Entretien THE DEAD DAISIES. Rencontre avec John Corabi (chant), David Lowy (guitare) et Brian Tichy (batterie) Propos recueillis au Hellfest le 17 juin 2017
The Dead Daisies
C’est en dernière minute ou presque que The Dead Daisies, au départ prévu pour ne donner qu’une conférence de presse, a décidé de rencontrer quelques journalistes sur place au Hellfest, dans une ambiance détendue. Une rencontre improvisée, dans la bonne humeur, avec l’un des groupes les plus chaleureux du moment !
Metal-Eyes : C’est votre premier Hellfest, quelles sont vos premières impressions, à chaud après votre concert?
John Corabi : Honnêtement, c’est un super festival. Je me suis baladé, j’ai regardé les décors, les bars, les tentes, la piscine, ici… C’est… C’est putain de génial, c’est vraiment cool. Je ne savais pas à quoi m’attendre. C’est ma première fois, et j’ai vraiment adoré. On a eu un retour fantastique du public, la scène est superbe… j’ai hâte de revenir !
David Lowy : J’en avais déjà beaucoup entendu parler, mais ça dépasse tout ce que j’avais pu entendre… C’est géant : un super public, des installations superbes… C’est un privilège d’être ici.
Brian Tichy : J’ai pris une claque, mec ! Beaucoup de monde tôt dans la journée, du soleil, les gens sont très rock. J’ai passé un super moment !
Metal-Eyes : Bien ! Vous avez publié il y a quelques semaines Live & louder, qui est votre premier album live. Tout d’abord, merci d’avoir inclus au moins deux chansons enregistrées à Paris. Comment avez-vous choisi les chansons et les lieux qui figurent sur ce disque ?
John Corabi : Nous aurions sans doute pu simplement le faire avec un seul show, mais Doug (Aldrich, guitare) a tout écouté, chaque show, et on s’est dit que ce serait assez sympa de publier quelques chansons de cette ville, d’autres enregistrées ailleurs… Nous avons pris les meilleures versions et avons cherché à représenter l’Europe, et pas seulement une ville. Il y a Paris, Vienne, Londres, une ville en Allemagne aussi. Il y a 4 ou 5 shows sur ce disque. Nous voulions montrer l’énergie entre un groupe qui tire dans tous les sens et le public qui grossit à une vitesse incroyable en ce moment. Je pense que c’est le bon moment pour nous.
Metal-Eyes : Puisque nous parlons de Doug, la première fois que nous nous sommes rencontrés…
John Corabi : Ne parlons pas de Doug, parlons de moi! (rires)
Metal-Eyes : Nous allons parler de chacun d’entre vous… Au départ, donc, The Dead Daisies était présenté comme un groupe à configuration variable, musicalement, en fonction des disponibilités des musiciens. Il semble que Doug ait une place de plus en plus importante aujourd’hui, s’implique de plus en plus et que le line-up se stabilise, devenant ainsi un vrai groupe. Diriez-vous que The Dead Daisies est aujourd’hui un groupe à part entière ?
John Corabi : Honnêtement, c’est David qui devrait te répondre. Mais, de mon point de vue, quand j’ai intégré ce truc, il voulait vraiment fonder un groupe. Il a démarré ce groupe avec un gars qui s’appelle John Stevens, un chanteur incroyable, mais John était avec INXS, David faisait partie de différents groupes populaires en Australie. Je pense que quand ils se sont réunis, ils ont composé quelques chansons, ont utilisé les services de musiciens de sessions en studio et ont décidé, plus tard, de partir en tournée. En gros, ils ont fait les choses à l’envers. D’habitude, tu montes un groupe, tu jammes, tu composes, chacun apprend à connaitre les autres et, ensuite, tu enregistres un disque. En ce sens, il y a eu des souffrances, et la liste s’est allongée. Certains des noms de cette liste sont de très bons amis qui, pour une raison ou une autre, ne pouvait être là. La première tournée que j’ai faite avec le groupe, Brian ne pouvait être là, alors on a fait appel à Tommy Cluefedos, Richard (Fortus) a eu un accident de moto, on a fait appel à Dave Leslie de Baby animals. Tous sont des potes qui sont venus donner quelques concerts. Mais David voulait un groupe et, aujourd’hui, il l’a ! Il en est très heureux, comme nous tous !
David Lowy : Oui, très. C’est très confortable. Il faut un peu de temps pour former et construire un nouveau groupe, que les choses s’imbriquent els unes aux autres. Je crois que la meilleure manière de décrire tout ça, c’est que nous adorons jouer ensemble, nous sommes très à l’aise. Nous avons composé de bonnes chansons, les avons enregistrées ensemble, tournons ensemble… Il a fallu un peu de temps, mais nous sommes parvenus à forger une équipe soudée. L’ensemble est bien plus agréable que la somme de ses parties, si tu comprends ce que je veux dire.
Metal-Eyes : Comme nous venons de le rappeler, deux chansons, au moins ont été captées à Paris. Quels sont vos souvenirs de ce concert parisien, au Trabendo, fin 2016 ?
John Corabi : C’est marrant, et surtout malheureux, mais nous avons joué deux fois en France, chaque fois quelque temps après une tragédie. Nous avons joué environ 10 jours après le Bataclan, et nous ne savions pas si nous devions jouer ou pas. C’est David qui a pris la décision, genre « on y va ! Merde, on ne laissera personne diminuer notre envie de jouer en France ! A chaque fois, nous avons eu un retour public extraordinaire. Je crois que les gens avaient besoin d’un peu d’amusement et de musique dans leur vie. La première fois, c’était après le Bataclan, la seconde, après les attaques de Nice. Nous avons été très surpris par la réaction du public. J’en ai parlé à notre management. Après notre premier voyage, j’ai reç cette lettre absolument incroyable d’un fan de Paris. Il disait, en gros : « marci beaucoup, vous êtes à mes yeux mes héros, pour venir jouer aussi rapidement après les attaques du Bataclan et jouer pour nous. » Il en avait besoin, et il a continué en m’expliquant qu’il était l’un des otages du Bataclan. Là j’ai pris ma claque, et je lui ai répondu en lui écrivant « Toi, tu es notre héros ! » Je lui ai envoyé plein de choses, des t-shirts, des machins en le remerciant, lui, d’être venu nous voir. Je ne sais pas si j’en aurais été capable. Paris a toujours été super, et il nous fallait représenter Paris sur ce disque.
Brian Tichy : Je me souviens de beaucoup de passion, et le fait que les gens soient ressortis après tous les événements dont a parlé John. Le concert en lui-même ? Paris rock, et nous sommes un groupe de rock, alors …
Metal-Eyes : Puisqu nous sommes au Hellfest, je vous ai préparé quelques questions sur l’enfer et le paradis. Tout d’abord, lequel des 7 péchés capitaux vous représente-t-il le mieux ?
David Lowy : Les 7 péchés capitaux ? Que sont-ils ???
Metal-Eyes : Allez, je savais qu’il faudrait les rappeler : la luxure, l’avarice, la gourmandise, la colère, l’envie, la paresse et l’orgueil.
David Lowy : Check, check, check… Tous!
John Corabi : Moi j’étais plus dans la luxure! Mais les autres aussi!
Metal-Eyes : Mais si vous deviez n’en retenir qu’un seul, ce serait lequel?
David Lowy : Ben, en réalité, comme tu le sais, ce sont les 7 premières chansons de notre prochain album ! Tu as trouvé les titres, c’est bien, bravo !
Brian Tichy : Pour définir le péché le plus correspondant, il faudrait déjà croire au péché.. Je n’ai pas envie de parler de religion aujourd’hui, alors je passe !
John Corabi : Et moi, je reste avec la luxure ! (rires)
Metal-Eyes : Ne parlons pas de religion, d’accord. De quoi va-t-on parler ? De politique ? Vous pensez quoi de votre nouveau président ?
John Corabi : Bon, ben… Euh, tu sais quoi? Parlons de religion ! (rires) Ce thème-là est un peu comme la religion…On oublie, on passe à autre chose !
Metal-Eyes : Y a-t-il une chose que chacun d’entre vous regrette avoir faite, avec The Dead Daisies ?
David Lowy (il rit) : Ce que je regrette ? Tu sais, c’est un voyage que j’ai entamé il y a un bon moment, et j’ai l’honneur que ces gars m’ait rejoint. Un voyage, c’est comme tout : il y a de bons moments, d’autres moins bons, ennuyeux, des joies et des regrets. Mais la meilleure partie de ce voyage, c’est que les fans soient avec nous. Nous voyons les choses ainsi : ce n’est pas nous sur scène, ce sont les fans dans le public, et ils participent, avec nous, à ce voyage de rock’n’roll.
John Corabi : J’ai volontairement retiré tous les rétroviseurs de ma voiture : je ne regarde pas en arrière, je regarde devant.
Brian Tichy : Je n’ai pas de regret ; Si je crois que je peux regretter quelque chose, je ne la fait pas, c’est tout.
John Corabi : Brian est un penseur, il ne fait jamais rien, il réfléchit toujours! Il est sans doute…bah… Il ne regrette rien parce qu’il ne commet pas d’erreurs !
Metal-Eyes : S’il est le penseur du groupe, vous êtes quoi, tous les deux,
John Corabi : Je suis le blagueur. David est le, le…
David Lowy : Je suis le pilote!
John Corabi : Ou Dieu, l’un des deux!
Metal-Eyes : Non, on vient de dire « pas de religion»! Vous aimez reprendre des chansons, si vous deviez ne choisir qu’une chanson à jouer à chaque concert jusqu’à la fin, ce serait laquelle ?
John Corabi : Waow! Je n’en sais rien, il faut que j’y réfléchisse! Il y a tellement de bonnes chansons… J’ai traversé la fin des 60’s et les 70’s, il y a tant de bonnes chansons, c’est impossible de répondre à cette question !
Brian Tichy : Je reprendrais Freebird (Lynyrd Skynyrd)tous les soirs. Si je devais reprendre une seule chanson, je reprendrais la meilleure, c’est tout.
Metal-Eyes : Tu as raison, John, c’est le penseur !
John Corabi : Tu me le demandais, et je peux te dire qu’il ne regrettera pas cette réponse.
Metal-Eyes : Dernière chose, vous allez profiter un peu du Hellfest ?
John Corabi : Honnêtement? On joue demain au Grasspop, alors nous allons terminer avec les medias, grignoter quelque chose et filer à l’aéroport. Nous avons une mission ! On a donné, je crois, 2 concerts en 12 heures…
David Lowy : On a fini de signer les autographes au concert d’hier à 1h du matin, et nous étions sur scène à midi trente aujourd’hui…
Metal-Eyes : Et vous ne refusez jamais les séances dédicaces…
John Corabi : Non !
David Lowy : Comme je l’ai dit, on fait, les fans et nous, le même voyage.
Metal-Eyes : Merci pour tout, et j’espère écouter bientôt un nouvel album…
John Corabi : Nous commençons à enregistrer le 1er novembre prochain, l’album sortira début 2018, et la tournée suivra.
Merci à Roger Wessier d’avoir pensé à Metal-Eyes !