DOWNLOAD FESTIVAL PARIS – 1ère partie

 

Centraliser un festival à Paris/région parisienne, c’est, à priori, une bonne idée. Sauf lorsque la SNCF annonce une défaillance électrique à Etampes qui bloque tout le trafic de la région. Monter d’Orléans à Paris pour en repartir en direction de Brétigny, qu’on a croisé en chemin, devient un petit périple… Avec une interview prévue à 15 heures, ça devient même une course. Si l’an dernier, le festival Download avait connu, pour sa première édition, des cafouillages en nombre, cette année, il ne peut être tenu pour responsable de ce contretemps. Pour le reste, le nouveau terrain de la Base aérienne 127 nous réserve-t-il des surprises ? La scénographie a-t-elle été repensée ? La grande différence – annoncée – est l’ajout d’une scène supplémentaire, pour un total de 4 accessibles au public.

Le site : Base Aérienne 127, Le Plessis-Pâté                               

Le retard du train nous fait arriver alors que Pierce The Veil est déjà sur scène. Mais avant de pouvoir en écouter un seul accord, il faut se rendre sur le site. Du personnel est présent à la sortie de la gare de Brétigny, et nous annonce que les navettes sont coincées dans les embouteillages, qu’il faut 20’ de marche pour arriver au lieu de dépose des dites navettes. Sans avertir qu’il faut au moins autant de temps pour arriver à destination, soit un total de 50 bonnes minutes de mise en forme !  Longeant les installations militaires, le public avance sous un rude soleil et sous le regard de militaires, gendarmes et agents de sécurité.Arrivés sur le site je fais un premier constat : c’est vaste. Grand, très grand et les scènes – les Mains 1, 2 et la Spitfire sont alignées, la Warbird fait presque face à la MS2 – sont très éloignées.  Il n’y a guère d’espace ombragé – pas du tout même – et, surtout, le terrain est très accidenté, au point d’en rendre la marche pénible. Sans compter le fait que, malheureusement, la nuit précédente a connu un violent épisode orageux, laissant le terrain encore boueux.

des scènes pas très proches…

Le soleil arrangera les choses dès le lendemain, heureusement ! Mais, c’est un festivalier qui m’en fait la remarque, si la sécurité refuse, comme d’habitude, les bouteilles plastique avec bouchon, le dit terrain est jonché de cailloux et débris de béton plus gros qu’un poing. Une personne malveillante pourrait aisément balancer ça dans le public, et éclater plusieurs crânes avant d’être ennuyées. Sécurité, oui, mais à la condition de ne pas fournir de la matière dangereuse.

Dernière chose, qui ne concerne que les médias : les photographes sont bien trop nombreux. Se retrouver à 120 dans le pit est-il raisonnable ? Se déplacer pour changer d’angle devient vite un fantasme, sans parler, de nouveau, de la gêne occasionnée pour les agents de sécurité qui n’ont plus de place. Voilà pour les remarques négatives… Ah, non, une encore : c’est quoi ces tarifs exorbitants pour boire une bière ??? Un scandale qu’on espère ne pas vivre de nouveau dans une semaine…

Le Download occupe cette année un ancien terrain aérien. Il n’est donc guère surprenant de trouver ci et là quelques éléments évoquant ce passé : des avions au point info, des moteurs et hélices, mais le décor s’arrête là. Le Metal Market est vaste, situé face à la scène Wardbird, et propose, superbe initiative, une expo ouverte au public. S’y trouvent non seulement des photos grand format de nos artistes préférés – live ou sessions – ainsi que de nombreux documents originaux tels des dédicaces ou dessins de nombreux musiciens, que les plus anciens d’entre nous avaient pu découvrir aux débuts de Hard Force… Autre point positif, comme l’an dernier : l’accueil réservé aux médias. Si des casiers sont à disposition, les bouteilles d’eau sont généreusement distribuées, ainsi que quelques boissons énergisantes et des fruits de producteurs locaux. Un pot de bienvenue est d’ailleurs organisé le premier soir. L’ambiance à l’espace presse est, comme l’an dernier, relax et fun. Voilà pour les points positifs.

Les concerts                                                                       

Vendredi 9 juin 2017                                                                              

Difficile de pouvoir assister à tout, mais c’est le principe d’un festival qui propose plus de deux scènes. Il faut faire des choix, et programmer en fonction de ses goûts et, en ce qui concerne les photographes, des accréditations des groupes.

Le temps de récupérer les bracelets Cashless, je file voir les Anglais de RavenEye qui ont récemment clôt une tournée européenne en ouverture de Kiss. Le trio se donne comme à son habitude au maximum, et séduit un public encore épars. Son set est d’autant plus efficace que sa setlist est judicieusement pensée.

RAVENEYE

Kvelertak est beaucoup plus rugueux. Les amateurs de hiboux sont, également, en forme et semblent avoir un public fidèle et connaisseur. Ça dépote, mais le groupe semble plus à sa place en salle. Le masque de hibou tombe au bout du premier titre, Kverletak terminant son set sous une chaleur de plus en plus importante.

KVERLETAK

Je pars avant la fin pour faire un petit tour à la Warbird afin de photographier les Français de Dagoba. Mais, si la tente est pleine, la sécurité n’accepte que 4 photographes à la fois.La raison : les slammers commencent leur office et la sécu craint l’accident. Face à la queue qui s’allonge, je fais demi-tour.

Pourquoi ai-je raté Dinosaur Jr., je n’en sais plus rien. Reste que n’étant pas familier avec la musique du combo, je m’impose une pause ombragée et réhydratante avant de filer de nouveau vers la Warbird que Hatebreed doit investir sous peu. Je constate au passage que Blink 182, sur la Mainstage 1 ne m’attire vraiment pas, son rock n’étant, aujourd’hui, guère dangereux. C’est plus pop qu’autre chose, à l’image, logique, de son dernier album. Hatebreed, en revanche, devient la – ma – première claque du jour. Les coreux se donnent à fond, le public suit, jumpe et slamme et l’on commence à comprendre les gars de la sécu. Dommage seulement que la tente ne puisse contenir que quelques centaines de personnes, car l’ambiance est torride.

HATEBREED

Est-ce dû aux couacs de l’an derniers qui virent Gojira jouer devant un public peu nombreux qu’espéré ? Reste que nous retrouvons, avec plaisir, les Landais à cette seconde édition, plus haut sur l’affiche. Le public, encore épars en ce premier jour, se masse devant la Main Stage 2 et fait un triomphe à ses héros qui, naturellement, orientent leur set sur le nouvel album Magma. Gojira est en pleine forme, de bonne humeur, heureux de jouer pour un public réceptif.

GOJIRA

Première tête d’affiche, Linkin Park est attendu par un public de fidèles, malgré les remarques concernant son dernier album. Mais voilà : les virages pop ne passent simplement pas. Si les lights et la scénographie sont irréprochables, les musiciens semblent dérouler leur prestation avec une conviction limitée. Le public se réveille avec Meteora, mais, paradoxalement, commence à quitter les lieux. Nous ne tardons pas à faire de même, bouclant une première journée sympathique mais pas assez rugueuse à notre goût. Une impression mitigée pour cette première journée qui, comme l’an dernier, en n’attirant qu’environ 30.000 personnes, n’a pas fait le plein. Demain, c’est une autre histoire.

Merci à Live Nation et à Elodie Guillet-Sawicz et Raphaëlle pour les relations média au top!

Interview: RAVENEYE

Entretien avec Oli (chant, guitare), Aron (basse) et Adam (batterie) de RavenEye. Propos recueillis à Paris (La Flèche d’Or) le 3 octobre 2016

C’est au Hellfest que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. RavenEye fait partie de ces jeunes formations inspirées par les 70’s au talent très prometteur. C’est à l’occasion de leur passage à Paris avec ouverture du concert de Zodiac (cf. le live report du concert) que nous avons retrouvé les anglais, détendus et heureux d’être là.

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Metal-Eyes : Comment allez-vous depuis le Hellfest?

Oli : Super bien! Ça a été assez dingue, tout ce qu’il s’est passé… l’album est sorti. On attendait qu’il sorte avec impatience. Il était déjà prêt lors du Hellfest et, en fait, ça a été notre principal sujet de conversation : comment on veut le sortir, quand… Notre sujet principal, même depuis que nous avons pris la route avec Zodiac.

Metal-Eyes : L’album est maintenant sorti. Que m’en diriez-vous pour me convaincre de l’acheter ?

Oli : Tu aimes la bonne musique ? (Rire général) Si tu veux simplement écouter un album de classic rock, eh bien, il s’agit de trois musiciens qui jouent, sans trop en faire. C’est un disque honnête, avec plein de choses différentes. On voyage beaucoup, il y a beaucoup d’histoires… Je pense que, en tant que groupe, nous devons avoir une identité. Nous n’avons aucune envie d’avoir, sur un même album, 5 chansons qui sonnent comme des hits. Chaque chanson a sa propre identité et c’est un choix. C’est un voyage que tu dois faire du début à la fin. Tu sais, nos albums préférés sont des disques comme SuperNine, des invitations au voyage.

Metal-Eyes : Quelque chose à ajouter?

Aron : Tout ce qu’il a dit…

Adam : Je suis d’accord. Un voyage musical.

Metal-Eyes : Notre rapide rencontre au Hellfest ne nous a pas vraiment permis de beaucoup discuter. Pouvez-vous me dire quelle est votre parcours musical ?Y avait-il de la musique chez vous, vos parents étaient-ils musiciens ?

Oli : Mon père a toujours joué de la guitare lorsque j’étais enfant, mais je n’ai jamais vraiment accroché. Ça me fatigait d’en jouer à l’époque (rires) ! Il fallait toujours rentrer tard des cours… Et j’ai découvert Hendrix, celui qui m’a vraiment  donné envie. J’ai commencé à jouer du Hendrix à 12 ans et depuis… je n’ai jamais arrété de jouer. Je dois vraiment le remercier.

Metal-Eyes : Tu as eu le soutien de tes parents ?

Oli : Oui, totalement, ils m’ont toujours soutenu, ils ont été extraordinaires.

Aron : J’ai commecé assez jeune, à l’école. J’ai débuté avec la trompette, et la basse est venue lorsque j’étais à l’université, où j’étudiais le jazz. J’ai commencé à jouer du rock, ce que j’ai vraiment adoré, et n’ai jamais arrêté depuis… Je n’ai pas vraiment été influencé par ma famille, ça vient plutôt de nulle part, en fait. Il n’y avait pas de musiciens dan sma famille.

Adam : Aucun de mes parents n’est musicien mais ils ont toujours aimé la musique. Ma mère m’a transmis pas mal de ses goûts musicaux, comme Queen, the Faces et des choses du genre . J’ai fgrandi avec ça. Je me suis mis à la batterie vers 13 ans, j’ai pris une paire de baguettes et j’ai commencé à jouer sur mon oreiller et des coussins dans ma chambre. Et depuis les 7 dernières années, j’ai passé mon temps à frapper des trucs…

Metal-Eyes : J’ai pu écouter Nova, votre premier album, et il semble que vous soyez très influencés par le rock des 70’s, mais également par des sonorités plus modernes. Quels groupes avez-vous déversés dans cet album ?

Oli : Je ne sais pas vraiment… Des choses comme Soudgarden, Queens Of The Stone Age, des groupes des années 90. En tant que guitariste, j’aime Zeppelin, Jimi Page, Black Sabbath et cette période, mais je pense que lorsqu’on compose, il faut vraiment trouver comment s’intégrer, est-ce que ça sonne bien, mauvais ? On a écrit 25 chansons, il faut ensuite choisir celles qui s’intégreront le mieux à l’album, ensemble. C’est ce que nous tentons de faire. On ne cherche pas à reproduire qui que ce soit. Ce n’est que 3 musiciens dans une même pièce qui jouent de la musique.

Metal-Eyes : Avez-vous tous trois les mêmes influences, des groupes favoris identiques ?

Aron : Je pense que nous avons les mêmes bases, des groupes « séminaux », des influences communes. Comme l’a dit Oli, la période grunge nous a influencés.

Metal-Eyes : Au début de l’interview, tu parlais, Oli, de « bonne musique ». Comment décidez-vous qu’une chanson est « bonne », en tous cas, suffisamment bonne pour terminer sur l’album?

Aron : Mmh, c’est une question difficile…  Nous travaillons dur, vraiment, nos capacités à composer des chansons. Les riffs doivent être puissants, les chorus aussi. Les mélodies, en tout premier lieu, doivent être super puissantes. Il faut que les gens puissent siffler le chanson. Chacun a une mélodie, un riff préféré. Chaque élément de la chanson, tel que nous les avons travaillés, doit être puissant, et nous y prêtons attention. La chanson passe avant les envie individuelles. Elle passe avant des solos de guitare de 50’, sauf si la chanson l’exige. Tu voulais savoir ce qui fait une bonne chanson ? Tout cela : une mélodie mémorable, de bonnes paroles, une bonne accroche, un bon mix, un bon son. Ça aussi, ça fait l’identité d’un disque. Notre producteur a vraiment travaillé dur pour obtenir son. Il avait une table de 50 pistes et je pense qu’il a dû passer une journée sur chaque chanson rien que pour le mix. Chaque partie de chaque chanson a été réfléchie, et… c’est top, je pense !

Metal-Eyes : Si chacun de vous devais ne retenir qu’une chanson pour définir ce qu’est RavenEye aujourd’hui, laquelle serait-ce ?

Oli (sans hésiter) : Pour moi, Madeleine. Elle a le groove qui définit bien RavenEye dans ses aspects heavy et très rock des origines aussi.  Il y a de bons riffs, et c’est ce que j’aime. La chanson parle d’une relation tumultueuse, verbalement violente, pas physique. Elle traite de mettre un terme à une telle relation : quand tu t’engueules avec ta partenaire, tu peux dire des choses pires que ce que tu avais pu imaginer. Des choses que tu ne dirais jamais à une autre personne que celle que tu aimes. Musicalement et littérairement, elle représente bien ce que nous sommes, des gros riffs, et du groove.

Aron :  Pour moi, ce serait Out of the rain. Je pense qu’elle a de nombreuses parties qui illustre bien ce que nous cherchons, des riffs, des chorus, ce fond qui dit à ceux qui ont douté d enous, qui se moquaient de nous « eh, regardez nous ! Nous somems là, debout, et on botte des culs ! » Il y a des ponts, des breaks  assez différents. Oui : Out of the rain.

Adam : Je pense que Hate correspond bien. Je suis arrive alors que l’album était déjà enregistré, mais cje pense que ce titre est une bonne representation de l’évolution du groupe. C’est plus direct, heavy rock, et il y a un riff monstrueux. Live, ça le fait vraiment !

Metal-Eyes : Ce qui signifie que vous jouerez ce titre ce soir, j’imagine?

Adam : Euh… Peut-être…

Metal-Eyes : Oui, “peut-être » !

Oli : On n’a pas encore vraiment décidé de la setlist.

Metal-Eyes : Il y a sur Nova des chansons d’amour, d’autre sur l’amitié, d’autres un peu plus sexy… Vos paroles semblent traiter principalement des relations humaines. Y a-t-il des thèmes que vous ne voulez pas aborder au sein deRavenEye ?

Oli : Non, il n’y a pas d’interdits. Au bout du compte, les paroles sont inspirées, dictées par la musique. Quand tu fermes les yeux et que tu te laisses emporter par la musique, tu sens où elle veut t’emmener, ce que tu devrais écrire. On ne s’est pas demandé si on devait inclure de la politique ou pas… Une chanson traitait de politique mais elle n’avait pas sa place sur l’album. Les chansons parlent d’amour, de haine, de mort… Toutes ces émotions extrêmes, et c’est ce qui a guidé cet album. Maintenant, le prochain sera peut-être une gigantesque déclaration politique, ou totalement instrumental… Je pense que ce qui est sympa quand on écrit à partir d’expériences personnelles, en tant que groupe, c’est qu’il y a une connexion, ça parle aux gens.  Chacun peut s’y référer… Par exemple, Inside parle de ta propre violence intérieure, comment elle te limite, et ton combat personnel pour ne pas écouter ces voix intérieures. C’est une bataille de tous les jours, chacun à sa manière. Pour nous, c’est plus profond que de simplement dir e »va te faire foutre ! » (rires).

 

Metal-Eyes : Vous avez été signés par Frontiers records. Qui a approché qui ?

Aron : C’est eux, je crois, qui nous ont contactés il y a… un an environ. Au début , ça ne nous a pas intéréssé car on était à fond DIY – Do It Yourself – communiquer avec nos fans, vendre notre musique par nos propres moyens, les shows ou les disque par internet. C’est si facile de nos jours. Initialement, nous avons dsicuté mais nous étions réticents à perdre notre indépendence. Mais ils se sont accrochés, nous ont relancés et on été parfaitement clair sur le fait que nous pouvions continuer de faire les choses nous mêmes. Nous n’avons pas de tour manager, pas de crew, on fait tout nous-mêmes. Ils n’ont même pas eu un avis musical, tout ce que nous avons fait c’est leur fournir la musique, tout un album, et ils se chargent de le vendre, le mettre sur le marché. Notre relation semble être – est – la relation parfaite.

Metal-Eyes : Le nom du groupe, RavenEye,  me fait penser à Game of thrones (ils rient). Y a-t-il un lien entre votre nom et le roman, la série télé ?

Oli : Jon Snow est ma plus grande inspiration ! Non ! (rires) Sérieusement, j’ai grandi dans cet univers, enfant, j’étais obsédé par les oiseaux, les corbeaux surtout, des oiseaux très intelligents. C’est fascinant de les regarder ,  les observer. Mais on ne se compare pas , on n’est pas des gens super intelligents (rires) ! Le nom est venu comme ça… Je m’amusait à chercher des noms de groupes, et j’ai dit à mes amis « j’appellerai mon groupe RavenEye ». « C’est ça, bien sur ! »… Et nous voici.

 

Metal-Eyes : Les groupe a tourné avec des artistes comme Slash, Deep Purple, vous avez joué en Europe, en festivals…. Jusqu’à ce jour qu’elle a été votre meilleure expérience ?

Aron : Ouh… On a eut de superbes expériences et d’autres terribles. Une affreuse : nous avons conduit 40 heures d’affilée, d’Angleterre jusqu’en Roumanie pour notre second concert avec Slash. Au cours de cette semaine, nous sommes presque tombés en panne d’essence en haut d’une montagne roumaine. Si tu vas chercher  sur Facebook, il faut pas mal remonter, tu nous verra, en haut de la montagne, au point mort, le moteur éteint, en train de descendre en roues libres afin de pouvoir arriver jusqu’à une station essence ! On faisait dans nos frocs !

Oli : pour moi, la meilleure expérience a été le  Download anglais. J’ai grandi en regardant ce festival à la télé , et pour moi, c’est simplement un festival extra. Alors y jouer, sur une scène gigantesque, avec un immense public…. J’en parle autour de moi et, d’un coup, ça me frappe, on a fait le Download. On est passé du statut de groupe inconnu , il y a deux ans, nous étions inconnus, et là, on touche des centaines de personnes, milliers… On s’est vraiment défoncés pour arriver là où on est aujourd’hui. Toutes nos expériences ont été super : Slash, incroyable… Si tout devait merder aujourd’hui, on a déjà ça, ce qui me rend très, très heureux.

Metal-Eyes : Mais il y a encore beaucoup de travail, vous n’allez pas arrêter votre carrière au bout de deux ans… Quels sont vos projets, justement ?

Oli : On fini cvette tournée le 8 novembre, avons un break de 10 jours avant de débuter une grosse tournée anglaise, en tête d’affiche, pour présenter notre album. Ensuite, il y a quelques dates en Espagne, en décembre, et l’année prochaine, fin janvier, nous retournons aux USA, et février-mars on attaque l’Europe. On doit aller toucher du monde, le plus possible, partout !

 

 

ZODIAC, RAVENEYE, et HONEYMOON DISEASE à La Flèche d’Or, le 3 octobre 2016

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Les amoureux de sonorités 7O’s sont servis ce soir, avec la présence de trois formations typées Roots qui se livrent à la Flèche d’or, pour une soirée européenne.

Honeymoon Disease

Honeymoon Disease

Les Suédois de Honeymoon Disease ouvrent le bal à 19h30 et nous livrent une bonne demi-heure durant un set énergique qui évoque autant AC/DC que le boogie chaleureux de Status Quo. La chanteuse/guitariste, Jenna, s’exprime souvent dans un Français plus que correct, présentant le nouveau bassiste du groupe, Cédric, un français, justement, qui accompagne l’autre guitariste, Acid (à la Flying V presque plus grande qu’elle) qui n’hésite pas à venir fendre le public – seulement freinée par un cable bien trop court pour s’écarter de plus d’un mètre de la scène! – et le batteur Jimi une demi heure durant. Un set efficace et une mise en bouche très agréable.

RavenEye

RavenEye

J’avais rencontré Oli (chant et guitare) et Aaron (basse) lors du dernier Hellfest, et ai, ce soir, pu interviewer le groupe au complet (avec, donc, le batteur récemment arrivé, Adam). RavenEye vient de publier son premier album, Nova, et est très en forme au moment de le présenter au public. Pendant près de 45′, le trio assène son hard rock 70’s teinté de relents de ce grunge qui a accompagné les musiciens qui le forment. Olie pose sa guitare, laissant, le temps d’une chanson, Aaron s’occuper de l’aspect « cordes » avec sa seule basse, puis, plus tard, monte sur les épaules d’un Aaron décidément très sollicité afin de faire, eux aussi, une petite escapade dans le public. Même si ce premier album ne reflète pas encore toute la personnalité de RavenEye, les Anglais sont parfaitement à l’aise sur scène.

 

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Zodiac

Cette dernière est rapidement débarrassée de la batterie des premières parties, laissant plus de place aux maîtres de cérémonie, Zodiac. A 21h30, les Allemands investissent les lieux sur une intro à la Terminator. Puis démarrent sur les chapeaux de roues avec un Rebirth by fire à deux voix rentre dedans. Cinq ou six morceaux durant, les gars rentrent dans le lard, Staphen Gall s’entrainant, dès que possible et de manière fort sympathique, au français qu’il maîtrise plus que bien. Animal, Free, Ain’t coming back… cèdent la place à Blue jean blues, une reprise de ZZ Top, un… blues qui ralentit le tempo permettant à chacun de souffler un peu. Horror visison, plus roots et rageur suit avant que Zodiac ne freine de nouveau avec une autre reprise: Cortez the killer, originellement écrite par Neil Young. Cette ballade qui monte en puissance offre aussi quelques longueurs, mais c’est bien le seul faux pas de ce concert qui repart de plus belle avec le très rock Diamond shoes, sur lequel deux couple se mettent à danser un rock endiablé. Le quatuor dépoussière ensuite Upon the stone, un titre de son premier album, avant de faire le grand écart et conclure avec le morceau éponyme de son dernier album, Grain of soul, dont pas moins de 6 titres auront été présentés ce soir. Enfin, après un long rappel (Coming home), Zodiac salue ce public  venu trop peu nombreux. Encore une fois, les absents ont eu tort car non seulement l’affiche valait le détour, mais en plus, découverte pour moi ce soir, la Flèche d’Or est une salle très agréable.

 

 

HELLTERVIEWS – Spécial interviews@hellfest 2016 / part 2

Comme promis, Metal-Eyes vous propose la seconde vague d’interviews faites lors de la dernière édition du #Hellfest. Retrouvez aujourd’hui une sélection internationale: Loudness, Delain, The Melvins et RavenEye!

Metal-eyes remercie pour l’organisation de ces interviews Elodie Jouault et Charles Provost (HimMedia) et Roger Wessier (Replica promotion) 

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Entretien avec Minoru Niihara, chanteur de Loudness. Propos recueillis au Hellfest le 19 juin 2016

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Metal-Eyes : Loudness est un des dinosaures japonnais du metal encore en activité. Où se situe le groupe sur le marché aujourd’hui ?

Minoru : Oh! C’est une question difficile ! Nous sommes loin d’être numéro 1 au Japon, c’est incontestable. D’autres groupes vendent des millions de disques. Mais nous nous débrouillons plutôt bien sur la scène metal japonaise

Metal-Eyes : Et vous continuez d’avoir un certain succès aux USA, aussi…

Minoru : On ne vend pas beaucoup de disques, mais les gens continuent de venir nous voir en concert.

Metal-Eyes : Quels sont tes souvenirs de votre première et unique concert à Paris, je crois en 1986, en ouverture de Saxon ?  

Minoru : Je me souviens que j’étais… bourré ! (rires) J’étais un gamin stupide, je ne savais pas ce que je devais faire, comment préserver ma voix. Je buvais tout le temps, j’étais vraiment stupide ! Mais j’ai passé du bon temps, j’ai rencontré plein de gens sympa !

Metal-Eyes : J’y étais.

Minoru : Tu y étais ? Oh, alors je suis vraiment désolé ! (rires)

Metal-Eyes : Avais-tu conscience qu’à cette époque beaucoup de gens venaient plus voir Loudness que Saxon ?

Minoru : Vraiment ? Waow ! (rires)

Metal-Eyes : The sun will rise again est votre dernier album en date. Il a été enregistré en 2014. Sa pochette rappelle bien sûr celle de Thunder in the east, l’un de vos plus grands succès.  Le disque est difficile à trouver, en France et en Europe. C’est dû au fait que vous soyez sur un petit label local…

Minoru : Tu sais, c’est si difficile de trouver un contrat international. Nous voulons que nos disques soient distribués partout, mais c’est vraiment difficile de trouver un bon deal. C’est pour ça que nous préférons une distribution locale, aujourd’hui.

Metal-Eyes : Vous prévoyez quand même une distribution plus large ?

Minoru : On y travaille, oui. L’année prochaine, j’espère. On y travaille !

Metal-Eyes : En 2001, Loudness a fêter son 20ème anniversaire. C’était assez particulier puisque tous les membres originels du groupe étaient présents, et vous avez rencontré un grand succès. Que peux-tu nous dire de cet anniversaire qui n’avait pas été partagé en Europe ?

Minoru : Tu sais quoi? Nous étions séparés depuis 10 ans, et je n’avais pas parlé à Akira durant cette période. En 2001, il m’a appelé pour qu’on se réunisse et que nous puissions célébrer cet anniversaire. Nous étions ensemble jusqu’en 1989, nous avons grandi… Que dire… En 1989, ils m’ont viré. J’étais si triste, il m’a fallu là ans pour m’en remettre. On s’est revus, Akira et moi en 2000, et c’était si bon de se retrouver ! On s’est ensuite retrouvé en studio, on a joué ensemble, plein de vieux matériel et je pensais que ça sonnait vraiment bien, que l’on pouvait faire quelque chose. Mais quoi ? Nous quatre, nous sommes réunis pour je ne sais quelle raison, le destin, ou quelque chose comme ça, tu comprends ?

Metal-Eyes : Mais c’était le bon moment.

Minoru : Oui, et nous approchions du 20ème anniversaire du groupe, nous devions faire quelque chose. Un groupe qui existe encore après 20 ans se doit de célébrer cet évenement, et pour moi, le timing était parfait pour nous réunir.

Metal-Eyes : Et vous avez renoué avec le succès, ce qui est important pour le groupe.

Minoru : oui, totalement, c’est très important.

Metal-Eyes : Comment vous êtes-vous retrouvés à l’affiche du Hellfest aujourd’hui ?

Minoru : Au Hellfest ? Notre agent s’est vraiment démenée pour nous trouver cette date, et nous voici ! Elle, notre agent en Europe, travaille vraiment très dur pour nous.

Metal-Eyes : Et le public semblait vous attendre aussi !

Minoru : Oui ! Le public avait l’air d’apprécier, il chantait avec nous… J’ai rencontré des gens qui m’ont fait des compliments, remercié… C’était vraiment bien, tu sais. J’en avais la chair de poule !

Metal-Eyes :Alors quelles sont tes impressions après ce premier concert en France depuis 30 ans ?

Minoru : Je me susi senti… J’étais comme désolé de vous avoir fait attendre aussi longtemps. Mais j’étais si comptent de voir que des gens nous attendaient encore ! Un gars est venu me voir pour me saluer et m’a dit avoir attendu 30 ans de nous voir sur scène. Il était au concert de Paris, quand nous avions ouvert pour Saxon. Et aujourd’hui, il a pu nous voir ! Et j’espère que nous pourrons revenir bientôt !

Metal-Eyes : Je l’espère aussi. Justement, que faudrait-il pour que Loudness puisse de nouveau conquérir le monde ?

Minoru : Je ne sais pas… Tant que vous êtes là, tant que les gens sont présents pour écouter notre musique, pour venir assister à nos concerts, nous serons là, nous jouerons pour vous ! C’est tout, ce n’est pas pour l’argent…

Metal-Eyes : Mais ça aide,  et aujourd’hui, c’est aussi une question de distribution, de marketing, d’image…

Minoru : Tout est important, mais l’argent… Si tu ne veux pas écouter notre musique, on n’y peut rien. Autrement, nous continuerons de jouer !

Metal-Eyes : Parlons de ton chant : y a-t-il des chansons que tu ne peux plus, techniquement chanter ?

Minoru : Techniquement ? Ah, je vois, je vieillis, c’est ça ? Bon, alors c’est vrai que je ne peux plus atteindre certaines notes très hautes, mais je ne peux pas dire aux autres que je ne peux interpréter cette chanson s’ils veulent la jouer ! On s’adapte, tu voix !

Metal-Eyes :Il y a aujourd’hui des groupes japonais comme One Ok Rock ou Baby Metal qui rencontre un succès au niveau international. Penses-tu que leur succès peut aider un groupe comme Loudness à renouer avec le public international ?

Minoru : Je ne crois pas. Je ne connais pas trop ces groupes, mais il n’y a pas vraiment de connection entre nous. Ce qu’ils font n’a rien de commun avec nous. Peut-être que les gens peuvent se dire « oh, les Japonais savent aussi jouer du rock ! Alors écoutons des groupes japonais… tiens, voyons, Loudness, c’est comment ? », mais à part ça, je n’en sais rien ! on verra dans 5 ans où ils se trouvent !

Metal-Eyes : On verra, effectivement. D’ici là, merci pour cette courte interview, et j’espère que nous pourrons bientôt vous revoir sur scène en France.

Minoru : J’espère aussi ! Merci beaucoup au public français d’être là ! « Merci » (en français dans le texte)

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Rencontre avec Charlotte (chant), et Timo (guitare) – Delain. Propos recueillis au Hellfest, le  17 juin 2016

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Malgré un passage matinal, Delain est très en forme pour rencontrer Metal Eyes. Interview spontanée dans une ambiance bon-enfant.

Metal-Eyes : Quelles sont vos premières impressions de votre concert d’aujourd’hui au Hellfest ?

Charlotte : Eh bien, une fois que nous avons trouvé l’entrée backstage (rires) tout a été! Nous avons déjà joué une fois au Hellfest, et j’adore l’ambiance du site : c’est très artistique, beaucoup d’art métallique, j’aime vraiment ça. Et l’ambiance backstage et super. Le public a été à fond, aussi !

Metal-Eyes : Et quelles sont tes impressions?

Timo : Horrible (rires)! Non, c’est très cool, j’aime l’ambiance, et j’aime aussi l’organisation au niveau des scènes, tu peux tout voir sans avoir à parcourir des kilomètres… Je n’ai en fait pas vu le site de jour, car on vient de se réveiller.

Metal-Eyes : N’est-ce pas un peu frustrant pour un groupe comme Delain de jouer aussi tôt dans la journée ?

Charlotte : Oui.

Metal-Eyes : Qui en a décidé ainsi?

Charlotte : Je n’en sais rien, mais si je trouve cette personne, je la forcerai à m’apporter 10 litres de café, c’est une certitude ! (rires)

Metal-Eyes : Charlotte, tu as annoncé sur scène qu’un nouvel album arrivait cet automne. Que peux-tu nous en dire ?  

Charlotte : L’album s’appelle Moonbathers, il est précédé d’un Ep. On vient de finaliser l’artwork qui est vraiment superbe.

Metal-Eyes : Et musicalement ? Vends-moi ce disque !

Charlotte : Il est fantastique, tu n’écouteras rien de mieux (rires). Non, sérieusement, si tu as aimé notre album précédent, tu sais que nous aimons les grandes orchestrations, et nous avons conservé cet esprit. Nous avons reçu de nombreux commentaires de nos fans, et nous y avons prêté attention. Ce qui nous a permis de mieux avancer. Une des choses que j’aime vraiment de ce disque, c’est qu’il est varié. Il y a des choses très dures, d’autres rapides… On va dans des directions variées dans le respect de l’esprit Delain. Certains amateurs de notre dernier album seront sans aucun doute positivement surpris par certains titres.

Metal-Eyes : Il y a donc une belle variété de musiques, rythmes et styles ?

Charlotte : Absolument.

Metal-Eyes : Une nouvelle tournée est également prévue, j’imagine ?

Charlotte : Elle commence en octobre et se déroulera principalement en novembre avec un passage en France.

Metal-Eyes : Puisque nous sommes en festival, vous souvenez-vous du premier festival auquel vous ayez joué ?

Charlotte : Le premier festival ? (A Timo) Tu te souviens de ton premier festival ? Je me souviens de notre premier concert, oui, qui était lors d’une journée du fan club de Within Temptation… Je crois que nous avons fait le Grasspop… Ensuite il y a eu des festival hollandais… oh, ça pourrait être le Liberation festival, en Hollande, en mai 2007. C’était un gros festival, avec je ne sais pas combien de milliers de spectateurs, mais vraiment beaucoup… On y a rejoué ensuite, je crois, mais c’était un bon début, assurément !

Metal-Eyes : Quel est l’endroit le plus étrange où vous ayez joué en festival ?

Charlotte : Récemment, nous avons joué dans un camion retapé et réarrangé, pour un gig acoustique, c’était marrant. Et nous avons joué dans une piscine hantée !

Timo : Oui ! C’était étrange !

Charlotte : En réalité, ce n’était pas un festival, c’était un concert avec Nightwish, aux USA. C’était dans un grand bâtiment avec une piscine située en dessous. Il y a  une sorte de top 10 des lieux hantés, et celui là figure dans cette liste. De nombreuses personnes affirment y avoir vu des fantômes, plain de gens.

Timo : Mon âme y est d’ailleurs restée (rires)

Metal-Eyes : Et vous, vous avez vu des fantômes ?

Charlotte : Non…

Metal-Eyes : Avez-vous ressenti des vibrations différentes, étranges, pendant ce concert ?

Charlotte : Non… Non, mais, je peux comprendre : l’acoustique y est vraiment bizarre, ce qui peut donner l’impression de se retrouver dans un film pour ados…

Timo : Un film américain d’épouvante pour ados…

Charlotte : On a fait du yoga dans la piscine !

Metal-Eyes : Quelle  relation entretenez-vous avec le public français?

Charlotte : Dès le départ, ça a été particulier. On a toujours eu un public enthousiaste. J’ai toujours eu mes petits trucs avec le public entre deux chansons, et je me souviens qu’à Paris, quand nous avons commencé, j’était obligée de patienter trois, quatre minutes pour que le public se calme ! Et c’était génial comme sentiment !

Metal-Eyes : Une dernière chose à dire aux lecteurs de Metal Eyes, en fançais peut-être ?

Charlotte : (en français) Merci pour le..

Timo : … support…

Charlotte : … et l’amour… l’argent (rire)

Timo : “Merci pour l’argent”???

Charlotte : Oui ! (en anglais) mais je ne peux pas mieux faire !

Metal-Eyes : Alors, merci et on vous retrouve en novembre sur scène.

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Rencontre avec Dale (chant, batterie), Buzz (guitare, chant) et Steve (basse, chant) – The Melvins. Propos recueillis au Hellfest, le 17 juin  2016

THE MELVINS 170616

Une interview express avec un mythique trio ne se refuse pas… Si la réputation scénique de The Melvins les présente comme assez déjantés, au calme, quelques heures avant de monter sur scène,  c’est plutôt froids et distants que se révèlent les musiciens sans doute fatigués par une intensive tournée. Ou lassés d’enquiller des interviews de 10 petites et trop courtes minutes…

 

Metal-Eyes : Quelles sont les nouvelles de The Melvins qui passent pour la seconde fois au Hellfest ?

Dale : Eh bien nous venons de sortir un nouvel album qui s’appelle Basses loaded, nous tournons depuis quelques semaines en Europe après avoir organisé une grosse tournée américaine, et une fois cette tournée terminée, nous allons sans doute enregistrer un nouvel album et tout recommencer l’année prochaine.

Metal-Eyes : Que pouvez vous me dire pour me vendre ce nouvel album?

Dale : Il est vraiment bon, il est hip, cool et les kids l’adorent.

Metal-Eyes : D’accord… Rien de plus? Qu’est-ce qui le différencie du reste de votre discographie ?

Dale : Il n’a pas un, ni deux, ni trios, mais six bassistes qui jouent dessus, moi inclus, d’où son titre, Basses loaded, il y a Stu McDonald, Chris Novocelic, Chuck Makers…

Metal-Eyes : Mais ça reste du pur Melvins, rock, grungy et direct ?

Dale : Oui, du pur rock n roll avec un peu de jazz pour la pêche.

Metal-Eyes : Vous montez sur scène dans quelques heures, prévoyez-vous quelque chose de special pour le public ce soir?

Dale : Nous prévoyons de faire s’écrouler la tente!

Metal-Eyes : Lorsque vous êtes en tournée, y a-t-il des choses que vous souhaitez faire, que vous projetez de visiter?

Buzz : Tu sais, quand tu es en tournée, que tu donnes des concerts, tu n’as pas beaucoup de temps pour toi.

Dale : On est vraiment là pour jouer, on n’est pas en vacances.

Metal-Eyes : Vous ne prenez pas le temps, ici, de vous promener dans les vignobles, d’aller goûter des vins locaux ?

Buzz : Un truc que tu ne veux pas c’est me voir saoul! (rires)

Dale : On est déjà venu plein de fois, alors on a déjà vu pas mal de choses. Steve, lui, sort, il aime faire du skate.

Steve : Je ne suis pas aussi familier qu’eux, c’est mapremière tournée avec The Melvins.

Metal-Eyes : Quelles sont tes impressions sur cette première tournée avec le groupe ?

Steve : C’est très dense, et consistant, très solide. On sait à quoi s’attendre au quotidien.

Metal-Eyes : Sans surprises ?

Steve : Non, pas vraiment. On sort d’une tournée US, et je suis maintenat dans le tempo, je comprends bien leur mode de fonctionnement, et c’est sympa.

Metal-Eyes : A ce sujet, comment compareriez-vous le public américain et le public européen ?

Dale : Ben, quand on est sur scène, ça n’a pas vraiment d’importance. On que un peu partout, et en dehors de comprendre ou pas ce que je peux dire…

Metal-Eyes : Le public français a pourtant cette réputation de savoir faire comprendre aux artistes quand il n’apprécie pas…

Dale : Heureusement, ça ne s’est pas produit ! Il y a toujours des gens pour se plaindre de quelque chose…

Metal-Eyes : Surtout en France, pays de râleurs !

Buzz : Les Allemands se plaignent plus que les Français. Crois moi ! Ce sont les plus grands râleurs européens !

Metal-Eyes : Quel est le plus gros festival auquel vous ayez joué avec les Melvins?

Dale : Bonne question… Je ne sais plus… La dernière fois que nous avons joué ici, j’ai été surprise par le nombre de personnes présentes, je ne pouvais voir la fin du public… On a joué à de gros festivals, mais parfois assez tôt, donc le public était moindre.

Metal-Eyes : Y a-t-il une situation que vous souhaiteriez pouvoir changer, revenir en arrière pour éviter quelque chose que vous regrettez d’avoir fait sur scène ?

Dale : Non. Je ne pense à rien de particulier…

Buzz : De toute façon, je ne voudrais pas en parler…

Metal-Eyes : Alors y-a-til une chose que vous avez faite dans votre carrière que vous souhaitez que vos enfant ne fasse jamais ?

Dale : Ah, ah! Sans doute beaucoup de chose… Lui n’a pas d’enfant donc, il ne compte pas… Steve, oui…

Steve : Qu’ils ne testent jamais la poussière d’ange, pour commencer.

Dale : Et qu’ils se protègent les oreilles ! Oui, qu’ils mettent des bouchons de protection, toujours, s’ils veulent profiter de la musique.

 

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Rencontre avec Raveneye, Aron (basse) et Olie (guitare). Propos recueillis à 19 juin 2016 au Hellfest

RAVENEYE 190616

Metal-Eyes : Raveneye est un jeune groupe, pouvez-vous nous raconter l’histoire du groupe ?

Olie : Oui, Raveneye s’est formé il y a deux ans. J’ai commencé par apprendre à jouer du Hendrix, et je me suis intéressé au blues rapidement ensuite, suis devenu artiste solo. Je n’ai pas tout de suite écrit de la musique heavy, mais je me suis construit autour de la scène rock, suis devenu indé, sans demander l’aide de quiconque. J’ai monté mon équipe en mai 2014, et c’est assez dingue depuis.

Metal-Eyes : Dingue, en quel sens?

Olie : En fait, nous avions besoin d’un produit pour pouvoir nous présenter et jouer localement, en Angleterre, on a enregistré le Ep, et plutôt que de vouloir foncer en festival, on a réfléchi, on a préféré voir petit pour grandir. Tu sais, on fait tout nous-mêmes, on conduit, on booke nos concerts… On adore ça, mais c’est du travail.

Aron : D’un autre côté, on a enregistré ce Ep pour donner des concerts et en 2 ans à peine, nous voici au Hellfest, au Download, on ouvre pour Sllash, The Darkness, Deep Purple… Tous ces groupes géants. Cette folie a été la tempête qui nous fait tourner.

Metal-Eyes : Donc aujourd’hui, votre public est là, et attend de vous voir jouer ?

Olie: Absolument ! Nous sommes un groupe de scène, il faut vivre nos concerts, c’est intense.

Aron : On donne tout sur scène. C’est là que je me sens le mieux. Mets-moi sur une scène, et je me donne à fond. Même si je suis le plus réservé dans ce groupe.

Metal-Eyes : Il me semble que tu te sentes bien au pied de la scène également

Aron  (il explose de rire) : Tu sais, en festival, le public semble si loin, comment se sentir plus proche ?

Olie : C’est un peu comme si nous étions dans mon salon : c’est un très grand salon, à l’extérieur.

Metal-Eyes : Pourquoi n’as-tu pas cherché à aller dans le public ?

Olie : J’ai eu quelques problèmes avec la sécurité avant. En Pologne, à Moscou…

Metal-Eyes : Vous êtes des rockers ?

Aron (il rit) : Ils l’ont récupéré !

Olie : En Pologne, j’ai essayé et le gars de la sécu m’a chopé et m’a fait comprendre que non, ça sûrement pas ! Pas si je veux m’en sortir ! Parfois tu te dis « prends le risques », d’autres fois, c’est non !

Aron : On a donné un concert à Zurich il y a peu de temps, et la sécu m’a aidé, un agent m’a pris sur ses épaules et on est allé à l’autre bout de la salle. Ça peut être sympa aussi. On le fait parfois, c’est sympa.

Metal-Eyes : Quelles sont vos premières impressions de ce Hellfest ?

Olie : C’est incroyable… C’est étrange, parce que ce n’est jamais pareil : tu joues, tu fais ce que tu as à faire, et ce qui doit arriver arrive. Mais on s’est baladé sur le site, et c’est génial : tout le monde aime être ici, les gens sont heureux. Merde, on est dimanche et les gens sont encore à fond alors qu’ils devraient être crevés !

Aron : Le temps est génial, en plus ! On est arrivé d’Espagne hier, et il pleuvait des cordes. Ici, il fait beau !

Metal-Eyes : Quels sont vos plans concernant un album ? Vous avez déjà publié un Ep, il est temps de passer à un véritable album.

Olie : Oui, je suis d’accord ! Nous en avons enregistré un, signé par Frontiers, qui a contactés, ce qui fait plaisir. C’est eux qui sont venus à nous, nous ont dit vouloir travailler avec nous, et c’est agréable, ils ont un extraordinaire catalogue… nous avons enregistré en juin, sommes restés en studio pendant un moi, et l’album est prêt. Il sortira fin septembre sur Frontiers. C’est ce que nous voulions. Un Ep, c’est comme un avant-goût de ce que nous aimons, tandis qu’un album, c’est nous, ce que nous sommes. C’est définitif. Si vous l’aimez, tant mieux, sinon…

Aron : … Allez vous faire foutre (rires) !

Metal-Eyes : Que pouvez-vous nous en dire ?

Olie : il est plus heavy, c’est une progression heavy de l’Ep. Le chant est plus puissant, et l’album développe de gros riffs, une grosse énergie… Les paroles aussi, elles reflètent plus ce que nous avons vécu ces deux dernières années. Nous avons pris en compte les gens qui nous entourent, notre vécu en commun, et avons vraiment fait attention à ce que nos paroles reflètent ce que nous voulons dire. Il n’y a rien de vraiment profond, et si tu y vois quelque chose, soit, mais ne cherche pas à trop comprendre. On n’est pas dans ce trip-là. On n’est pas sérieux sur scène, alors…

Aron : Les soli de guitare, les riffs sont au top, la batterie donne un rythme super, et le chant d’Olie est excellent aussi…

Metal-Eyes : Vous allez tourner ?

Olie : Oui, dès que l’album sortira, nous partirons en tournée avec Zodiac, en Allemagne, en France. Je crois que nous allons donner 16 concerts d’affilée ! puissant, ce sera une nouvelle expérience.

Aron : Et nous allons tourner en Angleterre juste après, donc en début d’année prochaine, janvier/février.

Olie : Ensuite, nous repartons aux USA, puis allons en Amérique du sud, ce que nous n’avons pas fait, dont le Wicked festival où nous tiendrons la tête d’affiche d’une des scènes. Et nous allons jouer à Sao Paolo, Rio, Buenos Aires…

Metal-Eyes : Voici un planning bien chargé pour un jeune groupe. C’est assez prometteur ! Merci pour ces quelques instants, et j’espère vous revoir bientôt à Paris.

Olie : Oui, très prometteur. Merci à toi d’avoir pris le temps de nous rencontrer et à bientôt !

HELLFEST 2016: Back from hell (Clisson les 17,18 et 19 juin 2016)

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Ouf, on l’a échappé belle… En ce lundi 20 juin, le retour du Hellfest – à la météo bien plus clémente qu’annoncée  malgré un vent froid, très froid, en soirée, c’est sous une pluie battante et irrégulière que je rentre à Orléans. Mais n’allons pas trop vite, revenons sur trois jours de fête du metal et commençons par le commencement.

Jeudi 16 après midi, me voici reparti pour une nouvelle aventure clissonnaise. Je dois avouer que lorsque l’affiche fut révélée, j’ai fait la fine bouche. Puis, au fur et à mesure que les infos tombaient, que j’organisais mon planning perso, les créneaux disponibles pour me poser un peu fondaient comme neige au soleil.  En tout cas les vendredi et dimanche, et, au final, ma moue s’est transformée en sourire de satisfaction: oui, c’est encore une superbe et riche affiche que nous propose le Hellfest pour sa onzième édition, intitulée Bloody Hell. Mais une inquiétude vient gâcher ce plaisir: la météo, de nouveau capricieuse et qui a quelque peu perturbé les festivités parisiennes une semaine plus tôt. Le trajet jusqu’en Bretagne est aujourd’hui régulièrement entrecoupé de gros épisodes pluvieux mais j’arrive sans encombre ni  embouteillage au parking que j’appelle « des vignes ». De nombreux véhicules, camping-cars et tentes sont déjà présents et installés.

Une fois mon bracelet récupéré, je me dirige vers le Metal Corner pour changer et charger mes cartes Cashless. Un peu d’attente, et c’est parti pour une première prise de température du site, dont la rue donnant accès à la cathédrale a été repensée, et présente un premier hommage à Lemmy. Puis je fais un tour à l’extreme market où, comme d’habitude, je ne cherche rien de particulier et, donc, risque fort de trouver quelque chose, et m’en retourne tranquillement vers mes pénates faire connaissance avec mes voisins avant de prendre un peu de repos. Place maintenant au Hellfest.

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VENDREDI 17 JUIN 2016

SONY DSCBloody Hell, c’est parti. Trois journées de fête du metal sous toutes ses formes. Car c’est bien ce qui rend le Hellfest particulier, tant pour les festivaliers que pour les musiciens: tout le monde trouve sa place, tous les styles sont représentés. Cette année, si la fête bat son plein, je relève un point de frustration et de déception: les grosses, énormes difficultés que les photographes accrédités rencontrons pour accéder aux deux Main Stages. Plus a journée avance, plus, naturellement, le public se fait dense et plus il est difficile et, surtout, désagréable de se frayer un passage, devant même subir les insultes des festivaliers pour qui ces bousculades n’ont rien de plaisant non plus. Ainsi, nous sommes plusieurs à partir de 16h à faire l’impasse sur tel groupe pour patienter – en discutant, piquant un roupillon, ou rigolant – afin de pouvoir shooter tel autre groupe. Ainsi, donc, cette difficulté de circulation (que l’organisation n’a, semble-t-il, guère envie de changer) nous force à faire l’impasse sur un certain nombre de groupes. Notons tout d’abord que le site a pensé à améliorer un point clé: l’accès à la Warzone. Loin du goulot d’étranglement de l’an dernier, l’accès est large, facile. Une statue à l’effigie de Lemmy domine la zone réaménagée en une sorte de camp de prisonniers ou punks et coreux de tout genre se réunissent dans un esprit toujours bon enfant. Hormis ce gros chantier, la déco reste plus ou moins identique, sauf pour l’apport de The Descent, un traversée en tyrolienne qui passe devant les mainstages et du côté VIP/Espace média où quelques nouveautés sont apportées. On peut comprendre que certains comparent le site du Hellfest à un Disneyland du metal,simpelment, c’est l’esprit de ce festival qui met en avant le travail de certains artistes qu’on ne pourrait voir ailleurs. Au moins, le site se renouvelle d’année en année.AMBIANCE 17-Marc-Patrick-Gatling

AMBIANCE 04-Marc-Patrick-Gatling

Witches

Witches

Reste que, ce Bloody Hell, d’un point de vue artistique, tient toutes ses promesses.  Hellfest 2016, ce sont bien sûr des concerts. En nombre, et peu m’ont déçu.  Vendredi matin, après être allé retrouver The Shrine, trio américain de heavy 70’s, largement influencé par Black Sabbath (écoutez The Vulture et vous comprendrez) que j’ai découvert une semaine plus tôt et qui termine aujourd’hui son set avec Waiting for the war, une reprise interprétée par Sagy (?), sorte d’Iggy Pop à la française « que vous connaissez tous! ». Euh, non, pas moi… Entre temps, , j’opte pour une douce fin de réveil avec les Français de Witches. Direction la Altar pour un décrassage auditif en règle. Les quatre sont en forme, ce que j’avais déjà constaté lors de l’Ultim Fest deux semaines plus tôt mais aujourd’hui, une petite demi-heure n’est sans doute pas suffisante pour convaincre, d’autant que le public n’est pas encore massif.

Je file ensuite, sous un soleil radieux, rejoindre la Main stage 1 et à quelques exceptions près, je resterais là aujourd’hui (la plupart du festival, en fait), le programme m’attirant plus qu’ailleurs. Je profite donc d’un temps un peu plus calme que nous propose Delain. Calme mais très enjoué, le groupe, qui occupe parfaitement la scène, est mené par une Charlotte qui s’adresse en français au public, séduit par une prestation trop courte et trop matinale. Delain nous promet toutefois un nouvel album pour la fin de l’été ainsi qu’une tournée à suivre.

Delain

Delain

Première déception du festival, pour des questions logistique et de sécurité, le set de Tremonti est annulé. Il semble que le groupe ait eu des difficultés à rejoindre le site, et, finalement, son set se voit recalé sous je en sais quelle tente plus tard dans la journée. Je passe donc au Hard Rock’n’roll de Nashville Pussy. Blaine Cartwright, chanteur et guitariste, annonce tout de go: « We are Nashville Pussy, and the party starts now! », Ruyter Suys, au T-shirt soigneusement découpé, fait le show, et la nouvelle bassiste, Bunny Buitrago, passe légèrement inaperçue au milieu de ce show simplement rock.

Nashville Pussy

Nashville Pussy

Tandis que je suis en interview avec Delain, j’entends Le Bal Des Enragés qui propose une set très metal, avec notamment une reprise de Ace of spades, Killing in the name et Antisocial et ne voit que la fin du set, animé, entre autres, par un Stéphane Buriez impérial. Naturellement, le groupe rend hommage à son cher Schultz disparu il y a peu.  Je reviens cependant pour découvrir un Halestorm au hard rock bluesy et racé généreusement offert par une Lzzy Hale à la voix rauque. Cependant, le solo de batterie est-il vraiment une nécessité lorqu’on bénéficie de moins d’une heure de jeu?

Mass Hysteria investit la Main 2 rapidement après. Déjà,sur facebook, circule la consigne de ne pas rater le neuvième titre, sur lequel Mouss et sa bande envisagent le plus grand Wall of death de l’histoire du Hellfest. Forcément, ça attire les curieux, d’autant que Mouss et Yann ont déjà chauffé le public en venant faire un tour en son sein réclamant un gigantesque circle pit autour d’eux. L’épreuve est difficile, et il faut quelques instants à Mouss pour reprendre son souffle (« eh, on n’a plus 20 ans! ») avant d’attaquer Une somme de détails.

Mass Hysteria

Mass Hysteria

Après cette chaude prestation, le soleil décide de venir saluer Anthrax qui offre une prestation similaire à celle d’une semaine plus tôt. Pas de surprise ici, le set est rodé et efficace, le public est massif, mais on est en droit d’attendre un peu mieux de la part des New Yorkais. Je refile ensuite en direction de la Main 2 où Turbonegro nous invite au royaume du mauvais goût et de l’approximation vestimentaire. Ici, rien de sérieux, etc’est bien ce qui fait le charme de cette formation à part. La vulgarité élevée au rang d’art, il fallait oser, peu s’y risquent, encore moins avec le savoir faire de Turbonegro dont les Turbojugend ne ratent pas une seconde.

Turbonegro

Turbonegro

Une petite escapade du côté de Altar me permet de voir pour la première fois Sacred Reich, un des éternels espoir de la scène thrash US. Ca commence tendrement pour finir en explosion sonore sur fond d’embrassades. Car dans ce monde de brutes, le chanteur fini par demander à chacun de se tourner vers son voisin pour lui offrir la douceur d’un câlin. Comme à la messe, et cette fête de l’enfer devient un havre de paix. Moment d’émotion tandis que pas très loin, The Melvins nous souhaite la bienvenue à sa façon (« Welcome to this concentration camp you call Hellfest! ») et nous propose un concert baigné de lumières rouges omniprésentes. Je n’ai jamais vraiment compris ce groupe,et ressort dubitatif pour retrouver une pluie qui tombe dru.

Sacred Reich

Sacred Reich

The Melvins

The Melvins

Après une petite pause me permettant de récupérer mon fils qui vient de passer sa dernière épreuve de bac, je file voir Bobby Blitz et son Overkill explosif. Rotten to the core, Feel the fire ou Fuck you font toujours le même effet, celui d’un poing reçu en plein ventre qui te coupe le souffle.

Overkill

Overkill

Puis vient le gros morceau: Rammstein. On ne circule plus sur le site tant la foule est dense au moment où commence le décompte de la dernière minute. Y a-t-il seulement encore du monde près des autres scènes? Un tel groupe propose un spectacle réglé au millimètre près, et c’est sans surprise que l’on retrouve les mêmes artifices qu’une semaine plus tôt. Et tout reste aussi intense et efficace, malgré un froid prenant. Les lights, la pyrotechnie, les artifices, les mimiques, et, surtout, la setlist… Tout fait mouche et vient compléter une première journée riche.

Reste, pour conclure, un Offspring à la setlist imparable, certes, mais que je trouve peu convainquant sur scène. Les punks US n’ont plus rien de dangereux, et je ne reste pas jusqu’au bout. Une collation chaude, et hop, au dodo. Retour demain.

SAMEDI 18 JUIN 

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Cette seconde journée est la moins chargée. Peu de groupes m’attirent vraiment et j’en profite pour effectuer quelques interviews. Lorsque j’arrive, c’est pour voir Loudness. Les Japonais ne se sont produits qu’une seule fois en france, à Paris, au milieu des années 80 en première partie de Saxon. Alors cette venue hellfestive prend la forme d’un happening et attire une belle foule. Le hard rock est typé 80, les guitares évoquant Eddie Van Halen et autres cadors du genre. Une belle réussite.

Loudness

Loudness

Voir The voice of rock se produire en matinée est injuste. Lunettes de soleil calées sur le nez, basse ronflante bien accrochée, Glenn Hughes fait son entrée au son d’une valkyrie conquérante et nous offre une flopée de classiques dont un superbe Mistreated. Le bassiste chanteur mérite toujours son surnom.

Glenn Hugues

Glenn Hugues

Je rate ensuite une bonne partie du set de Foreigner pour cause d’interview avec Loudness.  Je n’avais pas prévu d’assister à la prestation de Sick Of It All, mais les gaillards foutent un joyeux bordel, rendant même hommage à Twisted Sister.

Dans sa veste argentée, aussi brillante que le surfer d’argent, Joe Satriani vient donner une nouvelle leçon de guitare. Impeccable et appliqué, le guitar hero dispense ses morceaux les plus connus. Et si l’on peut se lasser de ce style qui s’adresse souvent plus à des musiciens qu’au grand public, on ne peut qu’être admiratif devant ce géant de la six cordes.

Joe SATRIANI

Joe SATRIANI

Sur la Mainstage 2, Disturbed surprend avec une reprise de The sound of silence et invite les trois membres fondateurs de SIXX: A.M.  à les rejoindre le temps d’un Shout at the devil repris par une foule enthousiaste. Et comme ça fonctionne, pourquoi se priver? Baba O Riley, popularisé par la série Les Experts Manathan, interprétée avec, en guest Glenn Hugues, avant une troisième reprise, Killing in the name (de Rage Against The Machine) qu’on entendra plus d’une fois ce week end. Une presta forte, des invités de marque, Disturded a su séduire.

Visiblement attendu, Within Temptation investi les lieux. Grosse scène, plateforme en hauteur, lights  et backdrop impeccable, le set est efficace et Sharon del Aden très en voix. Sans surprise, mais pour le plaisir de tous, elle s’offre un duo en compagnie de Tarja (qui passe le lendemain) sur Paradise (what about us). Décidément, les invitations aujourd’hui sont nombreuses, et c’est pas fini! Sharon est heureuse d’être là, partageant son admiration pour ce site à part.

Within Temptation

Within Temptation

Bring Me The Horizon connait un retard d’une quinzaine de minutes. Dès son arrivée pourtant, le vocaliste demande au public de se séparer pour un nouveau Wall Of Death. Brutal, criard, je ne trouve que peu d’intérêt à cette formation qui, d’ailleurs, n’attire que peu de photographes, qui préfèrent attendre la venue de Twisted Sister. Le public le sait: c’est la dernière tournée de Dee Snider et sa bande. Le blond chanteur est en forme et il mène son groupe à la baguette. bien que court, ce set couvre 40 ans de carrière, une vraie, pas comme, il n’a jamais eu la langue dans sa poche, ces « stars » de télé crochets. The Price est dédié à AJ Pero, qui, si Twisted avait dû choisir un autre batteur, ne voyait que Mike Portnoy pour le remplacer. Et Dee de continuer: « demain, c’est dimanche! Vous allez à la messe? Non c’est le Hellfest, vous êtes à la messe de Twisted Sister! » Après avoir fait chanter le public sur I wanna rock, plutôt qu’un rappel, le groupe invite Phil Campbell pour un Shoot ’em down et un Born to raise hell d’anthologie avant d’annoncer « nos adieux au Hellfest » avec SMF. Voilà. Twisted Sister vient de donner son ultime concert en France. Comme un clin d’œil à Motörhead, ce dernier show s’est tenu au Hellfest.

TWISTED SISTER

TWISTED SISTER

Quelques instants plus tard, c’est le feu d’artifices. On nous promet quelque chose de spécial, de particulier. Se pourrait-il que ce soit plus impressionnant encore que celui du dixième anniversaire? Court, dense, et de nouveau intense, le bouquet final en impose, tirant des ah! et des oh! du public. Et ce cadeau se termine avec deux « Lemmy » gravés en lettres de poudre qui scintillent brièvement dans les cieux. Puis, sur la mainstage 1, Phil Campbell s’adresse de longues minutes au public. Emu et émouvant. Un moment rare que seul le Hellfest semble pouvoir nous offrir.

Korn, qui clôt cette journée, ce n’est pas trop mon truc. Les ayants vus ici même l’an dernier et à Paris il y a une semaine, je décide de chercher à comprendre ce que mon fils trouve de si génial à Dark Funeral. Un peu de Black pour finir une belle journée, pourquoi pas? Seulement, décidément, je n’y pige rien… En plus, les musiciens me semblent trop statiques. Maintenant, le public semble enchanté, et c’est bien là le principal.

Dark funeral

Dark funeral

 

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DIMANCHE 19 JUIN 2016

Allez, hop, debout! C’est reparti pour une troisième journée, et celle-ci est prévue chargée. Avec en ligne de mire nos salutations à Black Sabbath qui dit donner son dernier concert français ce soir. Que de départs, dis donc! Ayant chroniqué le premier Ep de Raveneye, je décide d’aller voir ce que les gaillards donnent live. Et le trio se bouge, séduit un public encore épars. Le guitariste/chanteur s’offre même une rapide escapade dans la fosse sans oser aller dans le public. Il m’expliquera plus tard ne pas avoir osé car il s’est déjà fait remonter les bretelles par la sécu de certains pays. Une belle entrée en matière pour une journée qui s’annonce prometteuse.

Raveneye

Raveneye

Direction ensuite MS2 où Nightmare donne son premier concert avec Magali, sa nouvelle chanteuse. Force est de constater que la remplaçante de Jo Amore en a sous le capot et se donne à fond. « Il y a des Belges parmi vous? » Étonnante question d’un groupe grenoblois au public clissonnais, sauf que la demoiselle est, justement, Belge. Elle se rattrape et le public suit. Bon choix, bonne pioche et espérons que l’avenir sourit bellement à Nightmare

Nightmare

Nightmare

Je file pour une rapide interview avec Raveneye et revient pour le thrash punkisant de Municipal Waste. Ah, ah, ces gars sont décidément irrespectueux de tout, et lorsqu’ils annoncent au public qu’il leur reste 3 chansons à jouer, je regarde ma montre et me dit qu’elles seront très courtes. Mais non… Le second titre déborde sur leur horaire, et lorsque le chanteur annonce le dernier morceau, Municipal Waste se voit coupé de tout son, un organisateur faisant signe que non, définitivement non. Ils quittent la scène furieux, mais le Hellfest est réglé comme du papier à musique.

Enter donc, dans la foulée les Israéliens de Orphaned Land. « Shalom Hellfest », et c’est parti pour 40′ d’un hard folk enjoué et pacifique. « On s’en fout des politiciens, je vois un drapeau d’Israël et un autre du Liban. C’est ça qu’on souhaite » sont en gros les propos du chanteur. Il a raison, mais n’entrons pas ici dans un débat stérile. Laissons nous simplement emporter par ce moment de paix, festif et joyeux.

Orphaned Land

Orphaned Land

J’en ai déjà entendu parler, et je découvre aujourd’hui Vintage Trouble. Un mélange de Blues Brothers et de James Brown, une sauce rock meets funk qui prend immédiatement. Alors oui, cent fois oui, ce groupe m »rite d’être connu et reconnu. Une musique intemporelle offerte avec toute leur âme par des musiciens qui se donnent à fond. Ça groove, ce’est rck, c’est soul, et c’est émouvant lorsque le chanteur rend un bel, très bel hommage aux victimes des attaques d’Orlando et de Paris, ainsi qu’à toutes celles qu’il y a eu entre ces deux attaques ignobles. Vintage Trouble est mon coup de cœur de ce Hellfest 2016.

Vintage Trouble

Vintage Trouble

Je file ensuite jeter un œil à Dragonforce qui s’éclate sur scène. On le sait, le groupe international se vante d’être le plus rapide du monde mais ne confond jamais vitesse et précipitation. Tous prennent du bon temps, Frédéric Leclercq, le français du lot, est bavard s’amuse avec l’un des guitariste autant qu’avec le public à qui il rappelle que c’est aujourd’hui son anniversaire et qu’il faut lui offrir des bières. Bon enfant, la prestation n’en oublie pas pour autant le côté technique et pro des grands.

Dragonforce

Dragonforce

Ce week end aura vu passer la fine fleur de la rage et de la colère made in chez nous. Après Mass, c’est au tour de No One Is Innocent de venir hurler sa colère, la libérer. Ceux qui ont écouté ou vu Barricades Live, le dernier album du groupe, ne sont guère surpris de retrouver, bien qu’écourtée, une setlist quasi identique. Salvatrice, cette prestation explosive l’est assurément.

No One Is innocent

No One Is innocent

Je rejoint les photographes qui ne veulent pas rater Tarja, qui se présente sur scène toute de noir vêtue. Pas besoin d’être de fins observateurs pour remarquer un line-up à moitié remanié: plus de Mike Terrana à la batterie, seuls demeurent son guitariste et son violoncelliste. Un nouvel album arrive et une nouvelle tournée est promise par la belle qui ne se lasse pas de haranguer la foule toute à sa cause acquise.

Tarja

Tarja

La galère commence, et les photographes se mettent à faire le pied de grue. Je laisse passer Gojira qui propose le même set qu’une semaine plus tôt. Alors je patiente, prends mes aises  (je m’endors presque même, en tout cas pique du nez) en attendant que passe le temps. Puis me décide: après Blind Guardian, je ne refais plus la queue quand bien même j’eu souhaité en shooter quelques uns. Je profite donc, après un Blind Guardian qui ne me convainc guère (trop carré, sans doute, mais je ne suis pas assez fan non plus), de retrouver mon fils au milieu d’une foule de plus en plus dense.

Blind Guardian

Blind Guardian

La suite est vue de loin: Megadeth, impeccable, malgré, une nouvelle fois, un set identique à celui de Paris. Les classiques restent intemporels et je m’en délecte tout autant. Amon Amarth, propose aussi le même spectacle qu’à Longchamp. Et donc m’impressionne moins. Je trouve même les vikings moins convaincants qu’une semaine plus tôt. Sans doute l’effet de surprise n’est-il plus là. En revanche, Slayer, RAS. On sait à quoi s’attendre et le mur du son proposé en guise de claque fait toujours autant de bien. Enfin, la grand messe, ou son hors d’oeuvre, plutôt. Ghost propose ce soir un spectacle repensé par rapport à celui de Paris. Et la petite ville de Clisson peu glousser d’effroi ou hurler au scandale. Car ce soir, ce sont des nonnes qui viennent distribuer des capotes (noires, naturellement) au public, un Papa Emeritus 3 qui a retrouvé sa voix et qui dispense la « bonne » parole, et de chœurs d’enfants qui envahissent la scène. Tout est là pour faire de ce spectacle un des plus marquants – côté main stages – de ce Hellfest 2016.

Cependant, la grand messe a lieu maintenant: Black Sabbath vient faire ses adieux à la France. The end, pour Ozzy Osbourne, Tony Iommi et Geezer Butler. Démarrant avec le doomesque Black Sabbath, les Anglais délivrent un set simple, sans réelle surprise. Les classiques sont naturellement de mise, et Ozzy, toujours frappé, cherche à faire se lever les mains. Tony et Geezer, quant à eux, semblent simplement être là. Présents. ils jouent, sans extravagance. Chacun sa place. Heureusement, Ozzy est égal à lui même. Peut être même en fait-il un peu trop, souhaite-t-il trop que le public frappe des mains toutes les deux minutes…. Au final, ce sont de triste adieux que l’on nous propose. Et puis, franchement, pourquoi proposer un aussi long solo de batterie? S’il s’agissait de Bill Ward, soit, mais, malgré toutes ses qualités et tout son talent, Tommy Clufetos n’est pas un membre originel. Le mettre ainsi en avant permet sans doute aux autres de reprendre leur souffle… Alors oui, on a plaisir à écouter, chanter, une dernière fois Fairies wear boots, Iron Man, Paranoid, Children of the grave et halluciner sur Into the void, Snowblind, Dirty Women. Pour moi, cependant, malgré une setlist irréprochable, Black Sabbath fait bien de prendre sa retraite.

Scotché là depuis des heures pour ces adieux, la faim nous tiraille et nous en ratons ensuite King Diamond. Dommage. Le Hellfest se termine ainsi, avec en guise de souvenirs des décors revus et améliorés, des duos en veux-tu en voilà, des groupes au top. Et un agacement lié à une trop longue attente. L’année prochaine, on verra ce que ça donne. D’ici là, Bloody Hell, ça va saigner!

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Merci à Hellfest production, Roger Wessier, Olivier Garnier et les équipe du point médias, Elodie Jouault, Charles Provost, les gars de la sécu qui jamais ne se défont de leur bonne humeur!

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