Interview: TIGERLEECH

Interview TIGERLEECH. Entretien avec Sheby (Chant). Propos recueillis au Black Dog à Paris le 8 juillet 2019

 

Metal-Eyes : Peux-tu en quelques mots raconter l’histoire de Tigerleech ?

Sheby : On a commencé en 2013 avec une première formation, qui a enregistré un Ep en 2014. Après, ça a bougé : Olivier arrive à la batterie en 2015, on compose, Fabien arrive à la guitare au début 2016 et là on avait une structure un peu plus solide, plus compacte. Ensuite, il fallait trouver un bassiste… Gabor, qui est Hongrois, nous rejoint en 2017. On fait un Ep cette même année. Gabor quitte le navire pendant un an, on continue à bosser, et il revient à la fin de l’été dernier. La nouvelle étape, c’est l’album. On avait déjà les morceaux, qu’on a finalisés. Les premiers Ep, c’est, je pense, une démarche normale, pour faire circuler le nom, que les gens écoutent… Avoir aussi un petit truc à vendre. L’album, c’est un peu plus sérieux, c’est la concrétisation.

Metal-Eyes : Tigerleech c’est donc ton bébé. Quelle est la signification du nom du groupe ?

Sheby : C’est une sangsue tigre qui vit à Bornéo, dans l’eau salée. Pas dans l’eau douce. C’est une grosse sangsue noire et jaune, un gros truc qui s’attaque à des crabes…

Metal-Eyes : Votre nom, c’est un peu une déclaration d’intention : vous allez nous coller pour ne pas nous lâcher…

Sheby (il rit) : Peut-être…

Metal-Eyes : D’où aussi la couleur rouge de la pochette, suceur de sang…

Sheby : Non, je ne crois pas. Il y a un mélange de deux animaux différents, mais c’est une interprétation comme une autre…

Metal-Eyes : Quel est ton parcours musical ?

Sheby : J’ai plus de 50 ans, j’ai quelques heures de vol… ca a commencé par mes parents qui écoutaient de la musique, de la chanson française. J’ai deux grand frères qui apportaient aussi de la musique, du yéyé, puis du rock, avec les Beatles, les Stones, puis du Led Zep, Deep Purple… Dans les années 80, mes parents ont bougé sur Renens, à l’époque où la vague punk arrivait en France. Mes frangins ont plongé dedans comme Obélix dans le chaudron et ont monté un groupe punk, les Trotskids, qui a tourné avec un groupe anglais, GBH. Moi, le petit frère, je les suivais, j’allais aux concerts, c’était un peu incroyable, et ce mouvement punk, c’était un truc énorme ! J’ai rejoint plus tard mes frangins à Paris, ils répétaient dans un studio où il avait un groupe mais pas de chanteur. Je leur ai dit « je suis chanteur, engagez moi », et c’est parti !

Metal-Eyes : Un peu comme Ozzy Osbourne qui dit à Black Sabbath « Moi, je chante » !

Sheby : Alors qu’il ne chantait pas ? Voilà, c’est un peu ça (rires)

Metal-Eyes : C’est assez prometteur pour toi…

Sheby : Oui, bien sûr! A l’époque, le batteur ne savait pas jouer, le bassiste non plus, on apprenait sur le tas, et c’était histoire de se défouler. Dans les années 90, je faisais partie d’un groupe qui s’appelait Antalagone (je crois), un peu hardcore, qui est devenu Mass Hysteria. Je jouais avec les gars et Mouss, qui venait nous voir en répète, est devenu le chanteur de Mass Hystéria. Ça, c’est pour la petite histoire.

Metal-Eyes : Tigerleech vient de sortir The edge of the end (Chronique à lire avec ce lien). Que peux-tu en dire pour me convaincre de courir l’acheter?

Sheby : Déjà, faut pas courir, tu risques de tomber… on y a mis notre cœur et nos tripes. C’est un mélange de nos influences, un album avec beaucoup d’énergie, un mélange stoner, metal, des influences hardcore. On a beaucoup travaillé, on a enregistré avec Andrew Guillotin qui est un super ingé son avec qui ça a accroché professionnellement et humainement. Il a bossé avec plein de groupes, The Arrs, des groupes hardcore. Allez déjà l’écouter sur notre bandcamp… On le fait par passion. Nous, ce qu’on aime, c’est les concerts, partager notre musique avec les gens.

Metal-Eyes : justement, vous avez des dates de concerts en vue?

Sheby : Non, rien avant mars 2020, dans le sud de la France, Marseille et Fréjus. On fait tout nous-mêmes, l’album est auto produit, on n’a pas de tourneur, pas de label. Pour l’instant c’est du Do it yourself.

Metal-Eyes : N’importe qui sera interpellé par un titre de chanson : le seul en français masi il est chanté en anglais. Tu vois lequel ?

Sheby : Sexe dur? C’est l’histoire d’un couple qui fait l’amour, ou plutôt qui baise, de façon un peu engagée ; il y a un petit côté pornographique, entre deux adultes consentants.

Metal-Eyes : mais pourquoi avoir choisi ce titre en français, alors que les autres sont en anglais?

Sheby : Justement, je trouvais qu’un titre anglais, Hard sex, Rough sex, ça ne le faisait pas. C’est un clin d’œil pour ne pas oublier qu’on est français. Un peu notre French touch…

Metal-Eyes : A distribuer à Pigalle…

Sheby : Voilà (rires)

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de The edge of the end pour expliquer à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est Tigerleech, ce serait lequel et pourquoi?

Sheby : C’est compliqué… Je pense quand même que ce serait Sandstorm, le premier morceau de l’album, qui est assez représentatif de ce qu’on fait. C’est un peu notre morceau fétiche, on l’a composé il y a deux ans et on ne s’en lasse pas.

Metal-Eyes : Ce qui est plutôt une bonne chose… Si tu devais penser à une devise pour Tigerleech, ce serait quoi ?

Sheby : Euh… « Energie, sincérité et passion. » Je pense que ce sont trois termes qui caractériseraient Tigerleech.

Metal-Eyes : Quelles sont tes autres activités en dehors de la musique?

Sheby : Déjà, j’ai une famille, des enfants, et je travaille. Je travaille dans la musique, sur les concerts. Je suis un peu au fait de ce qu’il se passe. Après, un peu de sport, bricolage. Jardinage, non, parce que j’habite en appartement ! Mais principalement, la musique, j’écoute beaucoup de musique.

 

TIGERLEECH: The edge of the end

France, Stoner (Autoproduction, 2019)

Formé à Paris en 2013, Tigerleech évolue dans un rock stoner, lourd et pas fin – dans le bon sens du terme, s’entend. Avec The edge of the end, son premier album, Tigerleech travaille des ambiances pesante sinon oppressantes. Seul le chant, pourtant puissant, manque de précision. Pour le reste, les guitares saturées laissent une large place aux power chords et la section rythmique bourine sévère. Les gars (Sheby au chant, Fabien à la guitare, Gabor à la basse et Oliv à la batterie) parviennent à diversifier leur propos comme sur ce An experience called life qui mêle guitares claires et hurlantes. Et comment passer à côté d’un titre aussi évocateur que Sexe dur sans s’interroger? Pourquoi ce titre alors que l’ensemble de l’album est chanté en anglais, hein? Tigerleech s’affranchit cependant des codes du genres en incluant diverses influences à ses compos, principalement piochées dans la musique extrême, et le punk n’est pas en reste. Ce qui l’en différencie toutefois, c’est la durée des chansons: sur 10 titres, seul Jungle punk s’affiche crânement, avec 3’30, sous la barre des 5’45. Il semble que le seul objectif des Parisiens soit de proposer un défouloir hypnotique à son auditoire. En l’occurrence, c’est réussi et l’ensemble me rappelle quelque peu Already Salted (d’autres irrévérencieux franciliens légèrement déjantés). Un groupe direct, sans concession, certainement à découvrir sur scène.

RED SUN RISING: Thread

Rock, USA (Razor&tie, 2018)

Forgé dans l’esprit rock US contemporain, un brin stoner, un brin heavy, Thread, second album des Américains (ça tombe bien, pour du rock US…) de Red Sun Rising nous propose 11 morceaux taillés sur mesure pour séduire les radios et le grand public. Fascination se veut légèrement hypnotique, avec ses guitares rageuses et saturées tandis que Left for dead flirte avec une douce bienveillance. Ce qui m’étonne ici, c’est le décalage entre la noirceur des titres (Deathwish, Stealing life, Lonely girls, Evil like you…) et la bonté générale qui se dégage de ce disque. L’ensemble est carré et bien fait, chantant, mais ne présente rien de bien méchant. Un bon moment, en somme, avec des mélodies passe partout, quelques inspirations variées (hispano sur Deathwish, par exemple), des guitares aiguisées un peu partout. Mais ça s’arrête là. Comme je l’ai si souvent lu sur mes bulletins scolaires: « peu mieux faire, doit perséverer »

THE SWORD: Used future

Stoner, USA (Razor & tie, 2018)

Le live paru en 2017 (Greetings from… chroniqué ici même) présentait les Texans assez en forme. Ils reviennent aujourd’hui avec Used future, un disque étonnant à plus d’un titre et au delà de cette pochette qui évoque une œuvre de SF telle Farenheit 451. Car cet album se décompose en 3 parties distinctes: Après un court Prelude, le groupe propose 3 morceaux d’un rock stoner efficace, lourd et envoûtant. Puis, le bien nommé Intermezzo arrive comme un… prélude à un temps plus calme composé également de 3 morceaux plus légers (Sea of green sent la nature, Nocturne sonne comme une BO et le bien nommé Don’t get too comfortable, titre avertissement, revient progressivement vers un rock typé 70’s et psyché). Enfin, le morceau éponyme renoue avec les aspirations rock de la première partie, à la fois saturé, allumé et aérien, suivi de morceaux puissants. Reprise, qui clôt le disque reprend le thème du Prelude. Si l’organisation des morceaux est cohérente, le résultat est quelque peu déroutant. On navigue entre différents univers et je ne parviens pas à lier le tout. Les trois parties sont cependant, séparément, agréables.

BLACK MOTH: Anatomical Venus

Stoner, Royaume-uni (Candlelight, 2018)

Formé à Leeds en 2010, les Anglais de Black Moth nous proposent un troisième album lourd, envoûtant et sombre. Puisant son inspiration autant chez Black Sabbath dans ses aspects heavy que dans Mastodon pour la puissance de feu de sa section rythmique, Black Moth n’hésite jamais, sur Anatomical Venus, à varier les tempi et les plaisirs en s’offrant même quelques divagations psychédéliques. Ca sent légèrement la fumette… Le chant de Harriet Bevan peut être aussi sec que séduisant, les guitares de Nico Carew et Jim Swainston sont saturées en diable et la section rythmique tenue par Dave Vachon (basse) et Dom McReady (batterie) rappellent les plus furieuses heures d’un Black Sabbath ou, plus récemment, Red Fang. Sisters of the stone, hypnotique, fait mouche dès la première écoute et m’impressionne. M’ensemble, d’ailleurs… Rien n’a ici été laissé au hasard, et chaque morceau fait son petit effet. Inconnu jusqu’àlors à mes oreilles, Black Moth est une des grosses surprises de ce début d’année.

THE SWORD: Greetings from…

Stoner, USA (Razor & Tie/Spinefarm, 2017)

The Sword, c’est qui? Encore un groupe texan. Formé à Austin en 2003, The Sword, est un quatuor furieux (composé de JD Cronise au chant et à la guitare, du gruitariste Kyle Shutt, du bassiste Brian Ritchie et du batteur Santiago Vela II) déjà responsable de 6 albums  qui publie aujourd’hui son tout premier témoignage live, Greetings from…

Greetings from…, ça donne quoi? Profitant de sa tournée en compagnie d’Opeth, The Sword enregistre les 9 titres de Greetings from… sur diverses dates. Saturées, les guitares crachent le feu, évoquant souvent, sans surprise, Black Sabbath (The chronomancer 1: Hubris), ou plus proche de nous, la vague stoner. C’est lourd, parfois trop saturé pour tenir la distance, mais le groupe est au top de sa forme et a envie de s’amuser en foutant un peu le bordel tout en se faisant par instant simplement irrésistible (Maiden, mother & crone). Le public est réceptif et clame son approbation. Séance de rattrapage pour qui ne connait pas le groupe, trop rare en nos contrées…

Note: 7,5/10

Sortie: le 5 mai 2017

7 WEEKS: A farewell to dawn

7weeks-2016France, Stoner (Overpowered records, 2016)

Sombre. Oppressant. Deux adjectifs assez faciles pour définir le nouvel album des Français de 7 weeks. Une première écoute qui en nécessite un peu plus pour découvrir toutes les richesses de ce A farewell to dawn. Voici un album qui passe par différentes couleurs, plusieurs tessitures et émotions. S’il commence lourdement, dans une pure tradition stoner, avec King in the mud, on sent une touche de romantisme mélancolique sur The ghost beside me avec ses guitares aériennes et ses passages évoquant tant Bowie que Pink Floyd. Ohka, un court instrumental, précède un Kamikazes qui démarre avec grâce avant de monter en puissance. Broken voices, plus virulent, se rapproche d’une des influences de 7Weeks, Queens Of The Stone Age dans sa construction et son break halluciné. Le titre éponyme, un second instrumental, semble inspiré par un Vangelis perdu dans la nature. Là encore, la mélancolie s’installe. January, que vous pouvez découvrir en vidéo, très ambiancé, est tel un arc en ciel sombre, tout en nuances. A well kept secret et Knots viennent puissamment conclure ce disque à la fois intrigant et prenant; Car A farewell to dawn fait partie de ces albums d’un accès peu évident mais dont on a rapidement du mal à se défaire.

Interview: 7Weeks

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Entretien avec Jérémy Cantin-Gaucher (batterie) Propos recueillis à Paris le 19 octobre 2016

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C’est au Hard Rock Cafe de Paris que les fondateurs de 7Weeks, formation stoner de Limoges qui publie le superbe A farewell to dawn, se sont arrêtés. Jérémy a reçu Metal Eyes pour tout nous dire, et parfois se faire l’écho de nos questions, sur ce nouvel album bientôt chroniqué. Interview express.

Metal-Eyes : Comme c’est la première fois que nous nous rencontrons, peux-tu me raconter l’histoire de 7Weeks qui a déjà quelques albums à son actif?

Jérémy : 7Weeks est un groupe que nous avons formé en 2006. On a vraiment commencé à tourner en 2007, 2008, on a sorti… 3  albums, celui-ci est le quatrième, 2 Ep, on a beaucoup tourné en Europe, en festivals. On a fait pas mal d’affiche, et c’est un groupe de rock, heavy rock.

Metal-Eyes : J’ai pu écouter votre dernier album qui est un disque sombre, sans être oppressant, qui rentre dans la catégorie stoner. Comment, pour quelqu’un qui vous découvre, décrirais-tu 7Weeks ?

Jérémy : Pour quelqu’un qui découvre 7Weeks? Pour faire vite, c’est un mix entre Queens Of The Stone Age, Nine Inch Nails et David Bowie. Pour faire très vite…3 influences assez importantes et diversifiées.

Metal-Eyes : Comment décrirais-tu votre évolution entre les deux derniers albums, Carnivora et A farewell to dawn ?

Jérémy : Que s’est-il passé ? Déjà, ce dernier album, on l’a fait entièrement à deux, avec Julien. D’un point de vue texture, on a poussé un peu plus loin l’utilisation des claviers, on est parti dans une utilisation un peu plus synthétique, contrairement aux claviers de Carnivora qui étaient plus de type Hammond, plus vintage, roots – même s’il y en a un peu dans  le dernier album. L’évolution ? Pour moi, ça suit son cours, en fait. Ce qui était déjà dans Carnivora a été amplifié au niveau des textures et en même temps, ça va droit au but.

Metal-Eyes : Y a-t-il des choses que vous avez préféré retirer parce que ça ne vous correspond plus ?

Jérémy : Des choses qu’on a retirées parce que ça ne nous correspond plus ? Je réfléchis… Il y a des choses sur lesquelles on ne s’est pas limités, en tout cas : au niveau des ambiances, on est partis à fond.. On n’a pas fait… Non, justement, on ne s’est pas limités. Je pense que la musique est encore plus personnelle que sur Carnivora.

Metal-Eyes : Et les paroles aussi, j’ai l’impression…

Jérémy : Et les paroles aussi. Il y a eu un gros travail sur le chant en studio, aussi. Oui, je pense qu’il est encore plus personnel. Ça a toujours augmenté au fur et à mesure des albums. Il y a un album qui est très important aussi, c’est celui du ciné concert, avant Carnivora . Un album très ambiant, qui a ouvert plein de portes, qui a permis l’arrivée des claviers.

Metal-Eyes : Pourquoi avoir enregistré A farewell to dawn à deux ? Et demi, si on compte Francis Caste…

Jérémy : Et il y a Shanka, aussi, François Negret, qui a fait beaucoup de claviers, de programmation, et qui a participé au titre January, A farewell to dawn. Pourquoi on l’a enregistré à deux ? Parce qu’on s’est retrouvés à deux, il y a eu des changements de line-up. Le clavier qui était avec nous depuis 2011 a arrêté en 2015 pour se consacrer à sa famille. Du coup, on s’est vraiment recentrés à deux, puisqu’en plus, on ne tournait plus, chose qui ne nous était pas arrivés depuis 8 ans. On s’est vraiment concentrés, tous les deux, dans le local, à maquetter. On s’est recentrés sur la colonne vertébrale pour cet album.

Metal-Eyes : Pourtant, vous allez de nouveau tourner, avec un nouveau line-up. Qui le compose,d’ailleurs ?

Jérémy : Un nouveau line up qu’on va espérer stable pour la suite. Il y a Gérald à la guitare, et PH à la guitare, aux claviers et backing vocals.

Metal-Eyes : Vous avez decide de travailler avec Francis Caste. Pourquoi ce choix ? En matière de hard rock en France, il devient un incontournable…

Jérémy : Justement, on avait entendu quelques-unes de ses productions, que ce soit sur Hangmans Chair ou Bukowski, Kickback, dans un autre registre. On l’a appelé, on a parlé au téléphone et le courant est vraiment passé. Musicalement, on était sur la même longueur d’ondes. Il s’est avéré que ça s’est confirmé en studio où la collaboration s’est très bien passée, on s’est très bien entendu.

Metal-Eyes : Ce n’était donc pas une collaboration à distance ?

Jérémy : Ah, non, non. On a vraiment passés 10 jours avec lui, puis on est revenus une semaine pour mixer l’album et le finaliser.

Metal-Eyes : 7 semaines, on en parle en ce moment car c’est le début des vacances, c’est le temps recommandé pour les enfants à l’école. Votre nom de groupe, c’est parce que vous êtes profs dans la vraie vie ?

Jérémy (rires) : Ah non, absolument pas… On est musiciens dans la vraie vie !

Metal-Eyes : Pourquoi ce nom de 7Weeks, alors ? Quand on fait des recherches, on tombe sur sur vous soit sur des infos sur la grossesse…

Jérémy : Sur YouTube, on trouve des nanas qui se prennent en photo, ou sur des petits chiens…Pourquoi, 7Weeks ? Déjà tu le vois, ça fait un super logo qui est bien équilibré, et au tout début du groupe, on a hésité entre plusieurs noms : on a failli s’appeler Stone Train… J’aime bien ce côté en relation avec une date, une période, et c’est en même temps intemporel. Cette musique est intemporelle, très influencée par les 90’s et c’est complètement d’actualité. Et j’aime bien le fait d’avoir un chiffre dans le lot… Après, pourquoi on s’appelle comme ça précisément ? Ça fait un petit moment, ce nom-là a fait écho…

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de A farewell to dawn pour expliquer ce qu’est aujourd’hui 7Weeks, ce serait lequel et pourquoi ?

Jérémy : Ce serait lequel et pourquoi… Euh… Bonne question.

Metal-Eyes : Une qui vous distingue… Si tu veux expliquer à quelqu’un qui vous êtes, tu veux convaincre quelqu’un d’écouter votre album, ce serait avec quel titre ?

Jérémy : Un seul titre à mettre en avant ? Disons January, qui va sortir en clip.Les claviers sont très présents, modernes et en avant. C’est quelque chose qu’on n’avait pas développé autant sur les précédents albums, et je trouve les textes et l’ambiance intéressants. Pour moi ça résume bien : heavy, lourd, mid tempo, avec ces ambiances synthétiques… et c’est un morceau que tu peux aussi jouer avec une guitare folk.

Metal-Eyes : Comment vous distinguez-vous par rapport au reste de la scène française actuelle?

Jérémy : Comment on se distingue? Peut-être par le fait qu’on est allés explorer, depuis le Ciné concert où on s’est tout permis, des textures variées. On a plus de morceaux ambiants, des ambiances… Comment dire ? On n’a pas un son 70’s qui est très à la mode en ce moment, on ne l’a jamais eu, jamais cherché à l’avoir… On a un son heavy, qu’on veut moderne, tout en ayant, dans nos compositions, des références à des choses très blues. Ça vient de là, Julien vient de là. Des inspirations d’écritures qui viennent des 70’s mais, du moins on l’espère, qui sont mises en forme avec un son beaucoup plus moderne grâce aux claviers, aux ambiances et la production, qui a été faite avec Francis et que je trouve très moderne.

Metal-Eyes : Quels sont vos projets de tournée ?

Jérémy : On a quelques dates d’ici la fin de l’année, à Nancy, Paris, chez nous à Limoges, mais on se concentre aussi, avec un tourneur sur 2017 qui sera vraiment le gros de la tournée. Début 2017 on annonce un paquet de dates.

 

 

Photo de la semaine: ORANGE GOBLIN

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Je ne suis pas spécialiste d’Orange Goblin, loin s’en faut. Cependant, l’avantage d’un festival est de pouvoir y voir et découvrir de nombreuses formations. J’avais entendu parler des stoners anglais, et était donc curieux de les découvrir live. Ce fut chose faite lors du Hellfest 2015, et le bouffon orange s’est ici transformé en extra terrestre. J’avais réglé la vitesse à 1/200 de seconde et la sensibilité à 800 ISO. Lorsque j’ai déclenché, toute cette lumière a créé cette surexposition, heureusement contrastée par l’ombre du bassiste, offrant ce résultat inattendu et accidentel. C’est ce qui fait aussi une grande partie de la magie du spectacle vivant.