France, Punk (At(h)ome, 2024
C’est sans aucun doute possible l’époque qui le veut. Les Rennais de Darcy sont de retour avec Tout est à nous, un troisième album où la colère du quotidien cède le pas aux cris de la révolte qui gronde. Forgé dans le moule contestataire cher à leurs glorieux ainés que sont Lofofora ou, plus proches encore musicalement, Tagada Jones. Le fond est insoumis, revendicatif, rageur. La forme est rugueuse, directe et sans concession. L’esprit contestataire omniprésent a été mis en son par un autre révolté notoire, Fred Duquesne (à ses heures perdues également guitariste et producteur de Mass Hysteria), et l’ensemble est sévèrement burné. Les onze titres défilent brutalement comme une manif qui tourne mal. La colère d’Irvin – son chant enragé a pris de la puissance – et palpable tout au long des Poings en l’air, La bagarre, Ce soir, ça va chier et autre Plus rien à foutre. Clairement et ouvertement engagé, Darcy frappe fort avec ce nouvel album au titre oh combien contradictoire car totalement capitaliste: Tout est à nous résonne comme une envie de déposséder l’autre pour posséder soi-même… C’est pourtant le cri de toutes les manifs anti-capitaliste que l’on entendra encore, malheureusement, bien longtemps: « tout est à nous, rien n’est à eux ». Un album puissant, un message fort et engagé, une musique explosive… Tout est réuni pour mener Darcy aux sommets de la scène punk rock metal hexagonale.