Oh, la, la… Attention les cocos… On nous avait parlé d’embouteillages au portillon, on ne nous avait pas menti. Après deux années de disette, les voici tous qui déboulent pour donner des concerts et le choix est rude… La veille, Bercy accueillait Evanscence et Within Temptation tandis que le Zénith recevait Powerwolf, Deux concerts apparemment complets sans compter que, le lendemain, c’est Nightwish qui investit aussi Bercy…. Et ce soir, oh, ce soir! Ce soir, dès l’approche du Zénith Paname La Villette, ça sent la testostérone, la bière et le poil viril dans ce Zénith qui accueille, en petite configuration, les Australiens d’Airbourne. Un groupe qu’on ne vient pas voir par hasard. Airbourne, c’est la garantie d’une soirée rock’n’roll simple et directe, et on sait ce qu’on vient chercher.
Initialement annoncés, Crobot n’est pas à l’affiche de ce soir. Heureusement, le peu de douceur féminine prévue est bien présent avec les Suédois de Blues Pills mené par Une Elin Larsson en toujours très grande forme. La chanteuse se dépense sans compter dès ses premiers pas sur scène, allant chercher le public où il se trouve avec force sourire et pêche énergisante.
Et une tenue quelque peu plus sobre que celle portée au Hellfest en juin dernier (rappelez-vous ce superbe justaucorps rouge transparent!) Toute de noire habillée, Elin danse, chante et se déhanche sur ces morceaux ultra groovy que sont Low kiss, Kiss my past goodbye ou Devil man.
Les 45 minutes allouées au quatuor passent à grande vitesse. A peine le temps d’interpréter 9 titres, soit une chanson de plus qu’au sus mentionné Hellfest, les 8 autres identiques mais joués dans un autre ordre, à peine le temps de se mettre en jambe que déjà, les 4 tirent leur révérence sous les acclamations d’un public largement conquis. Une belle et très joviale prestation, en somme. Et on se demande vraiment quand ce groupe passera au stade supérieur et sera autre chose qu’une simple première partie…
Mais le public est avant tout là pour Airbourne. La musique de Terminator et les balayages rouges annoncent l’arrivée des frangins O’Keefe et de leurs compagnons de jeu. Comme (presque) toujours, c’est sans surprise Ready to rock qui ouvre les hostilités (autrement, c’est Raise the flag. Pas d’autre choix…).
Si Joel O’Keefe, toujours simplement vêtu d’un jean noir arraché aux genoux, attire à lui la très grande majorité des regards, Justin Street (basse) et Harry Harrison (guitare) se démènent pour ne pas être en reste. Ca headbangue, ça tape du pied et ça court dans tous les sens, déployant une énergie folle, Joel s’offrant même, ça nous rappelle l’ancien temps de qui vous savez, un tour dans le public perché sur les épaules d’un roadie.
La setlist a quelque peu évolué depuis les deux passage au Hellfest d’Airbourne en juin dernier puisque la veille, à Tourcoing, deux titres ont été interprétés pour la première fois: Firepower et Rock n roll for life et sont intégrés aux désormais classiques du groupe. Des classiques qui, eux, n’évoluent guère en live, puisqu’on retrouve, pêle-mêle, Girls in black, Too much, too young, too fast, Breakin’ outta hell, Stand up for rock n roll parmis d’autres.
Tout au long du concert, Joel interpelle Paris et rappelle à quel point il est heureux, ils sont heureux, d’être de retour. En France et sur les routes en général. Si on sait à quoi s’attendre, Airbourne me surprend avec ce roadie qui monte sur scène en poussant un trolley sur lequel sont posés gobelets et bouteilles. Et voici Joel qui pose sa guitare, demande une première fois au public s’il a soif, s’empare d’une bouteille de Jack qu’il vide dans 4 gobelets. Puis s’empare d’une canette de coca qu’il vide également avant de tendre un gobelet à chacun des musiciens qu’il présente. Voici les 4 qui s’avancent devant la scène, lèvent leurs verres et se mettent à boire. Une gorgée symbolique avant de tendre les gobelets à des personnes dans le public.
Dans la série fun, plus tard ce sera un lancer de gobelets pleins – Jack ou bière? qui sait – dans le public. Certains, plus habiles ou mieux placés, réussissent à rattraper un des ovnis avant qu’il ne se soit entièrement vidé, mais c’est rare… Les autres terminent en éclaboussant le public dont certains membres ont dû se faire sermonner en rentrant… « Mais ma moumoune, non, je te jure, j’étais pas au bar, c’est ce con de Joel qui a balancé des seaux de bibine dans le public… – Mais oui, bien sûr, va te laver et me touche pas! – Mais moumoune… – Au lit et dodo, crasseux! » Fun, et rock n roll.
Stand up for rock n roll à peine terminé, Airbourne quitte la scène. Je regarde ma montre. Naaaan…! il est seulement 22 heures, ils se barrent après à peine une heure de concert? Ok, ils courent partout, mais une petite heure de jeu, c’est court pour une tête d’affiche dans une salle comme le Zénith. Ca me rappelle les derniers concerts d’un Motörhead en fin de course, d’un Girlschool essoufflé, d’anciens (que j’admire cependant) quoi. Mais pas d’un groupe dans la fleur de l’âge. D’autres anciens, Saxon, Maiden, Megadeth et consorts quittent la scène après 90’…
Naturellement, le rappel est là et Ryan O’Keefe vient taquiner la sirène d’alarme annonciatrice d’un Live it up qui voit son frangin s’installer en hauteur. Efficace artifice mais désormais incontournable. La surprise du chef, c’est l’introduction (déjà joué la veille pour la première fois) du nouveau crédo du groupe, Rock n roll for life, imparable, avant un conclusif Runing wild. Sans conteste Airbourne fait le job, et le fait bien. Simplement, malgré toute l’énergie et le fun développé ce soir, on pourrait s’attendre à 1/ un concert qui dépasse les 90′ syndicales et 2/un peu plus de spectacle dans ce type d’enceinte. A peine plus de titres interprétés que lors de son second passage au Hellfest cette année… Déceptions cependant compensées par la qualité de cette prestation plus qu’énergique de nos trois mousquetaires du rock pur jus qui nous ont offert une belle soirée.
Merci à Olivier Garnier (Replica promo) et Olympia Production d’avoir rendu ce report possible.