Rencontre avec Michel (guitare). Propos recueillis à Paris, le 6 juin 2016
Après avoir découvert le très enjoué Voices, leur dernier album, Syr Daria dans sa totalité est descendu à Paris pour en assurer la promotion. Entre grèves des transports et inondations, nous avons réussi à réaliser une interview version express !
Metal-Eyes : Peux-tu rappeler l’histoire de Syr Daria pour ceux qui vous découvrent avec Voices, votre dernier album ?
Michel : Syr Daria s’est réuni en 2007, et le line-up est stable depuis. Thomas, l’autre guitariste et moi travaillions de notre côté, on a rejoint le batteur, et ensuite Guillaume, dit « Will », s’est joint à nous en tenant la basse et en assurant le chant.
Metal-Eyes : Vous venez d’où ?
Michel : On vient d’Alsace, du Haut Rhin, vers Colmar.
Metal-Eyes : Y a-t-il eu des moments importants qui ont marqué la carrière du groupe ?
Michel : On a assuré la première partie de Scorpions en 2011, à la foire aux vins de Colmar. On a eu cette opportunité après la sortie de Circus of lives, un album qui, au départ, n’était pas destiné à être distribué, on voulait simplement faire un 4 titres. Vendre le groupe pour pouvoir démarcher. Finalement, on en avait 7, on a enregistré, on a été distribués via Brennus et, de fil en aiguille, c’est cet album qui nous a servi à présenter le groupe et a fait qu’on a pu être choisis. C’est le gros concert, parce que, 10.000 personnes, je ne pense pas qu’on ait l’opportunité de le revivre.
Metal-Eyes : Quelle est la signification du nom du groupe ?
Michel : C’est un fleuve qui se trouve en Asie, en Ouzbékistan, et qui alimente la mer d’Aral. Je trouvais que ce nom sonnait bien. Un fleuve, c’est aussi le symbole, d’échange de vie, de guerre, aussi parce que ce n’est pas souvent pacifique. Et c’est la limite l’Orient et l’Occident.
Metal-Eyes : Pourtant, il n’y a pas beaucoup d’influences asiatiques dans votre musique…
Michel : Non… Il y a quelques influences orientales sur certains morceaux, par ci, par-là, comme sur Syr Daria. Ça reste a priori du metal. Je dis a priori, parceque c’est toujours difficile de dire soi-même ce qu’on fait. On se réfère beaucoup aux chroniques finalement : il y en a qui disent que c’est du heavy, thrash mélodique, d’autre que c’est rock… Ce ne sont que des étiquettes…
Metal-Eyes : En écoutant l’album, on se rends compte qu’il y a un point important dès le départ, c’est cet esprit de cirque et de clown. Quelle importance a le cirque – ou le clown – dans vos parcours respectifs ?
Michel : Le clown vient du premier album, et surtout du morceau Circus of lives. On est parti sur le thème du clown parce qu’en discutant on s’est dit « c’est vrai, dans nos vie, dans la musique, dans nos boulots respectifs on tient un rôle. » On joue souvent un rôle comme dans un cirque, chacun joue son rôle et finalement il y a un côté un peu schizophrénique dans nos vies. On a pensé au clown, Ca, Stephen King – le chanteur est très fan de toute cette symbolique. On est partis là-dessus et on a gardé un peu. Maintenant, avec le second album, on l’a un peu effacé, même si c’est sous-jacent, on arrive à le voir sur la pochette. C’est un Rorschach, le nouvel album a des thèmes un peu plus psychologiques avec Voices, des petites voix intérieures… On a un peu évincé le clown, mais il reste sous-jacent.
Metal-Eyes : S’il y a un titre que tu devais retenir de Voices qui vous représente, ce serait lequel ?
Michel (Pensif) : Qui nous représente ? C’est difficile à dire… On est vraiment un groupe qui compose ensemble. Ce n’est pas très objectif, mais je dirais… peut-être Walk with the dead. Peut être.
Metal-Eyes : Pour quelle raison ?
Michel : Il me touche plus particulièrement, mais il touche l’ensemble des membres du groupe. On apprend des autres, on continue d’avancer avec leur mémoire, même s’ils sont partis. C’est un morceau qui allie plusieurs influences, un peu progressif, des passages un peu plus thrashisants… Je crois pouvoir parler au nom de tous, on ne renie aucun morceau et on compose ensemble, même si Thomas et moi amenons la majorité des idées mais les morceaux se concrétisent ensemble. C’est un travail d’équipe, c’est pour ça qu’on met du temps.
Metal-Eyes : Un groupe de rock, qui plus est hard rock/metal, c’est un groupe qui vise également la scène. Avez-vous des projets pour soutenir Voices ?
Michel : On est en train de travailler dessus, avec quelques choses à la rentrée. On a une date le 24 septembre à Grenoble, une autre dans l’est en septembre, et quelque chose va se signer pour juillet… On n’a pas de tourneur, on fait tout nous-mêmes, et ce n’est pas évident. Il est clair que si on travaille avec Replica c’est pour avoir plus d’exposition et de visibilité, pouvoir s’exporter.
Merci à Roger Wessier pour le coup de speed