France, Progressif (acoustique) (Klonosphère, 2025)
Un peu de douceur dans ce monde de brutes ne pourra pas faire de mal. Malgré son nom, Damage Done nous conduit vers des cieux plus doux et étranges au travers des 7 titres de son album Stranger skies. Il y a du prog dans sa musique (Abyss, Stranger skies), de la country aussi (The fire), du rock (un peu partout), de la légèreté aérienne (A place to call my own qui clôt l’album du haut de ses presque 10′) et toujours ce feeling bienveillant malgré un chant aussi grave et profond que bienveillant. Le groupe formé en 2016 à Nantes par Romaric Lamare (chant et guitares) et Florent Saulnier (guitare, chant) a commencé par proposer des reprises acoustiques de titres grunge, rock et metal et a rencontré un certain succès. Après avoir proposé un Ep, The fire, en 2020, Damage Done connait des changements de line-up et intègre en 2022 le batteur Antoine avant que le bassiste Victor Pierard vienne compléter le combo en 2024, juste avant l’enregistrement de cet album. A gré des écoutes, on se plonge avec délectation dans ces espaces bien plus lumineux que la pochette ne le laisse supposer. Une superbe découverte et l’on ne peut que souhaiter voir Damage grandir et trouver son public dans et hors nos frontières.
Un coup de vent, une bourrasque qui se transforme en tempête. Avec The calling, les Occitans de Areis présentent leur face la plus enragée, un hardcore rageur et brutal aux rythmes saccadés et au propos direct. Au travers de ces 10 titres, le groupe évite de passer par quatre chemins. Problème: on ne comprend pas un mots du chant dégueulé dans un anglais baragouiné avec une patate dans la bouche. Heureusement, musicalement, Areis nous entraine dans un maelström sonore, aux breaks et cassures de rythmes réguliers, l’ensemble par instants agrémenté de discrets claviers. Ces changements apportent des espaces d’aération bienvenus, mais sera-ce suffisant pour convaincre? Ceux qui recherchent de l’énergie pure seront sans doute servis malgré une sorte de répétitivité des plans. Areis se fond malheureusement dans la masse de ces groupes qui ne réinventent en rien un genre déjà exploré à l’envi mais qui doit, sans aucun doute son point fort, plutôt bien démonter les cervicales sur scène. Parce que l’énergie et l’envie sont bien là.
Interview Helm. Entretien le 3 mars 2025 avec Boris (chant) et Fabien (basse)
Je découvre Helm avec votre Ep, Reflets irisés. Pour commencer, pouvez-vous me raconter l’histoire de Helm ?
B : Nous sommes 4 dans le groupe, Fabien et moi, ainsi que Théo à la guitare et Baptiste, le batteur. On s’est rencontré tous les quatre dans une association qui organise tous les ans des concerts pour les Resto du Cœur. C’est plus que des concerts, même, ce sont des spectacles puisqu’il y a 80 personnes sur scène. Au fil des années, on savait qu’on avait des références communes et on s’est demandé si, en plus du spectacle, on pouvait monter un groupe pour jouer de la musique plus proche de ce qu’on aime et moins « variété ». Le groupe est né en 2022.
Juste après la crise sanitaire.
B : C’est ça, après Covid. L’idée de base, en tout cas pour moi en tant que chanteur : je voulais proposer quelque chose qui se fait peu, c’est-à-dire du chant en français, penser les morceaux et le texte comme de la chanson française pure et dure. Mais une chanson française qui serait plus « extrême ». l’ADN du groupe c’est ce mix entre chanson française et metal, et la colonne vertébrale du style de metal qui nous parle, c’est du prog avec des incursions dans plein d’autres styles qu’on va s’approprier…
Vous êtes originaire d’où ?
B : On est Toulousains. Maintenant, 3 membres du groupe sont héraultais de naissance mais toulousains de cœur.
Le nom de Helm, vous l’avez choisi pourquoi ? De mon côté, ça évoque un peu un gouffre… Avec une musique plus lumineuse cependant.
B : Et ouais ! Un peu…
F : On n’a pas vécu la même histoire militaire que le gouffre de Helm… Pour nous, il y avait aussi la nécessité de trouver un nom qui ne soit pas à connotation française ou anglaise, de ne pas pouvoir directement « catégoriser » le groupe dans du français qui pourrait trop faire écho à « oh, c’est de la variétoche, j’y vais pas », mais pas que ce soit anglais pour ne pas se travestir. Helm, oui, on pense au gouffre, mais c’est court, plutôt accrocheur et ça correspondait à nos aspirations, c’est un nom qui rempli le cahier des charges. Et on trouve que ça nous correspond bien.
Vous venez de sortir un Ep. Il y a eu d’autres choses avant ?
B : C’est notre seconde sortie. Le premier Ep s’appelait Le passeur de corps qu’on a mis un an à préparer, on a tout fait avec nos petites mimines, le mix, le master, etc. Il est sorti en 2023. Le second, on a plus mis les soldats en ordre de bataille et on s’est entourés.
Comment analyseriez vous tous les deux l’évolution de Helm entre ces deux Ep ?
F : Comme Boris a dit, on a mis pas mal de temps à faire le premier. Les deux Ep avaient des objectifs différents : le premier, c’était de se découvrir, de découvrir la musique qu’on voulait faire ensemble. Le deuxième, on s’est dit qu’on avait encore des choses à proposer, on a des morceaux qui sont nés du live – trois morceaux sur cinq, je crois. Pourvoir écumer les scènes, pouvoir jouer, c’est une de nos aspirations principales. On a ajouté ce qu’il n’y avait pas sur ces bases de morceaux et qu’on voulait retrouver dessus. La différence d’approche, c’est au niveau de la manière de composer, qui a été plus dense, sur un temps beaucoup plus court. Humainement, on se connait mieux, on connaissait bien mieux nos rôles.
B : En plus, le second, en termes d’objectif… On a une approche particulière qu’on a voulu étirer au maximum. Je trouve que le second Ep va explorer d’autres choses, on voulait voir jusqu’où on pouvait aller pour atteindre des morceaux uniques, intéressant mais qui ne soient pas décousus.
Il y a 5 titres sur ce nouvel Ep, Reflets irisés. On trouve un peu de tout dans votre musique, du rock, du metal, du prog, des choses qui, pour moi, se rapprochent de la synth wave, de la chanson française aussi, surtout dans le phrasé des textes. Comment un groupe parvient-il à créer autant de diversité ? Vous avez une méthode particulière de composition, chacun participe ?
B : Les morceaux, on les écrit à deux, Baptiste et moi. Fabien et Théo interviennent en tant que « réactifs ». Ils vont réagir sur nos propositions et aiguiller le bateau, ou trancher lorsqu’on arrive à des points de désaccord. On compose beaucoup par « ping pong » : on écrit des morceaux entiers que l’on s’envoie, Baptiste et moi. Chacun le retravaille, l’amène dans une autre direction, et ce qui caractérise notre façon de faire c’est qu’on se pose toujours la question du rythme. Je ne parle pas du rythme de batterie, mais plutôt du flow. On essaie de regarder le morceau dans sa globalité et de déterminer quels sont les moments où on peu venir créer une fracture, une cassure. On joue beaucoup avec ça, ça nous fait plaisir, et souvent, lorsqu’on arrive sur un bridge, on se demande ce qu’on peu mettre comme bonbon qui va surprendre l’auditeur. C’est notre approche. Pourquoi on a autant de changement ? Parce qu’on essaie de visualiser la musique comme étant au service du texte. Nos textes sont assez narratifs donc on cherche, comme dans une BO de film, de souligner certains moments ou des émotions. Pour nous, le style musical est un outil pour souligner ça, on n’a pas peur de switcher radicalement.
Ça va en effet dans tous les sens mais de manière organisée. Quelles sont vos influences principales ?
B : Les miennes c’est Leprous, Maximum The Hormone, Poppy et, forcément, en tant que chanteur, du Starmania, Michel Berger, beaucoup de comédies musicales.
F : De mon côté, et je pense qu’on a tous cette influence en commun, il y a aussi Leprous, dans la manière d’orchestrer certaines parties. Ensuite, il y a du metal prog, du Haiken, du djent…
Si l’un et l’autre ne deviez retenir qu’un seul titre de cet Ep pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est l’esprit de Helm, ce serait lequel ?
F : Dans l’idée, je pense que Sacrés idoles peut être représentatif parce que c’est un des morceaux où l’on voit le plus ces cassures dont parlait Boris. Il y a une sorte de folie, il est assez naratif… C’est un bon résumé de ce que peut représenter Helm.
B : Moi, j’aurai dit Multiplier parce que c’est le premier single qu’on a sorti. Mais c’est pour les mêmes arguments que toi, Fabien. Ça marche pour les deux morceaux, mais Multiplier est un peu plus court, donc peut-être un peu plus abordable.
Pourquoi avoir choisi ce format d’Ep pour ces deux premières productions ?
B : Comme je le disais tout à l’heure, on a une formule un peu particulière, et comme le dirait Baptiste, un premier album, on n’en a qu’un seul. Et donc, il nous manquait un maillon avant d’attaquer le format album, on avait besoin de voir ce qu’était le pur jus de ce qu’on peut proposer pour aller vers un album qui sera surement plus… j’allais dire « cohérent », mais ce n’est pas le bon mo. Qui découlera plus d’une idée générale pour avoir une dizaine de morceaux qui feront un tout. Si tu prends Hotmailcore, c’est un morceau très rap – d’ailleurs c’est Fabien qui chante dessus. Ça nous faisait marrer, donc on l’a enregistré tel quel mais peut-être que sur un album on n’irait pas aussi loin… Je sais pas…
L’avantage de ce type de format c’est que vous pouvez, avec 5 titres, présenter une variété de visages, et lorsque l’album sortira, on sait aussi à quoi s’attendre…
B : C’est vrai. Ça nous permet aussi d’orienter vers ce que les gens auront préféré de l’Ep.
Quels sont les premiers retours de votre Ep ?
B : On en a eu quelques-uns et… On est un peu pris à notre propre piège : chacun a son titre préféré, ça dépend des goûts de chacun, mais ça ne m’aide pas à y voir plus clair… Tu en penses quoi, Fabien ?
F : Ce qu’on propose, du coup, est reçu de la même manière par le public. On a plusieurs choses à présenter, on a plusieurs directions qui nous animent et on se rend compte qu’il y a deux, voire trois morceaux différents qui sont les préférés. On n’a pas encore tiré les conclusions et je ne pense pas que ce soit trop grave s’il n’ya pas une direction précise qui se détache. On a le temps de faire vivre cet Ep, on saura tirer es conclusions par la suite.
Un groupe émergent ne vit pas encore de sa musique. Quels sont vos métiers dans vos autres vies à tous les quatre ?
F : On a trois ingénieurs et un développeur, Théo, le guitariste. On s’est rencontrés, on était encore étudiants. On a tous faits le même cursus, il y en a un qui est allé vers d’autres choses.
Pour terminer, quelle pourrait être la devise de Helm ?
B : euh… Ce serait une formule magique qui est dans le premier morceau : « si on pouvait se multiplier ». Pour nous, ce serait pas mal… Je sais pas si tu as mieux, Fabien ?
F : Mieux, là, non… Mais ce que tu dis, Boris, c’est aussi un peu le fil conducteur des thèmes abordés dans l’Ep.
Des morceaux à rallonge, des guitares lourdes, des riffs hypnotiques, une voix au bord de la rupture quand elle ne flirte pas, rarement, avec la rage du black metal ou, plus souvent, la profondeur du folk/pagan… Pas de doute, Chtuluminati joue sur les terres d’un heavy rock psychédélique qu’on nomme aujourd’hui stoner. Sur les six titres que comporte Tentacula, son second album, quatre dépassent allègrement les 9′ – et un seul, Transformation, sorte d’intermède incantatoire, ne dure qu’1’12. Chtuluminati nous entraine dans des contrées aussi attirantes qu’inquiétantes sur fond de guitares obsessionnelles, lascives et rugueuses, de rythmes lourds et parfois décousus. Cependant, l’ensemble se tient parfaitement, interpelle et intrigue. Il y a dans cet album des influences variées, allant sans surprise de Black Sabbath à Hawkwind, en passant par le côté aérien de Pink Floyd ou celui plus sombre de Pentagram ainsi que de petites escapades en terres black. Si l’ensemble se veut volontairement oppressant, Tentacula tient parfaitement ses promesses, l’auditeur se trouvant piégé dans les tentacules de la bête. Une bête qui, sans surprise, évoque l’univers Lovecraftien, aussi horrifique (cette déconstruction sonore sur Mantra vient clore les débats) qu’attirant (Cthrl qui pose le décor, sorte de sables mouvants, dans lesquels on s’enfonce au fil des titres sans parvenir à s’en extraire). Tentacula est un album qui mélange les codes, et parvient à mêler des ambiances a priori contre nature. Mais ça fonctionne plus que bien. Pour un second album, la bande montée par le chanteur Devi Hisgen, fondateur et unique membre du projet Marquis, ancêtre de Chtumuminati – Rami Wohl (guitare), Stefan Strausz (basse) et, dernier arrivé, Seth van de Loo (batterie) – parvient à repousser les limites du genre avec des titres aussi longs qu’ambitieux.
France, Rock bruitiste (A tant rêver du roi records, 2025)
Comment ils sont énervés ceux-là! Entre rock barré, punk déjanté et irrévérencieux, rage, colère et bordel volontaire, les Français de //Less ne… laissent guère de place à la tranquillité. Ca speede, ça gueule et ça tabasse sec, mais il y a plus. On retrouve certains gimmicks des 90’s avec des guitares qui couinent et crissent, des rythmiques martelées – aussi bien la basse (deux, en fait, l’une tenue par le chanteur Romain Frelier Borda, l’autre par Adrien Moreau) que la batterie de Matthieu Couffrant – un chant qui vient de loin et un ensemble qui ne vise que la déflagration d’énergie. La surprise vient du fait qu’en réalité il n’y a pas de guitares, les deux basses créant un mur solide et puissant. Au travers de ses 10 titres (ce que contient la version que j’ai reçue dont le livret indique pourtant 12 chansons…), Crawl in the blur se révèle un véritable défouloir, sauvage, brutal et quelque peu hypnotique à la fois.
Aujourd’hui, 20 mars 2025, Metal-Eyes entre dans sa dixième année d’existence!
Depuis bientôt 10 ans, DIX ans, cette aventure a suivi son petit bonhomme de chemin en respectant une ligne de conduite simple : Metal-Eyes, c’est une aventure solo qui se fait au rythme de mes envies, de mes goûts et avec les publications que j’ai choisies. Et depuis tout ce temps, VOUS avez été au rendez-vous, de plus en plus nombreux, et vous avez fait de Metal-Eyes ma fierté. Avec un nombre de connexions toujours croissant – près de 27.000 pour le seul mois de février 2025, un record, des retours toujours encourageants, je ne peux que considérer cette décennie comme un succès personnel, et une fierté.
Ainsi pour célébrer cette longévité Metal-Eyes organise un grand concours: chaque trimestre, jusqu’à la fin du mois de mars 2026, l’un d’entre vous gagnera un lot composé de CD, T-Shirts, goodies, stickers… En fonction des disponibilités, les lots seront différents et il pourra y avoir d’autres gagnants. Le règlement (résumé) est le suivant:
Le concours organisé pour les 10 ans de Metal-Eyes est ouvert à tous, résidant en France métropolitaine. Il est organisé avec la participation généreuse de (clique sur l’image pour en savoir plus) :
Un lot est mis en jeu chaque trimestre entre le 20 mars 2025 et le 19 mars 2026. Une participation par trimestre (même nom, même adresse postale, même date de naissance, même email) sera acceptée. Il ne pourra cependant être remporté plus d’un lot par gagnant sur l’année du concours: ainsi, le gagnant du premier trimestre ne pourra remporter les autres lots mis en jeu par la suite. Chaque lot comporte des CD (dont des versions promo), T-shirts (en fonction des stocks et tailles disponibles), invitations concerts (en fonction des offres des partenaires) et goodies et articles promo divers offerts par Metal-Eyes et ses partenaires.
Pour participer, il suffit à chaque participant d’envoyer, par mail (concours@metal-eyes.com), la ou les réponse(s) à la (aux) question(s) du concours ainsi que ses coordonnées complètes (prénom, nom, adresse postale, téléphone, email et date de naissance – on sait jamais, un cadeau pourrait t’être aussi envoyé pour fêter ça) ainsi que la taille de T-shirt souhaité (inclus aux lots en fonction des disponibilités uniquement) avant la date limite indiquée pour chaque partie du concours
Les lots étant principalement composés de dons des partenaires du concours mentionnés ci-dessus, aucune compensation financière ne pourra être réclamée.
Le règlement complet du concours sera envoyé sur simple demande faite par mail à : concours@metal-eyes.fr
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Concours 10 ans première partie: (les réponses doivent être envoyées avant le 19 juin 2025)
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Question 1: A la date du 19 mars 2025, quel groupe aura le plus fait l’objet d’articles/chroniques/interviews sur Metal-Eyes? indice du 18 avril 2025: il faut aller chercher dans la NWOBHM
Question 2: Quel groupe a accordé (même sans le savoir) sa toute dernière interview à Metal-Eyes? Indice du 18 avril 2025: il faut aller chercher à Châteauroux.
Si plusieurs bonnes réponses aux deux questions sont reçues, le gagnant sera tiré au sort parmi les candidats ayant correctement répondu aux questions et sera directement prévenu par mail ou par téléphone. Le lot sera envoyé par voie postale aux frais de Metal-Eyes.
Après avoir publié en 2020 leur premier album, Severance of serenity, les Hollandais de Nephylim reviennent aujourd’hui, 5 ans plus tard, avec Circuition, un album conceptuel qui traite des cycles de la vie et de la fatalité. S’il se définit comme un groupe de death mélodique, il y a bien plus dans la musique de Nephylim que de la simple brutalité. Après une intro très orchestrale, le groupe nous plonge dans des univers sonores qui alternent entre pagan et folk metal, le tout agrémenté d’un chant – Tim Bosters – guttural propre au death annoncé. Circuition, au travers de ses 7 morceaux, se plait également à naviguer sur les contrées du metal symphonique ou du heavy pur jus. Les guitares de Kevin Van Geffen (également responsable du chant clair) et Ralph Lentkin, ici aériennes et à d’autres moment plus rentre-dedans, sont soutenue par une rythmique (Rens van de Ven à la basse et Martjin Paauwe à la batterie) efficace et puissante. Si musicalement comme visuellement Nephylim ne réinvente pas le genre, on sent que le groupe veut exister au travers de compositions et d’orchestrations très bien mise en place et exécutées et parfaitement produites. Un plus qu’intéressante découverte à suivre sans doute de près – si tant est qu’une suite voit le jour avant 5 ans!
Ils ont la rage, ces Hollandais! Formé en 1999, Zubzero propose un metal hardcore aux relents thrash qui tabasse sévère. Avec Perverseverance, son nouvel Ep, le quatuor explore l’humanité approchant de sa fin (Aftermath) et son avidité financière sans limites (Biopiracy). Le chant hargneux de Ferdinand Wanders dégueule sa rage et sa haine entrainé par les guitares aiguisées rapides, brutales et heavy de Dirk Draaisma. Rythmiquement, Herman Mulder (basse) et Lars Draaisma (batterie) parviennent à proposer des structures speedées et plus foncièrement heavy, parfois presque « doomesques ». Quatre morceaux, quatre ambiancesqui font taper du pied et remuer les cheveux. Produit par WD Glasshouwer (producteur que nous connaissons déjà puisqu’il est vocaliste de Bone Ripper), Perverserance s’écoute de bout en bout sans peine aucune. A (re)découvrir d’urgence par tout amateur de saine brutalité.
Depuis sa formation à Toulouse en 2019, Corporal Punishement propose un death metal speedé, direct et, cependant, empli de nuances. Rien ne sert de tabasser sauvagement, le groupe l’a bien compris. La période de crise sanitaire lui permet de peaufiner son sujet, de stabiliser son line up en 2021 et, après un Ep, The new plague, le groupe revient aujourd’hui armé de ce Inverted demise explosif. Les 11 titres évoquent tour à tour Death ou Morbid Angel, et, si la rythmique (Fabien Wheeler, membre fondateur, et François Bresson, respectivement à la basse et à la batterie) pilonne sévèrement, si le chant d’Alexandre Fischer, également fondateur, est rugueux comme l’impose le genre, Corporal Punishement sais mettre le pied sur le frein pour offrir quelques instants de respiration bienvenus. Ce n’est que pour mieux repartir avec des guitares qui charcutent (toutes deux tenues par Kevin Carrière et Félix Desfrances) . Brutal de bout en bout, ce premier album nous présente un groupe plein de promesses. A suivre, donc.
Ils sont trois. Trois qui veulent simplement se faire plaisir en proposant un rock énervé aux frontières du metal, du grunge et du punk. Au travers des 9 titres de Xplorating fate, son premier album, ObsYdian développe un univers énergique mais assez classique. Les guitares enragées accompagnent un chant (dans un anglais malheureusement difficilement compréhensible) mélancolique et quelque peu torturé. Si Nirvana n’est jamais très loin, ObsYdian dit s’adresser « aux esseulés, aux angoissés, aux écorchés vifs (…) qui cherchent réconfort et combativité« … Ceux qui, comme moi, ne se retrouvent pas dans ces catégories passeront sans doute un bon moment mais au final risquent de ne pas retenir grand chose… La musique d’ObsYdian, si elle n’est ni sombre ni angoissante, déploie cependant une réelle énergie qui mérite de prendre toute son ampleur sur scène.