Interview: LIV SIN

Entretien Liv Sin. Rencontre avec Liv JAGRELL (chant). Propos recueillis à Paris le 17 mars 2017

 

Fraîchement arrivée de Londres, Liv Jagrell, chanteuse de feu Sister Sin, vient défendre son nouveau projet, Liv Sin. C’est à Paris que nous la retrouvons autour d’un café et il ne faut pas la forcer à parler tant elle a de choses à dire. Aussi charmante que bavarde…

Metal-Eyes : Avant de parler de ton album, je voudrais revenir un peu en arrière afin que tu nous expliques les raisons qui t’ont poussée à mettre un terme à Sister Sin et celles qui t’on motivées à revenir avec Liv Sin

Liv : Nous avons splittés parce que nous étions épuisés par les tournées. Certains plus que d’autres… Le batteur et moi, nous étions constamment en tournée avec Sister Sin. Pendant pratiquement 10 ans. En 2015, nous avons tourné avec UDO en Europe, sommes allés au Mayhem festival en Amérique. Lorsque nous sommes revenus de ce festival, nous étions tous épuisés, mais, deux d’entre nous, le guitariste et le bassiste n’avaient plus envie de repartir en tournée. Tu ne peux pas forcer les gens à reprendre la route. Après deux semaines à la maison, j’ai besoin de repartir, mais eux nous ont fait comprendre que non « je ne veux plus partir ». C’est la raison pour laquelle nous avons splitté, car au final il y avait moi, et David, le batteur qui étions partant. Trouver deux nouveaux membres, qui s’intègreront parfaitement au groupe demande beaucoup d’énergie… Et ça ne ressemblerait pas à Sister Sin s’il n’y avait que nous deux.

Metal-Eyes : il semblait plus logique à tes yeux de splitter et de te lancer avec Liv Sin ?

Liv : Oui, car au départ, David et moi avons été pris par surprise. On croyait que ça durerait toujours. Les deux autres avaient sans doute déjà en tête cette décision mais ils ne nous ont rien dit avant d’en avoir vraiment marre. Au départ, je ne savais pas trop quoi faire… j’étais perdue pendant quelques mois. Sister Sin était toute ma vie, j’avais monté ce groupe, y ai mis ma personnalité en tant que chanteuse et quand tu perds ça, c’est comme… « que fais-je maintenant, qui suis-je ? » J’ai été instable pendant un certain temps et ne savais pas… Bien sûr, je voulais jouer de la musique mais je ne savais pas par où commencer. A zéro ? Avais-je l’énergie de reprendre à zéro ? Où trouver un label ?

Metal-Eyes : Et des musiciens…

Liv : Et des musiciens ! Il m’a fallu quelques mois de réflexion avant de décider si je voulais vraiment le faire, et comment le faire. J’avais déjà en tête quelques musiciens. Le batteur, qui est mon petit ami et nous avait déjà dépannés au sein de Sister Sin, quand David a eu un enfant, il ne pouvait plus tourner autant. Je savais que ce batteur (Per Bjelovuk) serait le bon. Je lui ai dit : « ok, je lance un nouveau projet, tu en seras le batteur et tu ne peux pas dire non ! » (rires). J’ai un peu d’autorité (rires). C’était sympa parce que nous avons pu prendre le temps de nous asseoir, d’en parler et nous avons une vision commune du projet. C’est là que ça a commencé, mais je devais écrire et composer des chansons, trouver les musiciens… Plein de choses, mais j’avais mon manager, de Sister Sin, qui continue de travailler avec moi car il croit aussi qu’il y a encore des choses à faire. J’ai essayé d’écrire les chansons moi-même – je joue un peu de guitare mais je ne suis pas très bonne – j’ai donc attrapé ma guitare et commencé à composer. ça faisait, quoi ? 15 ans que je n’avais pas composé, mais rien à foutre ! Allons-y ! Je me suis vite rendue compte que les riffs que j’avais en tête ne trouvaient pas leur chemin avec mes doigts, ni avec mes capacités à jouer… Je devais donc trouver quelqu’un qui comprenne les idées que j’avais en tête et qui puisse le retranscrire à la guitare. L’un de mes amis connaissait un bon guitariste, qui avait joué dans des groupes punk, rock mais rien de très metal, ce qui m’a fait hésiter. Mais je lui ai demandé s’il était intéressé à l’idée de m’aider à écrire, mais ai insisté sur le fait que ça devait être metal. Donc je l’ai renvoyé chez lui et il devait écouter tous ces vieux trucs qui ont fait le metal… De là, il est arrivé avec le riff de Let me out qui est le premier single. Et c’est ce que j’avais en tête ! J’ai donc compris qu’il serais le bon guitariste pour ce poste. J’avais déjà les trois membres principaux, ceux qui ont composé l’album. Juste avant d’entrer en studio, j’ai pensé à la possibilité d’intégrer un guitariste solo – Patrick Ankermark est très bon avec les riffs, en lead – mais j’avais besoin de quelqu’un plus orienté mélodie, Arch Enemy et ce genre de choses que j’avais en tête. Juste avant d’entrer en studio, j’ai pensé à ce gars que j e suivais sur Instagram – il me suivait aussi sur Instagram, je crois que c’est parce qu’il était fan de Sister Sin – et je l’ai contacté. Je regardais ses solos, et il est vraiment bon shredder. Je lui ai demandé s’il était partant, prêt à entrer en studio et il a immédiatement répondu oui. J’avais donc mes deux guitaristes. L’un d’eux s’est chargé de la basse en studio puisque je n’en avais pas encore trouvé. L’album a donc été enregistré par nous 4, et c’est ensuite que nous avons recherché un bassiste. Quand le single est sorti, on devait faire une vidéo, des sessions photos, et il fallait un groupe ! On a demandé ci et là, et en Suède, Hardcore Superstar nous a dit connaitre un bassiste. « Eh, notre roadie est bassiste ! » Nous leur avons donc piqué leur bassiste (rires). Je lkeur en suis très reconnaissante.

Metal-Eyes : Comment expliquerais-tu aux fans de Sister Sin les différences entre Sister Sin et Liv Sin ? Il y a toujours ta personnalité, mais quels sont les grands changements ?

Liv : C’est définitivement plus metal : Liv Sin est plus rapide, plus agressif… Je crois qu’avec Sister Sin il y avait plus d’influences rock n ‘roll et punk, tandis que maintenant, c’est plus proche du black metal et du thrash… Je ne pense pas qu’il reste beaucoup de rock. Nous avons été plus influencés par les groupes modernes, naturellement, comme Arch Enemy, Amon Amarth, des groupes de la fin des 90’s.

Metal-Eyes : Schnmier (Destruction) est invité sur Killing ourselves to live. As-tu invite d’autres musiciens?

Liv : Oui, il y a Jussi, le batteur de The 69 Eyes sur Immortal Sin, qui est une reprise, la seule de l’album, un titre de Fight, le groupe de Rob Halford quand il n’était pas dans Judas Priest (NdMP : ce morceau figure sur War of words, le premier album de Fight, en 1993). Ce sera notre prochain single. J’aime collaborer avec d’autres, on apprend beaucoup !

Metal-Eyes : De ce que j’ai pu écouter de l’album, il semble qu’une personne soit une grande influence dans ton chant, c’est Doro. Est-ce le cas ?

Liv : Oui, bien sûr ! Mais il n’y a pas qu’elle.

Metal-Eyes : Qu’as-tu mis d’autre dans ce disque, alors ?

Liv : Robert Halford ! C’est une grosse influence. Quand nous étions en studio  avec mon producteur, Stfan Kaufaman, ancient batteur d’Accept, le theme pour l’enregistrement des voix était que je devais chanter et sonner comme Rob Halford. Comment Robert Halford chanterait-il cette ligne, Dans les cris, il fallait que je pense : « Halford… Halford… comment s’y prendrait-il ? » Mon chant est plus influencé par lui que par Doro, en fait. Mais j’adore Doro, vraiment !

Metal-Eyes : Ils jouent tous deux le même type de musique, du metal pur jus… Maintenant, que peux tu me dire pour me convaincre de foncer acheter ton premier album ?

Liv : Ah, ah! (Rires) C’est une très bonne question, je ne sais pas comment tu t’y prends… Pour moi, j’aime le vinyle, j’aime accrocher mes disques sur les murs, chez moi. Tu le trouveras donc en Vinyle qui est beau.

Metal-Eyes : Mais musicalement ?

Liv : Il est très orienté guitares, avec beaucoup de riffs « à l’ancienne », avec du chant et pas des hurlements. J’adore ce genre de musique, le black metal, le death, mais je voulais mettre plus de mélodie dans le chant. Je ne suis pas une hurleuse, donc…

Metal-Eyes : Si tu voulais hurler, growler, tu ne citerais pas Rob Halford…

Liv : Non, en effet. Il ne hurle pas, lui.

Metal-Eyes : Donc c’est un album qui s’adresse vraiment aux fans de metal, celui des guiatres et du chant. Si tu devais ne retenir qu’une chanson de cet album pour que je comprenne ce qu’est Liv Sin…

Liv : Ce serait la première, The fall. Elle est directe, il n’y a pas de chichi, ça fonce, ça hurle au départ et c’est du pur metal. Si tu écoutes cette chanson et que tu es en colère, ça défoule !

Metal-Eyes : Et si tu n’es pas en colère mais que tu as besoin d’énergie…

Liv : Exactement, tu en trouveras!

Metal-Eyes : Tu es une musicienne de scène, comme tu l’as rappelé. Quels sont vos projets de tournée pour promouvoir l’album ?

Liv : L’album sortant maintenant, il est un peu tard pour une tournée printanière. On partira donc en automne…

Metal-Eyes : Entre le printemps et l’automne, il y a quand même l’été. Vous prévoyez des festivals ?

Liv : Oui, principalement en Scandinavie et en République Tchèque. J’aurais espéré un peu plus de choses en Europe, mais ce n’est pas maintenant. Mais j’ai demandé à mon agent et à notre manager de nous prévoir le plus longtemps possible en Europe car nous devons vraiment soutenir ce disque. On doit sortir et rencontrer les fans le plus possible.