Interview: RAVENEYE

Entretien avec Oli (chant, guitare), Aron (basse) et Adam (batterie) de RavenEye. Propos recueillis à Paris (La Flèche d’Or) le 3 octobre 2016

C’est au Hellfest que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. RavenEye fait partie de ces jeunes formations inspirées par les 70’s au talent très prometteur. C’est à l’occasion de leur passage à Paris avec ouverture du concert de Zodiac (cf. le live report du concert) que nous avons retrouvé les anglais, détendus et heureux d’être là.

SONY DSC

SONY DSC

Metal-Eyes : Comment allez-vous depuis le Hellfest?

Oli : Super bien! Ça a été assez dingue, tout ce qu’il s’est passé… l’album est sorti. On attendait qu’il sorte avec impatience. Il était déjà prêt lors du Hellfest et, en fait, ça a été notre principal sujet de conversation : comment on veut le sortir, quand… Notre sujet principal, même depuis que nous avons pris la route avec Zodiac.

Metal-Eyes : L’album est maintenant sorti. Que m’en diriez-vous pour me convaincre de l’acheter ?

Oli : Tu aimes la bonne musique ? (Rire général) Si tu veux simplement écouter un album de classic rock, eh bien, il s’agit de trois musiciens qui jouent, sans trop en faire. C’est un disque honnête, avec plein de choses différentes. On voyage beaucoup, il y a beaucoup d’histoires… Je pense que, en tant que groupe, nous devons avoir une identité. Nous n’avons aucune envie d’avoir, sur un même album, 5 chansons qui sonnent comme des hits. Chaque chanson a sa propre identité et c’est un choix. C’est un voyage que tu dois faire du début à la fin. Tu sais, nos albums préférés sont des disques comme SuperNine, des invitations au voyage.

Metal-Eyes : Quelque chose à ajouter?

Aron : Tout ce qu’il a dit…

Adam : Je suis d’accord. Un voyage musical.

Metal-Eyes : Notre rapide rencontre au Hellfest ne nous a pas vraiment permis de beaucoup discuter. Pouvez-vous me dire quelle est votre parcours musical ?Y avait-il de la musique chez vous, vos parents étaient-ils musiciens ?

Oli : Mon père a toujours joué de la guitare lorsque j’étais enfant, mais je n’ai jamais vraiment accroché. Ça me fatigait d’en jouer à l’époque (rires) ! Il fallait toujours rentrer tard des cours… Et j’ai découvert Hendrix, celui qui m’a vraiment  donné envie. J’ai commencé à jouer du Hendrix à 12 ans et depuis… je n’ai jamais arrété de jouer. Je dois vraiment le remercier.

Metal-Eyes : Tu as eu le soutien de tes parents ?

Oli : Oui, totalement, ils m’ont toujours soutenu, ils ont été extraordinaires.

Aron : J’ai commecé assez jeune, à l’école. J’ai débuté avec la trompette, et la basse est venue lorsque j’étais à l’université, où j’étudiais le jazz. J’ai commencé à jouer du rock, ce que j’ai vraiment adoré, et n’ai jamais arrêté depuis… Je n’ai pas vraiment été influencé par ma famille, ça vient plutôt de nulle part, en fait. Il n’y avait pas de musiciens dan sma famille.

Adam : Aucun de mes parents n’est musicien mais ils ont toujours aimé la musique. Ma mère m’a transmis pas mal de ses goûts musicaux, comme Queen, the Faces et des choses du genre . J’ai fgrandi avec ça. Je me suis mis à la batterie vers 13 ans, j’ai pris une paire de baguettes et j’ai commencé à jouer sur mon oreiller et des coussins dans ma chambre. Et depuis les 7 dernières années, j’ai passé mon temps à frapper des trucs…

Metal-Eyes : J’ai pu écouter Nova, votre premier album, et il semble que vous soyez très influencés par le rock des 70’s, mais également par des sonorités plus modernes. Quels groupes avez-vous déversés dans cet album ?

Oli : Je ne sais pas vraiment… Des choses comme Soudgarden, Queens Of The Stone Age, des groupes des années 90. En tant que guitariste, j’aime Zeppelin, Jimi Page, Black Sabbath et cette période, mais je pense que lorsqu’on compose, il faut vraiment trouver comment s’intégrer, est-ce que ça sonne bien, mauvais ? On a écrit 25 chansons, il faut ensuite choisir celles qui s’intégreront le mieux à l’album, ensemble. C’est ce que nous tentons de faire. On ne cherche pas à reproduire qui que ce soit. Ce n’est que 3 musiciens dans une même pièce qui jouent de la musique.

Metal-Eyes : Avez-vous tous trois les mêmes influences, des groupes favoris identiques ?

Aron : Je pense que nous avons les mêmes bases, des groupes « séminaux », des influences communes. Comme l’a dit Oli, la période grunge nous a influencés.

Metal-Eyes : Au début de l’interview, tu parlais, Oli, de « bonne musique ». Comment décidez-vous qu’une chanson est « bonne », en tous cas, suffisamment bonne pour terminer sur l’album?

Aron : Mmh, c’est une question difficile…  Nous travaillons dur, vraiment, nos capacités à composer des chansons. Les riffs doivent être puissants, les chorus aussi. Les mélodies, en tout premier lieu, doivent être super puissantes. Il faut que les gens puissent siffler le chanson. Chacun a une mélodie, un riff préféré. Chaque élément de la chanson, tel que nous les avons travaillés, doit être puissant, et nous y prêtons attention. La chanson passe avant les envie individuelles. Elle passe avant des solos de guitare de 50’, sauf si la chanson l’exige. Tu voulais savoir ce qui fait une bonne chanson ? Tout cela : une mélodie mémorable, de bonnes paroles, une bonne accroche, un bon mix, un bon son. Ça aussi, ça fait l’identité d’un disque. Notre producteur a vraiment travaillé dur pour obtenir son. Il avait une table de 50 pistes et je pense qu’il a dû passer une journée sur chaque chanson rien que pour le mix. Chaque partie de chaque chanson a été réfléchie, et… c’est top, je pense !

Metal-Eyes : Si chacun de vous devais ne retenir qu’une chanson pour définir ce qu’est RavenEye aujourd’hui, laquelle serait-ce ?

Oli (sans hésiter) : Pour moi, Madeleine. Elle a le groove qui définit bien RavenEye dans ses aspects heavy et très rock des origines aussi.  Il y a de bons riffs, et c’est ce que j’aime. La chanson parle d’une relation tumultueuse, verbalement violente, pas physique. Elle traite de mettre un terme à une telle relation : quand tu t’engueules avec ta partenaire, tu peux dire des choses pires que ce que tu avais pu imaginer. Des choses que tu ne dirais jamais à une autre personne que celle que tu aimes. Musicalement et littérairement, elle représente bien ce que nous sommes, des gros riffs, et du groove.

Aron :  Pour moi, ce serait Out of the rain. Je pense qu’elle a de nombreuses parties qui illustre bien ce que nous cherchons, des riffs, des chorus, ce fond qui dit à ceux qui ont douté d enous, qui se moquaient de nous « eh, regardez nous ! Nous somems là, debout, et on botte des culs ! » Il y a des ponts, des breaks  assez différents. Oui : Out of the rain.

Adam : Je pense que Hate correspond bien. Je suis arrive alors que l’album était déjà enregistré, mais cje pense que ce titre est une bonne representation de l’évolution du groupe. C’est plus direct, heavy rock, et il y a un riff monstrueux. Live, ça le fait vraiment !

Metal-Eyes : Ce qui signifie que vous jouerez ce titre ce soir, j’imagine?

Adam : Euh… Peut-être…

Metal-Eyes : Oui, “peut-être » !

Oli : On n’a pas encore vraiment décidé de la setlist.

Metal-Eyes : Il y a sur Nova des chansons d’amour, d’autre sur l’amitié, d’autres un peu plus sexy… Vos paroles semblent traiter principalement des relations humaines. Y a-t-il des thèmes que vous ne voulez pas aborder au sein deRavenEye ?

Oli : Non, il n’y a pas d’interdits. Au bout du compte, les paroles sont inspirées, dictées par la musique. Quand tu fermes les yeux et que tu te laisses emporter par la musique, tu sens où elle veut t’emmener, ce que tu devrais écrire. On ne s’est pas demandé si on devait inclure de la politique ou pas… Une chanson traitait de politique mais elle n’avait pas sa place sur l’album. Les chansons parlent d’amour, de haine, de mort… Toutes ces émotions extrêmes, et c’est ce qui a guidé cet album. Maintenant, le prochain sera peut-être une gigantesque déclaration politique, ou totalement instrumental… Je pense que ce qui est sympa quand on écrit à partir d’expériences personnelles, en tant que groupe, c’est qu’il y a une connexion, ça parle aux gens.  Chacun peut s’y référer… Par exemple, Inside parle de ta propre violence intérieure, comment elle te limite, et ton combat personnel pour ne pas écouter ces voix intérieures. C’est une bataille de tous les jours, chacun à sa manière. Pour nous, c’est plus profond que de simplement dir e »va te faire foutre ! » (rires).

 

Metal-Eyes : Vous avez été signés par Frontiers records. Qui a approché qui ?

Aron : C’est eux, je crois, qui nous ont contactés il y a… un an environ. Au début , ça ne nous a pas intéréssé car on était à fond DIY – Do It Yourself – communiquer avec nos fans, vendre notre musique par nos propres moyens, les shows ou les disque par internet. C’est si facile de nos jours. Initialement, nous avons dsicuté mais nous étions réticents à perdre notre indépendence. Mais ils se sont accrochés, nous ont relancés et on été parfaitement clair sur le fait que nous pouvions continuer de faire les choses nous mêmes. Nous n’avons pas de tour manager, pas de crew, on fait tout nous-mêmes. Ils n’ont même pas eu un avis musical, tout ce que nous avons fait c’est leur fournir la musique, tout un album, et ils se chargent de le vendre, le mettre sur le marché. Notre relation semble être – est – la relation parfaite.

Metal-Eyes : Le nom du groupe, RavenEye,  me fait penser à Game of thrones (ils rient). Y a-t-il un lien entre votre nom et le roman, la série télé ?

Oli : Jon Snow est ma plus grande inspiration ! Non ! (rires) Sérieusement, j’ai grandi dans cet univers, enfant, j’étais obsédé par les oiseaux, les corbeaux surtout, des oiseaux très intelligents. C’est fascinant de les regarder ,  les observer. Mais on ne se compare pas , on n’est pas des gens super intelligents (rires) ! Le nom est venu comme ça… Je m’amusait à chercher des noms de groupes, et j’ai dit à mes amis « j’appellerai mon groupe RavenEye ». « C’est ça, bien sur ! »… Et nous voici.

 

Metal-Eyes : Les groupe a tourné avec des artistes comme Slash, Deep Purple, vous avez joué en Europe, en festivals…. Jusqu’à ce jour qu’elle a été votre meilleure expérience ?

Aron : Ouh… On a eut de superbes expériences et d’autres terribles. Une affreuse : nous avons conduit 40 heures d’affilée, d’Angleterre jusqu’en Roumanie pour notre second concert avec Slash. Au cours de cette semaine, nous sommes presque tombés en panne d’essence en haut d’une montagne roumaine. Si tu vas chercher  sur Facebook, il faut pas mal remonter, tu nous verra, en haut de la montagne, au point mort, le moteur éteint, en train de descendre en roues libres afin de pouvoir arriver jusqu’à une station essence ! On faisait dans nos frocs !

Oli : pour moi, la meilleure expérience a été le  Download anglais. J’ai grandi en regardant ce festival à la télé , et pour moi, c’est simplement un festival extra. Alors y jouer, sur une scène gigantesque, avec un immense public…. J’en parle autour de moi et, d’un coup, ça me frappe, on a fait le Download. On est passé du statut de groupe inconnu , il y a deux ans, nous étions inconnus, et là, on touche des centaines de personnes, milliers… On s’est vraiment défoncés pour arriver là où on est aujourd’hui. Toutes nos expériences ont été super : Slash, incroyable… Si tout devait merder aujourd’hui, on a déjà ça, ce qui me rend très, très heureux.

Metal-Eyes : Mais il y a encore beaucoup de travail, vous n’allez pas arrêter votre carrière au bout de deux ans… Quels sont vos projets, justement ?

Oli : On fini cvette tournée le 8 novembre, avons un break de 10 jours avant de débuter une grosse tournée anglaise, en tête d’affiche, pour présenter notre album. Ensuite, il y a quelques dates en Espagne, en décembre, et l’année prochaine, fin janvier, nous retournons aux USA, et février-mars on attaque l’Europe. On doit aller toucher du monde, le plus possible, partout !