ELECTRIC WIZARD: Wizard bloody wizard

Doom/Heavy metal, Royaume-Uni (Spinefarm records, 2017)

Electric Wizard, on le sait, est une de ces formation fascinées par l’univers du Black Sabbath des débuts. Pas étonnant que le groupe ait – enfin – décidé de nous offrir un album (euh… mini album) de 6 titres et de lui donner un nom, Wizard bloody wizard, qui évoque le Sabbat noir. Et une imagerie qui évoque, entre autres, Slayer. Mais peu importe, c’est le contenu qui nous intéresse: allumé, lourd, psychédélique, parfois, ce CD renferme tous les ingrédients que l’on recherche. Le chant torturé évoque un Ozzy ayant rencontré Mick Jagger, les rythmes lourds deviennent rapidement au mieux hypnotique, au pire oppressants… Tout au long des See you in hell (et son message apocalyptique), Necromania, Wicked caresses… on se dit que le quatuor n’a pas que consommé de l’eau pendant l’enregistrement… C’est allumé, inquiétant, assez barré tout en se laissant écouter avec une déconcertante aisance. Un bon retour d’une formation presque trentenaire!

SHRAPNEL: Raised on decay

Thrash – Death melodique, Royaume Uni (Candlelight/Spinefarm records, 2017)

Je m’adresse ici, avec la plus grande bienveillance qui soit, aux amateurs de hard FM, fans de hair metal, de Bon Jovi à Ratt, en passant par Poison ou Warrant: FOUTEZ-MOI LE CAMP!!! Quand un groupe s’appelle Shrapnel, il y a guère d’espoirs de l’écouter conter fleurette… C’est tranchant, explosif et dans ta face de bout en bout. Demandez donc à Tony Stark ce qu’il en pense… Sur les 11 titres ici proposés, pas un ne cherche à lever le pied ni ralentir la cadence. On reconnait volontiers les influences des Anglais, certaines évidentes telle Slayer, Exodus, Testament, mais aussi Nuclear Assault, The Haunted, sans parler du death dans sa globalité…. Si ça ne vous évoque rien, ben, tant pis. Mais si ça vous parle, vous aurez compris qu’on évoque ici du thrash pur jus, agressif et sans concession. Le chant presque black est inquiétant, les guitares aussi explosive qu’en recherche de riff mélodique et la rythmique… Sans doute est-ce le point faible tant la double est omni présente. Les amateurs de sensations fortes apprécieront sans aucun doute, les autres prendront soit une bonne décharge d’adrénaline soit la porte. Reste qu’on ne ressort pas l’expérience indemne!

SONS OF TEXAS: Forged by fortitude

Heavy rock, USA (Spinefarm records, 2017)

Quant on s’appelle Sons Of Texas (« les fils du Texas » pour les nuls en anglais, pas la peine de me remercier, hein!), que son premier album, paru en 2015 s’intitule Baptized in the Rio Grande Mud (« baptisés dans la boue du Rio Grande », nouvelle traduction généreusement offerte pour les précités nuls en anglais), référence ouverte au second album de ZZ Top (célèbre trio formé au Texas… faut tout vous dire…) et que la pochette de son nouvel album, Forged by fortitude,  évoque ouvertement, aussi, l’univers du Southern rock, tout laisse croire que l’on a ici à faire à un groupe de…rock sudiste. Formé en 2011 à Mc Allen au Texas (ah, oui?) par les frères Villareal (Nick, basse et Mike batterie), le chanteur à la voix aussi puissante qu’éraillée Mark Morales et les guitaristes Jon Olivares et Jon De Hoyos, Sons Of Texas a forgé son et identité musicale au fil de ses quelques années d’existence. L’album, de 11 titres, est un véritable hommage à la culture rock du sud des USA sous toutes ses coutures ou presque. Mais attention, il y a un double effet, volontaire: les trois premiers titres, puissants, presque enragés, évoquent une rencontre entre Pantera et Lynyrd Skynyrd. On est aux limites du metal extrême, et ça dépote grave avant que Sons of Texas ne ralentisse le tempo avec Cast in stone, power ballad qui ouvre la porte à d’autres horizons musicaux. Ainsi, tout au long de ce Forged by fortitude, le groupe alterne les plaisirs, allant du hard core de Buy to sell out à la ballad heavy Turnin’ the page, en passant par la détermination volontaire de Expedition to perdition ou Jaded eyes ou le rock sudiste typique (si c’est ce qu’évoque l’illustration, ne vous lassez pas avoir, ce n’est qu’une partie des influences du groupe…) Ci et là, les guitares, généralement rageuses, lorgnent vers le sleaze. C’est cette variété qui fait la force de Sons Of Texas. Là où l’on pourrait penser que certains se cherchent, les Texans savent où ils vont. Un plaisir à découvrir et partager.

ROYAL THUNDER: Wick

Hard rock, USA (Spinefarm, 2017)

Revival 70’s not dead! Royal Thunder, encore quasiment inconnu en France, propose sa quatrième production, Wick, taillée dans le rock psyché des années 70. A la fois simple et complexe, ce  disque mélange avec brio les influences variées. Ca va de Patti Smith à Black Sabbath, en passant par le rock engagé de la fin des années 60. Burning trees est une introduction lente et lourde, presque doom, qui contraste avec les guitares claires de April showers ou la rapidité d’un Tied tandis que le mid tempo Plans, sur fond de guitares acoustiques et de batterie lourde, offre une alternance à des titres plus rock – le rapide et colérique The sinking chair et le direct Anchor. Non content de proposer un album varié et efficace, le quatuor d’Atlanta se distingue également par l’excellence de l’instrumentalité et de la voix rauque, étouffée, puissante et parfois douce de Mlny, qui place, semble-t-il, l’amour au cœur de ses paroles (Tied, We slipped, Plans…) quand elle n’est pas, comme les guitares déterminées, enragée et hargneuse (April showers). Wick est un album certes vintage mais également difficilement descriptible et qui ne peut être classé que dans la catégorie Rock. S’il est un peu difficile de tenir sur la longueur, on saura apprécier chaque chanson à sa juste valeur, rasade par rasade. Une belle découverte qu’on attend de voir live!

Note: 7,5/10

 

WHISKEY MYERS: Mud

whiskey myers 2017Hard Rock, USA (Spinefarm, 2016)

Cet album est une petite merveille. Pardon: je trouve que cet album est une petite merveille. Une perle de hard rock sudiste qui sent le bayou. Mud, le nouvel album de Whiskey Myers, est bourré de ces moments qui attirent et éveillent. Dès le premier titre, On the river, le groupe me saisit par l’utilisation d’un violon qu’accompagne une guitare claire. Puis Cody Cannon pose sa voix. Étouffée, rauque et embuée… L’ensemble respire la joie de vivre, une joie qui monte en puissance malgré la tristesse que peut apporter le violon. Puis, au fil des chanson, d’autres éléments apparaissent au fil des Mud, Lightning bugs and rain, Deep down in the south: les chœurs très soul et gospel, splendides et superbement utilisés, l’orgue et les cuivres s’imbriquent tous à merveille dans cet ensemble qu’on imagine volontiers dans un bouge crasseux du fin fond du Sud profond des USA. Whiskey Myers joue de ce rock sudiste qui sent la crasse, les effluves d’alcools et de cendres froides qui se joue dans un club au fond des bayous (pour un groupe texan…) Album dense, Mud ne perd jamais l’auditeur J’écoute cet album de bout en bout, un sourire aux lèvres et me dandine à chaque instant. Mud renferme tous ce qui fait un grand album et Whiskey Myers évolue en totale liberté, sans jamais se répéter. L’osmose entre les 7 (oui, sept! A la Lynyrd Skynyrd, un vrai gang!) musiciens est palpable, transformant cet album en une oeuvre sincère, organique, riche en couleurs musicales qui donne envie de se plonger dans le reste de l’oeuvre de ce groupe que l’on découvre seulement aujourd’hui, en France…. A écouter sans modération.

Note: 9,5/10

Site web : www.whiskeymyers.com 

SHVPES: Pain, Joy, Ecstasy, Despair

shvpes-painjoyecstasydespair-2016Metalcore, Royaume-uni (Search and Destroy/Spinefarm records, 2016)

Quatre mots forment le titre de ce premier album des Anglais de Shvpes. Deux positifs (Joy et Ecstasy, pas besoin de traduire), deux plus négatifs (Pain et Despair). Soit on y trouve un équilibre, ou bien c’est une manière de revisiter les 4 fantastiques… les 4 cavaliers de l’Apocalypse. Quelques recherches permettent de découvrir que le « chanteur » Griffin n’est autre que « le fils de  » Bruce Dickinson. Pourtant, il n’y a rien de commun entre les deux! Comme son frère avec Rise to Remains – semble-t-il disparu (le groupe, pas le frangin!) – Griffin opte pour une version hurlée et rageuse de ce que certain appellent chanter. Si je peux comprendre une forme de rage, je n’arrive décidément pas à adhérer à cette furie quasi permanente, parfois atténuée par des inspirations rap évoquant une forme de neo metal, qui illustre bien le premier mot du titre de l’album. Pain. ou le dernier, Despair. Mais pas ceux du milieu: Joy et Ecstasy. Je ne trouve dans cet exercice vocal ni finesse ni intérêt, malgré la présence de voix . Contrairement au propos musical qui, si l’on excepte la batterie basée sur des doubles grosses caisses, nous offre des guitares qui grattent et charcutent, en variant les plaisirs. Ça file, pas forcément droit, mais les gars y vont avec entrain et enthousiasme. Malheureusement, ça tourne rapidement en rond, ce style semblant déjà avoir tout dit ou presque. Dommage.

Note: 5,5/10

AIRBOURNE: Breakin’ outta hell

airbourne-2016Hard rock, Australie (Spinefarm, 2016)

Souvent présenté comme le digne successeur ou la meilleure alternative d’un AC/DC en fin de carrière, Airbourne, se distingue cependant de ses frères australiens. En effet, là où, à la fin des années 70 AC/DC proposait son 4ème album en l’espace d’à peine 3 ans, Airbourne prend son temps: pour le même nombre de productions, le gang des frangins O’Keefe aura mis 9 ans. Bon, oui, c’est vrai, les temps ont changé, le marché du disque aussi. Mais je voulais le dire. Pour le reste, c’est un groupe en pleine forme qui nous revient, et qui a tout mis dans cet album: du sang, de la sueur, des tripes et de la rage. Du gros rock, en somme. Airbourne, sans surprise, nous offre 11 titres qui foncent pied au plancher. Du morceau titre qui ouvre ce nouveau CD à la déclaration finale, It’s all for rock’n’roll, les Australiens ne nous proposent qu’un moment de répit avec Rivalry, aussi lent que lourd, qui fait par instants penser à Great White. Le reste alterne entre titres secs et directs (Never too loud for me, Thin the blood) groove imparable sur fond sexuel (Never been rocked like this, Do  me like you do yourself), le tout sur fond d’expériences personnelles dont on retiendra surtout l’hilarant When I drink I go crazy. Le production de Bob Marlette permet à Airbourne de se recentrer sur l’essence même de son identité sonore, explosive, rock n rollesque, directe et festive. C’est tout ce que l’on attend d’Airbourne, non? Maintenant, vivement la tournée. Et pour les Français, soyez prêts à donner le meilleur de vous même: il se pourrait bien qu’un live soit enregistré chez nous. Ce serait la cinquième offrande du groupe. Tout comme ce fut le cas pour AC/DC. Coïncidence?  Peu importe au final, la seule leçon qui vaille est celle-ci: « All for one, one for all, together we stand, together we fall, cos it’s all for rock n roll« .

Note: 9/10

Titre que je retiens: Breakin’ outta hell

HELHORSE – Helhorse

hellhorse 2016Heavy metal, Danemark (Spinefarm records, 2016)

Formé au Danemark en 2011, Helhorse se démarque d’une part par son inhabituel format (un sextet) et son goût pour la mixité musicale. Le groupe, avec ce premier album s’efforce de nous montrer une pamettes de visages aussi charmeurs qu’intrépides. Dès Carry your own – introduit par une basse lourde et hypnotique à laquelle vient se greffer une voix grave qui prononce, lentement, une répétition de « Shame » – Lire la suite

PURSON – Desire’s magic threatre

purson 2016 001Hard psyché, Angleterre (Spinefarm records, 2016)

Quel jour sommes nous? Ou, plutôt, en quelle année? Peut-on dire que Blues Pills et consorts ont ouvert la voie au retour d’un rock psychédélique, ouvertement inspiré par les années 60 et 70? Ou devrait-on simplement se contenter de citer Lavoisier pour qui « rien ne se perd, rien ne se crée: tout se transforme »? Un peu des deux, et avec un certain plaisir. Lire la suite

ZAKK WYLDE – Book of shadows II

zakk wylde 2016 001

Rock acoustique, USA (Spinefarm records, 2016)

Douceur, tendresse et mélancolie. voici les maîtres mots qui, selon moi, décrivent l’esprit de ce second volume de Book of shadows, l’exercice acoustique auquel aime se prêter ce géant de la guitare qu’est Zakk Wylde. Ceux qui sont familiers avec le travail du musicien savent à quel point il aime la guitare sous toutes ses formes, et le piano. Lire la suite