Après un Jomsviking particulièrement remarquable et deux prestations festivalières (Download Paris et Hellfest) en juin dernier, il devenait urgent de pouvoir retrouver les vikings d’Amon Amarth sur scène en salle. Le 7 novembre, rendez-vous est pris au Casino de Paris, salle dans laquelle je n’avais pas remis les pieds depuis, si mes souvenirs sont bons, 1986 avec Twisted Sister. Velours rouge, lustres et jolies lumières, le lieu dénote quelque peu avec le public présent, c’est évident. Metal et belles salles font pourtant souvent bon ménage. Seuls hics – auquel il faudra remédier: aucun lieu n’a été prévu pour les fumeurs qui se retrouvent parqués à l’intérieur. Toute sortie est définitive… Ensuite, il n’y a qu’un seul bar qui est rapidement saturé et, surtout, qui se retrouve, avant même que la tête d’affiche ne monte sur scène, dans l’impossibilité de servir ne serait-ce qu’une bière! Les stocks de canettes sont épuisés ! Jamais vu ça depuis 40 ans de concert! Passons.
L’affiche de ce soir est attirante (environ 1500 fans se sont donnés rendez-vous) puisque, tout d’abord, sont invités à ouvrir les Suédois de Grand Magus. Le trio bénéficie de peu d’espace scénique – la batterie est collé en devant de scène, forçant chacun des protagonistes à demeurer dans son pré carré – mais s’en tire cependant avec les honneurs à plus d’un titre. D’abord, le trio propose un heavy metal traditionnel, entraînant, chantant bien que parfois teinté d’influences doom. Janne Christoffersson (chant et guitare) est en voix et se charge d’augmenter le capital sympathie acquis auprès du public en s’adressant toujours à lui avec le sourire et très souvent en français. Sword Songs, le dernier album en date paru en 2016, n’est pas particulièrement mis en avant – un seul titre en est extrait – plus du fait du peu de temps dont dispose Grand Magus qu’à cause de l’album lui même. Les 7 titres joués ce soir reflète cependant l’ensemble de la carrière d’un groupe qu’on aimerait voir bientôt plus haut sur l’affiche. En tout cas, l’amuse-gueule met en appétit!
On pourrait penser la même chose de Testament qui suit. Les Américains connaissent bien la France mais n’y jouent pas assez en tête d’affiche. Tant pis, on se contente de ce que l’on a, car à chaque fois, les thrashers d’Oakland mettent le feu. Ce soir, personne n’échappe à la règle. Avec un album de la trempe de Brotherhood of the snake, ce serait d’ailleurs dommage… D’ailleurs, la sécu est rapidement débordée, tant et si bien que le responsable décide de faire sortir les photographes après deux chansons seulement au lieu des 3 habituellement accordées. Car dès l’arrivée sur scène de Chuck Billy et les siens, dès que démarre Brotherhood of the snake, ça slame dans tous les sens. Difficile de ne pas se méfier de ce qui arrive au dessus de nos têtes! L’espace de dix morceaux – dont on regrettera l’absence de Pratcice what you preach, classique parmi les classiques (on ne peut contenter tout le monde en 50′) – malgré des lumières pas toujours optimisées, Testament s’est une nouvelle fois donné à fond, explosant tout sur son passage. Sur Into the pit, Chuck Billy demande au public un circle pit. Exécution, malgré l’étroitesse de la fosse! Un belle bonne grosse claque. Qui donne soif, mais… la queue devant le bar décourage et, aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’y a déjà plus une goutte de bière!
Avant que la salle ne soit replongée dans le noir, LA question consiste à savoir quel sera le support de la batterie? Drakar? Dragon? Non, il serait étonnant de pouvoir ne faire tenir que l’un de ces monstres vus l’été passé sur scène… Le décor et dévoilé, et c’est un gigantesque casque qui fait office de promontoire et de chemin de ronde dont les orifices diffusent une lumière aux couleurs variantes. Le concert sera de plus animé de diverses manières, dont de nombreux – une demi douzaine au bas mots – backdrops. Le décor est certes important dans la scénographie d’un groupe comme Amon Amarth, cela ne se fait toutefois pas au détriment d’une setlist de qualité ou du spectacle proposé au public. Le son, d’abord est énorme, les lumières splendides. Ensuite, il semble évident que le groupe est fier de son dernier album puisque ce sont 6 extraits qui sont ce soir proposés au public (dans l’ordre d’interprétation: First kill, The way of the vikings, At dawn’s first light, On a sea of blood, On thousand burning
arrows et Raise your horns en premier rappel) soit plus de la moitié de Jomsviking. Enfin, tout au long du show, des vikings interviennent, illustrant certains titres: combat d’hommes en cotes de mailles sur The way of the vikings, deux archers sur One thousand burning arrows, une représentation de Loki, le maléfique demi frère du dieu Thor, sur Fatherof the wolf et, pour terminer, un gigantesque serpent de mer (gonflable) sur le dernier rappel, Twilight of the thunder god. plein les oreilles, plein les yeux, Amon Amarth est de plus en plaine forme. Johann Hegg très en voix est royalement soutenu par Olavi Mikkoonen, Johan Söderberg et Ted Lundström (respectivement aux guitares et à la basse) qui, tous 4, investissent chaque recoin de la scène, utilisent le chemin de ronde en allant saluer régulièrement Tobbias Gustafsson au dessus de sa batterie, haranguant la foule en (plus que) délire qui donne aux 4 gars de la sécu le tournis à force de surfer sur le public. Show impeccable, public à fond, ambiance du feux des dieux nordiques, Odin et les siens peuvent être fiers et satisfaits. Un concert impeccable!