BLAZE BAYLEY live à Orléans (Blue Devils, le 6 avril 2018)

Est-ce une bonne chose de transiter par un groupe comme Iron Maiden ? Blaze Bayley et sa bande investissent ce soir le Blue Devils à Orléans, un resto rock doté, au sous sol, d’une salle de concerts de 200 places environs. Comme il le rappellera en fin de concert, depuis son départ de la vierge de fer avec qui il n’a enregistré que 2 albums, Blaze a offert 10 disques à ses fans. Mais toujours l’ombre de la vierge de fer plane. Le nombre de T-shirts floqué Iron Maiden est impressionnant, et je suis même surpris de voir un fan vêtu d’un blouson « Trooper beer ». Comment, Blaze peut-il trouver son envergure si ses « fans » ne rapportent son histoire qu’à ses 4 années passées avec Steve Harris ? Il s’en est passé des choses depuis !

C’est un peu réducteur mais au final le gaillard est un forçat de la route et du studio. Il vient d’ailleurs de publier l’excellente dernière partie de sa trilogie qu’il vient défendre ce soir sur scène.

Pour commencer,  avec 45’ de retard, Luke Appleton, bassiste de Iced Earth, propose un set de metal acoustique. Seul sur scène avec sa guitare, une demi heure durant, il propose des extraits de son Ep How does it feel to be alive, dont 3 eyed crow, inspiré par la série Game of thrones, en alternance avec des morceaux revisités d’Iced Earth. Une démarche intéressante que le public apprécie.

Luke remercie à maintes reprises Blaze de l’avoir retenu pour cette tournée européenne de 37 dates et promet de revenir en France, en juin avec Iced Earth, pour un concert en tête d’affiche et un passage à votre « mighty festival », Hellfest. Une prestation sympa et une présence pas si surprenante quand on regarde le line up : le guitariste de Blaze, et son manager, sont également des Appleton…

Blaze Bayley semble ce soir en forme. C’est la troisième fois qu’il joue au Blue Devils, comme le rappellera en fin de soirée, pas peu fier, Hervé, le maître des lieux : 2 fois à Arras et pour la première fois ici, à Orléans.  Les musiciens montent sur scène vers 21h30, tournent le dos au public et Blaze me demande confirmation de la prononciation : « Owléans ? Orléans ! » avant de s’adresser, sans micro, au public « Orléans ! Orléans ! Le show n’a pas commencé ! Tu vois mon bonnet ? Tant que j’ai mon bonnet sur la tête, le show n’est pas commencé ! » hurle-t-il avant de se retourner et d’ôter ledit bonnet. « Maintenant, ça commence » scande-t-il, se retournant en affichant un sourire malicieux…

 

C’est sans surprise Redeemer qui annonce la couleur : ce premier extrait de The redemption of William Black semble déjà connu du public et le quatuor met les turbos en route, s’approchant au maximum du public. Blaze pose la main sur la moindre tête qui se trouve à sa portée, la secouant et la lâchant aussi sec. Tous les 4 sont peu avares de mimiques et grimaces, exagérant le trait tout en délivrant une interprétation remarquable et d’une réelle efficacité.

Rapidement, en début de set, Futureal rappelle le glorieux passé du chanteur, puis, en milieu de set, c’est Virus, nouvel extrait du répertoire maidenien de Blaze qui reçoit l’approbation du public. Personnellement, c’est l’un des morceaux que je trouve vraiment dispensables, l’un des rares qui m’ennuie… Direction une petite bière rapide avant de retrouver la troupe toujours aussi joyeuse.

A l’exception de ses débuts avec Wolfsbane, l’ensemble de la carrière de Blaze Bayley est passé en revue. Soit ce qu’il a pu enregistrer ces 20 dernières années, d’ailleurs, même s’il se concentre sur la trilogie Infinite entranglement. Et il en parle avec respect, de son parcours : « Il y a 20 ans, j’étais avec un superbe groupe appelé Iron Maiden. »  Vivas du public. « J’ai eu l’occasion de visiter plusieurs fois votre superbe pays. Et écrire des chansons avec Steve Harris est une expérience fantastique.  J’ai enregistré 2 albums avec eux. Depuis, j’en ai enregistré 10 autres ! » Une bonne dizaines d’albums en effet, qui, souvent, portent cette marque, cette touche du passage du chanteur dans l’un des plus gigantesques groupes de metal que la terre ait portés.

Forcément, Blaze ne peut faire l’impasse sur ce passé et annonce, non sans humour : « On aime revisiter des chansons du passé. Celle-ci est notre version, si vous l’appréciez, merci, sinon… rendez-moi service : allez boire plus que de raison pour oublier et ne pas en parler ! » The angel and the gambler est en effet relookée, avec brio, et le groupe est rejoint par Luke Appleton qui se saisit d’une seconde guitare. La chanson démarre de manière assez délirante, chaque musicien faisant son show et jouant des coudes pour être devant la scène au « désespoir » de Blaze qui, au fond de la scène, fait mine d’être en rogne,  pour monter en puissance et finir de manière explosive. C’est fun, pas sérieux et simplement rock n roll. Man on the edge, qui suit, est plus direct et proche de sa version originale, puissante et lourde.

Après A thousand years, Blaze annonce que « ça y est ! On a fini. On a fini notre travail ! Vous en voulez encore ? Alors ce que nous allons jouer maintenant, c’est cadeau ! Gratuit, pour vous ! Après le concert, venez nous voir, nous rencontrer au merch ! Ce n’est pas un Meet and greet qu’on fait payer, non, c’est gratuit, parce que c’est comme ça qu’on vous dit merci, parce qu’on vous aime ».  Deux derniers extraits, Infinite entranglement et Dark energy 256, viennent ainsi conclure une soirée fun, simple et chaleureuse offerte par un musicien et un groupe qui, tout simplement, continuent d’aimer ce qu’ils font.

Hervé monte sur scène pour remercier chacun des musiciens et le public auquel il annonce la suite du programme, invitant chacun à revenir. Vous trouverez d’ailleurs toutes les infos sur la programmation ici : http://www.bluedevils.fr/