NEWTT: The white noise of ignorance

France, Rockcore/Neo Metal (M&O, 2025)

Fondé à Toulouse en 2020, NewTT propose un rock énervé et varié. Si tout au long de ce premier album, The white noise of ignorance, on trouve des influences neo metal, il est indéniable que le groupe qui se dit influencé par Everytime I Die ou Paramore soit également plus que séduit par Rage Against The Machine dans sa meilleure période. Le chant de Maëliss Wilga est varié, aussi enragé souvent qu’il peut être doux et attentionné. Les guitares de Lionel Lavergne cisaillent et taillent dans le vif, rapides, nerveuses et déterminées, accompagnées dans leur quête d’efficacité, brute plus que brutale, par une rythmique lourde et puissante (Murray Lord à la basse et Matthieu Danesin à la batterie). NewTT nous propose un album varié et intense et parvient, grâce à des changements de styles parfois inattendus, à interpeler et surprendre, rendant la pilule qui illustre sa pochette assez facile à avaler. Un groupe très prometteur

I.S.I.8: The convolution anchor

France, stoner/électro (M&O, 2025)

Formé en 2021 à Clermont-Ferrand, I.S.I.8 déboule avec The convolution anchor, un premier album qui mélange l’électro indus de Nine Inch Nails ou Rammstein à un esprit plus rock déjanté et alternatif. Si la voix grave et profonde fait le job, l’accent anglais est, à quelques rares exceptions près, à chier (et je reste poli…) et gâche le résultat final. Les riffs sont quant à eux entrainants et donnent envie, malgré une production parfois trop faible pour le genre, de taper du pied et de secouer la tête. Il y a chez les Clermontois de la volonté et de l’envie, mais il semble urgent de travailler cet accent pour pouvoir espérer séduire les pays anglophones. Car musicalement, il y a de la matière à travailler. Allez, comme je l’ai si souvent lu: « peut mieux faire, doit persévérer »

https://youtu.be/twTVN8Cl3KE

TUNGS10: Chronicles of the living

France, Indus (Indus, 2025)

A ma connaissance, les Français de Tungs10 n’ont rien publié depuis The lost manuscript, album paru en 2019. Six années ou presque se sont donc écoulées, dont un passage au travers d’une crise sanitaire qui, elle commence à dater et ne peut donc plus être une excuse valable. On pourrait aisément imaginer que ce temps puisse avoir été mis à profit pour concocter un album puissant et efficace. La pochette, premier contact avec Chronicles of the living, donne une première bonne impression. Simple et élégante, elle donne enviie d’explorer cet album. Sans surprise, Tungs10 continue sur la voie du metal industriel avec des riffs épileptiques et saccadés. Cependant, plus personne ne sera surpris par le mélange de voix claire, douce et plus brutale de Madeleine Kowalczyk et de son compère guitariste Cédric Andreolli, tous deux soutenus par une rythmique quelque peu déjantée (Sébastien Morvan à la basse et Charles Peureux à la batterie) et les guitares déterminées de Pierre-Yves Jaouen. Seulement, voilà: la production souffre d’un manque de rondeurs et d’ampleur donnant une impression de « trop vite fait »… Dommage, vraiment.

2SISTERS: She loves monsters

France, Punk (M&O2025I)

Vite fait, bien fait… L’adage colle parfaitement à 2Sisters, groupe de heavy rock aux fortes influences punk formé en 2009 dont le nouvel album, She loves monsters va enflammer les planches des dance floors. Il y a dans cette nouvelle galette une forme d’urgence, le groupe allant à l’essentiel – à une exception, aucun titre ne dépasse les 2’30 – et d’irrévérence punk. Cependant, She loves monsters transpire de cet amour de la vie insouciante et du fun avec des accents très 60’s tout en revendiquant un esprit franc du collier, brut et irrévérencieux qu’on retrouvait dans le rock anglais de la fin des années 70. A l’évidence, Motörhead – sa version la plus dangereuse (Lemmy, Fast Eddie, Animal Taylor) – Iggy Pop ou les Sex Pistols font partie des références de 2Sisters qui sait parfaitement mélanger mélodies rentre dedans à une forme de rockabilly ultra entrainant et dansant. Un must imparable et irrésistible! L’album de ce début d’année et sans doute un de ceux de 2025.

FIND MY NAME: Syndromes

France, Metalcore (Ep, Autoproduction, 2024)

Quatre ans après un premier Ep, les Franciliens de Find My Name sont revenus fin 2024 avec Syndromes, un nouveau court qui vient confirmer leurs appétences pour le Metalcore. Tout au long des 5 titres, le groupe surfe sur les terrains chers à Linkin’ Park ou Lamb Of God. C’est brutal et direct, et l’alternance de chant hurlé et plus doux, masculin enragé et féminin plein de tendresse apporte un contraste qui interpelle. Bardés de riffs nerveux, les morceaux explorent aussi bien le neo que le death metal et lorgne même parfois du coté du thrash. Malgré la variété de cet Ep et malgré une réelle volonté de bien faire, Find My Name semble peiner à trouver le petit truc qui le démarquerait du reste de cette scène (très) encombrée. Syndromes est certes bien fichu et sait se faire entrainant sans toutefois se parvenir à se distinguer véritablement. Sans doute y a-t-il là un objectif à se fixer: trouver sa réelle identité sonore.

GHOST: Rite here, right now

Suède, Rock hard (Concord records, 2024)

Ca fait longtemps que Metal Eyes n’a pas parlé de DVD/BluRay. Mais on ne pouvait pas passer à côté de Ghost et ses spectacles toujours hors normes. Après avoir annoncé une séance unique au cinéma la veille de sa sortie, le grand public peut enfin découvrir Rite here, rite now (on admire au passage le jeu de mots du titre et la référence au premier live de Van Halen) documentaire qui retrace les deux concerts que Papa Emeritus et ses ghouls on donné au Kia Forum de Los Angeles les 11 et 12 septembre 2023. Comme toujours avec Ghost, les petits plats sont mis en avant pour transformer ce film en un moment grandiose et grandiloquent. Ghost a toujours divisé le public, et les fidèles seront simplement envoutés par cette expérience. Les novices et mêmes les plus curieux des réticents seront soit convaincus, soit, au pire, séduits par la puissance de ces concerts qui mêlent de nombreuses images de ces concerts comme toujours travaillés à la perfection et du partage avec le public, conquis. Les plus grands morceaux de Ghost sont évidemment de la partie, les 5 albums étant passés en revue (en vrac Rats, Imperium, Cirice, Absolution, Square hammer…) pour se terminer avec un titre inédit, The future is a foreign land, résolument pop et totalement dans l’esprit de Ghost. DVD/Bluray ou CD, chacun trouvera le format qui lui convient pour se délecter, une nouvelle fois des aventures de la bande à Tobias Forge. Superbe.

Interview: DIESEL DUST

Interview DIESEL DUST. Entretien avec Raphaël (guitariste) le 23 décembre 2024

L’abum est sorti au mois de mai, mais ce n’est pas votre premier album. Le groupe s’est formé du côté de Lyon vers 2006, avant même…

Oui, le groupe existait déjà avant que ne l’intègre, c’était un groupe de reprises. J’ai rejoint le groupe en 2006.

Et en 2006, un album, Ghost dance, est sorti, suivi d’un autre en 2010, Second life, et après… plus rien… jusqu’à 2021/22. Que s’est-il passé pendant ce long break ?

Eh bien, on s’est mis en pause parce que notre chanteur était parti et quand on change deux fois de chanteur en peu de temps… ça m’a fatigué, et j’avais envie de monter autre chose. J’ai monté un théâtre et j’ai pris neuf années de repos psychologique, physique et moral pour travailler dans mon théâtre. C’était un repos musical, surtout !

Qu’est-ce qui a motivé le retour de Diesel Dust ?

Il y a plusieurs choses : je commençais à manquer de scène, de guitare… Après, le Covid est arrivé et mon père est décédé durant cette période et c’est là que je me suis remis à écrire. J’avais des choses à dire à mon père, j’ai écrit des textes mais sans musique, pour moi, les textes ne veulent rien dire, donc j’ai aussi composé la musique. J’en avais deux ou trois de prêtes et j’ai rappelé Nico, l’harmoniciste en lui proposant de reprendre. Il a hésité à peu près deux secondes et demie avant de me dire « oui ».

Il y a d’autres membres des « origines » ?

Non, il n’y a que Nico et moi.

Donc, le Diesel Dust 2021, c’est une version 3.0 puisque tu es arrivé après les débuts du groupe. C’est vraiment le renouveau de la formation…

Carrément. Notre ancien batteur a des soucis de santé et ne peut plus jouer, notre bassiste a des problèmes personnels… C’est pour ça qu’on a cherché d’autres membres. Le batteur, je jouais avec lui dans un groupe qui s’appelait Dead Cause, il connaissait le bassiste qui nous a rejoint. Le chanteur, je l’ai rencontré par hasard en écoutant des gens parler disant qu’il avait une belle voix mais pas de groupe, alors je l’ai contacté. Ça a été relativement simple et l’entente est tellement bonne que ce n’est plus un groupe, c’est carrément une famille !

L’album du retour, c’était Just before, suivi assez rapidement après par Between before and after, qui est un titre assez mystérieux. Peux-tu nous l’expliquer ?

Il annonçait en fait que les musiciens changeaient… Donc c’était après le début du groupe… et avant la fin…

Et maintenant, on n’est pas encore à the end, c’est Just another day… juste un autre jour. Quels sont les retours que vous avez eus de ce… On doit dire le troisième album ou le cinquième ?

Oh, je dirai plutôt le troisième, c’est vraiment le troisième que j’écris. Et ce sera la dernière mouture de Diesel Dust, il y aura d’autres albums si, comme c’est prévu, on reste ensemble. Je pense qu’on a gagné en maturité grâce à l’apport de chacun : notre batteur fait du metal dans un autre groupe, notre guitariste fait du Satriani, le bassiste joue dans un groupe de jazz rock et de punk et le résultat de toutes ces influences, c’est qu’on a fait un album que je trouve plutôt riche. La fan base qui nous suit depuis le début, tout le monde dit que c’est le meilleur album qu’on ait fait… Ça me va bien pour l’instant (rires) !

Toutes les influences dont tu parles, on ne les ressent pas vraiment parce qu’on sent surtout une culture très imprégnée de rock sudiste…

Ben… c’est le but ! Diesel Dust est un des cinq ou six groupes de rock sudiste français qui soit référencé. On ne voulait pas non plus quitter ce domaine-là, on peut tout mettre dedans. Le rock sudiste c’est une musique qui est généreuse, et aujourd’hui encore, on peut se permettre sur scène de faire des chorus de 8’ sans que personne ne trouve à y redire. Je pense qu’on a modernisé le style sur cet album, mais il reste un style aux grandes effluves 70’s. Tu peux te permettre d’allonger un morceau avec le public sans que ça ne gêne qui que ce soit, on n’est pas prisonnier des séquences… Il n’y a jamais un concert qui ressemble à un autre.

Quels sont les thèmes que vous abordez ? A la lecture des titres, on sent que c’est très culture US, les pochettes sont toujours en lien avec la culture indienne également…

Sur tous les albums, j’aborde tout le temps la culture amérindienne, dans le sens « défendre les Indiens d’Amérique ». J’ai lu les écrits de Sitting Bull, et je suis tombé raide de surprise devant la qualité de la poésie qu’il pouvait donner alors qu’il était en train de se faire massacrer. Je parle aussi beaucoup de la planète parce que notre génération est sans doute celle qui a commencé à prendre conscience qu’on mettait tout en l’air et que nos enfants allaient souffrir. Chaque album a sa chanson sur le thème, là, c’est Walking alone qui parle d’observer nos enfants marcher là où il n’y a plus rien… Après je parle beaucoup d’actualité ou de sujets qui me touchent, comme le décès de mon père. Just another day est une chanson très spéciale puisqu’elle parle du suicide de mon frère de sang et après il y a la violence faite aux femmes ou d’autres choses encore. Women est une chanson humoristique où j’inverse les rôles et je demande ce que c’est que ce monde où la violence envers les hommes est telle que tu ne peux même plus faire un compliment à une femme sans te faire engueuler (rires). Tu ne peux même plus dire « bonjour »… On va peut-être se faire lyncher. We ill never die aborde le thème de ce souhait d’immortalité, et nous, les musiciens, on a cet avantage que, même dans deux siècles, peut-être que quelqu’un retrouvera nos albums et nous écoutera, nous fera revivre. C’est une forme d’immortalité.

Il y a aussi N.I.C.O (Now I Carry On). Est-elle en rapport, est-ce un hommage à ton harmoniciste ?

Oui, c’est exactement ça, parce que, quand je l’ai appelé, il a mis deux seconde et demie pour me dire « oui, j’attendais que tu m’appelles » ! Même si le groupe s’est arrêté, on tapait souvent le bœuf tous les deux. Oui, c’est un hommage, jouer avec lui, c’est du bonheur, on est toujours du même côté sur scène et on reste les deux piliers de ce groupe…

Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Just another day… pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connais pas ce qu’est Diesl Dust aujourd’hui, ce serait lequel ?

Ah… C’est compliqué… Mais je ferai peut-être écouter We will never die parce qu’il y a de la mélodie, du pseudo metal et beaucoup de recherche harmonique dans les chorus de guitares. Ça représente assez bien ce qu’on est.

Il y a un autre titre qui m’épate, c’est le morceau titre qui clôt l’album : il commence tranquillement et c’est une longue montée en couleurs. Comment l’avez-vous travaillé, parce qu’il est assez complexe ? J’ai l’impression que c’est un patchwork d’idées qui fonctionnent très bien ensemble…

J’ai voulu raconter la vie de mon ami qui s’est suicidé, et tout le texte est une sorte de prière, de regret de ne pas avoir été là au bon moment. Quand quelqu’un fait quelque chose comme ça, on regrette toujours de ne pas avoir été là… En fait, j’ai voulu résumer se vie… C’était quelqu’un qui avait des colères mémorables qui nous faisaient rire. La montée du chorus, c’est un peu sa colère – et je suis persuadé que c’est dans la colère qu’il a eu ce geste. La fin du morceau, un peu à la Pink Floyd, c’est vraiment un cri qui annonce la fin de l’album, la fin de vie, la fin de tout… La dernière phrase est dite par une femme, c’est sa veuve qui la prononce. C’est un morceau qui a été écrit comme un roman.

Ça monte plus en intensité qu’en puissance ou en couleurs… Non, c’est un morceau qui monte en gravité, je dirai…

C’est ce qu’on cherchait, et si tu le ressens comme ça, c’est parfait, c’était le but…

J’imagine qu’un groupe comme le votre ne gagne pas sa vie, alors quelles sont vos autres activités à chacun ? Tu as ton théâtre, et les autres ?

Il y a deux électriciens, le batteur et le bassiste – ils travaillent dans le même domaine, alors ils se comprennent très bien en musique aussi (rires) – notre chanteur est forestier, il travaille dans la recherche d’essences futures pour contre-carrer le réchauffement climatique, notre harmoniciste a son entreprise dans les fruits de mer, il forme les gens à respecter, comprendre et bien vendre les fruits de mer. Notre guitariste est prof de musique et je dirige un théâtre.

Si tu devais maintenant penser à une devise pour Diesel Dust, ce serait quoi ?

Euh… « Toujours honnête, toujours droit ». C’est exactement à l’image de notre musique et de nos textes, sincères jusqu’au bout.

Pour terminer, quels sont les 5 albums que tu as le plus écouté, le plus usés, dans ta vie ?

Ce n’est pas dans l’ordre précis mais je dirai : Physical graffiti de Led Zeppelin, made in Japan de Deep Purple, les System Of A Down, tous, parce que je trouve ce groupe d’une créativité et d’un niveau fabuleux… Agents of fortune de Blue Öyster Cult – mon jeu de guitare est très inspiré, à 80%, par Buck Dharma, et… Last rebel de Lynnyrd Skynyrd. C’est sans doute ceux-là que j’emmènerai sur une ile déserte…

C’est pour ça que je ne pose pas cette question d’ile déserte : si elle est déserte, il n’y a pas d’électricité, alors prendre des albums… As-tu quelque chose à rajouter pour terminer ?

Pas grand-chose sauf qu’il est temps que la France se réveille un peu… Il y a beaucoup de groupes en France qui mérite de vivre de leur musique – notamment Diesel Dust mais on est loin d’être les seuls… C’est dommage de voir ces groupes disparaitre et être remplacés par des « musiques » qui ne ressemblent à rien… Je ne citerai personne…

BOMBER: Cages and windows

France, Thrash (Autoproduction, 2025)

Quand on choisi pour patronyme Bomber, impossible pour l’amateur de ne pas penser à Motörhead. La promesse est belle tant le groupe de Lemmy a eu – et a encore – une influence déterminante dans l’univers du metal. Le groupe fut formé à Lille en 2013 et a déjà proposé un premier album, Sommation, en 2018. En 2023, alors en plein enregistrement de son nouvel album, Bomber voit Hugo Belval, son bassiste d’alors, quitter le projet. Il est rapidement remplacé par Léo Vuylsteker qui rejoint ainsi le guitariste/chanteur (« hurleur enragé » même) Jürgen Wattiez, le guitariste Vianney d’Alessandro et le batteur Romain Iricio. C’est ce line-up qui finalise l’enregistrement et nous propose aujourd’hui l’explosif Cages and windows. Alors, on passera sur l’anglais à ch..r pour mieux se concentrer sur le propos musical qui lui cartonne sévèrement! Autant influencé par le thrash de la Bay Area des incontournables Slayer/Metallica/Exodus que celui plus moderne et destructeur de Nuclear Assault ou Sepultura ou que par le hardcore new-yokais de Cro-Mags ou Agnostic Front, le quatuor nous propose 11 titres aussi directs qu’efficace. Oh, cette batterie à la « Dave Lombardo meets Phil Taylor« , oh, ces riffs tranchants à la « Kirk Hammett visits Kerry King« ! Et que dire de cette saine et libératrice brutalité qui sait également puiser un peu de calme reposant auprès des géants du heavy metal 80’s, Motörhead ou Priest en tête. Bomber parvient à mixer l’ensemble de ses influences pour offrir un résultat d’une redoutable et explosive efficacité. « Somme heads are gonna roll », chantait Halford? Des nuques vont aussi se briser ! Cages and windows est sans conteste la première grosse claque de cette année 2025.

PVRS

Belgique, Doom (M&O, 2024)

C’est en 2023 que Pvrs trouve ses racines en Belgique. Le duo enregistre rapidement son premier album qui, bien que paru au mois de février 2024, n’est promu, en France tout du moins, qu’à partir de novembre dernier. Étonnant… mais passons directement au sujet qui nous intéresse ici. Proposant une musique aussi lourde que mélancolique que l’on qualifie volontiers, et par facilité, de doom, Pvrs joue sur divers terrains sonores, offrant à l’auditeur un étrange et attirant voyage initiatique. Si le groupe cite volontiers Sleep Token, Life Of Agony ou encore Deftones parmi ses influences, on ne pourra que penser également à la sombre mélancolie de Paradise Lost ou à la lourdeur envoûtante de Mastodon. Le chant, triste, hurle sa douleur et sa peine sur fond de rythmes aussi pachydermiques parfois que légers et insouciants à d’autres moments. La guitare propose des riffs obsessionnels qui évoquent aussi bien Black Sabbath qu’une forme de new/cold wave. En huit morceaux, souvent longs sans jamais être lassants, Pvrs nous offre la promesse d’un groupe à suivre qui aurait toute sa place sous une certaine Temple… A suivre de près.

SILICIUM: Apocalyptic scheme

France, Groove metal (Autoproduction, 2024)

Ils le disent eux-mêmes, mais peut-on vraiment parler de « reformation » en ce qui concerne les Bordelais de Silicium? Lancé vers 2005, le groupe a publié un premier Ep en 2008, Linked to the machine, avant de disparaitre… pour revenir en 2022 avec un line up plus que remanié. Aujourd’hui Guillaume Roget (guitare), le seul membre originel de Silicium s’est adjoint les services de son frère Maxime (guitare, Droste), Arthur Nouhaud (chant, Albercave), Thomas Darracq (basse, Theorem) et Antoine Fourré (batterie, Ex-Exocrine). Sous cette forme, le groupe compose Apocalyptic scheme, un nouvel Ep de 5 titres tous aussi furrieux et enragés que groovy comme il faut. Le chant enragé propose un mix entre hardcore et death metal, soutenu par des riffs tranchants et une basse groovy qui apporte un peu de rondeurs à l’ensemble. Car au-delà des grognements d’Arthur, Silicium varie les tempi offrant ainsi une jolie palette de couleurs à l’ensemble. Loin de ne faire que bourriner, Silicium propose une musique puissante qui sait proposer des temps de repos rendant l’ensemble très efficace. A quand la suite?