Interview: SURVIVAL ZERO

Interview SURVIVAL ZERO : entretien avec Thibault (Batterie). Propos recueillis par téléphone, le 4 mai 2020

Photo promo

Metal-Eyes : Je découvre Survival Zero avec cet album. Peux-tu me raconter l’histoire du groupe.

Thibault : On s’est formés fin 2007 sous l’impulsion de Pierre, le chanteur. Il m’a contacté, m’a envoyé quelques projets de compos qui m’ont accroché. Ensuite, on a démarché les autres membres du groupe.

 

Metal-Eyes : Vous vous connaissiez déjà, avant ?

Thibault : Tout le monde se connaissait déjà, sauf moi. Les autres ont tous déjà eut des groupes ensemble, ont travaillé sur différents projets. Moi, j’étais dans un groupe de death mélodique pendant 10 ans, groupe qui a splitté. Mais je connaissais Pierre de vue. Ça a matché, on s’est lancés à fond. L’idée, c’était de présenter quelque chose de carré dès le début.En termes de visuel, de son, d’environnement du groupe.

 

Metal-Eyes : Vous êtes basés où ?

Thibault : Sur Troyes.

 

Metal-Eyes : Vous sortez votre premier album, The ascension. Le titre est assez explicite, la

Thibault : Après une chute, les épreuves de la vie…

 

Metal-Eyes : Oui, mais le groupe est encore jeune, j’imagine qu’il n’y a pas eu énormément d’épreuves…

Thibault : Oui, après on en a tous eu dans nos vies.

 

Metal-Eyes : Comment en êtes-vous venus à cet album ? Chacun arrive avec ses idées et vous travaillez autour ? Vous travaillez ensemble ?

Thibault : Comme chaque membre est arrivé au fur et à mesure… La base des compos, c’est Pierre, qui avait pas mal de compos, mais chacun y a mis sa patte. On a d’abord travaillé la rythmique, et ensuite, avec l’arrivée de Régis, on a travaillé les ambiances. Nous, on conçoit un groupe où chacun apporte ses idées.

 

Metal-Eyes : Le nom du groupe est un peu osé en ce moment…

Thibault (rires) : ben, c’était pas voulu ! C’est inspiré de Patient zéro, donc je te laisse imaginer ce que ça représente. On est partis de ça, on a un peu inversé le sens pour avoir un côté… un peu plus positif.

 

Metal-Eyes : Euh… « Positif » en parlant de Zéro survivance ?

Thibault : Pas de survie, oui…

 

Metal-Eyes : On trouve beaucoup de choses dans votre musique, du death, du thrash, des choses plus mélodique. Pareil dans le chant de Pierre. Quelles sont vos influences ?

Thibault : On a voulu partir sur une base Machine Head / Lamb Of God, avec l’idée d’utiliser les influences de tout le monde. Benoit, il a plus un côté hardcore, moi, c’est plus le death technique, Pierre, il est plus prog. Tant que ça nous parle…

 

Metal-Eyes : La pochette, elle représente quoi ?

Thibault : On en a parlé avec l’illustrateur, on lui a montré des bouquins, des BD de SF, on lui a montré les paroles, et il nous a sorti ces premiers plans de pochette. Et ça nous a vraiment plu.

 

Metal-Eyes : Plus mystérieux que la pochette, il y a votre logo, une sorte d’enclume dans un hexagone. Quelle en est la signification ?

Thibault : C’est juste un symbole pour représenter le groupe… Avec le S et le Z du nom du groupe… On voulait quelque chose d’un peu mystérieux.

 

Metal-Eyes : Maintenant que tu me dis S et Z, je les vois, ça me parait évident. Ça me fait penser à celui de Twisted Sister, avec aussi un T et un S.

Thibault : Ça ne saute pas forcément aux yeux.

 

Metal-Eyes : De quoi parlez vous dans les textes ? C’est peut-être une question à poser à Pierre…

Thibault : Il t’en parlerait mieux, mais on aborde principalement des sujets comme la dépression, de SM… Des choses sur l’espace, notre place dans tout ça.

 

Metal-Eyes : Basé sur des expériences personnelles ?

Thibault : Ben, lui a fait une dépression et il l’a retranscrite en texte. Mais il l’a fait de façon très imagée pour laisser ouverte l’interprétation de chacun. Il ne veut pas que ce soit une autobiographie.

 

Metal-Eyes : Et y a-t-il des thèmes que vous préférez ne pas aborder ?

Thibault : La Politique, c’est sûr ! On ne mettra jamais les pieds là-dedans. Après, tout reste ouvert. Ce sera assez sentimental, imagé. Des sentiments que chacun peut ressentir.

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un titre de The ascension, le plus représentatif de ce qu’est Survival Zero, ce serait lequel selon toi ?

Thibault : Le dernier… The other verse. Je pense qu’elle balaye bien toutes nos influences. C’est une compo qui est assez ouverte sur la fin. Il y a tout ce qu’on peut trouver sur l’album.

 

Metal-Eyes : Et toi, en tant que batteur, sur laquelle tu t’éclates le plus ?

Thibault : Glorious nemesis. Elle est rentre-dedans, et c’est assez plaisant à jouer.

 

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise pour Survival Zero ? Quelque chose que vous imprimeriez sur vos T-shirts et vos albums à venir ?

Thibault : Oh, t’es méchant là (rires) ! Il y a un truc qui revient souvent, c’est « bagarre ». Maintenant, je ne sais pas si sur un T-shirt… Mais c’est vrai, quand on balance un riff, si ça nous plaît, on dit « Bagarre ! », « C’est la bagarre ! »

 

 

SURVIVAL ZERO: The ascension

France, Thrash/Death (M&O, 2020)

L’echo du sonar d’un sous-marin retentit, un sous marin faisant écho au bleu de la pochette- en perdition? – ainsi qu’au titre de ce premier album de Survival Zero: The ascension. Une ambition brutalement affichée et alimentée d’un mélange de death, thrash assaisonné d’un trait de hardcore. Brutal dès Old man’s path, le groupe se fait pourtant mélodique sur le morceau éponyme, titre qui monte en puissance et en brutalité tout en gardant une forme de fraîcheur grâce à un riff entraînant. Alternant, comme d’autres, entre chant ragé et clair, on remarque la variété vocale de Pierre Lebaillif qui sait être aussi hurleur enragé que gorge profonde ou dérangeant avec un timbre sombre et presque inquiétant. Toujours puissant, Survival Zero ne se cantonne pas cependant à être simplement brutal. Les titres s’enchaînent sans pour autant se ressembler. Briseurs de nuques, appel à headbang, breakdowns, les ingrédients sont tous au rendez-vous dans une joyeuse et judicieuse alternance. Si les cinq gaillards représentés sur la pochette sont les membres du groupe, s’il s’agit de leur ascension, alors faites gaffe: les amateurs de metal extrême risquent bien de se faire choper par Survival Zero.