France, Metal (Autoproduction, 2023)
Personne ne l’avait vue venir, Carcariass pas plus que les autres. Lorsque le groupe a publié Planet chaos en décembre 2019, et en avait assuré la promotion un mois plus tard, qui pouvait se douter que notre monde allait justement sombrer dans le chaos d’une crise sanitaire mettant un coup d’arrêt brutal à tous les espoirs du groupe de revenir en force sur le devant de la scène? Trois ans plus tard, Carcariass nous propose un Afterworld bien nommé même si, contrairement à sa pochette, notre monde n’est pas à feu et à sang. Quoique… Mais c’est un autre débat. Ce nouveau disque nous propose 10 titres aussi mélodiques qu’entraînants, rythmés par une batterie hypnotique et un chant guttural engagé et doucement enragé. On appréciera rapidement le soin apporté au mélodies et aux arrangements qui sont partout finement travaillés. On est souvent proche du progressif – je détecte même quelques touches à la Pink Floyd et Rush – et les claviers, omniprésents mais discrets, apportent une forme de mélancolie à cet ensemble très réussi, qui parfois invoque le côté martial de Rammstein (Angst, ben tiens, un titre en allemand, comme par hasard! Mais chanté en anglais). Pour se convaincre du potentiel musical de Carcariass, de la diversités de ses influences, on peut aisément se plonger dans cet instrumental à tiroirs qu’est Fall of an empire qui démontre bien que le groupe est bien plus varié et fin que le death de ses origines. Afterworld est un album brillant et efficace qui confirme que l’on peut aujourd’hui plus que miser sur le retour de Carcariass, plus en forme que jamais. Bravo!