guitare Volbeat… Je crois que nous avons un gagnant! »Ou, plein d’émotion en introduction de Goodbye forever, avec frisson garanti en bout de course… De la tendresse aussi, lorsqu’il parle de son bébé né 3 mois avant, pour introduire For Evygt. Un peu provocateur aussi envers la famille royale lorsqu’il accueille pour 2 chansons, Lars Ulrich, « le véritable prince du Danemark ». La famille princière assistait-elle au show? Ce double live est simplement un témoignage indispensable, une superbe réussite d’un groupe unique dont on n’attend que 2 choses: un nouvel album – un nouveau morceau prometteur, The everlasting, est présenté – et un passage sérieux dans l’hexagone… Reste à voir ce concert en image pour profiter de toute la pyrotechnie qu’on entend. Merci, tout simplement.

VOLBEAT – Seal the deal & let’s boogie

VOLBEAT 2016Hard rock, Danemark  (Vertigo, 2016)

A la première écoute, aux premières lignes de chant de The devil’s bleeding crown ou de Marie Laveau, on a l’impression d’entendre The Offspring, Sum 41 ou autres groupes de cette générations « punk US » des années 90. La voix de Michael Pulsen n’est sans doute pas étrangère à ce sentiment. Bon, et? On arrête là, et on passe à autre chose? Non, évidemment. Parce qu’à la seconde, puis à la troisième écoute, et les suivantes, ce Seal the deal & let’s boogie se révèle à plus d’un égard simplement irrésistible. D’abord, les mélodies sont taillées pour séduire. Elles entrent dans la tête pour n’en pas sortir. Ensuite, parce que les guitares de Michael Poulsen et de Rob Caggiano – qu’il faudrait enfin considérer non plus comme « ex-Anthrax » mais bien comme membre à temps plein de Volbeat – offrent une multitude de moments originaux, réfléchis pour l’efficacité et la discrétion. Parce que, aussi, les invités apportent une touche particulière aux titres interprétés (le chant danois de Johan Olsen sur For Evigt, qui ressemble à un hommage, la folie douce et contrôlée de Danko Jones sur Black Rose ou ces chœurs sur Goodbye forever), et que Volbeat se risque à explorer des sonorités orientales sur The gates of Babylon ou nous propose deux reprises réussies ( Rebound et Battleship chains). parce que, enfin, ce disque regorge de ces sonorités et rythmes empruntés au rock des années 60, celui qui faisait danser et bouger. Et que ça fonctionne encore.  Seul Mary Jane Kelly me semble moins efficace, mais un titre sur treize, ce n’est rien. Le reste, malgré certains airs de reprises qui n’en sont pas (Black Rose ou The gates of Babylon n’ont rien de commun  avec Thin Lizzy ou Whitesnake) est entraînant et donne envie de chanter. Seal the deal & let’sboogie est un de ces albums qui donne la pêche.

Note: 8/10

Titre que je retiens: The gates of Babylon