HELLFEST 2018: You can’t control it – Partie 1

C’est pas possible! Ça ne s’arrêtera jamais… Le Hellfest réussit, année après année, à nous faire vibrer, sans que ne pointe l’ombre d’un fléchissement. Quelle fête, mais quelle fête vous nous avez concoctée ces 22, 23 et 24 juin! Même si – a priori – la journée du samedi m’attirait moins, et, par voie de conséquences, celles du vendredi et du dimanche ont été très occupées, le week end est passé à une allure folle. C’est simple, je ne me suis accordé dans le planning qu’un vrai « long » moment de pause au milieu du week end. Et bien que devant quitter les lieux juste après le concert – dantesque – d’un Iron Maiden en pleine forme, nous sommes rentrés bien rincés. Mais commençons par le commencement, voulez-vous?

Cette année, j’ai décidé que le mot d’ordre à Clisson serait « plaisir ». Pas de course effrénée, des concerts en entiers, du fun et du soleil. Bon, ce dernier, nous sommes d’accord, je n’ai pas la main, mais espérons qu’il soit là!

Pour commencer, je décide de rallier Clisson plus tôt, afin de pouvoir tranquillement faire ce que nous n’avons pas encore eu l’occasion de faire: du tourisme. Visiter cette petite bourgade médiévale afin de sortir du contexte purement festivalier avant de s’enfermer trois jours durant avec le bruit et la fureur, les amis aussi, surtout, qui font notre univers.

Mais avant de partir, deux choses d’importance capitale à régler: le paquetage et le running order. A priori, ça va encore être une année casse-tête, surtout les vendredi et dimanche. Le samedi m’attire moins, mais je constate que la répartition des genres diffère cette année: si les grosses tête d’affiches sont naturellement prévues sur les 2 mains stages, la Warzone accueille de sympathique formations glam/punk. Il va donc falloir encore soit sacrifier certains concerts pour profiter pleinement des autres ou alors se taper des kilomètres de randonnées entre Main et Warzone…  On verra bien!

Après avoir garé la voiture en début d’après midi, nous allons récupérer nos bracelets et un premier constat s’impose: je n’ai jamais vu autant de monde attendre pour pouvoir entrer. La file s’étend sur des centaines de mètres avant de se transformer en une masse humaine jamais vue. On le sait depuis quelques temps qu’il est complet ce Hellfest, mais quand même, autant de monde à l’entrée, je me demande si les portes de l’enfer se sont ouvertes… Peu importe, ce monde a quelque chose de rassurant!

Comme prévu, nous allons flâner dans les rues de Clisson, visitons le centre ville dont les halles et bars sont déjà emplis de metalleux attablés devant une bière. Clisson est une charmante bourgade, décorée aux couleurs du Hellfest, et donne envie de revenir passer un week end au calme afin de pouvoir visiter ses vieilles pierres. Pour l’heure, dîner et dodo avant d’attaquer nos 3 jours d’enfer.

VENDREDI 22 JUIN

Ce matin, le réveil est difficile. Le soleil est radieux, mais un vent froid souffle fort. Et pour la toilette version camping, c’est pas génial. Mais, allez, la perspective de voir Malemort ouvrir ce 13ème Hellfest est réjouissante, alors, direction le fond du jardin – repensé avec un parterre en dur, ce qui évite les tempêtes de sables lors de circle pits – où une foule commence à se faire dense devant la Main2.

Axant son set principalement autour du splendide Balltrap, Malemort se donne à fond. Les Ball trap, Madame, Mille regards ou Cabaret Voltaire passent le test de la (grande) scène à merveille. Et comme me le confiera le groupe le lendemain, c’est une véritable préparation sportive que le groupe a suivie, sans une goutte d’alcool pendant 10 jours, afin d’aborder cette scène au mieux. Visiblement, le public était conquis et ravi. une très belle entrée en matière!

Malemort

Le site a été légèrement repensé, les équipes de Monic la Mouche ayant rajouté une sphère fumante et quelques décors. Surtout, l’orga a pensé à créer une file d’attente devant chaque stand de merch. Finie la foire d’empoigne, même si l’attente est toujours aussi longue. Le soleil et la chaleur aussi ont été pris en compte, une nouvelle attraction trouvant place face à la grande roue: deux portiques d’où tombe une douce douche rafraîchissante!

Mos Generator, qui a remplacé au pied levé Electric Mary, démarre son set avec un Lonely One Kenoby aux faux airs de Overkill. Le trio dispense son rock direct et efficace avec la simplicité qui convient et délivre un set de 5 titres – trop court… – tous aussi efficaces, forgés au son des Motörhead ou AC/DC. Du heavy rock pur jus qui passe très bien!

Mos Generator

Si j’ai toujours eu du mal à accrocher avec Bukowski, sans doute leur prestation me donnera-t-elle un autre sentiment. C’est franc et direct, et les Français balancent la sauce avec bonheur et concentration. Un peu trop sans doute, mais là encore le set se déroule bien. Je n’accroche toujours pas, mais scéniquement, ça bouge!

Bukowski

J’ai toujours soutenu le metal français, alors un petit tour sous Altar s’impose afin de voir ce que donne Misanthrope live. Techniquement, il n’y a rien à dire, les Misanthrope necromancer, 1666, théâtre bizarre et autres Batissteurs de cathédrales sont parfaitement interprétés. Seulement, j’ai l’impression que les musiciens restent statiques, concentrés sur leur jeu. Même SAS de L’Argilière, dans ses interpellations publiques, est dans une certaine retenue. Le public cependant n’en tient pas rigueur, reprend ces classique du death metal français.

Misanthrope

AC/DC ne viendra pas au Hellfest. Du moins, pas le AC/DC qu’on souhaiterait. Pourtant, on n’aura jamais entendu autant de titres des Australiens que durant ce week-end. Chris Slade, ancien batteur de la bande à Angus vient avec sa formation pour une représenttaion d’une quarantaine de minutes. S’il est étonnant de voir The Chris Slade Timeline commencer et terminer son set par des titres de lère Bon Scott, donc avant l’arrivée du batteur au sein d’AC/DC (Dirty deeds done dirt cheap puis Riff raff et Highway to hell), le public s’en fout. C’est ce qu’il attend. Le chanteur est d’ailleurs un clone de Bon, ce qui facilite la tâche! A revoir en show complet qui donne l’opportunité de jouer plus que du AC/DC (principalement) et un titre de Gary Moore ou Pink Floyd.

The Chris Slade Timeline

Parlez d’un super groupe! Sons Of Apollo a une belle place sur l’affiche alors que le groupe ne s’est formé il n’y a qu’un an à peine sous l’impulsion de Mike Portnoy. Forcément, cette brochette (Ron Thal à la guitare, Jeff Scott Soto au chant, Billy Sheehan à la basse et Derek Sherinan aux claviers) attire une foule conséquente qui savoure le heavy prog de la formation. Carré au possible, Sons Of Apollo, malgré quelques moment franchement trop progressifs, recueille les suffrages haut la main.

Sons Of Apollo

C’est il y a 10 ans jour pour jour que Rose Tattoo a joué pour la première fois (et unique jusqu’à aujourd’hui) au Hellfest. Alors, oui, la formation a subi les outrages du temps qui a emporté nombre de ses membres d’origine mais qui bouderait le plaisir de voir enfin Angry Anderson live? pour moi c’est une première alors pas question de rater une minute de ce show sobre, efficace et haut en couleurs. Le rock n roll simmple des Tatts fait simplement des merveilles, et les classiques (Rock n roll outlaw, Nice boys don’t play rock n roll) font définitivement partie des incontournables du genre. Angry Anderson est souriant et taquin, et sirote tranquillement entre deux couplets. « Liberté, mes frères et sœurs, liberté » répète-t-il alors qu’un problème technique apparait bien vite réparé. Le seul incident de ce set comme on aimerait en voir plus souvent. C’est ça, la force du vrai rock’n’roll! POurvu qu’il ne faille pas attendre encore 10 ans avant le retour des Tatts en France (OK, ils seront tête d’affiche du festival de Raismes) pour une tournée en salle!

Rose Tattoo

Je zappe Converge pour me rafraichir avant de filer voir l’une des vedettes les plus attendues du festival: Joan Jett and the Blackhearts investissent la Main 1 pour 50 minutes de « bon vieux rock’n’roll. Souriante (une constante chez les anciens, semble-t-il!), la mamie du rock continue d’en imposer. Là encore, les plus jeunes pourraient en prendre de la graine! Même si la plus grande partie du public n’attend qu’un seul morceau, quel plaisir d’écouter Victim of circumstances, Bad reputation ou Love is pain. Joan a d’ailleurs tôt fait de rallier tout le public en le faisant chanter les irrésistibles Yeah, oh yeah de Cherry bomb, hit des Runaways et second morceau de sa setlist. Bien sûr, dès les premières notes de I love rock’n’roll (reprise de The Arrrows) c’est tout un parterre qui chante et danse à l’unisson. Deux morceaux suivent et c’est déjà fini! On en redemande.

Joan Jett and the Blackhearts

Un petit décrassage d’oreilles s’impose, alors direction Messugah. C’est brut de décoffrage, mais franchement pas mon truc bien que franchement carré et puissant. Les connaisseurs visiblement apprécient, tant mieux! Pause bière, la seconde seulement de la journée…

Messugah

Avec le superbe Walk the earth, son dernier album en date, il semble normal de retrouver Europe à Clisson. Et comme lors de son passage en 2013, les Suédois mettent de nouveau le feu. Ouvrant avec le morceau titre de son dernier né, Joey Tempest et sa bande font le choix de la sobriété pour mieux monter en puissance. en faisant chanter le public dès Rock the night et en répétant l’opération à plusieurs reprises, il se le met carrément dans la poche. Même si on peut regretter un certain manque de « folie », le show est intense. Un autre grand moment de cette première journée!

Europe

Certains vont hurler au scandale, mais je ne me suis jamais intéressé à la carrière de Steven Wilson, que ce soit avec Porcupine Tree ou en solo. Je suis son concert de loin, et même si on ne peut remettre en cause la qualité de ses compos, ça reste trop prog pour moi. Visiblement pour d’autres aussi, le public étant moins dense qu’on aurait pu s’y attendre. Wilson termine d’ailleurs son set avec 5′ d’avance. Un signe?

Hollywood Vampires

Sa venue a été annoncée partout, et le message est bien passé tant on peut croiser aujourd’hui un grand nombre de spectateurs déguisés en pirates. Johnny Depp à Clisson, pour un concert avec Hollywood Vampires, ça, ça attire du public. Des fans de l’acteur, mais aussi ceux d’Alice Cooper ou de Joe Perry, également à bord du navire. Démarrant le set avec un titre original, I want my now, très rock, chantant et groovy, le groupe continue avec une belle palette de reprises, tant des groupes respectifs des musiciens (School’s out, I’m eighteen, Sweet emotion) que d’autres (Break on through (to the other side) des Doors, The Jack d’AC/DC ou Ace of spades de Motörhead parmi d’autres) pour un florilège rock n roll simple et direct. Ok, mais alors, Johnny Depp, ça le fait? Ben, on sent le gaillard mal à l’aise, peu habitué qu’il est à se produire sur une scène face à des dizaines de milliers de personnes. Mais il fait le job, en père tranquille sur la réserve. Le point d’orgue de ce concert fut lorsque je sortis du pit photo et que je rangeais mon matériel. Un photographe s’approche de moi et me demande: « au fait… Johnny Depp, c’était lequel? »

Hollywood Vampires

Je zappe Stone Sour afin d’aller dîner et revenir pour assister à l’unique concert français que Judas Priest donnera en France cette année. A vrai dire, je n’en attends pas grand chose. Si la scénographie est splendide (décors et lumières) et la setlist irréprochable (hors Turbo lover dont je me passerai bien, et j’aurai bien pris un Screaming for vengeance ou un Electric eye… ça n’engage que moi) , si la paire de fretteurs composée du désormais ancien Ritchie Faulkner et d’Andy Sneap – qui remplace Glenn Tipton – apporte une certaine énergie, le reste est sans surprise. Dès après Grinder Rob Halford, en voie, tient son habituel discours: « The priest is back! Are you ready for some Judas priest style heavy metal? Are you ready? » et arpente la scène robotiquement. Sans doute la tonne de vêtements qu’il porte le gêne-t-elle, mais ce show ressemble aux autres, Ian Hill reste scotché à son mètre carré agitant sa basse…. De beaux décors , mais une attitude et un discours identiques. Je quitte le site sur un sentiment mitigé, celui qu’il est sans doute temps pour Judas Priest de prendre véritablement une retraite méritée.

Cette première journée nous a offert son lot de rock n roll oldie, et de metal. J’ai fait le plein de satisfaction grâce à Rose Tattoo, Joan Jett, Europe, Mos Generator et Malemort, et attends la suite demain, même si la journée sera – a priori – moins chargée. A suivre…