ALEA JACTA EST: Ad augusta

France, Hardcore (UPR, 2023)

Alea Jacta Est avait disparu depuis des lustres de nos écrans radar – depuis le remarquable Dies irae en 2016, plus précisément. Mais voici que le combo toulousain formé en 2006 redéboule avec cet Ep, Ad augusta. Six titres (sept si l’on compte MMXXIII qui n’est autre qu’un extrait de la fin de Terminator – le fameux « I’ll be back« ). Dès FFWF – pour Fight fire with fire – le sort en est jeté (ouais, je sais, elle est facile celle là!). Le quintette est en forme et propose des titres thrash au possible au chant enragé et fédérateur tout à la fois. Impossible de ne pas se laisser entrainer sur Get revenge, de ne pas avoir envie de scander Enough is enough, de rester de marbre sur As fast as I can (avec la participation de Flo de Lvndmarks) ou de ne pas sourire à l’écoute de ces extraits de films qui viennent ponctuer les chansons. Une réussite totale de bout en bout qui vient marquer de la plus belle des manière un retour qu’on espère durable. Bravo!

TINY VOICES: Erosion

France, Heavy/Punk (UPR, 2023)

Ca débute avec une voix rugueuse et une guitare. Un peu de dépit, voire de colère contenue dans ce chant plaintif, avant de taper dans le tas… Ainsi commence Erosion, le premier album des Angevins de Tiny Voices, avant de s’enfoncer dans un punk grungy qui libère sa colère. Il y a, tout au long de cet album, autant de rage que de soif de vivre, un peu à la manière de ce que nous proposaient des formations comme The Shoulders, The Clash, ou plus récemment, les formations de « punk » celtique (Dropkick Murpys, Flogging Molly…), et des guitares qui, sans aucune hésitation, rappellent The Cure. L’énergie développée ici ne peut laisser de marbre tant le propos musical invite et incite à chanter à s’en casser la voix, à pogoter ou simplement sauter de droite et de gauche. C’est direct, brut, parfois un peu hors de contrôle et bordélique (Should I? Should have) mais ça reste toujours fun. On retrouve aussi ces airs qui, bien que hurlés avec rage, donnent envie d’être chantés en chœur et en communion avec Tiny Voices. Dix titres explosifs forment ce premier album à l’énergie débordante et communicative. A découvrir d’urgence et consommer avec délectation!

GET THE SHOT: Merciless destruction

Canada, Hardcore (UPR, 2022)

A la base, j’aurai souhaité terminer cette année 2022 quelque peu en douceur. Mais voilà… Les derniers albums à chroniquer sont plutôt du genre violents! A l’instar de ce Get The Shot, formation québécoise qui devait, notamment, participer à la tournée Hellfest Warm-up mais en fut empêchée. leur dernier album, Merciless destruction – titre sans équivoque – bourrine à tout va tout au long de ses 12 titres qui se tirent la bourre en matière de violence. Il y a du Slayer old school, du hardcore sans concession, et ça lorgne sans vergogne du côté des Nuclear Assult ou Cannibal Corpse. En gros, de la générosité et de la bienveillance musicale. Les guitares hurlent leur haine accompagnées par une rythmique qui pilonne non stop et d’un hurleur qui s’est plus que cogné le petit orteil contre le pied du lit au réveil. Si l’ensemble charcute sa mère, chaqe titre propose de courts instants un peu plus légers et au tempo ralenti (mais pas la lourdeur du propos de Get The Shot). Bref, ça tabasse sec, ça défouraille sévère et ça casse des nuques. Pour public averti uniquement.