Norvège, Folk (Sony music 2020)
Cinquième album de Wardruna, projet folk de Einar Selvik et de Lindy-Fay Hella, Kvitravn nous emporte de nouveau dans un univers à la fois sombre et lumineux. Navigant sur une vaste étendue d’eau, les 11 titres évoquent tour à tour mélancolie, joie, tristesse et bien-être. Utilisant des instruments traditionnels ou créés pour l’occasion, chacun des morceaux, chanté à deux voix, développe son propre univers sonore tout en conservant ce trait d’union qui évoque le folklore de peuples tribaux. « Peuples » au pluriel, oui, car si l’esprit nordique des vikings traversant les océans sur leurs drakkars est omni présent, certains passages évoquent également les indiens d’Amérique dansant autour d’un feu en évoquant leurs dieux ou encore les cérémoniaux avec mère nature telles qu’imaginées (pas tant que ça) par Cameron dans son film écolo Avatar. Des univers finalement pas si éloignés quand on y pense… Avec, en fil conducteur, repère de tout un chacun, ce corbeau tour à tour lumineux et sombre. Enregistré sur une longue période, entre 2009 et 2020, Kvitravn, présenté en fin d’année par un Einar perturbé par le fait « étrange de jouer pour des personnes sans visage », s’écoute d’une traite, sans lassitude. Le mariage des voix d’Einar et de Lindy-Fay fait à nouveau des merveilles, entre profondeur et légèreté. Le ton, grave et solennelle, est en parfaite harmonie avec Gaïa, mère nature, le chant mixte est tout à la fois relaxant et apaisant. Un feu de camp, du calme et de la méditation, c’est un bon remède par les temps qui courent.