JOE BONAMASSA: Live at Carnegie Hall – An acoustic evening

Blues, USA (Provogue, 2017)

Après un superbe Blues of desperation, Joe Bonamassa nous offre un album live acoustique enregistré au cours de la tournée qui a suivi. Et c’est un double album, paru fin juin, qui nous apporte le plein de blues et de feeling. A ce niveau, c’est un minimum. Démarrant avec le dynamique This train, suivi d’un Drive tout en émotion, Bonamassa se livre très vite à l’exercice du blues acoustique avec une aisance et un bonheur sans pareil. Sa voix chaleureuse sublime le travail de son doigté unique, magique. Les cordes sont léchées, aimées, les choeurs profonds et envoûtants, la sélection des chansons impeccable. Du blues des champs de coton (partout) aux sonorités irlandaises (Black lung heartache), du rock retravaillé à la chanson populaire (Blue and evil), tout y passe avec un extraordinaire feeling. Ce gars est un magicien de la six cordes. Et un double album n’est guère suffisant pour assouvir le fan. Ce Live at Carnegie hall, produit de main, pardon, d’oreille de maitre, par Kevin Shirley, est présenté sous divers formats, du CD au DVD ou Blu Ray, sans compter le triple vinyle. Il y a de quoi faire pour satisfaire tout le monde. Musicalement, s’entend!

SHAMAN’S HARVEST: Red hands black deeds

Metal, USA (Mascot records, 2017)

Ca devient une habitude que de découvrir un groupe qui a déjà quelques albums à son actif… Au cours de l’année passée, ce furent Royal Thunder, Whiskey Meyers ou Flogging Molly, issus de pays et d’univers musicaux différents; Et ça continue… Que peut être le havre du shaman? Un calumet de la paix sans doute vissé à la bouche, les Américains de Shaman’s Harvest – groupe formé en 1996 dans le Missouri – nous proposent aujourd’hui Red hands black deeds, leur 6ème album qui navigue sur plusieurs eaux et nous etraine, de fait, vers différents rivages. Le morceau titre, tribal, cède la place à Broken ones bien plus dur et déterminé. Puis vient The come up qui lorgne plus du côté du rock direct; Nathan Hunt en profite pour démonter l’étendue de son spectre vocal, aussi rugueux que doux et profond (A longer view, ballade mélancolique). Dès lors, on attend la suite avec intérêt, espérant que cette variété continue. Shaman’s Harvest puise, par la suite dans le blues, la soul, le rock, la country… sans lasser un instant. La variété proposée sur cet album allié à la voix si particulière du sus mentionné chanteur (et cette choriste sur Soul crusher et Off the tracks!) permet à Red hands black deeds ne ne jamais lasser l’auditeur; une véritable force pour un album (presque) envoûtant de bout en bout – allez y d’ailleurs, jusqu’au bout, il y a un morceau caché assez fun! Amateur de rock 70’s, vous savez ce qu’il vous reste à faire!

COTTON BELLY’S: Live session vol. 1

Blues, France (Autoproduction, 2017)

Cotton Belly’s c’est qui? Le blues à l’état pur, version frenchy, ça s’appelle Cotton Belly’s. Issu de la réunion en 2005 de Yann Malek (chant, harmonica, guitare), Jérôme Perraut (guitare électrique), Christophe Etienne (basse, contrebasse) et Aurélie Simenel (batterie), Cotton Belly’s alterne Ep et albums, se place sur divers podiums musicaux partout en France, dont la première place du 3ème blues challenge en 2016.

Live sessions vol. 1, ça donne quoi? 6 titres composent ce Live sessions vol 1 (qui promet donc une suite!) enregistré sans public mais en prise directe. Exception faite de sa patate dans la bouche, le chant de Yann est chaleureux, rauque et envoûtant. Broken line, Reason transportent l’auditeur directement dans le sud des USA, le gospel Three times se chante au milieu des champs de coton et aurait même sa place à l’église…Oh yeah!  Superstition, Greatness, chaque titre est un hommage aux grands du blues, de la soul, de cette musique noire américaine légendaire et irrésistible. L’humour pointe aussi le bout de son nez avec Mr Bedman, qui clôt en douceur un superbe disque. On en redemande! A soutenir sur scène lors de la tournée française de juin (dates sur www.cottonbellys.com)

Note: 9/10

 

JEFF ANGELL’S STATICLAND

STATICLAND_UDR_DIGIPAK_Cover_600pxHard blues, USA (UDR, 2016)

Voici une découverte tardive, et il n’est jamais trop tard pour se rattraper. Jeff Angell est un guitariste de blues rock qui a fait ses armes au sein de The Missionary Position ou Walking Papers. Pas de gigantesque gloire, mais d’incontestables références en blues rock et progressif. En décidant de faire précéder le nom du groupe, Staticland, par son nom, le message est clair: c’est sa formation et il la dirige. Le guitariste chanteur s’est ici entouré de Benjamin Anderson (instrument à touches: piano, orgue, synthé…) et Joshua Fant à la batterie (sauf sur quelques titres). Ensemble le trio nous invite à replonger dans le blues des années 60, celui teinté de rock des 70’s. L’esprit de Woodstock n’est jamais loin et l’orgue évoque – invoque – l’esprit de Jon Lord. La voix suave d’Angell est d’une infinie douceur, pleine de bonté et de tendresse. Si l’on excepte quelques longueurs (l’album est selon moi difficile à écouter d’une traite) on s’amuse cependant à suivre quelques pistes et influences. Ainsi, ça et là se trouve des airs de Bruce Springsteen, Sting ou The Police, un peu de Pink Floyd, aussi. Des instants légers et aériens qui côtoient d’autres plus foncièrement blues ou simplement rock. Un plaisir à partager en somme.

A noter: le groupe est actuellement en tournée européenne et passera à Paris le 31 janvier (Les étoiles)

Site: http://www.staticland.com/en/

Note: 8/10

JOE BONAMASSA: Blues of desperation

Bonamassa 2016Hard rock, USA (Provogue, 2016)

Oh, ce bonheur d’écouter Blues of deperation! This train, qui ouvre l’album, est une véritable locomotive entraînant dans son sillage les 10 wagons de ce train de rock, de blues, de tripes et de vie. Cette introduction au rythme endiablé est une ouverture sur la suite, plus nuancée, qui nous ramène au pays du blues rock. Pas celui sec et plat, non, celui gras et généreux. Mountain climbing, plus foncièrement rock, est suivi de Drive qui ralentit un peu la cadence, mais le message est clair: ce disque est varié et, surtout, propose un paquet de soli que seul des grands de cet acabit sont capables de nous offrir (ah, ces passages sur No good place for the lonely et Blues of desperation!). Joe Bonamassa nous entraîne donc dans un voyage au(x) pays du blues, de Memphis, Tenessee, aux bayous de Louisiane. Le décor change donc régulièrement, se faisant ici rock (toujours), puisant là dans la soul ou le gospel (la ballade The valley runs low, ainsi que la plupart de choeurs), ou encore dans l’esprit rock des 60’s (You left me nothin but the bill and the blues). Pas un morceau n’est ici plus faible que l’autre, démontrant, s’il en était besoin, que la bonne musique n’a pas d’âge et n’est jamais dépassée quand elle sait rester simple et venir du fond de ses tripes ou de son âme. Ca, Joe l’a bien compris et c’est un grand, très grand disque que nous propose maître Bonamassa. Malgré son titre, ce Blues of deperation est lumineux, ensoleillé et enchanteur.

Note: 9,5/10

Titre que je retiens: This train