ADX: Bestial

France, Heavy metal (Ultim records, 2020)

Les voici de retour nos défenseurs du speed metal à la française! Malgré de réguliers mouvements de personnels, ADX a toujours su maintenir le cap. Le départ de Betov, figure historique du groupe aurait pu marquer un vrai tournant mais il n’en est rien. Neo, le bien nommé nouveau guitariste qui le remplace, a aujourd’hui un vrai défi à relever. Mais on peut compter sur l’épine dorsale du combo que sont Dog et Phil, batteur et chanteur aux commandes depuis le début, pour ne pas faire un choix à la va-vite. Julien Rousseau (basse, arrivé en 2014 pour Ultimatum) puis Nicklaus (2016 sur Non serviam) ont tous deux su apporter leur personnalité et un vrai capital sympathie tout en donnant un nouveau souffle aux anciens et apporté un renouveau d’énergie scénique. Et voici que ça se répète avec Neo pour ce nouvel album Bestial qui n’est là que grâce à la levée de fonds réussie via Ulule. ADX sonne comme à ses débuts, speed, enragé, tout en ayant un son totalement moderne. Phil n’a rien perdu de sa voix, les guitares de Neo et Nicklaus rivalisent d’énergie, mélodie et vélocité, la basse de Julien claque et bastonne sec, et Dog… Punaise, rien ne va en venir à bout de ce batteur! Il bûcheronne et martèle comme un diable en cage! Il reste sans aucun doute un des plus efficaces et puissants batteurs en matière de metal et n’a rien à envier aux plus jeunes. Ce serait même plutôt le contraire! Le style d’ADX est certes immédiatement reconnaissable dès Au dessus des croix noires, mais on se plait à découvrir des rugissements proches du black en fond, des cris discrets et justifiés. Et textuellement, le groupe continue de diversifier son propos, explorant mythes et légendes (Au dessus des croix noires, Collecteur de chair au refrain pourtant d’actualité), de faits divers (Les sanguinaires) ou historiques (Overlord). Mais on se penchera également sur cette longue pièce qui a donné son nom à l’album: Bestial, conte d’heroic fantasy, est divisé en trois chapitres de deux parties chacun. Un morceau épique, varié, puissant et, parfois oppressant et inquiétant. Nos vétérans et ardents défenseurs d’une certaine idée du metal sont loin, très loin d’avoir dt leur dernier mot. Car Bestial porte bien son titre et se place dans la ligné de ses meilleures productions, toute époque confondue. Un must!

RANGER: Speed and violence

ranger-2016Speed metal, Finlande (Spinefarm, 2016)

Les speedeux/thrashers finlandais de Ranger sont tombés dans la marmite du speed metal naissant des années 80. Speed & violence, leur second album en est la preuve par 9. De l’illustration de la pochette qui rappelle celle du Heavy metal maniac des Canadiens d’Exciter au contenu musical, on peut se demander si cet album n’est pas, en réalité, une trouvaille de fonds de tiroirs, au bon sens de l’expressiondu terme. Les 9 titres qui suivent l’intro sont taillés dans le moule du speed metal allemand et du thrash américain d’il y a 30 ans : rapide, agressif, fait de sang et de sueur, sans compassion ni compromis. tout ici parraitvolontairement « cliché ». Même la production sonne d’époque, ce qui peut soit être considéré comme nostalgique ou, au contraire – ce qui semble être le cas – totalement et volontairement minimaliste. Les textes sont empreints de cet esprit « satanique » (Demon wind, Satanic panic, Evil barrier) ou sanglants et guerriers (Speed & violence, Without warning, Lethal force, Night slasher, Shock troops, Last breath) qui fit tant couler d’encre. Après une grosse vague de groupes typés 70’s, Ranger marque-t-il le retour (encore) d’un esprit 80’s, décennie extraordinaire d’exploration et d’anticonformisme musical ?  Si l’énergie et l’envie sont bien présents, on a malheureusement l’impression d’avoir déjà tout entendu. Pour se démarquer, Ranger doit trouver son originalité, ce qui, tout en restant ancré dans ses influences 80’s, lui forgera une identité propre. Speed & violence reste cependant un album à découvrir et Ranger un groupe à suivre.

Note : 7/10

Titre que je retiens : Night slasher