VANDENBERG’S MOONKINGS: Rugged and unplugged

Acoustique, Hollande (Mascot, 2018) – sortie le 2 novembre 2018 (Europe)

Adrian Vandenberg n’a sans doute plus rien à prouver à qui que ce soit. Une carrière clairsemée mais exemplaire a confirmé son énorme talent musical, tant à la composition qu’à la guitare. Revenant depuis quelques années avec son groupe, Vandenberg’s Moonkings, déjà auteur de deux joyaux du hard rock de haut vol, il se permet, en guise de troisième album – le plus risqué, historiquement, car celui du grand virage (dans les deux sens du terme) – de nous offrir ce Rugged and unplugged, compilation de reprises de ses créations en version acoustiques. Les 8 titres proposés couvrent une belle partie de sa carrière de la plus sobre et simple des manières. Du plus ancien Burning heart (figurant sur son album bleu de 1982) à What doesn’t kill you ou Walk away, deux extraits de MKII, en passant par Sailing ships, reprise de Whitesnake qui figurait déjà sur le premier album de Moonkings, dans une version superbe et épurée – sans doute le plus poignant des titres de ce disque avec le sus mentionné Burning heart – la sobriété est de mise, partout. Malgré un léger passage à vide sur One step behind, et un certain manque de puissance vocale par instants, le reste s’écoute avec douceur. Une simple guitare accompagnée d’une voix puissante, avec parfois une incursion de rythmique discrète, ce disque est d’une émouvante, bienveillante  et apaisante réussite. Non, il n’a rien à prouver ce gigantesque guitariste…

KLONE: Unplugged

KLONE 2017Rock, France (Klonosphère/Verycords, 2017)

Klone acoustique? Tant qu’à modifier ses comportements et sa personnalité, autant pousser l’expérience jusqu’au bout. Car Klone, aujourd’hui, n’a plus rien de commun avec le groupe de death metal qu’il fut naguère. Certes, depuis deux albums, le public s’est habitué à cette nouvelle identité, et l’on ne saurait par conséquent être surpris avec ce nouvel album Unplugged dont plus de la moitié des titres (Immersion, Fog, Grim dance, Nebulous, Gone up in flames, Come undone et Summertime) proviennent de Here comes the sun, son dernier album paru en 2015. En revanche, on ne trouve plus trace ici des premiers opus des Poitevins alors qu’il aurait été très intéressant de relever ce défi. Mais Klone n’est pas un groupe qui se repose sur ses acquis, il nous l’a assez démontré! Avec ce nçouvel album débranché, le groupe se met à nu. Une simple guitare accompagnerai la voix qu’on n’es serait pas déstabilisé. L’ensemble est simplement d’une magnifique pureté. Le son est clair, le chant doux comme la caresse du vent, un vent qui fait frissonner par instant. Klone est à fleur de peau et se dévoile comme jamais, prouvant une nouvelle fois que lorsqu’une chanson est bonne, il importe peu de quelle manière on l’interprète, elle reste et restera une bonne chanson. Les Français prennent des risques et c’est payant.

Note: 8/10

Sortie le 17 février 2017

STEVE’N’SEAGULLS Live à Blois (Chato Do) le 29 nov. 2016

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Direction, ce soir, le Chato Do de Blois pour voir nos fermiers finlandais préférés sur scène. Ce concert affiche – comme tous ceux (sauf 1) de cette tournée française de Steve’N’Seagulls – complet. En arrivant sur place, une surprise m’attend : le groupe joue sur la petite scène, dans un espace pouvant accueillir environ 120 spectateurs. Un choix du management, m’informe Pukki, le contrebassiste, alors que le groupe aurait pu attirer plus de monde. Sans doute pas les quelque 600 de la grande salle, mais quand même. Résultat, il faut jouer des coudes pour pouvoir passer mais ça fait partie du jeu.

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Venu de Tours, Dark Wooden Cell est un trio acoustique. « On a 30’ pour vous faire aimer le hard rock avecdes petites guitares », annonce son chanteur armé d’un ukulélé. Dès lors, c’est parti pour un jeu de piste, une série de devinettes musicales pour connaisseurs. Le hard rock, je connais un peu, mais là, je me pose des questions : en une demi heure, je n’ai reconnu que 3 chansons (Runaway, Welcome to the jungle et Wasted years, respectivement de Bon Jovi, Guns n’Roses et Iron Maiden) mais uniquement grâce aux paroles. Certainement pas la musique qui est tellement déformée qu’il est impossible ou presque de reconnaître le reste. Résultat: un concert pas intéressant.

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La contrebasse à elle seule occupe un bon quart de la minuscule scène. Lorsque Steve’N’Seagulls investit les lieux, il semble difficile de ne pas se bousculer. Pourtant, le manque de place n’empêche pas les musiciens de bouger – comme ils peuvent – et de proposer un set efficace. Même les non connaisseur de ces standards du metal ne peuvent résister longtemps à la bonne humeur communicative de Remmel, aux sourires de Pukki ou aux grimaces et mimiques improbables de Hiltunen. Herman, à chaque fois qu’il est présenté, entend le public scander son nom en roulant le R…

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Malgré une setlist raccourcie, le groupe joue la majeure partie de son dernier album, Brothers in farm, sans doute à un tempo plus élevé, me semble-t-il. C’est joyeusement fun et communicatif, et le public s’emballe et trépigne (difficile ici d’envisager un wall of death ou un circle pit !), toujours sur fond de « Herrrrman ! ». Le chant partagé à 3 est superbe, le son également, les chansons sont judicieusement choisie (les amateurs reconnaîtront aisément trois des géants du genre (AC/DC, avec  » titres, les Guns et Metallica avec 2 morceaux), et chacun peut prendre conscience de l’extraordinaire travail réalisé par ces musiciens accomplis, multi instrumentistes de talent. Il est minuit lorsque le groupe termine un long et sublime Thunderstuck, Seek and destroy conclue ce concert haut en couleurs d’un groupe que l’on souhaite revoir au plus vite, sur de plus grandes scènes ! Superbe soirée, en vérité.

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ERIC JOHNSON: Song explorations on acoustic guitar and piano

eric-johnson-2016Guitare acoustique, USA (Provogue, 2016)

Pour les amateurs de guitare, Eric Johnson est un incontournable guitariste américain de blues, originaire d’Austin, au Texas. Pour les amateurs de hard rock, il a notamment fait partie du G3, ces tournées de guitaristes montées par Joe Satriani. Bref, s’il le manie avec brio, ce gars n’en est pas un, de manche. Et c’est, naturellement, qu’il s’essaie à un album acoustique. Tout est d’ailleurs dit dans le titre de ce disque. Song explorations on acoustic guitar and piano, ce sont 11 chansons qui, étonnamment, sont introduite par une reformulation du Mrs Robinson de Simon Garfunkel (exit les paroles, seule la guitare s’exprime). La suite est une succession de finesse et de délicatesse, une douce exploration d’univers sonores à mille lieux du rock, où guitare et piano sont à l’honneur. On parle ici de musique, et Eric Johnson, pour le plus grand plaisir de nos oreilles qui parfois, aussi, ont besoin de calme et de douceur, s’en donne à cœur joie. Ce n’est sans doute pas le disque que j’écouterai tous les jours, mais certainement un de ceux que je ferai écouter à la personne que je souhaite séduire.

Note: 8/10

Titre que je retiens: Once upon a time in Texas (c’est pas aujourd’hui que je vais reprendre la guitare…)

ZAKK WYLDE – Book of shadows II

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Rock acoustique, USA (Spinefarm records, 2016)

Douceur, tendresse et mélancolie. voici les maîtres mots qui, selon moi, décrivent l’esprit de ce second volume de Book of shadows, l’exercice acoustique auquel aime se prêter ce géant de la guitare qu’est Zakk Wylde. Ceux qui sont familiers avec le travail du musicien savent à quel point il aime la guitare sous toutes ses formes, et le piano. Lire la suite